[EXPLICIT] Patate, petite patate [Fermé]

Ryan :

Il commençait à se sentir vraiment mal pour Liseron. Plus les heures passaient, et plus il commençait à imaginer les pires scénarios imaginables. Et si ses jambes étaient paralysées à vie ? Et si elle crevait de carence en patate ? La culpabilité commençait vraiment à le ronger, si bien qu'il s'était retrouvé maintes fois entrain de dessiner des patates dans la marge de ses cahiers. Bizarre.

Alors un midi, il avait envoyé un message à Liseron. Avec une photo, pour pas paraître trop désespéré. Et à sa surprise, elle avait répondu, gentiment qui plus est. C'était peut-être la promesse de lui offrir une patate qui avait joué - mais n'empêche qu'elle ne semblait pas lui en vouloir au point d'ignorer ses SMS. Alors Ryan était parti au supermarché le plus proche et avait acheté une seule patate, la plus belle qu'il pouvait trouver, et s'était mis en route pour l'infirmerie. 

Toc-toc. Entrez, et Ryan était devant Liseron avec une patate dans les mains, comme si il apportait le petit Jésus à la vierge Marie.

Liseron :

Ces deux jours passés à l'infirmerie avaient été d'un ennui à la frontière du morbide. Liseron n'avait aucun effet personnel pour s'occuper, alors, faute de quoi, son esprit s'était mis à lui jouer des tours, et elle pensait à tout un tas de trucs pas très roses. Tout d'abord, sa solitude évidente. Personne ne s'était inquiété de son état... A part Ryan, il y a une demi heure. Grosse surprise. Et des plus agréables ! Elle avait eu le temps de digérer son comportement discourtois, et de peser le pour et le contre d'entretenir son amitié avec lui. Finalement, il lui avait prouvé qu'il était digne d'avoir une petite place dans son coeur, sous ses seins qui étaient toujours un peu douloureux, mais qui ressemblaient de nouveau à ce qu'ils étaient supposés être. 

Toc-toc. 

- En... Entrez !

Ryan, avec... Avec une patate de toute beauté. Liseron était pas très câlin, et c'était bien la seule raison pour laquelle elle se jetait pas à son cou. A la place, elle souriait jusqu'aux oreilles, et saisit la magnifique pomme de terre dans ses mains, émue comme s'il s'agissait de la coupe du monde. 

- Tu... T-t'étais pas obligé... M-mais merci beaucoup !

Ryan :

Fallait dire que son offrande avait fait son effet : Liseron, pour autant qu'elle avait l'air d'un zombie, venait de sourire comme un enfant à Noël. C'était assez bête, de se dire qu'elle réagissait comme ça à cause d'une patate, mais peut-être que c'était aussi la beauté naturelle de Ryan, son aura de puissance Herculéenne qu'il dégageait à chaque pas. Oui, c'était sûrement ça.

Il se racla la gorge, s'approcha du lit de l'étudiante, et releva la patate au dessus de sa tête.

- Ô déesse Patate, veuillez accepter cette humble offrande.

Liseron :

Un cadeau, un titre des plus flatteurs ("déesse Patate", s'il vous plaît !) ... Ryan marquait des points en tant qu'ami humain idéal. Ca y'est, Liseron avait définitivement enterré sa rancune, maintenant tout ce qui comptait, c'était cette divine pomme de terre et... Et la compagnie de Ryan aussi, évidemment. 

- J-je... Je l'accepte volontiers !

Pouvait-elle la manger ? Ou fallait-il qu'elle la couve comme son enfant, comme feus Beyoncé, Rosette et Doucette ? Depuis le terrible incident, Liseron ne se sentait plus d'être mère. 

- Toi à ma place, tu la... Tu la cuisinerais comment ?

Ryan :

Le blond cligna des yeux une, deux, trois fois et prit un air grave ;

- Je la mangerais crue.

Pffffrt. C'était à lui, qu'elle demandait des conseils de cuisine ? Ah, ignare Liseron. C'était peut-être mesquin de se moquer d'elle comme ça, mais Ryan et la cuisine, ça faisait trois ; comme le prouvait sa liste de courses, qui se résumait à des pâtes pré-chauffées et du pain. Il réprima un rire, et, soufflant du nez, repris ;

- En vrai, je sais pas. En purée ?

C'était bon, la purée, et c'était (sûrement) facile à faire...Elle y arriverait !

Liseron :

C... Crue ? Ew ! Liseron réprima cette petite interjection, mais sa mimique parlait pour elle. 

- Oh. Euhm... P-pas en purée. Je verrais bien. M-mais merci !

Attendez, la purée, c'était un traumatisme maintenant, elle allait pas en manger avant un mois ou deux, on vous rappelle comment leurs enfants ont fini sous son chemisier ? Liseron déposa soigneusement son offrande sur sa table de nuit, et leva les yeux vers Ryan, avec un petit sourire.

- ... C'est tout ce qui t'amènes ? 

Ryan :

...Ah. En y réfléchissant un peu plus, Ryan se dit qu'effectivement, la purée n'était peut-être pas la meilleure idée ; ça risquerait de faire remonter des souvenirs mal voulus, et Liseron n'avait sûrement pas besoin qu'on lui rappelle ce traumatisme maintenant.

Un peu penaud, il la regarda faire et tilta quand elle releva les yeux vers lui. Uh...

- Je...euh...Je suis venu demander de tes nouvelles aussi !

Prenant ses aises, Ryan posa son fessier sur le lit de la jeune fille - elle n'allait sûrement pas lui en vouloir (et puis, c'était pas vraiment le sien).

- Comment tu vas ?

Liseron :

Ah bon ! Ca lui faisait bizarre, chaud au coeur mais bizarre. Mais chaud au coeur. Enfin ! Plus de dent contre lui, mais un oeil avisé sur le champ des possibles quand on côtoie Ryan - ll'humain le plus imprévisible qu'elle connaisse, même si Liseron en connaissait pas beaucoup. Du coup, une petite pointe de scepticisme lui rappelait que d'une minute à l'autre, le blondinet risquait de la mettre en rogne ou en larmes. Et connaître cette éventualité, ça lui permettait de justement, se préparer pour rester tout à fait impassible et maîtresse de ses émotions ! Bref : merci Ryan de savoir être un crétin par moments pour lui apprendre la vie ! Là, il était gentil, alors Liseron l'était aussi. Elle sourit un peu plus, et décala légèrement ses jambes pour laisser de la place au fessier de Ryan.

- Eh bien... P-plutôt bien ! Je peux bouger, t-t'as vu ! (elle fait des petites rotations avec sa cheville, au cas où monsieur aurait pas remarqué quand elle lui avait cédé un peu de son espace vital) Et (la main sur le coeur) i-ils vont mieux aussi. J-je... Je suis juste un peu f-fatiguée.

Un peu beaucoup. Machinalement, elle s'empara de sa nouvelle patate de compagnie, pour la faire tourner dans ses mains.

- E-et toi ? T'as pas la tuberculose finalement ? 

Ryan :

Liseron, gentille et samaritaine et remplie de bonté, laisse de la place au popotin imposant de Ryan. Alors il se met un peu plus confortable, pose ses deux paumes sur ses cuisses pendant qu'il étire ses jambes, du haut de son mètre cinquante-soixante-quelque chose. Il hôche, parce que Liseron lui dit qu'elle va bien, et laisse traîner son regard sur le petit corps plus-meurtri de l'adolescente. Ça lui enlève un poids sur les épaules, de savoir qu'il a pas causé son handicap éternel. Quand elle se met à se malaxer les seins à distance, Ryan tilte un peu, puis il comprend, et il hôche encore, un sourire satisfait au minois.

...Elle parle à lui, ou à la patate ? Dans le doute, Ryan pause, en attendant sûrement que Liseron lui fasse comprendre qu'elle s'adresse bien à lui. Et puis il se dit qu'elle n'est sans doute pas assez folle pour parler à sa patate, alors il lui répond - du mieux qu'il peut.

- N...non ?? Enfin, je... je crois pas ?

Presque inquiet, Ryan lève son coude et le tient, comme en essayant de l'examiner - comme si la tuberculose, ça se décelait en un coup d'oeil sur un pauvre coude. Est-ce qu'il avait la tuberculose ?? Est-ce qu'ils parlaient du même type de tuberculose ? Parce que, Ryan, aussi bête qu'il était, il savait pas ce que c'était concrètement, la tuberculose. Ça ressemblait à "tubercule", donc à patate, si les patates sont des tubercules. Est-ce que la tuberculose se chope en mangeant trop de patates ? Est-ce que Liseron a la tuberculose ? C'est contagieux ? C'est mortel??

- Gnn... (Ryan cligne des yeux. C'était quoi, ce bruit ???) J'-j'espère, pas, hm.

Liseron :

Liseron ravala un petit sourire maléfique en continuant de jouer nonchalamment avec sa nouvelle patate. L'air passablement neutre, elle secoua la tête.

- Moi je... Je crois que si.

Elle tourna la tête vers Ryan avec un petit sourire triste. Preuve de son empathie à son égard. Après tout, c'était son ami, elle était triste de le perdre aussi tôt.

- Tu... Tu es si jeune... C-c'est dommage que ça t'arrive maintenant. (oui parce que plus tard, no soucis) T-tu as tous les symptômes, Ryan. 

La prêtresse des patates jaugea le faux-tuberculeux, le regard soucieux. Elle avait remarqué un truc pendant son escapade dans la forêt. Et là, quand il s'était assis, parce que le matelas s'était un peu enfoncé. 

- Ry... Ryan, j-j'ai cru voir que... Que tu avais un postérieur très... P-patatesque. C'est l'un d-des signes d'un cas de tuberculose a-avancé. Tu... Tu crois que tu pourrais twerker pour moi... ?? En-enfin ! C-c'est parce que twerker p-permet d'évacuer les cellules atteintes de t-tuberculose. Ca te sauvera.