• When time jumps in the pool, the sound is denatured and fainted [Libre] Terminé


    Samedi 9 Février 2019 à 23:16
    AUREUM.UMBRA

    Hadriel:

    Eiji se mit à rire et le cœur d'Hadriel loupa un battement. Le lycéen ne savait pas comment interpréter les choses, tout était abscons, fou. Hypnotique disait-il? Il trouvait que c'était un bon qualificatif. Un coup de vent dégagea les cheveux de l'homme qui dansèrent au grès du vent.

    Le professeur répéta l'adjectif en le fixant. Hadriel ne pu s'empêcher de détourner de nouveau le regard. C'était beaucoup trop pour lui, si peu habitué à la proximité. Leur conversation n'avait rien de si particulier mais pourtant il lui semblait déceler la lourdeur du non-dit. Cette lourdeur écrasante et complexe qu'il fuyait habituellement mais qui lui paraissait pourtant terriblement attirante et sournoise.

    Ses yeux finirent par retourner se plonger dans le vert absorbant de ceux du professeur. Pouvait-il voir ce sentiment oppressant qu'il ne pouvait nommé mais qui assaillait ses entrailles de toutes parts?

    Samedi 9 Février 2019 à 23:43
    Ms.Pistache

    Eiji :

    Le jeune professeur sent la tension monter, où plutôt, une oppressante atmosphère prend vie, les enveloppant tous les deux. les mêmes sensations que tout à l'heure refont surface, le ventre d'Eiji se tords et les tremblements reprennent de plus belle. Une opération chimique se produit dans ses canalisations les plus secrètes, ne sentant plus le vent ni même l'eau s'écraser lentement au bords de la piscine ; juste la lente respiration d'Hadriel, de ses yeux fuyants et qui reviennent se poser sur lui. Son cœur ne déborde maintenant que du lycéen, comme quelques minutes plus tôt.

    Son teint hâlé redécouvre la chaleur volcanique qu'il a expérimenté auparavant, et sa respiration s’alourdit de plus en plus, jusqu'à devenir erratique. Une sensation forte s'empare de lui, quelque-chose ne semble plus le quitter. Il ne veut plus le quitter. Hadriel et ses moues, ses réponses brèves, ses yeux émeraudes, ses cheveux en bataille et surtout, l'emprise qu'il détient sur lui. Il ne le connaît que depuis dix minutes ; mais c'est comme si un lien imperceptible s'est formé entre eux. Oui, ce sentiment innommable qu'il ressent à son égard, il n'y a aucun doute. Ces sensations qu'il tente de réprimer depuis que leurs regards se sont croisés ont maintenant un nom.

    - Je... bredouille le jeune homme.

    Il passe une main sur son visage rouge pivoine et suant, afin de limiter sa gène. Son cœur semble pomper son sang à une vitesse inouïe.

    Dimanche 10 Février 2019 à 00:18
    AUREUM.UMBRA

    Hadriel:

    La brise gelée avait laissée place à une chaleur étouffante. Légèrement dénudé, le souffle court et saccadé par ce foutu instant, Hadriel était perdu.

    Il contrôlait tant bien que mal son rythme cardiaque qui restait imperturbable malgré les circonstances et la pression palpable dans l'air. Le lycéen suffoquait. Pour la première fois de sa vie, il éprouvait le besoin irascible d'oxygène. Sa respiration restait calme et profonde ne voulant trahir sa position. Eiji sembla vouloir prononcer quelque chose mais se ravisa. Le cœur au bord des lèvres, Hadriel céda.

    Son débile corps s'anima, pantin désarticulé par ses sens éclatés, ses sentiments exacerbés. Dans sa détresse il s'était noyé, incapable de reprendre son souffle, de respirer. Il se décida finalement à détourner les talons pour se pencher sur son sac qu'il avait au préalable abandonner dans un coin de la piscine. Tentant peut être d'échapper, de fuir un instant, l'attraction que le professeur semblait exercer sur lui.

    Tout ceci ne lui ressemblait absolument pas, lui de naturel si fermé aux autres - son cœur hermétique.

    Dimanche 10 Février 2019 à 00:38
    Ms.Pistache

    Eiji :

    L'instant semble durer une éternité puis, à l'infini. Hadriel semble être dans le même état qu'Eiji, les rougeurs en moins. Ces sensations nouvelles pour eux deux les déstabilisent au plus haut point, sans doute pour cette raison qu'Hadriel décide de rompre cette palpable attraction en prenant son sac à la va-vite. Déboussolé, et comme réveillé d'un long rêve, Eiji tente de l'interpeller en le tenant par le poignet. Le contact de sa peau l'électrise une seconde fois, la salve est cette fois-ci plus vive et  puissante. Elle traverse ses doigts jusqu'au bout de ses orteils.

    Leur réaction impulsive, dont l'un tente de fuir et l'autre de se rapprocher, fait bourdonner la tête du professeur, la respiration alourdie par ce simple geste, comme s'il venait de faire une dizaine de longueurs.

    - Ne pars pas...

    Ce sont les seuls mots qu'il réussit à formuler correctement entre deux inspirations, sa voix plaintive et suppliante lui demandant de ne pas le laisser seul, démuni. Il note la respiration de plus en plus erratique du lycéen, son regard comme voilé par un filtre invisible. Tentant de le calmer et aussi d'assouvir le désir qu'il eut à son égard quelques minutes plus tôt ; Eiji glisse délicatement sa main sur la joue d'Hadriel. Sa main tremble, comme s'il venait de faire un geste interdit.

    - Reste.

    C'est dans un souffle incontrôlé qu'Eiji le supplie une dernière fois, le cœur gros.

    Dimanche 10 Février 2019 à 01:12
    AUREUM.UMBRA

    Hadriel:

    Toutes ces années, il s'était acharné à garder ses distances, à construire un mur - brique par brique - entre lui et les autres. Eiji en quelques instants avait transgressé une dizaine de règles et brisé l'édifice. Il tentait tant bien que mal de résister à cette panique qui grandissait en lui, ne demandant qu'un instant de faiblesse pour surgir des profondeurs.

    Lorsque la main du professeur le retint par le poignet, Hadriel surprit tourna vivement la tête vers celui ci, le regard interrogatif. Il sentait l'emprise solide de la poigne de l'homme sur sa peau. Il était fort. Cette sensation de vulnérabilité revint comme une manie récurrente que l'on ne peut réfréner bien longtemps. Déjà au bord de l'implosion, sa caresse sur sa joue finit par lui arracher ses dernières onces de protection. Aussitôt, les joues d'Hadriel virèrent au rouge brulant. Ses pupilles se dilatèrent et ses lèvres trahirent un frisson.

    Il paniquait. Pour la deuxième fois de sa vie, il paniquait. La seule autre fois où il s'était autant senti aussi démuni avait été le jour où sa petite sœur c'était faite renversée par une voiture juste devant ses yeux. Elle s'en était sorti avec une simple côte fêlée par miracle mais Hadriel se souvenait encore du haut le cœur qu'il avait eu. Cependant, dans la situation actuelle personne n'était en danger ou en tout cas l'animosité prenait une toute autre allure. Hadriel s'égarait dans toutes les réflexions qui affluaient en masse dans son cerveau. Oui, il paniquait. Il ne savait comment réagir.

    Ses doigts se décontractèrent soudainement sous le choc, laissant s'échapper le sac qui s'écroula sur le sol. Venait-il vraiment de lui demander de rester ou avait-il halluciner?

    Le contact des doigts d'Eiji effleurant sa chair ne faisait qu'accentuer la chaleur envahissante, déstabilisant un peu plus le lycéen.

    Dimanche 10 Février 2019 à 10:49
    Ms.Pistache

    Eiji :

    La joue d'Hadriel brûle sous l'emprise de sa main douce et calleuse, prête à dériver vers d'autres parcelles de peau à tout moment. Les yeux brûlants du lycéens font accroître la boule qui grossit de seconde en seconde dans son ventre, prête à exploser à tout moment. La main d'Eiji entourant le poignet d'Haddriel se déplace doucement le long de son bras, jusqu'à ce qu'elle prenne en assaut sa deuxième joue. Ses grandes mains entourent le visage du jeune homme, devenu encore plus chaud. Les sens du professeur sont décuplés, et lorsqu'il caresse tendrement le visage d'Hadriel, sa respiration alourdie se tasse et se calme petit à petit. Il en veut plus, il veut le toucher entièrement, connaître la texture de sa chair si voluptueuse.

    Son pouce explore ses lèvres charnues, qu'il ne peut s'empêcher de cajoler, tandis que son autre main se met à caresser son oreille rougie. Il la descend doucement vers son menton, son cou diaphane, avant de terminer sa course sur la courbe de ses reins, qu'il caresse comme on le fait avec un trésor inestimable. Eiji ne veut pas le brusquer, ainsi continue t-il ces gestes, attendant une quelconque action d'Hadriel. Le souffle coupé par tant d'émotions ; il lui murmure doucement, yeux dans les yeux  :

    - Je peux continuer ?

    Il en brûle d'envie.

    Dimanche 10 Février 2019 à 13:32
    AUREUM.UMBRA

    Hadriel:

    Il se sentait comme une petite chose qu'Eiji pouvait posséder comme bon lui semblait. La sensation ensorcelante d'avoir un pieds dans le vide et de pouvoir se précipiter au fond de l'abysse à tout moment. Le soulèvement compulsif de sa cage thoracique venant à bout de son contrôle. C'était inapproprié, il se devait de réagir, là, maintenant. C'était dangereux, Eiji était dangereux. Son odeur enivrante, sa respiration sulfureuse et son suggestif appel pourtant si séduisant qui s'insinuait sous sa peau comme un venin auquel il serait si tenté de céder.

    Perdant tout aspect de son sang froid habituel, Hadriel, dans un ultime effort compulsif agrippa les bras imposants du professeur pour se repousser de son étreinte - juste à temps avant que l'impardonnable ne soit commis. Dans cette dernière décharge d'adrénaline, il abandonna ses affaires au pieds de l'homme et fit quelques pas en arrière avant de lâcher dans un soupir comme à bout de force:

    - D...désolé.

    Son visage tinté de rouge et son cœur cognant toujours aussi fort à l'intérieur de sa poitrine trahissaient sans doute la faiblesse qu'il venait de ressentir. Le lieu, l'instant, les circonstances,...il était élève et lui professeur. Cela aurait pu paraitre inévitable mais ce désir brulant pétrifiait Hadriel. Le lycéen sentit sa vison se flouter alors que sa respiration martelait ses tympans. Il ne devait pas céder, tiraillé entre une peur glaciale et une envie submergeante de l'interdit.

    Dimanche 10 Février 2019 à 14:31
    Ms.Pistache

    Eiji :

    Le manque se fait tout de suite ressentir lorsque le jeune homme se libère de ses mains. Un foudroiement lui transperce le cœur, tandis que la sensation de sa peau subsiste sur le bout de ses doigts. Il le sait, qu'il n'aurait jamais dû faire cela. Que l'attraction qu'il ressens envers Hadriel n'est pas convenue. Qu'il n'est qu'un enfant, et lui, un adulte.

    Une attirance venimeuse, sans doute, mais aussi infiniment chaleureuse. La descente de tension se fit plus cruelle encore lorsque le lycéen s'excusa. Eiji a remarqué leur attirance mutuelle, depuis leur rencontre. Il doit se sentir si vulnérable à son emprise, telle une souris enroulée autour d'un serpent. Le professeur exerce un pouvoir que l’élève ne possède pas ; il le sait, il l'a toujours fait remarqué a certaines de ses élèves trop suggestives à son égard. Cette différence de statut se fait ressentir comme si on lui a martelé le crâne à coups de massue. Une douleur immense l'inonde entièrement, lui qui, quelques secondes plus tôt, se sentait défaillir devant l’innommable perfection du jeune homme. Voir Hadriel reculer à petits pas de lui, comme méfiant du pouvoir qu'il peut lui éprouver - est à l'égal de la décapitation, invivable.

    Les lèvres chevrotantes, comme désireuses de s'écraser sur celles du jeune homme, se ferment sous scellé, bannies d'effleurer ne serait-ce qu'une parcelle de peau du lycéen. Remarquant ses yeux troubles et déboussolés, Eiji recule à son tour, la gorge nouée et remplie d'amertume.

    - Je ne m’approcherai plus.

    Ces quelques mots ont l'effet d'un poignard que l'on aurait transpercé dans son abdomen, les trémolos dans sa voix montrent qu'à tout moment, il peut s'effondrer en larmes. Ses pupilles tremblent et brillent, remplies d'eau salée prête à déborder. C'est avec les mains encore imprégnées de l'odeur du jeune homme qu'Eiji attend, enivré.

    Dimanche 10 Février 2019 à 18:17
    AUREUM.UMBRA

    Hadriel:

    Le lycéen sentait l'angoisse lui contraindre la gorge. Le professeur ne l'approcherait plus. Ce n'était pas se qu'il voulait, ce  n'était pas ce que son corps lui hurlait. Cette malsaine et incontrôlable pulsion qui s'engouffrait dans ses poumons, l'essoufflant et serrant son cœur. Que lui arrivait-il? 

    Troublé, Hadriel baissa la tête. Sans même sans rendre compte, ses doigts s'étaient mis à trembler compulsivement. Tout son être réclamait une chose qu'il ne pouvait avoir. Serrant les points, son regard franc regagna Eiji qui semblait aussi perdu que lui. Il ne savait plus quoi dire, quoi penser, quoi faire.

    Ses lèvres s'entrouvrirent instinctivement mais les mots ne parvinrent jamais à sa trachée, comme violemment refoulée par sa raison. C'était trop, trop pour lui. Le professeur l'incitait à mettre un pieds dans un monde inconnu qu'Hadriel redoutait autant qu'il le désirait. 

    C'est alors que dans un élan de remords, le jeune homme s'approcha, se hissa sur la pointe des pieds et posa sa main sur les cheveux encore humides du professeur. Il n'avait aucune idée de se qu'il l'avait poussé à faire cela. Ce geste qu'il avait mainte fois répété pour consoler sa petite sœur et qu'il s'était senti obligé de reproduire à cet instant face à la vision de l'homme si fort et pourtant si démuni face à lui. Il avait surement voulu être rassurant. Un peu honteux de son action, Hadriel redescendit au pieds d'Eiji, s'accroupissant pour récupérer ses affaires qui s'étaient éparpillées sur le sol dans leur chute. Petit à petit, le garçon reprenait le contrôle.

    - Nous ne sommes pas obligés d'en arriver là, lança t-il à demi-mot sans même vraiment en être conscient.

    Dimanche 10 Février 2019 à 18:59
    Ms.Pistache

    Eiji :

    Les perles salées prêtes à déferler sur ses joues disparaissent quand, dans un élan qui d'ici là, lui paraît impossible, Hadriel pose sa délicate paume sur son crâne humide. Ce geste amorcé afin de le consoler l'enveloppe d'une douce sensation. Avant cette libération, ses oreilles bourdonnaient, dans l'attente de la logique déchirure, du "Parfait.", puis de l'éloignement progressif du garçon. Oui, après ce qu'il vient de lui dire, ce schéma est tout à fait normal.

    Mais, Eiji a la confirmation même de l'intérêt que le lycéen lui porte. Les centaines d'abeilles qui tapaient contre la paroi de son crâne cessèrent immédiatement et se mutèrent au calme de l'eau. Il le voit rassembler ses affaires éparpillées pour les remettre dans son sac d'école. Accroupis devant lui, Hadriel lui semble encore plus fragile. Ses fins bras qui prennent les cahiers et livres se mouvent de la plus belle des manières.

    Lorsqu’il entends, tellement surpris que cela ne lui semble pas être vrai ; qu'il peut finalement s'approcher de lui, c'est tout son système nerveux qui reprends fonction, ainsi que son cœur, battant douloureusement dans sa poitrine, comme s'il s'est arrêté. Eiji hoche la tête et, comme pour confirmer ce qu'il vient d'entendre résonner dans sa cage thoracique, répond à cette voix lointaine.

    - D'accord, dit-il d'un large sourire.




    Vous devez être membre pour poster un message.