[Fête au village] Manger, jouer, boire ? Quel choix ... [Libre]

Zander :

Le sourire diminua lorsqu'enfin le bouquet final apparu. Un clown. Avec une tronçonneuse. Zander se demanda si ce n'était pas un peu trop petit, mais avec les paroles de Sherlock, il comprit que ça pouvait être assez impressionnant.

Soudain, des lumières aux étranges reflets éclairèrent le tunnel, ce qui permit aux deux passagers du wagon d'observer la foule d'autres clowns. Le ronronnement de leurs tronçonneuse résonna dans l'espace, où la musique sinistre ne retentissait plus, laissant place à un silence pesant.

La stupeur de sa voisine fit cligner des yeux Zander. Il était resté immobile pendant quelques secondes, perdu dans ses souvenirs sur ces hommes. Étrangement, il n'avait jamais eu réellement peur des clowns maléfiques des films d'horreur, principalement parce qu'ils les évitait, mais sa peur était plutôt pour les vrais clowns, dans les cirques. Il avait toujours eu peur qu'on lui demande de venir sur la piste, pour qu'il subisse les farces de ceux là, ou le coup du canon ... Du coup, très jeune, il avait fait le choix d'éviter les clowns, que ce soit dans des cirques, ou dans des films.

Quoiqu'il en soit, Zander n'était pas des plus à l'aise. Il ne l'aurait pas avoué, alors il garda sur son visage, un petit sourire timide.

- Lui, peut être pas, mais eux, si.

Il dit cela en réponse aux précédentes paroles de la jeune fille, et en désignant d'un mouvement de tête la statue et les clowns mouvants. L'anglais essayait de faire transparaître, dans sa voix, une petite dose de confiance, et une pointe de sarcasme. Il voulait transmettre la même impression d'assurance qu'habituellement, avec le reste du monde.

Sherlock:

Elle lança un regard mi scandalisé mi apeuré à Zander: comment pouvait-il faire de l'humour dans ce genre de situation ? Décidément, certaines personnes avaient de drôles de façon de gérer leurs émotions. Ou peut-être se fichait-il d'elle pour avoir fait la maline en touchant le clown inanimé ? Dans tous les cas, l'effet que produisait l'attraction sur elle était merveilleusement bien efficace.

- Ahahahah

Sherlock lâcha un petit rire nerveux. Voir un clown ne lui faisait ni chaud ni froid, mais une bande entière de ces comique-pas-marrant la mettait dans un état de malaise mélangé à de la peur flagrant. Ça remontait très certainement à la fois où un groupe de clowns l'avait embarquée dans un de leur numéros bizarres sur scène quand elle avait 5 ans, un été (le pire de sa courte vie).

- Pourquoi ce truc redémarre pas ? Ils veulent nous faire sortir de là où quoi ?

La pression commençait à l'énerver.

Zander :

Sherlock n'avait pas non plus l'air très à l'aise. Son rire nerveux en témoignait. Zander se demandait s'il devait la rassurer. Le problème, c'était que les seules phrases qui lui venait en tête étaient dans le genre "ne t'inquiète pas, ce n'est qu'une attraction" ... En soit, le genre de phrases qui pouvait casser l'ambiance, ou révéler que l'anglais aussi avait peur.

De plus, le wagon qui ne redémarait pas rajoutait une couche à l'inquiétude du garçon. Même s'il savait que c'était fait exprès, ce n'était pas rassurant de voir que les tronçonneuses en action s'approchaient d'eux.

- À coup sûr, ça démarrera quand ils ne seront plus qu'à quelques millimètres.

Zander imaginait bien la scène. Le wagon, qui démarrait d'un coup sec, alors qu'ils se retrouvaient plaqués par l'accélération contre le dossier ; et à l'endroit où ils étaient quelques secondes avant, la tronçonneuse qui redescendait vers le sol. Ce serait une bonne fin d'attraction.

Il regarda une nouvelle fois les clowns. Ils étaient vraiment très proches ... Peut être que Sherlock pouvait libérer ses pouvoirs, pour qu'il force le wagon à avancer. Non. Ce n'était pas vraiment honnête. En plus ça risquait de dérégler l'attraction.

Sherlock:

Inspire, expire. La jeune femme essayait désespérément de se calmer pour pouvoir affronter comme il se doit ce vieux train fantôme. Après tout, ce n'était qu'une attraction. Oui, c'est ça, un manège. Une grosse farce.

- Et bien qu'ils approchent, je suis prête à les battre tous un par un !

Elle n'était clairement pas en capacité de faire quoi que ce soit, et elle le savait bien. Surtout que ces gens ne faisaient rien que leur boulot, un petit job histoire d’arrondir les fins de mois. Alors, elle ferma très fort les yeux, tellement que ça lui formait des mini rides et que ses sourcils cachaient ses paupières. C'était mignon mais aussi et surtout super inutile.

La lumière s'éteignait, se rallumait, faisant avancer les clowns tout près d'eux. L'un se pencha sur Sherlock pendant que la lumière disparaissait et lui attrapa les épaules. Un autre se cala juste en face de Zander.

- AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !

Ok, elle avait très peur.

Zander :

Contrairement à ce qu'avait dit Zander, le wagon ne redémarra pas. Et contrairement à ce que avait dit Sherlock, elle ne frappa pas les clowns, qui venaient de se placer à leurs côtés. Sa réaction fut plutôt un long cri apeuré.

L'anglais, s'il avait été seul, aurait bien fait la même chose qu'elle. Mais il n'était pas seul, et sa fierté le laissait donc muet et immobile devant ce clown, qui le fixait de son regard étrange. Une pensée traversa alors son esprit, et le fit sortir de sa topeur. Il s'était imaginé ce clown, avec sa mine sombre et son sourire effrayant, lui faire le coup de la tarte. Ce qui faisait perdre toute sa crédibilité à l'homme qui se tenait en face.

Zander tenta ensuite de le repousser, en vain. Heureusement pour lui, le clown n'avait pas sa tronçonneuse. Le jeune homme continua donc ses tentatives pour se débarrasser de son "agresseur".

- Ça va aller ...

Il murmura ces mots pour sa voisine, mais tellement bas qu'il n'était pas sûr que celle ci l'entende. Il ne savait pas comment l'aider plus, vu que lui-même n'arrivait pas à se libérer du clown.

Il priait aussi pour que le wagon redémarre. Sauf que le clown situé devant lui risquait alors de se faire renverser. Ce n'était qu'un acteur, donc il ne pouvait pas subir un tel sort. A moins qu'il n'y ait une trappe sous ses pieds pour lui permettre d'échapper à cela, il était impossible que le wagon ne redémarre tant qu'il ne se serait pas éloigné. 

Sherlock:

Le clown figé les mains sur ses épaules, elle était tout aussi crispé que lui et fermait si fort les yeux qu'elle était certaine de voir des tonnes de petites étoiles en les rouvrant. 

- Evidemment !

Zander venait de murmurer une poignée de mots presque inaudibles mais, coup de chance pour lui (ou pas), Sherlock avait une très bonne audition. Bien sûr que tout allait bien se passer: c'était une attraction. Mais une attraction terriblement réaliste sur le moment. Elle l'aurait bien fait remarqué à son camarade de wagon seulement elle était bien trop occupée à essayer de ne pas s'enfuir en courant vers la sortie.

La lumière s'éteignit, longtemps cette fois, puis accompagné du ronronnement assourdissant d'un orchestre de tronçonneuses bon marché, le wagonnet se remit avec une violence inattendue en marche en direction de la fin du calvaire.

Zander :

Soudain, le tunnel fut plongé dans l'obscurité totale, accompagnée d'un grand vacarme mécanique, celui des tronçonneuse. Pourtant, ce bruit ne masqua pas celui, beaucoup plus discret, du clown face à Zander qui se décala. Un sourire naquit alors sur les lèvres du garçon. Ses prières avaient été entendues -même si dans tous les cas, le wagon aurait redémarré -.

Ainsi, il ne fut pas surpris lorsqu'il se retrouva projeté par l'accélération subite sur wagon contre le dossier. Ce qui l'étonna fut plutôt la frite qui lui arriva dans le nez. Il les avait oubliés lorsqu'il faisait face aux clowns. S'il n'avait pas été encore mal à l'aise de la présence des acteurs, il aurait sûrement rit. Cette barquette de frite était une sorte de running gag.

Il mangea la frite, puis se tourna vers Sherlock. Il allait prendre la parole lorsqu'un nouveau rideau de fausses toiles d'araignée leur passa au dessus de la tête. Il se dit que c'était un petit clin d'oeil au début de l'attraction ; mais heureusement, cette fois, aucune frite ne fut touchée.

Le wagon ralentit et se mit à trembloter alors que Zander prenait enfin la parole.

- Ça t'a plu ... cousine ? 

Il ajouta ce dernier mot quelques secondes après, en rigolant. Il avait besoin de se détendre un peu.

Sherlock:

Avec le choc provoqué par la soudaine accélération du wagon, elle fut projetée contre le dossier de la banquette et du bien finalement ouvrir les yeux pour se situer. Dans son mouvement, elle vit son compagnon de voyage se prendre une frite en plein dans une narine ce qui lui causa presque un étouffement, encore un.

En guise d'au revoir, ils se reprirent une dernière toile d'araignée en pleine figure avant de passer la porte de sortie ouverte à l'extérieur. Le petit véhicule ralentit au fur et à mesure dans le but d'amorcer le virage final puis s'arrêta en émettant un crissement disgracieux.

Zander s'adressa à elle sur le ton de l'humour et il lui fallu quelques secondes pour comprendre ce qu'il voulait dire par là. Submergée par les émotions, elle en avait presque oublié la bataille contre le forain.

- Oh ouiiii ! J'ai eu trooooop peur !

Elle reprit sa voix aiguë, ponctua sa phrase d'un rire enfantin puis poussa le garçon loin de l'attraction en jetant un dernier coup d'œil au vendeur de tickets. Quand ils furent assez éloignés, Sherlock éclata d'un vrai rire qu'elle retenait depuis le coup de la frite nasale.

- Alors comme ça, tu sniffes de la frite dans les trains fantôme ?

Tous les deux avaient été victimes de nourriture démoniaque.

- Plus sérieusement, je crois que ta barquette est maudite.

Elle désigna l'objet en souriant.

- Merci encore de m'avoir accompagnée, c'était sûrement plus marrant à deux.

Elle s'était vraiment bien amusé (même si le passage des clowns était assez traumatisant) et avait bien envie de continuer à traîner avec Zander.

- Si tu veux, on peut faire un tour de la fête ? À moins que tu aies d'autres plans.

Zander :

Le garçon ne put s'empêcher de rire en entendant Sherlock qui disait avoir eu peur tout en semblant rire. Elle jouait vraiment bien le rôle de l'enfant.

L'anglais sortit du wagon, tout sourire, en faisant attention à ne pas rester les quelques frites qu'il restait. Il attendit qu'elle sorte à son tour, et, ensemble, ils s'éloignèrent, jusqu'à ce que la jeune fille éclate de rire. Elle se moquait des frites du jeune homme.

- Ça paraît logique : les fantômes de la maison hantée l'ont maudites puisqu'ils ne pouvaient pas en profiter.

Bon c'était un peu idiot comme réponse, mais Zander riait aussi, et n'avait donc pas réfléchi. Il se calma cependant peu après, alors que Sherlock reprenait la parole.

Il ne répondit pas. Il ne savait pas quoi répondre. Heureusement, il n'eut pas besoin de se creuser la tête, puisque la jeune femme reprit la parole, pour lui proposer de rester avec lui.

- Non, je n'ai rien de prévu ... Donc oui, je veux bien.

Il sourit. A vrai dire, le seul potentiel plan qu'il avait, c'était rentrer au pensionnat. Rien de bien sympa en somme. Rester avec Sherlock donnait bien plus envie.

- Tu veux partir vers où ?

Niveau attraction, ce n'était pas le top. Il n'y avait pas de manège à sensations comme on pouvait le voir dans d'autres fêtes. Zander se demandait pourquoi. Avec le pensionnat à proximité, ils auraient pourtant eu du succès.

Peut être que la jeune fille avait faim, se dit-il en prenant une frite. Dans ce cas, il faudrait se dépêcher. Les queues autour des stands ne faisaient que grandir.

Sherlock:

La jeune femme sourit à la réponse du garçon. À vrai dire, elle aurait été plutôt embarrassée s'il l'avait rembarrée, il aurait pu d'ailleurs. Sherlock n'avait pas pour habitude de prendre trop à cœur les paroles des gens, elle ne se torturait pas sur ses relations et était partisane du "laisser vivre", simplement, elle aimait bien Zander alors ça l'aurait un peu froissée si ça n'avait pas été le cas pour lui aussi. En plus, c'était son hôte, il valait donc mieux s'apprécier pour ne pas créer de conflit quant à l'utilisation des pouvoirs.

- Hummm... Tous ces horribles clowns m'ont totalement vidée de mon énergie, il faut que je remédie à ça !

Comprenant parfaitement que tout le monde ne pouvait pas saisir ses allusions pour la simple et bonne raison que l'on n'avait pas la possibilité de lire dans son esprit (enfin, pas lui en tout cas), elle décida de clarifier un peu la chose.

- En gros : j'ai une faim de loup et tous ces nachos me supplient de venir les manger.

Elle observa les alentours, son radar à bonne nourriture activé, à la recherche d'un stand pas trop fréquenté. Son regard se stoppa sur un petit coin aux allures chaleureuses présentant tout un tas de plats d'Amérique du Sud.

- Par là ?