• Ce qu'on ferait pas pour des patates [Fermé]


    Lundi 11 Février 2019 à 20:11
    Lilicha

    Liseron :

    Liseron ouvrit la bouche en un "ô" de surprise. C'était pas aussi simple !

    - C-c'est pas moi qui décide !

    Si elle avait su, elle ne lui aurait rien dit. Il serait capable de la jeter par la fenêtre pour achever de débloquer ses membres. Bien sûr, fallait qu'elle se taise - tandis qu'il pestait contre elle ! Non mais sérieux, de toute façon, qui a envie de parler à quelqu'un qui vous menace et vous fait des reproches toutes les cinq minutes ?? 

    - Pfff.

    Elle croisa les bras sur sa poitrine boursouflée, se tut comme convenu, appréhendant leur rencontre avec l'infirmier. Liseron possédait une véritable petite pharmacie dans sa salle de bain. Pansements, bandages, antistaminiques, sirops, anti-douleurs, huiles essentielles... D'ordinaire elle se soignait seule. Là, c'était tout nouveau, de quoi la rendre particulièrement anxieuse. Elle eut envie de demander à Ryan, "eh, il... Il est sympa, l'infirmier ?" mais ça non, sinon c'était le goulag. 

    Lundi 11 Février 2019 à 20:41
    yumyumi

    Ryan :

    Pour autant que Liseron pouvait être un peu bizarre, elle savait se taire quand il le fallait ; alors ils firent leur mission d'infiltration dans le calme, à pas de souris, jusqu'à ce que Ryan soit assez loin des dortoirs pour qu'il puisse tracer à pas de lapins. En voyant la lumière de l'infirmerie, il chuchota un "eurêka!" enjoué et pressa le pas pour arriver à la porte, Liseron toujours sur son dos.

    Il se pressa contre la porte pour l'ouvrir, plissant les yeux pour les laisser s'ajuster à la lumière de la salle d'attente de l'infirmerie - et se laisse s'écrouler sur l'un des sièges disponibles.

    - Ô douce lumière de Dieu, devant toi je me repentis et-

    Il fut coupé dans sa prière par l'infirmier, qui avait ouvert la porte de son bureau et semblait surpris et...intrigué (dans le mauvais sens) de les voir débarquer ainsi, avec de la terre sous les ongles et les nez rougis par le froid.

    Lundi 11 Février 2019 à 21:02
    Lilicha

    Liseron :

    Liseron avait toujours été une prodige au roi du silence, alors même quand sa monture laissait échapper un "eurêka", bah elle la bouclait. Par contre une fois allongée sur le ventre (et c'était pas de tout confort à cause du premier incident), comme Ryan faisait une prière, Liseron entama la sienne aussi :

    - M-merci St Tuber... Tubercule de nous avoir g-guidé jusqu'au gratin de ce... Iiiiiiiih !!!

    Elle se cramponna à l'accotoir du siège, retint un juron. Nom d'une raclette, forcément qu'il y avait un infirmier dans une infirmerie, c'était bien pour ça qu'ils étaient venus ! Elle essaya d'adopter une posture plus convenable pour faire face au jeune homme, se redressant à demi. Si être à califourchon sur un élève est une position convenable.

    - P-p... Pardon ! J'ai eu peur... Pas que vous fassiez peur, h-hein ! C'est... Je... Je suis souffrante ! N-nous sommes là parce que je suis souffrante !

    Lundi 11 Février 2019 à 21:13
    yumyumi

    Ryan :

    C'était ballot, mais maintenant qu'il était là, ils allaient pouvoir tout lui expliquer et-

    - AAaoouch!

    Ryan eut le souffle coupé par le redressement soudain de Liseron - mais ça, l'infirmier semblait s'en foutre totalement. Elle entama une "explication" sur le pourquoi du comment, et Ryan aurait voulu avoir la force de la faire basculer sur le côté pour qu'il puisse entamer une discussion avec l'infirmier lui-même, mais il était juste tellement...fatigué...

    - A-aah...Oui, elle est...souffrante...ᵃᶦᵉ...

    Il grommela quelque secondes sous son souffle, tentant de récupérer ce qui lui restait d'oxygène dans les poumons et finit par s'étaler complètement sur le siège.

    Alexandre :

    C'était assez commun qu'il reste tard la nuit dans le bureau de l'infirmerie, mais qu'il reste assez tard pour que des élèves viennent le voir - ça, parcontre, ça arrivait beaucoup moins. Surtout quand ces élèves semblaient sortir d'une convention...dans la forêt.

    Alarmé, Alexandre garda le silence pendant tout le long, écoutant d'abord les plaintes de la fille. Le garçon semblait pas vouloir plus parler que ça, alors il se disait qu'il allait d'abord s'occuper d'elle et puis de lui. La vérité, c'était qu'ils avaient l'air absolument ridicules, mais ça, il allait pas leur dire au visage. Il tenta d'afficher un air sévère.

    - Je vous rappelle que c'est interdit de sortir du pensionnat la nuit. Enfin, j'espère que vous avez une bonne excuse...

    Lundi 11 Février 2019 à 22:16
    Lilicha

    Liseron :

    Formidable ! L'infirmier avait pas du tout l'air commode, comment est-ce qu'elle était censée être assez à l'aise pour lui dire la vérité, rien que la vérité ? Et Ryan qui s’assoupissait ! Elle allait devoir endosser ce rôle difficile, défendre sa cause, faire bonne figure face au corps médical et pour l'instant, c'était mal parti. Elle se racla la gorge, l'anxiété la ratatinant sur le dos de Ryan, l'air honteux. Peut-être que c'était ça, son petit air de chien battu tout apeuré qui allait jouer en sa faveur.

    - Euh... C'est que... N-nous sommes sortis en début d'après-midi, p-pour une promenade pédagogique... A la... Euhm - à la recherche de p-patates dans la f-forêt. Nous... Aurions du rentrer plus tôt. Beau-beaucoup plus tôt. Mais le sort en a d-décidé autrement ! Et maintenant, j-j'ai, euh... (c'était vraiment embarrassant. Un infirmier, il avait du voir passer pleins de cas étranges, mais... Non, tant pis, elle avait trop mal pour épargner ce détail) Je me suis cognée, t-très très très fort contre un arbre, e-et... (pointant du doigt son chemisier) Ils ont très très t-très mal encaissé le coup. Ensuite, je suis tombée sur le dos et... J-je n'arrive plus à bouger le bas de mon corps. C-c'est tout. 

    Et c'était déjà bien suffisant. Elle avait l'impression d'être au confessionnal, devant un curé. Lui avoir mentit sur un détail de l'histoire la faisait culpabiliser un peu - mais à priori, le pourquoi du comment elle s'était vraiment retrouvée avec les seins explosés, c'était pas pertinent. 

    Mardi 26 Février 2019 à 13:55
    yumyumi

    Alexandre :

    Tout du long, Alexandre garde un faciès stoïque face à la tirade de la jeune fille. Une sortie...pédagogique...à la recherche de patates dans la forêt. D'accord. Et maintenant, Alexandre se retrouve avec une fille aux seins meurtris et un garçon (cadavre???) au bord du coma éthylique. Parcontre...

    La dernière partie de son discours l'alarmait, beaucoup même, elle ne pouvait plus bouger le bas de son corps ? C'était inquiétant, surtout qu'elle avait dû se déplacer dans cet état...Alexandre laissa tomber son attitude d'infirmier sévère, et il s'attela à la tâche de s'occuper de l'élève blessée.

    - ...Bien. (enfin, non, pas bien, mais bref-) Vous êtes tombée où, exactement ? Vous ne pouvez pas bouger du tout?

    Il s'hâta auprès de la demoiselle, examinant de plus près ses jambes. Avec son accord, l'infirmier appuya doucement, puis pinça quand il se rendit compte que non, elle ne sentait vraiment rien. Il dût se retenir de lâcher un "ouille", parce que même si ce n'était pas très bon signe, l'inquiéter n'allait aider en rien. Il œilla rapidement le jeune homme assoupi, puis sa patiente blessé, et inspira avant de se pencher pour passer son bras sous celui de la jeune fille et l'aider à se déplacer. C'était un peu dur, étant donné sa condition et le fait qu'Alexandre voulait pas paraître trop tactile en mettant ses mains là où il ne fallait pas, mais il réussit à la porter jusqu'à l'un des lits de l'infirmerie sans encombre.

    Mardi 26 Février 2019 à 22:15
    Lilicha

    Liseron :

    Liseron récapitulait, plus en détails ; la tête d'abord, le dos avait suivi, elle ne se souvenait pas trop, l'impact lui a fait voir les étoiles quelques secondes, le bas de son corps était bloqué et semblait anesthésié à toutes les stimulations de l'infirmier. Elle le regardait faire, pas tout à fait détendue, pas crispée non plus, sur la réserve. Comme il ne disait rien, elle ne dit rien non plus. Par contre, elle était super contente de se rendre compte qu'on pouvait appuyer sur ses bleus sans qu'elle ait mal.

    Le jeune homme la souleva finalement - avec un peu plus d'égards et d'habileté que Ryan tout à l'heure, c'est le cas de le dire. Elle le regarda une dernière fois (peut-être que c'était vraiment la dernière fois - qui sait si elle allait pas clapser), envieuse, parce qu'elle aussi, elle piquerait bien un somme.

    Une fois sur le lit, la demoiselle étouffa un bâillement dans sa manche. 

    - J-je... Je vais mourir ?

    Bdhuedjiz, entonna son ventre. Oui, parce qu'elle mourrait entre autre déjà, de faim. 

    Mercredi 27 Février 2019 à 00:23
    yumyumi

    Alexandre:

    - Mou...mourir?

    L'infirmier tenta de réprimer un léger sourire, amusé par la question de la jeune fille. Il acquiesça pour dire non. Non, pas mourir, à part si passer quelque jours dans une infirmerie s'apparentait à une mort pour elle...Mais Alexandre ne dit rien, il alla s'asseoir auprès de son bureau et s'occupa de chercher le nom de cette demoiselle dans la base de données du pensionnat. Il la trouva rapidement, Liseron Wood, dix-sept ans, humaine, sans antécédents médicaux excepté pour une unique et étrange maladie...la patatose. Patatose : nom féminin, désigne la maladie de l’addiction à la patate qui se traduit par une excitation à la vue d’une pomme de terre et une fascination à son égard. L’atteint a ensuite une envie incontrôlable de manger des patates, il peut notamment faire des crises si l’objet de convoitise ne lui est pas accessible.

    Alexandre laisse son regard incrédule glisser jusqu'à la jeune atteinte, et il ne peut s'empêcher de lui dire ;

    - ..La patatose.

    Pas étonnant que ses jambes la lâche après un petit coup lors d'une escapade en forêt - les patates, autant bon que c'était, ça remplissait pas vraiment les critères pour une bonne alimentation.

    Jeudi 28 Février 2019 à 18:23
    Lilicha

    Liseron :

    « Zut alors », elle eut envie de souffler, pour plaisanter. Sauf qu’elle se ravisa bien vite – les infirmiers rigolent sûrement pas avec ces choses là. Parfois, Liseron pensait qu’il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question. Bon, là, tout de suite, elle estimait qu’elle méritait une mort un peu plus tranquille, donc c’était tant mieux si celle-ci ne la guettait pas.

    Alors qu’elle réajustait son oreiller, Mr. Bessala s’affairait à… A quelque chose qui échappait à Liseron ; alors elle attendait juste, le regard se promenant d’un lit à l’autre, jusqu’à ce qu’un mot, un horrible mot soit prononcé.

    - Euh… Oui, j-je…

    La jeune fille se sentit rougir. Fallait-il vraiment qu’elle ait honte de quelque chose qui ne dépendait pas d’elle ? Elle ne pouvait pas s’en empêcher, comme on lui répétait souvent à tort et à travers qu’il suffisait d’un petit travail sur soi pour vaincre la maladie. Liseron se racla la gorge et renchérit :

    - J’ai la patatose d-depuis mes 12 ans.

    Jeudi 28 Février 2019 à 18:45
    yumyumi

    Alexandre :

    Sceptique, Alexandre...ne savait pas quoi en penser. Est-ce que c'était une blague ? Non, ça ne pouvait pas, c'était pourtant marqué noir sur blanc devant lui ; Liseron était atteinte de...patatose. Il en rirait presque, mais en voyant la jeune fille dans cet état, l'infirmier ne pouvait pas se permettre de se moquer d'elle - surtout que techniquement, ça dépendait pas d'elle.

    Il se racla la gorge, tentant de reprendre contenance et se leva pour s'occuper du problème de Liseron (autre que la patatose) ; ses jambes paralysées. De ce qu'il savait de sa chute, ça ne pouvait pas être si grave, un petit choc électrique et tout remarcherait (normalement) comme avant. Tout en préparant les électrodes, Alexandre prit la parole ;

    - Vous prenez des vitamines, pour compenser vos carences?

    Si elle ne se nourrissait exclusivement de patates, il y avait de quoi s'inquiéter ; patates au four, vapeur, frites, en purée, en soupe, et en jus...C'était bien beau (et bien bon), mais ça le faisait pas niveau alimentation.




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