• [fermé] Jackson's coffe


    Lundi 27 Juillet 2020 à 16:03
    Fidaè

    Il aurait bien aimé faire taire le questionnement. Léo n'était jamais fier de lui lorsqu'il en venait au main. C'était trop mal vu. Preuve d'un esprit restreint. Et la manière dont l'avait raconté Julien ne lui convenait pas trop. C'était normal après tout : ils n'avaient pas vécu la scène de la même manière. 

    Léo fit non de la tête en l'entendant le complimenter puis se passa la main dans les cheveux, tique annonçant une explication pour rectifier le tire : 

    - Holà, mollo la marmaille. J'ai pas perdu patience. J'ai changé de technique quand j'ai vu qu'il allait me refaire la face. C'est bien beau de vouloir papoter mais avec des dents en moins, c'est plus compliqué. Donc je lui ai montré que je savais parler sa langue aussi. Mais on s'est pas du tout battu. J'ai jamais frappé personne. 

    Léo se rappellera toujours le moment où il a vu le poings bien serré du racketteur se lever pour s'abattre sur lui. C'était un geste grossier, intimidant, et preuve de son inexpérience car à la fin du geste, il allait tout droit en clé de bras. Donc Léo lui avait attrapé le poignet et le coude et était passé derrière lui. Pour renforcer son geste, il lui avait tordu jusqu'à l'emmener doucement au sol. Prit dans sa colère noire d'avoir été traité de la sorte, il l'avait tranquillement menacé de lui déboiter l'épaule s'il essayait de se dégager. L'autre s'était mit à l'implorer et lui promettre de les laisser tranquille jusqu'à la fin de leur vie. Alors il l'avait relâché et l'autre avait disparu sans se retourner une seule fois. 

    - A partir de ce moment, il a comprit plus clairement ce que je me tuais à lui dire depuis plus de cinq minutes. Conclu t-il. 

    - Et il est parti, on ne l'a plus jamais recroisé. 

    - Si, une fois. Il a baissé les yeux et il a tracé sa route. Enfin voilà, c'était la première et dernière fois que j'ai été obligé d'en venir aux gestes, Thérèse. 

    Fallait surtout pas qu'elle le voit comme un homme violent. Ce n'était pas le cas. Il savait juste se défendre mais en aucun cas il entamait une bagarre. C'était un passif, Léo. Un homme gentil. Mais il était un loup aussi : il fallait pas lui faire du rebrousse-poil. 

    Lundi 27 Juillet 2020 à 17:38
    Cafevy

    Thérèse Sherman;

    Mollo la marmaille. Si seulement il savait. Arrivait le second son de cloche, prononcé par un Léo qui semblait piqué par les allégations qu'on faisait à son sujet. Thérèse aurait peut être du tourner sept fois sa langue dans sa bouche. Chose qui, tout à fait étrangement, n'était pas non plus dans sa philosophie de vie. Quitte à s'en mordre les dents.

    — ok, ok, excusez-moi monsieur!

    Elle prit un ton solennelle et leva les mains en l'air. Léo n'était pas non plus obligé de lui répéter deux fois, qu'il avait jamais frappé qui que ce soit. Après tout, ça collait pas trop avec cette image si propre et si lisse qu'il dégageait - qui cependant avait été quelque peu entaché après leur petit tour mené l'un contre l'autre, et contre Julien. Ça leur faisait encore un point de divergence.

    Après tout, tout le monde n'avait pas le sang aussi chaud que Thérèse. Elle n'était pas foncièrement bagarreuse, c'était pas dans son éducation, ni dans son tempérament premier. Simplement, les émotions qu'elle ressentait été parfois trop violente pour qu'elle puisse convenablement les contrôler. Il y avait aussi ces fois où on l'a prenait pour une débile, ou on prononçait une phrase de trop, au mauvais moment. Si Thérèse était encline à laisser passer, à prendre sur elle, il fallait d'une simple goutte d'eau pour faire déborder le vase et déclencher chez la jeune femme une tempête intérieur. Et puis, il y avait aussi l'alcool. Qu'est-ce qu'on pouvait être bête, avec des verres dans le nez. Mais ça, Thérèse ne s'en souvenait jamais. Du moins, jusqu'à ce que ses amis, un peu trop galvanisés, lui raconte ses exploits, pendant qu'elle s'enfonçait dans un canapé, tentant de calmer sa gueule de bois, englouti par une honte surhumaine. Elle n'avait plus qu'à espérer devenir une adulte plus responsable et moins impulsive.

    — ce serait dommage d'abimer ces beaux vêtements et ce visage, fit-elle, en croisant les bras, un petit sourire au coin des lèvres.

    Est-ce qu'on vous avez déjà dit que Thérèse en faisait toujours trop? Sans même s'en rendre compte? Enfin. Elle s'en rendait bien compte, une fois les mots passés de sa bouche bordeaux.

    Tourner sept fois sa langue dans sa bouche qu'on lui disait. Heureusement, la honte, elle ne l'a connaissait que dans ses lendemains de soirées.

    Dans tout les cas, Léo avait prit la défense de Julien sans même le connaitre, et il avait, semble-t-il, était assez convaincant pour arrêter ce petit voyou. Si convaincant qu'il avait baissé les yeux en le croisant à nouveau. Dans un petit coin de sa tête, Thérèse nota qu'il valait mieux éviter de vraiment pousser à bout Léo. Pas que ce soit dans ses plans. Mais derrière la calme se cache souvent la tempête. Même si ça devait être bien marrant à voir. Ça. Elle ne se l'enlevait pas de la tête malgré les protestations du jeune homme.

    — ça fait un beau récit de rencontre, en tout cas, finit-elle par conclure, satisfaite de la réponse qu'on venait de lui donner.

    Lundi 27 Juillet 2020 à 19:16
    Fidaè

    A sa deuxième phrase, Léo émit un rire autant amusé que gêné. En effet, ça aurait été bête de les abimer. Quoique... il se moquait bien de ses vêtements. Et s'il en croyait la tournure de phrase de Thérèse, il avait les habiles plus beau que son visage. Petite larme. En réalité, il s'en moquait bien. Il trouvait juste marrant de se faire la remarque. Car, quitte à être complimenté, autant que ce soit sur son caractère, ou son intelligence, ou autre. En tout cas, cela le toucherait bien plus, il y accorderait plus d'importance. Mais il retient : ça aurait été bête d'abimer son visage.  

    Ca fait un beau récit de rencontre, en tout cas. 

    Julien répondit à Thérèse en s'esclaffant presque : 

    - Ah ça oui ! Et quand Léo n'est pas là, je raconte la scène tellement mieux! J'extrapole et ça fait film d'action ! 

    Cette fois, l'intéressé rigola à nouveau, discrètement, en se cachant le visage derrière ses mains. Déjà, il le racontait alors que lui n'était pas du genre à s'en venter. Mais en plus il devait rajouter tellement ! Bon... pour être optimiste, au moins, il lui forgeait une petite réputation.. Quoique... Non, Léo n'était toujours pas convaincu. Car cela pouvait attirer les grands bagarreurs, les vrais. Tant pis. Julien n'était pas non plus du genre à le crier sur tous les toits. 

    La serveuse revint avec leur commande. Elle se rappela du fameux smoothie et donna donc les deux autre cappuccinos à Thérèse et Julien. Elle donna également la note sur la table. Léo la fit glisser jusqu'à lui en la remerciant de son service. Bien sûr, il ne la lut pas, c'était simplement pour rassurer Julien : Pas de soucis, il payait. 

    Lundi 27 Juillet 2020 à 19:53
    Cafevy

    Thérèse Sherman;

    C'était agréable, après la semaine éprouvante qu'elle avait passé, d'avoir eu l'opportunité de sortir dans ce café. En quelques mots, dans les recoins de certaines attitudes, Thérèse trouvait leur compagnie drôlement supportable et même plaisante. Au moins, elle ne pensait plus à ses petites recherches top secrètes et son envie de faire ravaler sa fierté à quelque abruti. Et puis, même si Thérèse appréciait beaucoup Ray, être entouré de gens plus simples, était tout bonnement reposant.

    — j'imagine bien!

    Julien, l'enjoué troubadour vantant les qualités chevaleresques de ce cher Léo. Un tableau des plus comiques, si ils voulaient l'avis tranchant de Thérèse. Avis qu'elle ne gardait pas très souvent personnel. Et pourtant.

    La commande arriva. Léo avait semble-t-il changé d'avis et avait échangé le café initial contre un smoothie. Soit. Thérèse n'en fit cas et se contenta de reporter son attention vers sa propre commande. Elle remercia elle aussi la serveuse avant de regarder quelques instants la note. Si au départ, Julien devait payer pour son ami, Thérèse s'était incrustée, rajoutant un nom supplémentaire. Et, surprise, elle vit Léo attirer à lui cette dernière.

    — je peux payer ma part.

    Thérèse lança cette affirmation un peu maladroitement. Si elle ne disait jamais non à un café, et si le cout de ce dernier ne devait pas être des plus élevés, la jeune femme se trouvait étrangement mal à l'aise à cette idée. Après tout, elle n'était initialement pas de la partie et allait se faire payer un café par des, soyons honnêtes, inconnus. Ce n'était pas vraiment une question de principe, ou de politesse, mais Thérèse ne se voyait pas lui demander, ingénue, de lui payer ce cappuccino, alors qu'ils ne se connaissaient pas, ou du moins apprenait-il seulement.

    N'allait pas croire que Thérèse est de quelconques remords, dans ce genre de situation, bien contente de se faire payer des verres par des inconnus aux bars et en boites. Mais dans cette disposition, Thérèse n'en avait pas vraiment envie.

    Le destin de la note resterait alors entre les mains de Léo. S'il accepterait, Thérèse sortirait les quelques pièces qui lui restait au fond de son porte-monnaie. Si Léo refusait, elle ne demanderait pas pour autant son reste et le laisserait volontiers les inviter, elle et Julien. Intègre, mais pas folle, la guêpe.

    (désolé, c'est fouillis, mais je voulais poster avant de manger et je n'avais plus trop le temps non plus)

    Lundi 27 Juillet 2020 à 20:59
    Fidaè

    (ahah, t'en fais pas. Et puis des fois, c'est dur d'ordonner toutes nos idées pour un RP) 

    Léo porta son attention sur Thérèse, qui proposait de payer sa part. Pour lui, il était hors de question. S'il y avait bien une personne qui ne devait pas payer, c'était Thérèse. 

    - Non, non, t'en fais pas. Les invités ne payent jamais, en tout cas dans ma famille. Tu as déjà eu la gentillesse d'accepter d'être mêlée à nos affaires, manquerait plus que tu en fasse les frais. Et franchement, pour un Cappuccino en plus, je ne suis pas à ça près. Ca nous fait plaisir que tu sois là. 

    Julien approuva son affirmation d'un hochement de tête rigoureux. 

    Il savait à quel point cela pouvait être gênant pour une personne de se faire inviter et de profiter de l'argent des autres. Mais avec Léo, s'il y avait bien un point où il ne fallait pas s'en faire, c'était sur sa générosité. Cela lui faisait plaisir d'offrir un petit café à son ami et à une personne aussi agréable qu'était Thérèse. De plus, il se sentait moins coupable de l'avoir dérangé en début de semaine en l'incluant dans leur prise de bec amicale. 

    Bien sûr, il y avait limite à tout et Léo n'était pas un pigeon de service. Il savait très bien se rendre très vite compte à quel moment une personne se payait sa tête. Et la remarque de la jeune femme le réconfortait : elle n'était pas ici pour profiter seulement d'un café gratuit, comme elle proposait de se le payer. 

    - D'ailleurs... si vous voulez manger quelque chose en plus, n'hésitez pas. 

    Il leur faisait confiance : ils n'avaient pas la tête de profiteurs. Pour Julien, il en était certain. Celui-ci était toujours gêné et ne cessait de lui répéter à quel point il lui revaudrait ça un jour. Et pour Thérèse, elle lui avait fait trop bonne impression pour ne pas lui faire confiance. De toute manière, s'il la voyait se lâcher sur la carte du magasin, il saurait lui dire "hé cocotte, t'abuse un peu, tout ça, c'est à ton compte". Hé cocotte... ca lui allait bien. A retenir. 

    - Oh ! Dans ce cas je prendrais bien un donuts. 

    Il se leva pour aller en commander un au petit bar, vérifiant tout de même si personne ne voulait profiter pour passer une deuxième commande. 

    Léo ne pouvait que lui accorder. Ce midi même, il lui avait mit la pression pour manger plus rapidement car il avait des révisions à terminer. L'étudiant avait un emploi du temps très strict, et il n'avait put finir ses révisions la veilles alors il avait dû le rattraper le temps de midi. Julien en avait fait les frais, sans trop rouspéter. 

    Lundi 27 Juillet 2020 à 23:17
    Cafevy

    Thérèse Sherman;

    On ne pouvait pas dire que Thérèse soit foncièrement une bonne personne. Au fond, il y avait trop de petites choses, des détails de vie adolescente, qui aurait pu faire pencher la balance du mauvais côté. Mais elle n'aurait sans doute cédé à la tentation qu'en de rare occasion, profitant de ce genre d'offre pour se permettre quelques folies. Et encore. De toute façon, là n'était pas la question. Elle avait déjà construit une trop grande estime de Léo pour se permettre quoi que ce soit à son égard. Si ce dernier voulait lui payer son café, tant mieux pour elle, mais elle se voyait mal abuser de sa gentillesse, ne serait-ce que pour un centime de plus. Cela ne se faisait pas. On lui avait appris, dans sa famille, à mériter, à se débrouiller tout seul. Et puis, elle n'avait pas très faim non plus.

    — je passe mon tour pour cette fois. mais merci.

    Elle laissa le jeune homme se diriger vers le bar pour passer sa commande. Thérèse n'était pas très friande de nourriture en général, ce qui lui avait posé quelques petits problèmes dans sa première jeunesse: elle ne mangeait qu'aux repas indispensables, ou quand il n'y avait pas d'autres alternatives. Au moins, elle n'avait pas à s'inquiéter de kilos superflus dû à une consommation excessive entre les repas.

    — et merci pour le café.

    Du menton, elle désigna la note. C'était pas grand chose, mais on lui avait appris les bases de la politesse, alors elle pouvait bien le remercier pour ce petit geste qu'il venait de faire. De là à se dire qu'elle lui revaudrait, peut être pas. Et puis de toute façon, elle avait sa petite idée derrière la tête, Thérèse. Elle pourrait toujours lui payer quelque chose une autre fois qu'ils se croisaient, ou qu'elle se décidait à l'inviter dans un bar pour lui rendre la pareille.

    Après avoir attendu quelques minutes que son café refroidisse un peu, Thérèse ne supportant pas le trop chaud au risque de se brûler et d'avoir l'air bien fine une fois de plus. Elle porta la tasse jusqu'à ses lèvres et commença à boire quelques gorgées avant de la reposer.

    — c'est à quoi? demanda-t-elle à Léo en pointant son smoothie.

    C'était pas bien fou pour faire la conversation, mais Thérèse avait envie de savoir. Alors pourquoi pas? Pourquoi avait-elle envie de savoir? Ça, c'était une autre paire de manche. Peut être qu'au fond, elle voulait vraiment simplement faire la conversation.

    Mardi 28 Juillet 2020 à 00:19
    Fidaè

    Julien parti donc passer sa petite commande. 

    Leo lui fit un nouveau sourire : 

    - avec plaisir. 

    Quitte a commencer dans les formules de politesses, autant finir. Puis, il regarda son smoothie comme s'il le découvrait seulement maintenant. Il le prit et fit tourner le verre dans ses doigts : 

    - heu... Je sais pas.. 

    Pour apporter une réponse plus claire et satisfaisante, il porta le jus a ses lèvres et goûta une ou deux petites gorgées. 

    L'élément dominant était sans aucun doute la banane. Le deuxième, forcément écrasé par la force du goût du premier, n'était autre que le fidèle kiwi. S'en suivait des petites touches de fruits en fin de vie, qu'il fallait liquider à tout prix. Il reconnu un zeste de fraise et... D'abricot ?! Sur ce point il espérait se tromper. Ou alors etais-ce vraiment les fruits du fond de placard pour ne pas les jeter et perdre en bénéfice. 

    - banane, kiwi, eau. 

    Chez lui, ses smoothies étaient pur fruits. À aucun moment sa cuisinière avait le droit de rajouter une goutte d'eau. Ou alors le breuvage était bien trop épais. 

    Bon, il avait connu mieux. En même temps, il ne pouvait pas trop en demander : ce n'était pas de la haute gastronomie. Juste de quoi satisfaire quelques étudiants et vieillards de passage. S'il pouvait tenir sa langue et éviter de critiquer, il ne fallait pas le tenter en lui demandant son avis. Car a ce moment, Léo avait pour coutume de dire vraiment TOuT sans arrondir les angles. 

    Bon... Il se doutait tout de même que ce smoothie n'intéressait pas vraiment Thérèse. Ou alors était-elle fane de cuisine ? Mais il prit plus sa question comme pour lancer la conversation. Ses réponses avaient été trop simples pour l'entretenir. Cependant, même en y mettant de la bonne volonté, il ne voyait pas quoi ajouter. Alors il laissa le silence s'installer. Cela ne le dérangeait pas vraiment. Jusque là, leurs échanges avaient été pour le moins remuants.. un peu de calme après la tempête pour mieux repartir était parfois un moindre mal. 

    Julien revint avec son petit Donuts, tout fier. Il ne tarda pas à croqué dedans et savourer ce goût ultra-sucré. Léo détestait les aliments partants dans les excès. Trop sucré, trop salé, trop gras, il ne les supportait pas. Il lui fallait de la finesse culinaire. Il était chiant quoi. Bienveillant, mais chiant. 

     

    Mardi 28 Juillet 2020 à 00:41
    Cafevy

    Thérèse Sherman;

    De la banane, passait encore. Mais du kiwi? Le dégout que pouvait ressentir Thérèse pour ces fruits devaient sans doute se lire sur son visage déformé par une légère moue capricieuse. Qui pouvait donc bien apprécier le gout si amer de ces fruits exotiques. Non, ça dépassait l'entendement de Thérèse. Soit. Si Léo était ravi, grand bien lui fasse. Et puis un smoothie coupé à l'eau? Non. S'en était trop là.

    — ah.

    C'était l'incrédulité qui parlait à sa place. Franchement. Comment osait-il? Son café n'était en soit pas bien plus fou. Juste suffisant. Mais Thérèse n'était pas du genre à se plaindre. Quand on avait du passer plus d'un mois à manger que des pâtes, on avait plus trop envie d'exprimer son mécontentement pour tout et pour rien. Du moins, en ce qui concernait la nourriture. Parce que, entre quatre yeux, Thérèse n'était pas un modèle de silence.

    — dommage.

    En regardant son smoothie, elle devait avoir l'air au moins aussi dépité que Léo devait l'être.

    Puis le silence s’affaissa. Au fond, ça ne dérangeait pas beaucoup la jeune femme, qui, si elle ne semblait pas aussi à l'aise que monsieur self-control, arrivait à tenir sa langue pour quelques minutes. Du coin de l’œil, alors qu'elle était en train de boire son café encore tiède, elle vit Julien revenir,  son donut en main, et le visage éclairé par une lueur de fierté. Et bien, il lui en fallait peu. Thérèse regarda discrètement le dessert qui aurait été capable de lui donner des caries si elle l'avait regardé quelques instants de trop.

    D'abord les kiwis, maintenant le donut. Si Thérèse était un ovni pour la plupart des êtres humains, elle n'était pas en reste face aux habitudes alimentaires de certain de ses congénères.

    — tu vas vraiment manger ça?

    Nul jugement dans le ton de la jeune femme, juste le retour de cette incrédulité stagnante. Après tout, si Julien voulait avoir des problèmes de digestions et de santé, il était encore assez grand pour s'en soucier. Mais il aurait fallut placer Thérèse sous torture pour qu'elle ose ne serait-ce que manger une miette de ce donut saturé.

    Mardi 28 Juillet 2020 à 09:20
    Fidaè

    (hhhééé ma mère elle me faisait des smoothies banane kiwi, c'était bon. XD bon elle le cassait pas avec de l'eau par contre. Burk) 

    Léo avait eut un sourire narquois face à la petite tête dégoutée de Thérèse. Oui, elle voyait très bien dans quel état il était à l'idée de boire ce smoothie. Il se serait attendu à mieux, mais maintenant c'était trop tard. Il allait le boire sans grimace, parole d'honneur. 

    Julien avait déjà croqué dans son donuts quand Thèrèse s'étonna de le voir manger. Il mâcha rapidement, avala, s'étouffa, et répondit une fois le bout passé : 

    - Bah oui. C'est bon ça. Pourquoi t'aime pas ? 

    A Léo, il ne lui demandait même pas. Il avait déjà remarqué à quel point le jeune homme faisait facilement la moue devant de la nourriture. Même défié de manger, il doutait que Léo s'y risque. 

    Mais lui, il adorait ça. En même temps... il a grandit avec la malnutrition. Sa mère leur achetait du yop, du coca, du fanta, ou autre boisson trop sucrées. Elle les nourrissait avec des haricots en boite et leur achetait les fruits les moins cher. C'est à dire ceux d'espagne. Quant à leur gâteau, ils avaient droit aux céréales commerciales et aux biscuits aux fruits, sans un pet de fruit à l'intérieur. Bref, tout ce que Léo n'avait jamais mangé de sa vie. En seconde, quand chacun vivait encore chez soit, il s'était fait la remarque "Léo n'a jamais faim en dehors des heures de repas.". Son ami lui avait donc expliqué son mode alimentaire bien strict à la maison. Des vrais aliments nutritifs, il était donc repus jusqu'au prochain repas (et Léo n'est pas un grand mangeur de nature, de toute manière). 

    En attendant, si Thérèse n'aimait pas, il en serait surpris. Qui sur terre ne pouvait pas aimer les donuts ?! C'est si bon ! Si sucré ! 

    Vendredi 31 Juillet 2020 à 00:37
    Cafevy

    (les kiwis verts é_é)

    Thérèse Sherman;

    Prenant sur elle, Thérèse fit de son mieux pour ne laisser paraitre aucune pointe de scepticisme en balançant son regard entre le donut et Julien. Soit. Chacun ses gouts. Tout ce sucre, Thérèse se demandait bien comment on pouvait l'ingurgiter avec autant de facilité, sans se sentir mal. Pas pour les kilos qu'on risquait d'attraper au vol si l'on en consommait trop. Plutôt à cause de cette sensation bien étrange, ce gout saturé. Si seulement Julien pouvait éviter de s'étouffer, Thérèse ne s'en porterait que mieux.

    — même sous la contrainte.

    Toujours plus, Thérèse.

    — ça en fera plus pour toi, conclua-t-elle, un léger sourire au bord des lèvres.

    Le café commençait doucement à refroidir malgré la chaleur qui s'insinuait dans le commerce à chaque nouveau client. Il faudrait bientôt abandonné l'arabica au profit des cocktails rafraichissants. D'un mouvement, la tasse qui reposait sur la table rejoignit rapidement ses lèvres. D'une traite, Thérèse finissait sa boisson.

    Après un rapide coup d’œil sur une horloge accroché à un des murs, Thérèse réalisa à quel point leur petite sortie, aussi sympathique soit-elle, était passé à la vitesse d'un éclair. Il allait falloir bientôt rentrer et s'atteler au labeur qu'était ses devoirs déposés pas si délicatement sur son lit. Cette simple pensée fugace réussit à tirer un soupire lasse de la bouche de l'étudiante. Il était certes vendredi, mais Thérèse avait bien d'autres programmes pour son week-end que de le passer à plancher sur des études.

    — t'es sur pour le café?

    Histoire d'être vraiment certaine de ne pas ennuyer Léo. Histoire de partir sur une bonne note. Parce qu'au fond, Thérèse prenait à cœur chacune de ses nouvelles rencontres.




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