there's a tear in my beer [privé]

Rory:

Angoisse grinçante, la peur d'un refus grandissait doucement et s'apprêtait à écorcher le psychologue. Il ne savait pas réellement d'où venait cette idée audacieuse qui l'avait poussé à sortir de sa zone de confort. Peut-être était-ce cette conversation de la veille dans la voiture, les derniers mots de Bambi résonnant encore dans un recoin de sa tête. Qu'elle, elle prendrait le risque. Alors il essayait, de prendre le risque.

La sentence finit par tomber, un bref soulagement lisible sur les traits tirés de Donovan. Cela serait un plaisir, qu'elle lui avait répondu, son coeur libéré d'un poids se mit à battre plus fort. Sa présence ne dérangerait certainement pas, loin de là.

- Ne vous inquiétez pas, votre présence ne dérangera personne. Ils ont déjà eu l'occasion de rencontrer d'autres collègues que j'apprécie ainsi que des amis.

Petit détail rassurant quant au fait que ce n'était pas la première fois que des étrangers aux Donovan s'incrustaient au domicile familial. Notamment Mozart et sa petite fille lors des dernières fêtes de fins d'années. Il fut cependant surpris quand Bambi poursuivit, annonçant avoir une condition. Sa déclaration tiqua sa curiosité tandis qu'elle annonça vouloir le remercier. Rory n'était pas forcément à l'aise à cette idée bien qu'il soit souvent le premier à vouloir acter dans l'optique de remercier quelqu'un, il n'attendait jamais rien en retour et ne savait pas comment réagir à ce genre d'attentions.

- Un massage.

Il cligna des yeux. C'était une proposition pour le moins surprenante, il avait rarement eu l'occasion de se faire masser au cours de sa vie si ce n'était quasiment jamais. Éventuellement quelque fois par sa mère lorsqu'il était plus petit, après une escapade qui lui meurtrissait le dos mais autrement peu sont les souvenirs qu'il pouvait en avoir.

Rory hocha doucement la tête aux mots de la professeure.

- Si vous voulez, ce serait un plaisir.

Il n'avait pas spécialement penser à ce que ça impliquait et à toutes les possibilités que ça pouvait offrir, que cette invitation pourtant platonique ne vienne pas tirer un peu plus sur la corde raide qui se tendait entre elle et lui, ne vienne pas rendre leur contact encore un peu plus difficile.

Il reprit ses esprits, les pieds sur terre, se rappeler de quelques informations qui pouvaient se montrer importantes pour sa collègue, la date du départ n'étant finalement pas si lointaine que ça.

- Ne vous inquiétez d'ailleurs pas pour le voyage, je m'occupe de tout. Sauf de votre valise... Crut-il bon d'ajouter un peu embêté. Je vous enverrai les détails par message un peu plus tard.

Il prit une petite inspiration, ne sachant pas quoi ajouter de plus, prenant en compte la confirmation de Bambi. D'un geste machinal, il resserra sa cravate - cravate d'ailleurs dotée de motifs d'un goût plus qu'incertain - avant de reprendre la parole.

- Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, vous devez avoir à faire. Je vous souhaite un bon appétit.

Il lui adressa un mouvement de tête poli avant de faire volte-face, puis il se ravisa, se tournant une ultime fois vers la professeure saisit d'une audace qu'il s'étonnait presque d'avoir.

- On se revoit bientôt.

Puis il s'en alla, le coeur de plus en plus vite à mesure qu'il réalisait ce que leur échange impliquait.