• Ce qu'on ferait pas pour des patates [Fermé]


    Dimanche 10 Février 2019 à 20:30
    Lilicha

    Liseron :

    Ryan riait, Liseron aurait bien voulu rire aussi mais la situation était un peu trop pénible pour qu'elle en ai envie, Ryan disait un truc qu'elle comprenait pas, ça sonnait exotique, ça sonnait bien, mais Liseron comprenait pas, et depuis ce "vedremo" jusqu'à ce qu'ils entrevoient le pensionnat, des pensées de type parano courraient dans sa tête. Vedremo, ça voulait peut-être dire "je te tuerais", ou "je te le ferais payer". "On va au pensionnat, et puis je te le ferais payer". Un frisson lui parcouru l'échine. Elle déglutit et eut un semblant de sursaut lorsque Ryan prit la parole - ses membres ne se dégourdirent pas pour autant. 

    - Oui, je... Je le veux. 

    Elle avait dit ça pour détendre l'atmosphère, et elle rit de sa propre blague. Ptêtre que si Ryan riait aussi, ça voudrait dire qu'il essayerait pas de la tuer au détour d'un couloir vide. 

    Dimanche 10 Février 2019 à 20:37
    yumyumi

    Ryan :

    Le blond réprima un rire. "Je le veux", elle avait dit ça comme si ils allaient se marier, peut-être que Liseron était pas aussi ingrate et ronchon qu'il le pensait finalement. Ils s'approchèrent du pensionnat, et Ryan s'avança vers le portail, tentant de l'ouvrir...Mais ça bloqua. Bien sûr que non. Il était con, il approchait vingt-deux heures, pourquoi est-ce que le portail du pensionnat serait ouvert à cette heure là ?!

    Il fronça les sourcils, grommela d'agacement, et hôcha légèrement la tête pour tenter de voir Liseron.

    - Je..je sais pas comment on va rentrer.

    C'était bête, il aurait dû y penser avant ! Lui, il pourrait facilement grimper le portail, mais Liseron...

    Dimanche 10 Février 2019 à 20:57
    Lilicha

    Liseron :

    Il avait (presque) rit, c'était tout ce dont Liseron avait besoin pour se rassurer ! Tout allait bien se passer, oui oui. 

    ... Non non. Le visage de Liseron à cet instant précis aurait pu faire l'objet d'une superbe rafale de clichés. La joie, la surprise, le désarroi, l'effroi. C'était digne d'un scénario de film d'horreur. La panique s'emparait peu à peu d'elle. Les infirmes restent jamais bien longtemps en vie dans ce genre de situation. On vous fait croire qu'il y a de l'espoir jusqu'au bout, mais non. Il n'y en a pas. Ryan pouvait passer le portail, mais pas elle. Et c'était pas sa petite blaguounette qui le convaincrait de l'intérêt de la laisser vivre, genre "tiens elle est rigolote, elle mérite que je trouve une solution avec elle ou que je passe la nuit dehors à me cailler à moitié à poil pour sa pomme". S'ils ne trouvaient rien d'ici une dizaine de minutes, Ryan l'abandonnerait, de toute évidence. Alors la demoiselle se creusa la tête et balbutia, de drôles de trémolos dans la voix :

    - Je... On... Tu as le numéro d-de l'infirmier ? On... On pourrait l'appeler, d-dans ce cas ? Ou... Ou bien... Hum...

    Qu'il ne la jette pas par dessus ! Elle préférait mourir de faim et de froid et de douleur par terre que empalée aux barreaux du portail. 

    Dimanche 10 Février 2019 à 21:11
    yumyumi

    Ryan :

    Elle était drôle (sarcasme), elle, le numéro de l'infirmier, Ryan était jamais aller à l'infirmerie depuis son arrivée au pensionnat - et puis pourquoi est-ce qu'il aurait le numéro de l'infirmier ?? "Bonjour monsieur, je me suis cassé le nez, je peux avoir votre num" ??? Prenant du recul, Ryan essaya de trouver une issue, n'importe quoi, un trou dans le mur, une cuillère pour creuser un tunnel sous terre (comme dans les films d'évasion)...

    - Je peux toujours crier et espérer que quelqu'un m'entende ?

    Il fit mine de réfléchir quelque secondes, serrant toujours les mollets de la jeune fille contre son abdomen.

    - Ou bien je te jette par dessus et prie pour que tu ne meurs pas?

    Il avait dit ça pour rigoler, tenter de détendre l'atmosphère, mais ça ne fit qu'aggraver l'état paniqué de Liseron. Songeux, Ryan s'éloigna un peu plus du portail pour aller voir le bâtiment des dortoirs, avec un peu de chance, peut-être qu'il avait laissé sa fenêtre ouverte...

    Dimanche 10 Février 2019 à 21:55
    Lilicha

    Liseron :

    Oui, crier, c'est bien ! Liseron pouvait donner de la voix, quand c'était nécessaire. Elle baissa les yeux sur ses mollets couverts de bleus. 

    - N-non ! C'est... Non.

    Avant, faudrait qu'elle écrive ses mémoires. Ca serait très rapide d'ailleurs - y aura qu'à dire que toute sa vie, elle a été nulle en sport, elle a eu du mal à communiquer avec les gens, elle a passé beaucoup d'heures à dormir, beaucoup à se coiffer, beaucoup à manger des patates. Et puis voilà. Oh ! Et l'idéal, ça serait qu'elle téléphone à sa mère avant. Elle lui dirait "tu sais, aujourd'hui, j'ai passé du temps avec un type à moitié nu, j'ai échangé deux ou trois contacts physiques avec un humain", et sa mère se consolerait de sa mort en se disant, "ma fille aura eu de quoi pimenter un peu son existence, autrement qu'avec du paprika et de la sauce piquante sur ses chips". Et il y avait le bouquin, de toute évidence. Liseron ne pouvait pas mourir tout de suite. Ryan devait être de cet avis, puisqu'il contourna le portail, direction le bâtiment des dortoirs.

    - Tu... Tu es au rez-de-ch-chaussée ? 

    A moins qu'il ne réveille ses petits camarades avec un caillou sur le carreaux, et qu'ils ne tissent une corde à l'aide de leurs draps. 

    Dimanche 10 Février 2019 à 22:18
    yumyumi

    Ryan :

    Ce n'était que lorsqu'il arriva devant sa fenêtre que Ryan eut une illumination - il était bête, franchement ! Il se retint de se frapper le front, l'esprit rafraîchi d'un enthousiasme nouveau. Il pivota légèrement la tête, comme si il voulait regarder Liseron.

    - Bon, je vais te laisser...là..(il pointa du menton le sol tout crasseux)..pendant que moi je vais escalader et ouvrir ma fenêtre !

    Il savait pas ce qu'il allait faire concrètement, Ryan n'était jamais le cerveau du groupe, mais ça pouvait toujours marcher ! Délicatement (il faudrait pas qu'elle se pète autre chose), Ryan se pencha en arrière pour pouvoir déposer Liseron au sol, assise contre le mur du bâtiment, et déposa son sac à côté d'elle. Il fouilla ses poches, récupérant les clés de sa chambre et traça son chemin jusqu'au portail.

    Les membres engourdis par le froid, il prit le temps de s'échauffer les doigts avant de s'élancer tel un babouin sur ce portail (même si il manqua de tomber à plusieurs reprises). Une fois sur la terre ferme, le blond prit le temps de vérifier qu'il n'y avait personne aux alentours, et entra donc dans le bâtiment des dortoirs puis rentra dans sa chambre (discrètement, quand même)...pour voir qu'il n'y avait personne. Son coloc' s'était sûrement barré lui aussi dans une aventure dans la forêt!

    Il prit le temps d'enfiler un t-shirt avant de récupérer un tabouret, d'ouvrir la fenêtre de sa chambre et de déposer ce tabouret en dessous. Fier de son plan à la MacGyver, il passa à travers sa fenêtre et alla récupérer Liseron qui l'avait attendue sagement là-bas.

    - Prête ?

    Lundi 11 Février 2019 à 00:56
    Lilicha

    Liseron :

    Liseron demeurait assise, immobile, toute raide contre le mur froid. Il n'y avait que ses yeux qui bougeaient, guettant le trottoir d'en face, morte de trouille à l'idée que quelqu'un passe par là. En soi, c'était plutôt elle qui faisait flipper, dans son accoutrement, ses bleus, ses cernes et sa posture, on aurait dit une sorte de poupée démoniaque. 

    Elle patienta... Une minute ? Cinq ? Liseron a pas une très bonne notion du temps. Elle entendit du bruit derrière elle, et comme elle pouvait pas tourner la tête, elle se répétait fébrilement que ce n'était que Ryan. Revoir sa tête blonde chassa ses craintes. Bientôt, elle irait à l'infirmerie. Un petit remontant à base de patate, un pipi, et au lit ! 

    - Prête !

    Elle semblait un brin trop enjouée pour une tétraplégique aux seins explosés. 

    - S... Sympa, ton t-shirt. 

    Même si son dos aussi, était "sympa". D'ailleurs, faudrait qu'il courbe pas mal l'échine pour qu'ils passent à deux dans l'encadrement de la fenêtre sans que Liseron se fasse scalper. Elle jugea bon de lui dire, sait-on jamais, la fatigue, tout ça.

    - Ou... Oublie pas de te baisser, hein !

    Lundi 11 Février 2019 à 18:24
    yumyumi

    Ryan :

    Pris de court, le blond baissa les yeux pour regarder ce fameux t-shirt pris à la va-vite. "#TCHATCHEUR". Sympa.

    Ryan laissa passer le compliment (était-ce vraiment un compliment??) pour se remettre au travail. Plus vite il ramènerait la marchandise, plus vite il pourra rentrer dans sa chambre pour enfin se reposer - et puis la pauvre Liseron, qui avait dû attendre dans le froid, les seins et les membres meurtris alors qu'elle était juste sortie pour aller ramasser des patates! En la positionnant sur son dos, Ryan ressentit le besoin de s'excuser.

    - Eh...hm...Je suis désolé, pour les patates..Mais, ça se trouve, si t'as aussi mal..c'est parce que ton métabolisme est entrain d'assimiler l'ADN de ces patates !

    Si ça se trouve, elle allait se transformer en vraie Patate Girl, elle pourra cracher de la purée (ew) et mettre de vraies patates à ses adversaires! C'était peut-être pas si mal, si Ryan avait raison, il aurait lancé une super-héroïne en devenir, il allait être la Theresa May de Patate Girl.

    Arrivé devant sa fenêtre, il resserra sa prise sur les mollets frêle de Liseron. 

    - Baisse la tête, sinon tu vas t'égratigner le front.

    Et un, deux, trois ; Ryan bondit à travers la fenêtre et s'étale dans toute sa splendeur, avec Liseron sur son dos (pour bien aggraver l'impact, mais si elle se casse rien...). AOUCH. Ça fait très mal.

    - Aïiiiiiiiee...

    Lundi 11 Février 2019 à 19:18
    Lilicha

    Liseron :

    Alors ça ! Liseron partie dans une rêverie, s'imaginait ce que ça ferait, d'être mi patate, mi humaine. Elle serait alors une créature, une hybride ; et St Tubercule qu'est-ce que ça serait chouette ! C'est vrai que, jusqu'alors, elle avait beau avoir mangé l'équivalent de deux hectares de pommes de terres dans sa vie, fait quelques masques de rondelles de patate ; jamais elle n'avait eu un contact aussi fort avec elles. Feux ses enfants avaient fusionnés avec son corps, alors oui, il était plausible de se demander si elle n'avait pas un peu d'eux en elle, si sa mutation n'allait pas commencer bientôt. Si le prix à payer était de souffrir le martyre, quel tel soit son sort. 

    - Ce... Ce n'est pas une mauvaise chose.

    Liseron obéit, enfin essaye ; parce que sa nuque n'est pas très coopérative. Dans son effort, elle ne fit pas attention à ce qui se passait sous elle, jusqu'à ce qu'un cri de souffrance retentit, et que l'onde de choc de Ryan se répercute sur son menton. Elle ferma les yeux très forts... Et, surplombant la douleur, une sensation de libération (partielle) survint. Le choc lui avait décoincé la nuque, les épaules, les bras. Le reste de son corps restait engourdi, mais au moins, maintenant, elle allait pouvoir se tourner et utiliser ses mains, n'était-ce pas formidable ? Enfin... Presque.

    - C-ça... Ca va aller ? Je, euh... S-sinon, c'est un mal pour un bien, m-maintenant je peux bouger le haut du corps. M-merci !

     

    Lundi 11 Février 2019 à 19:54
    yumyumi

    Ryan :

    Aouch. Un mal pour un bien, oui, parce que Ryan, même si il n'est pas paralysé, il s'est quand même sacrément amoché le menton. En plus, il ne pouvait même pas attendre que Liseron se décide à bouger de son siège ; elle s'était débloquée "le haut du corps"..Seulement. 

    - De rien..(il souffle entre deux grincement de dent) Tu..tu veux pas débloquer le reste t-tant que t'y es?!

    Si elle se décide enfin à faire fonctionner son corps, qu'elle le fasse en entier! Si Ryan aurait su qu'il ne lui fallait qu'un petit coup sous le menton pour la refaire marcher comme neuve, il se s'y serait donné à cœur joie...Mais ça ne marchait pas comme ça. Malheureusement pour lui, heureusement pour elle.

    Le blond prit le temps de s'assurer que rien n'était cassé, de remettre en question tous les choix qui l'avaient mené jusque là et se décida enfin à pivoter. Il se repositionna sur ses bras, en position de pompes, et se leva promptement d'un appui sur ses deux membres pour enfin se mettre sur deux pattes (non pas sans quelque déséquilibres).

    - B-bon... Là, on va dans le couloir, donc tu te tais ou sinon c'est la goulag!

    Si ils se faisaient cramer maintenant, Ryan aura ruiné toutes ses chances de pouvoir jouer dans un film de James Bond, ce serait vraiment la merde.




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