[Fête au village] Manger, jouer, boire ? Quel choix ... [Libre]

Zander :

Sherlock confirma sa pensée. Elle avait effectivement faim. Bon, Zander lui pas vraiment, puisqu'il était en train de finir une barquette de frites, mais tant pis. A la limite, il pourrait prendre un dessert.

- D'accord, je te suis.

Effectivement, il la suivit vers un stand de nourriture latine. L'anglais n'en mangeait que rarement. Dommage qu'il n'ait pas faim, car cela aurait pu être une bonne expérience de tester un repas complet original. Il prit la dernière frite de sa barquette, qu'il jeta ensuite.

Entre eux et le stand se dressait une petite queue. Une demie douzaine de personnes. C'était mieux qu'ailleurs. Était ce parce que la nourriture était mauvaise, ou parce que les gens n'étaient pas prêt  à manger autre chose que des plats de fast food bien américain ? Zander aurait parié sur le deuxième choix.

Il tourna la tête vers Sherlock.

- Que vas-tu prendre ?

Peut être que sa réponse permettrait à Zander d'avoir une idée de quel dessert il pouvait prendre. Lorsqu'il mangeait des tacos ou d'autres plats du même genre, il ne prenait justement que le plat. Pas d'entrée, ni de dessert. Peut être l'apéro, mais ça ne comptait pas.

Sherlock:

Quelle quantité de choix impressionnante ! Elle ne savait plus où donner de la tête: des feijoada brésiliennes, des soupes de congre, des chicharrones... et plein de choses qui lui étaient inconnues, prêtes à la faire saliver comme jamais. Il y avait aussi quelques desserts traditionnels mexicains qui semblaient lui faire de l’œil également.

Elle se tourna vers la vendeuse du stand.

- Bonsoir ! J'aimerais un peu de ceci, deux de ça.... un peu de ça aussi !

Tout en parlant, elle désignait les plats qui lui faisaient le plus envie à la vieille femme qui hochait la tête en souriant, heureuse de voir quelqu'un tester tant de goûts différents.

- Un céviché de perche, deux empanadas au thon et une part de quindim pour la demoiselle !

La vendeuse saisit ses pinces et remplit avec une habilité déconcertante plusieurs contenants puis les tendit à Sherlock. Elle porta ensuite son attention sur Zander

- Et pour ce grand et beau jeune homme ?

Elle avait un léger accent mexicain qui ressortais beaucoup quand elle prononçait les r.

Zander :

Sherlock n'eut pas le temps de lui répondre, puisque ce fut leur tour. L'anglais eut alors la réponse lorsqu'elle passa commande. La femme qui tenait le stand la servit donc, puis se tourna vers Zander. Celui ci sourit devant les compliments de la femme. Certes, c'était pour vendre, mais Zander gardait en mémoire la période de sa vie où le seul compliment qui venait était "mignon". Mignon, comme le frêle garçon qu'il était à cause de sa puberté tardive. Alors forcément qu'on dise de lui qu'il était "grand et beau", ça lui donnait un surplus de confiance en lui. Il se sentait mûr, tel qu'il aurait voulu paraître trois ans plus tôt. 

- Je ne vais rien prendre désolé.

L'anglais avait hésité quelques secondes, d'abord entre les desserts, puis entre les boissons, avant de finalement se rétracter. Il accompagna ses mots d'un sourire légèrement penaud pour la vendeuse. Il aurait pu acheter quelque chose, mais non ...

Il attendit ensuite que Sherlock finisse ses affaires avec la vendeuse, puis il prit la parole.

- Tu veux qu'on aille se poser quelque part ? J'ai remarqué un coin où il y a des bancs, et pas troo de monde tout à l'heure.

C'est à dire un endroit où il s'était arrêté pendant une dizaine de minutes après avoir vu l'exposition de photos, pour réfléchir  à ce qu'il pourrait faire sans paraître trop solitaire.

Sherlock:

Elle fut étonnée de voir que Zander ne prenait rien, c'était pourtant l'occasion rêvée pour se remplir la panse avec de bons plats pas trop chers et définitivement pas venant des Etats-Unis. Peut-être qu'il ne digérait pas bien les épices de ce type de nourriture ? Ou alors il s'était trop goinfré de frites ? Tant pis pour lui. Sherlock haussa les épaules à ses propres pensées puis remercia la vendeuse avant de s'éloigner avec ses récipients remplis à ras bord. Elle faisait partie de celles qui pouvait manger n'importe quoi et ne pas prendre un seul gramme. Enfin, pour sa défense, elle ne prenait pas un centimètre non plus.

Il lui proposa d'aller s'asseoir quelque part, elle hocha la tête.

- Pourquoi pas. C'est vers où ?

Après, ils pouvaient toujours se poser dans l'herbe, ce n'était pas un problème pour la jeune femme.

- Au fait ! Il y a un feu d'artifices tout à l'heure, et il parait qu'il l'ont fait venir d’Asie ! J'ai déjà vu de ces trucs là-bas, c'était vraiment super impressionnant ! Tu voudras y aller ? Parce que moi j'ai bien envie de voir pour une de mes inventions.

Bon, ceux qu'elle avait vu n'était pas très légaux non plus, mais ça n'empêchait pas que les Asiatiques avaient un don pour ces spectacles.

Zander :

- Par là !

Il accompagna ses mots d'un geste en direction dudit lieu. D'où ils étaient, ils ne pouvaient pas le voir, car il y avait quelques stands et des trampolines pour enfants entre les deux. 

Sherlock reprit ensuite la parole. Un feu d'artifice ? Zander n'en avait pas entendu parler. Après, quand il s'était renseigné sur la fête, il avait arrêté de lire à la mention "exposition de photographie", donc cela semblait logique qu'il ne soit pas au courant de tout.

- Oui ça serait cool.

L'anglais sourit. Étonnement, il voulait bien y aller, sans le moindre regret pour son appareil photo, laissé au pensionnat. En vérité, il n'amait pas prendre des photos de feux d'artifice. Il trouvait le rendu raté dans la plupart des cas. Par exemple, la dernière fois, ses photos ressemblaient plus à ce qu'il supposait être une observation de spermatozoïdes au microscope. (Mais il n'en était pas sûr, puisque lui et les microscopes, c'était comme les États Unis et l'URSS. Ou la Corée du Nord.)

Soudain, les derniers mots de la jeune femme parvinrent au cerveau du garçon, et le firent tilter.

- Tes inventions ?

Zander haussa un sourcil. Il se demandait ce que son réceptacle pouvait inventer, qui en plus avait un rapport avec un feu d'artifice. Des trucs explosifs ? Lumineux ? Spatiaux ? 

Sherlock:

Le garçon désigna l'endroit dont il avait parlé, là où ils allaient manger - enfin, où elle allait manger. Elle se mit sur la pointe des pieds pour l'apercevoir. Non seulement le lieu était partiellement caché par des mini-attractions, mais en plus Sherlock était trop petite pour le voir d'ici. Elle ne risquait pas de le remarquer.

Zander avait l'air plutôt emballé pour le feu d'artifices, c'était un bon point, elle n'aurait pas eu besoin de trouver une excuse pour s'en aller et le voir toute seule. Surtout qu'elle ne raterait ça pour rien au monde, elle aimait beaucoup trop ces animations (tout ce qui explose en général, en fait) et n'en manque aucun depuis ses 6 ans quand il y en a dans les environs.

Alors qu'elle se mettait en marche pour l'aire de pic-nique, il sembla se demandait ce qu'elle voulait dire par "inventions. C'est vrai qu'elle n'en avait pas encore parlé (et, coup de chance pour lui, il n'avait jamais été victime de l'une d'elle, pas comme ce pauvre Simon).

- Oui, je fabrique et bidouille tout un tas de trucs. C'est pas toujours une réussite, c'est vrai, mais j'adore ça. Ma dernière réussie en date est la dernière version de du "gadget'o'bras". Tu sais, celui de inspecteur gadget, mais en version réelle. Elle a d'ailleurs eu pas mal d'échecs ahah.

Elle rit en repensant à tous ces essais.

- En ce moment je bosse sur un lance feu d'artifice portatif. Rien de bien dangereux, enfin sur le principe. C'est un cadeau pour mon père.

Zander :

Il écouta attentivement la réponse de Sherlock. Dans ses mots, il y avait quelque chose de passionné. De vraiment passionné. Il avait presque l'impression que le simple fait de parler de cela l'emmenait dans un autre monde. Et même si sa réponse avait été inintéressante -ce qui n'était pas le cas- elle aurait provoqué l'intérêt de l'auditoire ; cette passion dans la voix suscitait l'attention. Zander se demandait si lui aussi parlait de la photographie de cette manière.

Il se passa la main dans les cheveux, avant de répondre.

- C'est pour son anniversaire ou c'est juste un cadeau comme ça ?

Le jeune homme était curieux de savoir, et cela se ressentait sûrement dans sa voix. Il aurait cependant préféré orienter la conversation vers les feux d'artifices, mais la seule question qui lui venait à l'esprit était totalement idiote et inutile puisque la jeune femme aurait assurément répondu oui. Il en allait de même pour ses questions sur les inventions. Alors il restait donc sur le sujet de son père, pour paraître bien.

Ils continuaient à avancer en direction de l'endroit indiqué par l'anglais, quand un enfant d'une dizaine d'année surgit soudainement des trampolines. Il leur fonça dedans, comme s'ils étaient invisibles. Zander fut surpris, mais il résista au choc, alors que le petit garcon, lui, tomba à terre.

Sherlock:

Elle aimait parler de ses inventions, et ça se voyait. Surtout que là, elle avait trouvé un public qui semblait s'y intéresser un minimum (ou du moins, qui jouait très bien la comédie). Les gens d'habitude la laissait déblatérer pendant des heures en ponctuant son monologue de simples "ah ouais" ou "trop cool" par pure politesse. Ça pouvait paraître triste, pourtant elle n'y portait pas grande attention. Elle avait finit par s’accommoder de tout ça et puis, elle gardait aussi ses plus grand speech pour les quelques perles rares qui prenaient un réel plaisir à l'écouter.

- Pas vraiment, c'est surtout pour lui remonter le moral. Il adore les feu d'artifices et est mon premier fan pour tout ce que je créé, alors quand ça va pas, je lui fabrique un truc qui est censé le faire sourire. Et comme en ce moment ça ne va pas fort.

La jeune femme n'était pas gênée de parler de sa famille, plus particulièrement de leurs problèmes. Ce n'était un secret d'état pour personne qui se renseignait un peu que son père vivait très mal son divorce. En partant de ce principe, ça ne lui posait donc pas de soucis de le dire sans filtre.

Alors qu'elle allait rajouter quelque chose, les deux se firent percuter par un E.T (Enfant Turbulent, dans son dico des abréviations) et, bien que Zander avait résisté à la gravité, Sherlock elle n'avait pas eu cette chance et était tombée à la renverse, emportée par le petit garçon. Il avait sûrement la moitié de son age mais faisait déjà sa taille.

Elle se frotta la tête, puis se tourna vers l'enfant pour voir comment il allait.

- Eh petit, ça va ?

Zander :

Le jeune homme fronçait légèrement les sourcils. L'enfant les avait coupé en pleine discussion, alors que Zander voulait savoir la suite. En plus, il se permit de grogner, et de jeter un regard dédaigneux à Sherlock, avant de se relever.

Zander se tourna vers la jeune fille, qui était à terre. Il lui tendit la main, avec un petit soupir qui trahissait son énervement vis à vis du petit. L'anglais n'était pas vraiment enfant.

- Et toi ? Il ne t'a pas fait mal ?

Le petit garçon paraissait vraiment mal éduqué, puisqu'il commençait à s'éloigner, sans même s'excuser auprès de la jeune fille. Si Zander avait été quelqu'un de plus affirmé, de plus caractériel, il serait allé le voir.

L'enfant rejoint une femme, qui se dirigeait vers eux. Elle serra l'enfant dans ses bras, toute mielleuse. L'anglais comprit que c'était la mère. Un maman poule semblait-il, puisqu'elle ne faisait aucun reproche à son fils, qui venait pourtant de bousculer les deux jeunes gens, en faisant même tomber Sherlock.

Sherlock:

Le petit garçon ne prit même pas la peine de lui répondre, il se contenta de lui jeter un sale regard tout en l'affublant d'un grognement, tel un chihuahua enragé, et partit en courant dans les jupes de sa mère. Sherlock haussa un sourcil puis haussa les épaules devant le comportement de l'enfant. C'était quoi son problème à celui-là ? Il n'avait pas eu son bol de Nesquik ce matin ?

Elle prit volontiers la main que lui tendait Zander pour l'aider à se relever, épousseta d'un geste bref son jean et leva les yeux vers le jeune homme. Ils devaient bien avoir au moins 30 centimètres de différence entre les deux.

- Non, c'est bon, ça m'a juste surprise. Il aurait pu au moins me répondre en tout cas.

La semi-rousse observa la mère du gamin lui faire des câlins, comme s'il n'était absolument pas responsable de ce qui lui était arrivé. Certaines personnes n'avaient décidément pas le sens du savoir-vivre. 

Soudain, elle se souvenu qu'elle venait d'acheter son repas et qu'elle ne le sentait plus dans ses mains. Elle baissa son regard vers le sol et vit ses victuailles tout écrasées sur le sol. C'était bien ce qu'elle craignait, plus rien n'était mangeable à part la part de gâteau qui avait miraculeusement survécu. Sherlock s'accroupit pour ramasser le massacre et jeter à la poubelle ce qui n'était plus potable.