Par le plus grand des hasard [privé]

(nonn surtout pas  )

Léo s'était retourné en direction de son ami, comme pour vérifier qu'elle pointait bien la bonne personne. 

- Oui, c'est bien lui. 

Ce dernier n'avait pas perçu leur regard dans leur direction. Il s'était assit dans l'herbe et avait plongé son regard dans les multiples applications de son téléphone afin de faire passer le temps et de paraitre décontracté. Qui n'a pas déjà prit son téléphone juste pour ne pas paraitre seul et solitaire ou pour éviter un regard ? 

Léo se tourna à nouveau vers Thérèse et avait affiché un franc sourire à sa réponse. Positive. Encore ! C'était fou ! C'était bien ! L'hypersensibilité du jeune homme joua sur sa barre de plaisir de manière à la faire augmenter démesurément. Il se sentait bien là, notre Léo. Il se sentait prêt à courir de joie comme un enfant. Mais passé un certain âge, faire preuve d'autant de bonheur pour si peu ne se faisait plus trop. Il puisa donc dans son self-contrôle et avait réussi à se contenter de ce sourire dévoilant ses dents et relevant discrêtement ses paumettes. De plus, Thérèse avait emmené tellement de décontraction dans leur conversation que le moindre de ses courants sourires étaient contagieux. Il allait finir par avoir mal aux joues. 

- Promis, tu seras notre invitée d'honneur. 

Il s'étendit un cour instant pour faciliter le passage de sa main dans sa poche et en ressortit une pièce d'un euro. Il reprit sa position et lui donna. 

- Tu me tendras tes mains en face quand tu aurais choisis. Fit-il en détournant le regard. 

Durant le petit temps d'attente, il avait détourné le regard et s'était prit d'admiration pour une petite fourmis au pied du banc. Il aimait bien les fourmis, surtout après avoir lut plusieurs livres à leur sujet. Ce qu'il avait préféré apprendre à leur propos était leur mode de communication. Par hormones dégagée dans l'atmosphère et les répercutions sur les autres fourmis. Ainsi que leur capacité à unir leur cerveau par connection antennaire.

Thérèse Sherman;

Le courant avait l'air de passer. Thérèse n'avait jamais compris cette phrase débile qu'on lançait un peu au hasard, mais si il avait fallut trouver une citation un peu caduque, c'était bien celle là qu'il fallait employer. Non pas qu'elle ai eu un contact difficile, Thérèse, toujours là pour bavarder, ou juste être une oreille attentive. Fallait juste passer ce petit quelque chose des premiers échanges pour se sentir totalement à l'aise, mais elle faisait rien en son pouvoir pour paraître hostile aux personnes qui ne la dérangeait pas. Et Léo, de son engouement habituelle, paraissait tout à fait agréable à ses yeux.

Et puis ces petites pommettes.

— alors si je suis l'invitée d'honneur!

Accompagné d'un léger rire, elle prit un air flatté, battant légèrement des cils. Bien sur, elle en faisait trop. Mais là était toute la manœuvre. Le café proposé avait finit de la convaincre: comment refuser un café? Jamais au grand jamais on ne refusait une telle proposition quand on s’appelait Thérèse Sherman.

Après les dernières recommandations, auxquels elle s’enquérait d'un hochement de tête, Thérèse attrapa la pièce qu'on lui tendait. Pour plus de sureté, elle se tourna à son tour de son côté pour choisir. Le choix était faible: droite ou gauche. Et elle connaissait deux trois trucs de mentalismes, vite fait, les bases. Ce tour était basique, et malgré toute sa bonne volonté, Léo finirait sans doute par trouver la pièce, grâce à ses dons ou grâce à la chance. Elle conclu que la meilleure des mains serait la gauche.

— c'est bon! sortit-elle sur un ton enjoué.

Elle prit une moue plus sérieuse, et tendit ses poings bien serrés face à Léo. De manière purement objective, Thérèse se disait qu'elle se trahirait d'une manière ou d'une autre, c'est pour quoi elle tentait de verrouiller pour l'instant son regard dans celui de Léo jusqu'à attendre ses délibérations ou une demande particulière de sa part pour l'aider dans son travail.

Silencieuse, Thérèse attendait avec impatience le déroulé de ce petit tour qui si il était simple, achèverait de la fasciner comme à chaque fois. Elle connaissait des petits tours, mais voir ce genre de chose, ça avait quand même quelque chose de marrant, et fascinant.

Bien sur, au plus elle tentait de n'y penser, au plus son esprit se laisser obstruer par cette pièce dans sa fine et froide main. Peut être que dans quelques secondes, elle commencerait a sentir un picotement, pur fruit de son imagination, ou un chaleur émanant de la pièce, à force de repousser son esprit, qui ne s'en sentirait que plus absorbé.

(oh non elle m'a tuée ! Si elle se met à surjouer ce qu'elle fait, tu crois que la barre de plaisir peu dépasser les 100% ?) 

Léo avait étiré son sourire en la voyant surjouer la fierté d'être classée invitée d'honneur. Il en avait même rit en fermant les yeux. Elle était rigolote ! Il les avait donc réouvrit sur sa fameuse fourmis sans perdre son sourire. Bien qu'il se faisait moins appuyé, il n'arrivait pas à le faire s'effacer. Tant pis, il se sentait bien, pourquoi donc réprimer ce ressenti ? 

Le jeune homme s'était redressé à son appel et avait immédiatement planté son regard clair dans celui de la jeune femme. Pourtant, il n'était pas appuyé mais plutôt étrangement décontracté comme s'il ne cherchait pas encore à savoir où était la pièce, petit objet insignifiant et pourtant si important dans leur esprit à cet instant. Il perdit lentement son sourire pour afficher un air concentré. Il se concentrait. Et s'il regardait droit dans les yeux Thérèse, c'était juste pour profiter de ses prunelles. Non, c'est une blague. Même s'il était dur de se cacher le fait qu'elle avait de jolies petites iris grises-noires (si j'ai bien vu sur les photos ? Sinon on remplace juste par sombre). C'était en réalité juste pour la laisser penser un peu plus à cette pièce en lui faisant croire qu'il la jaugeait déjà en analysant son regard. Ainsi, elle allait faire attention à celui-ci et allait -dans le meilleur des cas- oublier les autres endroits qui allaient la trahir. Du moins il l'espérait. 

Après ce petit temps, il baissa rapidement son regard sur le nez de sa partenaire de mentalisme, puis il estima l'angle de son menton. Déjà, il avait une idée de l'endroit où se trouvait la pièce. Pour vérifier, il regarda les mains et chercha un tout petit écart entre les deux. 

Il leva le doigt dans la direction de sa main droite, erreur volontaire en fixant la commissure de ses lèvres. Hop il changea et désigna la gauche. 

- Ici ? 

Léo était tout de même hésitant. Il était observateur et connaissait certains codes, mais il n'était pas mentaliste. C'était peut-être juste de la chance. 

( haha à toi de dire xD)

Thérèse Sherman,

C'était peut être un peu frustrant, cette certitude que Léo réussisse son coup, trouve aussi facilement la pièce. Elle ne savait pas non plus si il voulait gagner ce pari entre ami ou le perdre, ou si tout simplement il était bien trop bon joueur pour se permettre d'influencer délibérément la réponse. C'était un mélange d'amusement provoqué par cette petite expérience et une frustration certaine du à l'issu inévitable du test.

Aurait-il été préférable pour elle de fuir le regard de Léo - cela aurait seulement beaucoup moins fair-play - plutôt que de planter ses prunelles dans celle du garçon. Ca allait forcément la déconcentré, ou la pousser a trop se concentrer. Dans tout les cas, elle serait piégé par ses iris et son esprit de déduction qu'il devait avoir aiguisé. Après tout, son pote assis sous un arbre ne l'aurait pas mis au défi si il ne lui reconnaissait cette qualité.

Cette sensation d'être observée aussi était bien particulière. Ce n'était pas de ce genre de regard réprobateur, de ceux qui vous jugent. C'était un regard qu'on avait rarement sur quelqu'un, conduit par une certaine bonne conduite. Mais le jeu exigeait que Thérèse soit sondé pour découvrir la vérité, la cachette de la pièce.

Intriguée, et peut être un peu absorbée, Thérèse suivit instinctivement du regard le doigt de Léo vers sa main. Il pointa tout d'abord la main droite, et la jeune femme faillit se laisser avoir par la petite technique fourbe qu'on venait d'employer. Très vite, elle se rappela que si elle avait été dans la position du jeune homme, elle aurait sans doute insinué de manière évidente le contraire de ce qu'elle aurait déduis. Juste pour voir la réaction de son interlocuteur.

— c'était sur!

C'était évident qu'il réussirait à trouver la bonne main, qu'elles étaient les chances qu'il se trompe? Et puis, Thérèse n'était pas la maitresse en ce qui concernait le self-control. Son caractère était plutôt explosif, que ce soit en bien et plus souvent en mal. Et, de manière générale, Thérèse avait toujours été une jeune femme expressive. Pourtant, elle avait pris sur elle pour rendre la tâche plus difficile. Elle avait sensible échouée.

— c'était trop facile.

Elle fit la moue en ouvrant la paume de sa main gauche, exposant la pièce de un euro avant de la retourner à son propriétaire.

Il récupéra la pièce et rigola rapidement sans vraiment sourire : 

- Allons allons ! 

Il ne s'était pas attendu à se retrouver devant une mauvaise perdante. C'était amusant, encore une fois. Surtout que c'était gentil. Mais face à sa petite moue vexée, il leva les mains, l'air résolue, au niveau de ses épaules. 

- D'accord... je te l'accorde, les forces ne sont pas équilibrées. Si normalement ce jeu se joue avec 50% de réussite, avec le langage corporel, on peut élever ce taux de réussite à 70%. 

Il rangea la pièce et reposa le regard sur elle. Deuxième étape. Il était encore plus hésitant sur cette étape et s'il était un peu près sûr de réussir sur le jeu précédent, il était une toute autre affaire de ce jeu-ci. Mais comme chacune des issues de ce défi lui convenait, il allait essayer. 

- On continu ? Histoire que je me ridiculise après ma petite prestation. Si toutefois je m'égare sur des sujets sensibles, tu n'hésite pas à m'arrêter avant que ça ne t'atteigne. Je veux surtout pas briser cet agréable moment. 

Léo se réprima. Il avait fait preuve de franchise en avouant passer un bon moment. Cela lui fit tout bizarre. Il y preta une attention particulière et en déduit un trait de caractère de la jeune femme. Il se connaissait bien et savait à quel point il était sensible à l'air ambiant d'une conversation. Il n'était qu'une toile que Thérèse immaculait de tâche de peinture. Et si son petit pas de travers avait été, elle n'y était pas pour rien. 

Thérèse Sherman;

A en voir la réaction de Léo, Thérèse se demanda bien rapidement si elle ne s'était pas montré un peu trop,, expressive ? Elle n'avait pas envie d'épuiser le jeune homme avec ses réactions parfois un peu trop spontanées pour le commun des mortels. C'était son point faible principal, cette facilité avec laquelle l'étudiante se laisser aller quand elle était entourée de personnes qui la rendait confiante. Thérèse était totalement portée sur les énergies, et ce genre de chose qui rentrait totalement dans son mode de vie particulier. Et pour l'instant, aucune onde négative n'était là pour rendre l'atmosphère tendue. Et puis cette petite conversation, bien qu'elle n'en soit pas vraiment une, après une journée de cours interminables était plus que bienvenue.

— 70% ça me parait bien bas comme pourcentage.

Preuve irréfutable qu'elle reniait irrémédiablement la possibilité qu'on puisse lire en elle comme dans un livre ouvert. Toujours sur le ton de l'humour. Bien qu'elle avouerait sans doute un peu plus tard être un peu vexée d'avoir été une victime aussi facile pour cette petite démonstration.

— et cette fois encore tu vas-

Ok. Thérèse ne s'attendait peut être pas à ce que son camarade assit a côté d'elle soit aussi franc qu'elle pouvait l'être. Lui qui, malgré sa gentillesse et son apparence avenante gardait cette petite pointe de contenance venait de dire que c'était un moment agréable qu'il passait. En soit, ça ne voulait rien dire. Thérèse n'était pas du genre à se faire ce genre d'idée à tirer des plans sur la comète. Mais fallait bien reconnaitre que s'entendre dire ça, ça rendait Thérèse tout sourire. Après quelques secondes pour retrouver un chemin de pensée cohérente, Thérèse finit par rire, mélange de surprise et d'amusement. Elle espérait alors ne pas froisser Léo qui semblait déjà regretter la pensée qu'il venait de formuler à voix haute.

— pardon. promis, je t'arrêterais.

Elle opina du chef pour appuyer ses paroles. Si elle n'avait que ça à lui promettre pour qu'il se sente assez à l'aise pour performer son deuxième petit tour, alors Thérèse pouvait bien faire ce sacrifice.

— ce serait dommage de gâcher cet agréable moment.

C'était beaucoup trop tentant. Léo avait sans se douter tendu le bâton pour se faire battre. Thérèse était du genre à gentiment s'amuser de ces petits moments de laisser aller. Ce n'était pas bien méchant. Et puis, elle était prête à s'excuser platement si elle avait froissé l'égo de Léo.

Léo s'était tue quand il se rendit compte qu'ils s'étaient mis à parler en même temps. Et en plus, c'est elle qui n'avait pas fini sa phrase. Rien de plus désagréable, il en était désolé. Pourtant, elle ne paru pas lui tenir rigueur car elle se mit à rire. Ceci eut don de le perdre dans l'incompréhension la plus totale et de renforcer ses observation à son égare. 

Bon, il ne comprit pas pourquoi elle riait. Etais-ce à cause de son compliment franc sur leur échange ? Ceci ne le rassura pas. Il s'en voulait déjà assez pour ce petit écart, aussi insignifiant soit-il dans ce cadre. (il ne mettait pas en danger la réputation de son père, enfin, pour dire qu'il avait connu pire et plus stressant)

Pardon, promis, je t'arrêterais. 

Donc elle n'avait pas retenu sa deuxième phrase ? Il s'en voyait rassuré. Mais son commentaire lui fit très vite perdre cette lueur d'espoir, à la force d'une claque amicale. Elle riait, cela se voyait. C'était de la taquinerie gentille. Mais elle le relevait à voix haute tout de même ! 

Si la barre de gêne d'une personne normale aurait put être facilement gérée et rabaissée après un rire, celle de Léo monta dans les tours. Il allait rentrer en combustion. Il n'était pas aussi expressif que Thérèse, à force de se réprimender, mais il ne vivait pas moins fort ces émotions. Il porta alors sa main sur son front, lui cachant le visage à moitié. Reprenant bien vite son contrôle, il rentra dans son jeu et secoua la tête, dépité : 

- Tu es un bourreau ! Fit-il sur le ton de la plainte. 

Le jeune homme retira sa main et se redressa. Il espérait vraiment que son corps n'ait pas réagit contre son gré en décidant de lui rougir les pomettes de hontes. Mais comme il venait de rentrer dans un nouveau rôle,  il ne sentit pas le piment. C'était tout bon. Il lui sourit, montrant qu'a par une bonne dose de gêne, il avait prit le tout sur le ton de la rigolade. 

Il regarda rapidement les alentours. Tralala le regards qui se balade un peu avant de revenir sur elle, montrant qu'il fermait la parenthèse. Léo déteste les choses inachevées ou mal rangées. Il devait finir son défi avant toute chose. Ah ça ! On pouvait compter sur lui : quand il promet quelque chose, il va jusqu'au bous. Sauf en cas extrême où la décision la plus sage est de battre en retrait. 

Passons. 

Il vérifia qu'elle avait reprit un semblant de sérieux,  cette rigolote et surprenante Thérèse. 

(Et moi je vais me coucher. Bonne nuit les petits ! (Je crois que ça vient d'un dessin animé que je regardais quand j étais enfant ça. .. bon bref. XD) à demain) 

(ça s'appelle bonne nuit les petits le dessin animé ;; des cauchemars)

Thérèse Sherman,

Bingo. La petite pique qu'avait lancé Thérèse avait finit d'achever Léo. C'était pas vraiment l'effet escompté, au contraire. Elle avait tout sauf envie de le mettre mal à l'aise, le pauvre. Lui qui avait été envoyé - presque de force voyez vous! par son propre ami en plus! - en mission commando auprès de n'importe qui, ce retrouvait avec une Thérèse joueuse sur les bras. C'était pas son jour de chance au pauvre petit Léo. Après ça, sans doute qu'il essayerait de la fuir, elle et sa petite manie à trop en dire, trop en faire.

— Eh! protesta-t-elle simplement, prise au dépourvu du répondant. C'était pas bien fou, comme réponse, mais au vu du personnage qu'elle pensait avoir devant elle, Thérèse s'en trouva fort dépourvu.

Elle ne se laissa pas emportée par ses effusions communes auprès de ses amis. Ça ne faisait que quelques minutes qu'ils discutaient et Thérèse lui en avait déjà sans doute fait voir des vertes et des pas mures; et cela ne faisait que commencer.

— pardon, répéta-t-elle plus doucement.

Intérieurement elle luttait. Parce que franchement, c'était beaucoup trop drôle. Mais pas le genre de "drôle" moqueur, plutôt de ceux plus mignons, lorsque l'on fait preuve d'un peu trop de franchise dans une situation qui n'était pas forcément la plus propice. Et puis, il fallait garder sa contenance - Thérèse n'en avait pas quand il s'agissait de se laisser aller à des émotions joyeuses, ou coléreuses,, probablement jamais en fait.

En voyant Léo tentait de retrouver un peu de sérieux, Thérèse détendit légèrement son corps. Les commissures de sa bouche se tordaient toujours nerveusement par une envie de sourire irrépréhensible qu'elle réussit tout de même à faire taire. Et puis, elle ferma les yeux, soupira un grand coup. Une fois les paupières relevées, Thérèse posa a nouveau son regard sur Léo.

— c'est bon! je suis prête.

Prête à être encore un peu plus ébloui par les talents de mentaliste qu'on prêtaient au rouquin.

Léo ne s'attendait pas à ce qu'elle s'excuse. Avait-il été trop fort dans sa réplique ? Tant pis, oeil pour oeil, dent pour dent. Et il doutait fort que, malgré la protestation fébrille de Thérèse, ce soit assez pour la décourager sur le long terme. Elle paraissait avoir un bon caractère bien trempé. 

- Oh ne t'excuses pas ! Je l'ai cherché. Ca aurait été idiot pour toi de passer à côté. Quand on tend le bâton... pourquoi ne pas le prendre ?

Personnellement, s'il aurait été à la place de Thérèse, il n'aurait pas relevé mais parce qu'il n'aurait jamais autorisé à le faire chez lui. Avec ses amis, il aurait fait le bourreau sans aucun doute ! Donc il ne lui en voulait absolument pas. L'un comme l'autre se sentaient surement à l'aise depuis le début de leur échange. C'était dur de ne pas la considérer comme une amie. 

Puis, il l'avait regardé reprendre son calme et avait sourit d'amusement. Soupire, relaxation, elle pouvait être prête s'il n'y avait pas cette demi-grimace sur son visage. Il fut certain qu'un petit mot pouvait la faire rire à nouveau. Pouvait-il essayer ? Il haussa donc les sourcils, l'air faussement convaicu, agrémenté d'un petit haussement de tête : 

- Ah oui, archi-prête ? 

Il étendit son sourire, comme pour la mettre au défi de ne pas le suivre et de réussir à réprimer plus longtemps le sien. 

Au final, ce n'était pas très judicieux de la chercher quand elle avait encore de quoi le faire taire en le mettant mal à l'aise. Il enchaina donc : 

- D'accord, je saisi l'occasion. Bon...Je t'avoue que depuis qu'on se parle, je prépare ce jeu. Donc je suis toujours pas un mentaliste. Je t'avoue qu'au début, j'allais me fier aux préjugés te concernant. Mais tu n'as cessé de me montrer le contraire. Tiens, je vais commencer par une petite carte d'identité : je pense que tu as mon âge, à quelque chose près. 19, 20 ans ? Et vu ton accent, tu es une française. Après...française du panthagone ou des îles...Je sais pas. Tu es bien pâle de peau. Je dirais que tu es de la france métropolitaine. Et pour continuer... je t'avoue que je n'arrive pas à dire si tu es une créature ou une humaine. Nombreuses sont les sorcières qui ont ton style. Alors en te voyant, je t'aurais classé créature et je me serais risqué à parier sur la sorcière. Mais entre créature on se reconnait plus ou moins et j'ai beau te regarder, j'ai toujours le doute. Verdict ? 

Il n'était pas sur de lui. Sur ces trois pauves informations, il se trompait quelque part c'était sûr. Il avait volontairement commencé par ça, histoire d'essayer de se rattraper après. 

Thérèse Sherman;

Sur la même longueur d'onde, Léo avait reconnu devant Thérèse qu'il s'était lui même mit dans une situation délicate sans s'en rendre compte, qu'il avait tendu le baton pour se faire battre. C'était à peu prêt les mots qu'il avait utilisé, et ceux qui avaient traversé l'esprit de la jeune femme. Ses excuses avaient été acceptés, à son plus grand soulagement. Elles étaient là la traduction de cette petite fébrilité qui grandissait, celle d'avoir vexé Léo avec ses rires parfois un peu trop francs et communicatifs. Avec Thérèse, il fallait avoir le cœur bien accroché, accepté les taquineries bien placés. Cependant, une fois la fine limite passé, une fois le mal fait, elle se sentait immédiatement obligée de se confondre en excuse.

Ah oui, archi-prête ?

A son tour il semblait s'être laissé aller aux taquineries. C'était bien trop tentant de s'y perdre aussi une nouvelle fois, mais par esprit de contradiction, Thérèse prit sur elle du mieux qu'elle pu avant qu'un moindre mot ne s'échappe de ses lèvres. Au lieu de ça, elle se contenta de répondre à ce sourire de provocation par un regard de défi. Il n'allait pas l'avoir une seconde fois, foi de Sherman!

L'entendre dire que pendant leur petit échange, Léo avait déjà commencé sa petite analyse, n'étonna pas pour le moins du monde Thérèse. Il était là pour une bonne raison, pas pour parler du temps qu'il fait. Et il avait du récupérer quelques petites idées, déjà. Peut être que l'aveu qu'il lui fit, de se laisser aller aux préjugés qu'elle pouvait dégager la titilla: c'était quelque chose de très paresseux, et Léo n'en avait pas l'air.

La question de son âge était assez évidente. Peut être que son physique, sa taille, son poids, pouvait évoquer une jeune fille, mais elle contre balançait cette idée par son style bien trop affirmé. Elle se contenta d'un petit hochement de tête. C'était là l'affirmation la moins risquée au fond.

Et vu ton accent, tu es une française

Son accent, c'était un peu un piège tendu à ses interlocuteurs, un petit mystère humain. Sa famille, au début française, c'était mêlé en Louisiane avec quelques natifs. Générations après générations, l'accent français disparu petit à petit, sans pour autant totalement laisser sa place à un purement américain. Thérèse se retrouvait alors avec ce double tranchant: un américain parfait avec ce petit accent mélange de français et de louisiane, et un français approximatif, juste bon a tenir quelques conversations développés, avec ce petit accent américain et quelques anglicisme maladroit.

— c'était presque parfait, fit-elle. aussi étrange que ça puisse paraitre je viens de Louisiane. Enfin, le vieux-carré. C'est pour ça, l'accent. Ma famille était française, et puis, le vieux-carré, c'est un peu ou on se retrouve tous.

Par la suite, il s'était avancé sur une des préoccupations principales du pensionnat: les créatures. Encore une fois, elle hocha la tête en l'écoutant. Il était vrai que son style pouvait porter à confusion. Thérèse était pas une vraie sorcière, une avec des pouvoirs magiques et qui volait sur un balai - qu'elle image réductrice - mais elle s'y identifiait d'une manière particulière, comme des êtres spirituels qui l'aideraient sur le chemin de la vie. Les pierres, l'astrologie, les tarots, ça avait pas beaucoup de secret pour elle. Mais dans son sang, ce n'était que du rouge humain.

— humaine, c'est ça.

Léo venait par contre d'attiser sa curiosité. De ce qu'elle avait voulu entendre, il devait être une créature. Et, Ray le premier, beaucoup de ses proches connaissait cet amour et cet intérêt tout particulier qu'elle portait à ces êtres pas tout à fait humain, mais qui restait des êtres vivants comme les autres et qui méritait toute son attention. Il fallait noter ça dans un coin de sa tête pour en reparler plus tard, pour sur!