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[explicit] [irlande] nothing new is sweeter than with you [privé]
Jeudi 26 Août 2021 à 21:48 Upside
Rory:
Ce serait mentir de dire qu'il n'éprouvait pas une petite hâte à l'idée de s'envoler pour son pays natal. Non pas à l'idée de revoir sa famille, même s'il était bien content de les revoir pendant une semaine, mais plutôt à l'idée de la compagnie qu'il aurait tout au long du voyage. Cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas ressenti cette drôle de sensation à l'idée de voir quelqu'un et contre toute attente, c'était plaisant.
Comme il lui avait annoncé en laissant Bambi avec son invitation, il lui envoya le fameux message avec les informations qu'il avait pensé importantes de lui communiquer afin qu'elle puisse se préparer. Un message concis qui était, comme d'habitude, ponctué comme il le faisait si bien, c'est-à-dire en omettant toute la ponctuation au profit de quelques petits points traînants.
"Départ lundi matin, à six heure et demi, rendez-vous au portail.. Le voyage sera en avion, il y a six heures de vol et deux heures de voiture.. Ne vous inquiétez pas pour les billets, je vous donnerai le vôtre.. La météo annonce un temps plutôt chaud mais c'est le bord de mer et il fera frais le soir.. N'hésitez pas à prendre un maillot de bain si vous souhaitez vous baigner.. Il y a des serviettes de bain sur place et nous avons un chien.. J'espère que vous n'êtes pas allergique.. Bonne journée à vous..."
Il avait relu son message plusieurs fois avant de l'envoyer, veillant à ne rien oublier afin que Bambi puisse se préparer correctement à partir. Il l'attendrait près du portail du pensionnat comme annoncé, avec sa voiture, avant de démarrer le grand voyage. Il avait attendu toute la semaine le jour fatidique, préparé ses affaires avec une petite boule au ventre, un peu stressé à l'idée d'entamer ce périple et de voir comment il se passerait. S'il se sentait plus léger ces derniers temps, l'angoisse rôdait au dessus de lui, ses inquiétudes planait. Son éponge à sentiments avait été essorée quelques jours plus tôt mais elle n'attendrait pas avant de recommencer à gonfler, s'emplir de viles craintes avant lui rappeler à nouveau trop de mauvaises souvenirs.
Le jour J était finalement arrivé. Le soleil venait à peine de se lever, partageant le ciel avec la nuit qui y avait encore laissé quelques drapés d'étoiles. Le fond de l'air était frais, et le psychologue se tenait devant sa voiture à l'endroit annoncé. Malgré le départ de voyage, il était habillé d'un de ses éternels costumes, cravate plus laide encore que la veille autour du cou. Le coffre ouvert n'attendait plus que le bagage de sa collègue, sa petite valise déjà rangée. Il voyageait léger, la plupart de ses affaires étaient d'ores et déjà sur place, n'emportant qu'un petit nécessaire.
Lorsque Bambi arriva, il s'avança à sa rencontre, la saluant. Si visage ne le trahissait peut-être pas, son ton oui, il était content de la voir, détaillant ses traits en essayant d'être discret.
- Bonjour, vous avez bien dormi?
Il la débarrassa de son bagage pour l'y déposer dans le coffre du véhicule et l'invita à prendre place sur le siège passager avant de rejoindre la place du conducteur et de s'y installer.
- J'espère que vous êtes prête, annonça-t-il en tournant la clé dans le contact.
Le moteur de la voiture gronda, les yeux posés sur sa camarade de voyage, la regardant une ultime fois avant de devoir garder son champ de vision rivé sur la route durant la prochaine heure. Il l'invita à changer la chaîne de radio ou choisir ce qu'elle avait envie d'écouter durant le trajet. Il n'était pas spécialement doué pour faire la conversation en même temps que de se concentrer sur la route mais il resta à l'écoute de tout ce que la professeure à ses côtés lui racontait.
L'heure finit par s'écouler, l'aéroport en vue, ils se garèrent sur le parking. Il était sept heures et demi lorsqu'ils pénétrèrent le lieu. Donovan sortit les billets d'avion de son sac et en tendit un à Bambi. Leurs doigts se touchèrent tandis qu'elle récupéra le bout de papier, toucher électrisant. Il ne put retenir ce regard presque tendre de se poser sur elle, la contemplant brièvement avant de reprendre ses esprits et reculer d'un pas, distance implicite qu'il érigea entre eux. Il n'était pas encore sûr de ce qu'il ressentait réellement, tout ce qu'il savait c'était qu'il ne pouvait lutter contre cette étrange attraction qui semblait les réunir, se laissant porter doucement jusqu'à elle. Bien qu'il avait du mal à se l'avouer entièrement, il appréciait être à ses côtés, mais l'introduire un peu plus dans sa vie l'effrayait un peu aussi, l'emplissant du même genre de retenue que celle dont il faisait preuve lorsqu'ils s'étaient rencontrés.
Ils passèrent les contrôles avant d'embarquer finalement, s'installant aux places annoncées sur leurs billets. Il avait réussi à les prendre côte à côte parce que c'était plus plaisant de voyager aux côtés d'une compagnie connue qu'à côté d'inconnus. Tandis que le grand blond s'asseyait aux côté de sa collègue, les fauteuils de tissu lui rappelèrent cette séance de cinéma qui n'avait su quitter son esprit. Ce poids qui s'était déposé contre lui, cette main audacieuse qui lui avait caressé la paume, ce bisou déposé à la volée et ce vœu à moitié avoué. Son coeur rata un battement, la gorge serrée, effets qu'il mit sur le dos du décollage tandis qu'il regardait Bambi du coin de l'oeil.
- Ca va, vous êtes bien installée?
Le pilote prit la parole, les hôtesses commencèrent les explications rituelles de chaque début de voyage et l'avion pris son envol dans un vrombissement assommant. Il n'y avait plus de retour arrière, ça y est, ils étaient partis pour l'Irlande.
Vendredi 27 Août 2021 à 02:03 AUREUM.UMBRA
Bambi:
Elle avait repoussé au maximum le moment fatidique de faire sa valise comme si l'acte même rendrait la chose trop concrète. La proposition osée de son collègue semblait avoir créée une distorsion temporelle dans son quotidien. La fin de semaine s'était alors déroulée avec une lenteur déconcertante. Alors qu'elle se fondait dans l'anxiété, le glas sonna sous la forme d'un simple message fort d'attention. Donovan avait été particulièrement soigneux quand à ses directives. Texte très plaisant auquel Bambi répondit de son dialecte incisif qui caractérisait tant sa pâte numérique.
"Merci pour ses informations, je vais les prendre en compte. Mes relations avec les chiens sont tout à fait cordiales. Bonne journée à vous également."
Elle n'osa argumenter de peur de rendre son sms encore plus impersonnel - risquant une heure plus tard à compléter d'un "Hâte de vous retrouver."
La professeur avait donc glissé le moment venu maillot de bain, robes et pull-overs dans sa valise. Il fallait bien avouer qu'elle avait mit un soin tout particulier à sélectionner accessoires et tissus, surréfléchissant à s'en froisser la cervelle sur chaque situation qu'elle pourrait potentiellement rencontrer. Bambi aimait le contrôle, et là où le psychologue l'emmené, elle n'en aurait aucun. Terrain glissant et hostile à ses habitudes, il la chavirait vers de nouveaux horizons exaltent. Après trois heures de lutte acharnée avec sa penderie, ses affaires furent bouclées. Anxieuse, elle était prête à s'évader.
Comme promis, le jour j elle le trouva planté devant le portail. Droit comme un i, sa cravate aux motifs affolants bien pliée sur son costard.
Le ciel encore timidement caressé par la lune, le jour semblait avoir du mal à se défaire de sa torpeur nocturne. Les retrouvailles furent donc douce sous le signe de l'intimité. Donovan tout en élégance la salua avant de se saisir de son bagage.
- Bonjour Donovan. Je dois avouer que les départs ont toujours tendance à agiter mon sommeil.
Elle se garda bien de préciser qu'au fond de son lit c'était véritablement à lui qu'elle avait pensé, se torturant l'esprit encore, et encore, et encore à l'idée qu'il pouvait inviter si gracieusement ses collègues.
Son regard se heurtant au sien, Bambi sembla y déceler une pointe d'enthousiasme. Elle se sentit rassurée à l'idée de ne pas être seule à s'emballer quand à l'idée de partir en vadrouille ensemble. Ils regagnèrent les sièges à l'avant du véhicule.
J'espère que vous êtes prête.
- Plus que jamais.
Elle lui jeta un coup d'œil complice pour ponctuer sa phrase qui sonnait comme le début d'une belle balade sur les côtes irlandaises. Parenthèse dorée, elle ajouta au tableau un petit sourire.
Alors que la voiture s'élançait en direction de l'aéroport, le conducteur l'encouragea à prendre ses aises. Fort heureusement, il semblait aussi peu loquace en voiture qu'elle. Bambi préférait souvent profiter du paysage défilant par sa fenêtre, hypnotisée par les kilomètres avalés à une allure folle sous leurs roues. Elle racontait ça et là quelques petites anecdotes sur les élèves du pensionnat n'osant dévier pour l'instant sur des terrains plus glissant.
Elle tourna le bouton de l'autoradio. Les enceintes grésillèrent avant de se stabiliser sur une mélodie. Bambi était fixée sur les paroles, peut être un peu trop d'ailleurs. L'amour à la plage de Niagara. Chanson tout à fait explicite. Elle tenta de changer discrètement la station. Bégaya sur le bouton. appuya désespérément en vain avant d'abandonner en croisant les bras nerveusement. La femme priait intérieurement que Rory n'ai rien remarqué de sa petite mascarade infructueuse. Les phrases tendancieuses donnaient un ton d'extravagance à leurs vacances.
Comme la vie aimait leur jouer des tours, les suivantes furent toutes aussi provocantes: Onde sensuelle puis Qui de nous deux de M. Mademoiselle Drogov trouva la coïncidence bien cruelle. Cette voiture devenant bien trop exigüe pour eux deux. Bambi tendue au fond de son siège. Elle louchait par moment sur les bras de Rory en train de conduire. Sans savoir vraiment d'où lui venait cet attrait - sans doute encouragée par les paroles déroutantes. Elle ne pouvait s'empêcher de les trouver particulièrement séduisant en ce lundi. Bambi se mordit la lèvre inférieure en détournant son attention sur l'extérieur. Le trajet promettait d'être long.
Ils finirent par atteindre destination sans encombre. Impeccable niveau heure. Le grand blond lui offrit son billet. La professeur, bien avide, posa ses doigts sur le papier ne manquant pas d'effleurer dans un étrange hasard la peau tant désirée de son collègue. Elle se figea. Lui aussi. son propre souffle troublé par cet instant suspendu avant de rompre la liaison. Il allait falloir sérieusement se calmer. Le départ annonçait une lutte intérieur des plus sauvages.
Ils parcoururent ensemble le dédale du bâtiment, franchissant les différentes phases de contrôle avant d'enfin embarquer dans l'avion. Bambi adorait cette ambiance particulière qui régnait. Cet empressement des gens qui vont et viennent dans une multitude de direction. Des destinations encrées sur leurs peau, la diversité de l'effusion. Et elle était toute fière de pouvoir vivre cette expérience en si bonne compagnie.
Le psychologue avait eu la présence de prendre deux places côte à côte. La jolie brune en était ravie, poireauter six heures coincée entre deux parfait étrangers de l'enchantait pas - bizarrement. L'idée d'avoir une excuse pour être proche de lui ne la dérangeait pas non plus à vrai dire.
Elle s'installa au fond. Rory la rejoignit. Leurs coudes collés par les conditions étroites, des souvenirs précieux venant souligner ses émotions. La proximité mettait sa concentration à rude épreuve et la demoiselle était, littéralement, à fleur de peau.
Ca va, vous êtes bien installée?
- Oui, c'est parfait. Et vous?
Espérant que cette spontanéité devienne sa plus belle bêtise, elle regardait par le hublot. Sous eux la piste s'éloignait doucement alors que l'horizon découvrait une ville de plus en plus minuscule au fil de l'ascension. Dans son œil émeraude se reflétait toute la grandeur de ce levé de soleil.
Bambi plongea sa main dans sa poche pour en tirer deux petits chewing-gum emballés. Elle en tendit un à son compère.
- Tenez. C'est pour éviter les acouphènes avec la hauteur.
La situation se prêtait naturellement au brun de cosette. Bambi décida donc de s'intéresser.
- Vous invitez souvent aussi spontanément des collègues à visiter votre Irlande?
Bambi aimait beaucoup la tendresse de sa demande. Donovan lui paraissait profondément bienveillant. Lors de leurs échanges, elle tournait régulièrement la tête vers lui. Jeu de regard qui s'était immiscé entre eux, les yeux criant d'attraction.
Les heures passèrent vite, bien trop vite. La polissonne aurait aimé profité encore longtemps de l'intimité qu'offrait leurs places. Tout les deux dans leur petite rangée. Elle se sentait bien avec lui. Si bien que la fatigue la frappa dans prévenir. C'est que le trajet était épuisant. L'attente éreintante. C'est donc instinctivement qu'elle commença à dodeliner de la tête. Avant que son collègue ne puisse la secouer, les paupières lourdes de Bambi s'écroulèrent. Sa tête, emportée par Morphée, retomba lentement sur l'épaule saillante de son collègue. Les lèvres détendues, le visage rendu plus délicat par l'assouplissement, elle ne se rendait pas compte qu'elle était en train de taper sa meilleure sieste penchée sur l'homme qu'elle minaudait tant à l'idée d'approcher de trop prêt. Les distances de sécurités, rompus. La confiance, accordée. Elle était rendue inoffensive, désarmante fébrilité qui lui était inconnue. Ses cheveux noirs caressant le cou masculin avec curiosité de s'y frayer une place.
Vendredi 27 Août 2021 à 14:33 Upside
Rory:
Confortablement installé dans son siège, Donovan ne put passer à côté de la proximité que leur offrait l'avion. Il avait naïvement cru que cette partie du voyage serait moins dure à supporter mais force était de voir qu'il s'était trompé. Leur trajet de voiture n'avait pas été de tout repos et s'il ne disait rien, il n'en avait pas pensé moins. La musique à la radio bousculant insolemment les pensées qui pouvaient bien se tarauder dans leur tête respective, c'était presque avec un certain soulagement qu'il était descendu du véhicule. Mais cette fois, il n'y avait ni levier de vitesse ni frein à main pour séparer leurs deux personnes et ce pour les six prochaines heures. Cette idée lui donna le tournis.
Bambi lui répondit être bien installée, près du hublot, elle allait être au premier rang pour regarder la terre ferme devenir de plus en plus lointaine jusqu'à n'en plus voir ses habitants. Leurs coudes collés sur le petit accoudoir, la gorge serrée, son calme olympien mis à mal par un tout petit contact. Petit contact qui n'était que le digne successeur d'une flopée de détails qui n'avait fait que contribuer à tirer un peu plus sur une corde qui devenait dangereusement plus raide.
Le grand blond fut tiré de ses pensées par sa voisine qui lui tendait un chewing-gum pour les acouphènes. Il l'attrapa, un peu de pris de court, en la remerciant pour l'attention et la conversation se poursuivit. Question latente sur cette habitude qu'il avait de convié ses collègues, mais surtout amis, à venir passer des vacances avec lui. N'étant pas l'homme le plus sociable du pensionnat, exprimer son amitié ou faire simplement des sorties n'étaient pas son point le plus fort, affectionnant plutôt les activités plus silencieuses, à écouter une compagnie bien plus bavarde que la sienne. C'était sa façon à lui de verbaliser sans les mots la confiance qu'il leur accordait et l'affection qu'il leurs portait.
- Ca m'arrive. Mozart et sa fille étaient venues avec moi l'année dernière, pour les fêtes de fin d'année.
Rory rendait ses regards à la professeure, son regard dur trahissant pourtant une tendresse toute particulière pour celle dont s'y noyait le reflet. Attirance mutuelle qui n'osait se risquer à quémander confirmation d'une réciprocité alors qu'elle crevait les yeux. Le nez trop dans le guidon, aucun des deux ne semblait accepter de se rendre à l'évidence, d'ouvrir les yeux sur cette vérité qu'ils espéraient bien vraie.
Une petite vieille qui voyageait avec son petit fils ne put retenir un sourire lorsqu'elle les aperçut, s'étant simplement retournée pour chercher quelque chose dans son sac. Ils formaient un duo bien singulier qui dégageait quelque chose de presque mystérieux. Aussi mystérieux que les secrets qu'ils se gardaient bien de se dévoiler.
Le trajet était déjà bien entamé quand la fatigue pointait le bout de son nez à en faire piquer celui des malheureux encore éveillés. Le sommeil n'avait pas été facile à trouver la nuit dernière, excitation anxieuse quant à l'appréhension de cette invitation au voyage. Le réveil non plus n'avait pas été aisé, les vacances d'été avait rendu difficile à envisager le concept même de devoir se lever tôt. Ce ne fut donc pas une surprise quand il remarqua le menton dodelinant de Bambi et ses yeux clos.
Il sentit un poids se glisser contre son épaule, douce maladresse qui lui tira un regard tendre. Décidément, ils avaient beau essayer de se poser des limites, s'ériger des barrières ou se bétonner des murs, ça ne marchait pas, ils ne pouvaient rien y faire, inexorablement attirés l'un par l'autre. Son épaule s'appuyait parfois contre la sienne au rythme de sa respiration, souffle calme. Le psychologue se tassa un peu plus dans son siège, sentant l'envie de dormir lui monter doucement à la tête aussi. Et il sombra à son tour, son cou ne parvenait pas à garder sa droiture sur le dossier constamment victime des petites perturbations du ciel. Sa joue vient se poser délicatement contre le crâne endormi de Bambi qui siestait sur son épaule, ses lunettes glissant un le long de l'arrête de son nez. Ils avaient l'air fin, ces deux-là, ainsi installés, à se voiler la face comme si de rien n'était.
Un sommeil calme, des rêves dont il ne souviendrait très certainement pas peuplaient ses songes quand une secousse le fit reprendre conscience. L'avion allait atterrir, coupant court à leurs longues heures de trajet à reprendre des forces. Encore un peu dans les vapes, il ne se redressa pas tout de suite, les yeux s'accommodant à la lumière qu'il y avait dans l'habitacle. Un mot du pilote confirma leur arrivée imminente. Ce fut lorsque Bambi se réveilla qu'il réalisa la position dans laquelle ils se trouvaient. Il retrouva bien vite son dos droit, s'excusant platement pour le petit écart qui venait de les éprendre tout deux.
- Je suis désolé pour ça, j'espère que ça ne vous a pas dérangée pour dormir..
Annonça-t-il, la voix un peu remuée par les dernières secousses de leur voyage. Et peut-être un peu aussi à cause de l'émotion qui l'avait soudainement épris.
- Vous avez bien dormi?
Le bruit des moteurs se fit de plus en plus fort, étouffant éventuellement la fin de sa phrase tandis qu'un ultime tremblement conclut ce vol en avion. Les portes s'ouvrirent. Les passagers commencèrent à descendre pour se rendre vers le petit bus qui les conduiraient jusqu'à l'enceinte de l'aéroport, récupérer leurs valises et prendre la grand route.
Vendredi 27 Août 2021 à 18:16 AUREUM.UMBRA
Bambi:
La chose la plus marquante de la scène était sans doute l'omniprésence du bois. Du sol au plafond. Rien que du bois. Il craquait sinistrement au moindre mouvement, trahissant chaque déplacement, chaque pensée. Rendant public chaque parcelle de l'intime. La petite pièce sombre dans laquelle elle se trouvait avait ravivé une inquiétude profonde. Souvenir encré sous la peau qui vous replonge presque immédiatement sous l'eau. Et le bois vous y maintien. Il vous garde de la surface jusqu'à ce que l'air se désintéresse de vos poumons, que les bulles vous échappent sans que vous ne puissiez rien y faire. Lentement, vous suffoquez. Bambi était en train de se noyer. Dans ce placard. L'air glacé s'infiltrait sous la porte, mordant violement ses minuscules petits pieds blancs. L'enfant se sentait seul, et désespéré à l'idée qu'on ne vienne l'aider.
Recroquevillée dans un coin, la demoiselle pressait ses genoux contre sa cage thoracique. Ses épaules régulièrement secouées par une respiration saccadée de larmes. Bambi, spectatrice silencieuse se trouvait paralysée. Elle ne pouvait que regarder, extérieure à la scène, sa petite tête aux cheveux ébènes.
Soudain, une perturbation retourna son rêve. Arrachant du liquide la professeur qui reprit son souffle. La turbulence venait de la tirer loin du songe incertain d'un Manoir oublié.
Vaporeuse, se remettant difficilement de son cauchemar, elle cligna plusieurs fois des yeux. Les traits flous finirent par se stabiliser. Cherchant inconsciemment à fuir la lumière qui asseyait trop brusquement sa rétine, elle caressa l'épaule de Rory avec sa joue en fronçant légèrement le nez. Petite grimasse de protestation qui s'effaça lorsqu'elle prit pleinement conscience de la position. L'odeur familière du grand blond l'avait titillée. Cette senteur si rassurante et délicieuse qui évoque une étreinte. C'est lorsqu'elle se rappela du câlin, dernière fois où il lui avait été donné d'y goûter qu'elle percuta. D'un geste rapide, l'envahisseuse glissa hors de sa portée.
Bambi s'éclaircit la gorge, trahissant une pointe de gêne quand à l'idée d'avoir pu profiter si gracieusement de l'oreiller que constituait l'anatomie de son collègue. Le regard fuyant, elle se ressaisit - rattrapant à la volé son contrôle qui lui avait glissé un instant des mains.
Ils avaient du être beaux, l'un appuyé sur l'autre en prise au sommeil. Les respirations en pagaye. La chaleur partagée. La peinture attendrissante que deux piliers comme eux puisses, au contact de l'autre, plier jusqu'à rompre.
- Très bien, merci. Vous êtes plutôt confortable.
Elle lui adressa un sourire tendre, espérant faire oublier un peu son égarement. Le bruit assourdissant de l'avion perforant les nuages happa son attention vers l'extérieure. La femme se pencha pour observer au dehors le sol qui se rapprochant dangereusement. L'Irlande.
La voix du commandant de bord claqua dans l'habitacle. Bambi sentait son cœur battre à l'idée de poser pieds sur des terre jusqu'alors inconnues à son existence. Elle partait en exploration. Aventurière bien décidée à dompter mer déchainée et cravates loufoques.
Une anxiété l'avait embrassée alors qu'ils embarquaient ensemble dans le petit bus. L'appréhension de rencontrer une espèce humaine qui lui était jusqu'alors étrangère: les parents. Géniteur de son camarade qui lui inspirait une affection toute particulière qui plus est. Elle voulait faire bonne impression et bafouillait déjà à l'idée de faire un geste de travers.
Sa main c'était refermée sur la barre de métal alors que Rory se plaçait en face d'elle. Ils étaient proches, cernés par le monde. Position tout à fait protectrice de la part du psychologue qui la toucha bien plus que de raison. Elle baissa les yeux alors que sa main remonta le long de la poignée pour entrer en contact avec celle de son accompagnateur. Son pouce titillant l'auriculaire inconnu. La russe feignait l'indifférence. Mimant de n'avoir rien remarqué alors qu'intérieurement une vague désireuse de s'en saisir la prenait. Le transport les emportait loin de l'avion, vers de nouveaux horizons.
Elle ne pouvait s'en empêcher. Alangui à l'idée de le titiller. C'était un appel qui les dépassait tout deux. Quelque chose se tramait dans leurs silences alors qu'ils devaient user de toute la volonté du monde pour de pas s'écrouler sous la pression qui pesait lourd sur leurs lèvres. Tension qui crevait d'envie de s'exprimait. Plus ils la réprimait et plus elle prenait ses aises. Elle grandissait encore et encore. Emportant toutes leurs pensées sur son passage.
Ils se firent vomir sur le quai en même temps que la foule. Il était temps de jouer des épaules pour atteindre le tapis roulant où défilaient les valises toutes plus colorées les une que les autres.
Vendredi 27 Août 2021 à 23:22 Upside
Rory:
Le grand blond fut soulagé d'entendre que sa collègue n'avait eu aucun mal à dormir quoiqu'un peu désarçonné quand elle ajouta qu'il était confortable. Il se demanda si elle le pensait réellement ses propos ou si c'était une simple boutade amicale, il n'était pas doué pour saisir ce genre de subtilités malgré toutes ces années à en faire les frais. Il hocha doucement la tête en la remerciant avec son air le plus sérieux, au cas où.
Ils s'engouffrèrent avec les autres passagers vers l'extérieur, suivant avec soin les directives qui étaient données et montèrent dans le petit bus. Il y avait un peu de monde et Rory se coinca quelque part avec Bambi, ses larges épaules face à elle, se tenant à une barre près de lui pour ne pas perdre l'équilibre et mettre la professeure dans l'embarras. Ils étaient arrivé en Irlande, c'était le début de l'après-midi et le soleil n'avait pas encore l'air d'être de mise, un voile grisâtre posé sur l'aéroport un peu plus loin.
Le trajet qu'il avait cru rapide et sans encombres ne fut pas si tranquille que prévu. Le hasard avait fait que Bambi laissa glisser sa main jusqu'à la sienne, le long de la barre, posant son pouce près de son petit doigt. Un frisson remonta le long de son bras, attisant un peu plus cette soif sourde qui lui asséchait la gorge, insolente. Un regard un peu déconcerté posé discrètement sur elle, il cherchait à savoir si c'était pas fait exprès ou si au contraire, c'était une façon de le bousculer un peu plus, provocante attention. Mais il ne vit rien sur son doux visage, se sentant presque coupable d'avoir pu la croire capable d'une telle chose.
C'était les nerfs à vif que le mini-bus arriva à destination, les déposant près du tapis roulant sur lequel ils pourraient récupérer leurs bagages. Le grand blond respirait enfin, trouvant que l'air lui manquait beaucoup ses derniers temps. Il préféra attendre un peu que la foule se dégorge avant saisir son bagage, puis attendit que Bambi en fasse de même avant de lui emboîter le pas dans le dédale qu'était l'aéroport.
Il se tourna finalement vers elle pour lui expliquer comment leur long trajet allait se terminer et le phénomène trépidant qui risquait de les attendre dans le hall d'entrée.
- Une de mes soeurs nous attend dans le hall. C'est elle qui va nous conduire à Bundoran, la ville où nous logeons.
Ils atteignirent le dit hall, une myriade de gens allant et venant à toute vitesse. Il continuait de parler, cherchant du regard sa petite soeur parmi la foule.
- Elle est un peu-
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'une voix aigu s'éleva pas très loin d'eux.
- Roryy!
Une petite tête blonde à lunettes déboula d'entre les passants et il ne fut pas difficile de deviner de qui il s'agissait. Des yeux fins et incisifs, des pommettes saillantes et la couleur des épis de blé. C'était le portrait craché de l'homme qui se tenait aux côtés de la belle brune, si ce n'était qu'elle arborait un large sourire et que c'était une femme. Pour ce qui était du caractère, c'était encore une autre histoire.
- Ooh Rory si tu savais comme tu m'as manqué! Je suis contente que tu te joignes à nous cette semaine! Ajouta-t-elle vivement avant de se tourner vers Bambi. Et vous devez être Mme Drogov, il nous a parlé de vous et c'est un plaisir de vous rencontrer ici!
Elle tendit sa main, serrant celle de la professeure avec une poigne assurée. Tout ce qu'elle savait de cette invitée mystère était ce que son frère lui avait raconté quelques jours plus tôt, la présentant simplement sous son nom de famille comme il le faisait habituellement, même si c'était surtout pour ne pas révéler son prénom avec lequel elle ne semblait pas si à l'aise. La blondinette poursuivit alors, un accent irlandais nerveux imprégnant chacun de ses mots sans laisser le temps à son frère de dire quoi que ce soit.
- J'espère que le voyage n'a pas été trop long, ça fait une trotte quand même depuis Eastwood! Il nous reste encore un peu de voiture mais ça ira très vite comparé à tout ce temps que vous avez dû passer dans l'avion.
Rory déglutit. Le trajet en avion oui. Il n'avait pas été si long que ça, ni si désagréable que ça. Il détourna le regard, fuyant celui de la professeure comme celui de sa sœur.
- Oh je suis tellement contente de vous voir que j'en oublie les politesses! Ajouta-t-elle en se tournant à nouveau vers Bambi. Je m'appelle Aisling et vous pouvez me tutoyer si le coeur vous en dit!
Elle attendit une réponse de son interlocutrice avant de faire volte-face pour se diriger vers la sortie.
- Enfin, ne tardons pas, nous sommes attendus et nous avons encore un peu de route! Je suis garée juste là!
Aisling ouvrit alors gaiment la marche jusqu'à son véhicule rouge pétant au milieu du parking. D'un mouvement de la main, elle appuya sur sa zappette, déverrouillant la voiture et ouvrit le coffre invitant les deux personnes qui la suivaient d'y déposer leurs bagages. Une fois le tout déposé, Rory ouvrit la portière arrière à Bambi, se dévouant alors pour endosser la lourde tâche qui allait incomber quiconque qui s'asseyait sur le siège passager. Sa soeur était une pipelette curieuse qui ne pouvait s'empêcher de parler, surtout à la personne qui avait le malheur de s'asseoir à ses côtés. Si de physique elle et Rory se ressemblaient, il y avait bien des traits de caractère qui les différenciaient.
Une fois tous bien installés, un "C'est parti!" enjoué de la part de la conductrice et la clé sur le contact, ils étaient partis. Le moteur gronda et c'est ainsi qu'ils entamèrent la dernière étape de leur voyage.
Samedi 28 Août 2021 à 00:29 AUREUM.UMBRA
Bambi:
Elle attrapa sa valise à la volée avant de rejoindre son compagnon de voyage. La suffocante contiguïté du bus avait laissé place au trac de l'imminente confrontation avec sa famille. Alors que Donovan lui expliquait la suite du déroulé de leur trajet, il eut à peine le temps d'articulait une mise en garde que déjà un petit bout de femme haut en couleur leur fonçait dessus. Il n'était pas difficile de deviné le lien de filialité. La jeune femme avait hérité de tout les traits caractéristiques de son collègue. Une ressemblance frappante dans leurs anatomies qui contrastait étrangement avec des caractères des plus opposés. La blondinette débitait un flot de paroles enjouées. A les voir à côté ils semblait réellement être le jour et la nuit. Cette dissonante vérité étira un sourire sur les lèvres de mademoiselle Drogov.
Elle les salua chaleureusement en sous entendant que Rory l'avait présenté auparavant. Bambi avait accroché à ses mots, se demandant ce qu'il avait bien pu avancé à son sujet.
Lorsque la dénommée Aisling lui tendit une main enthousiaste, la professeur s'en saisit avec fermeté. Le petit accent chantant de la demoiselle la fit souffler du nez. Elle l'aimait bien. Ca lui rappelait celui qui se cachait de temps en temps dans les paroles du grand blond planté à ses côtés. Elle alignait les mots si bien que Bambi n'eut le temps d'en placer une uniquement quand cette étrange irlandaise se tourna vers elle pour se présenter.
- Enchantée Aisling, moi c'est...
Elle jeta un coup d'œil vers Rory, hésitante à l'idée de révéler son prénom. Après tout, elle se voyait mal mentir à la famille Donovan surtout qu'ils l'accueillaient gentiment parmi eux. De plus, si ils étaient destinés à revoir Eryn et Ciaran nul doutes que les petits trahiraient sa couverture. La brune opta donc pour la vérité.
- Bambi.
Plantant ses yeux émeraudes dans les siens pour lui répondre, elle se voyait tout de même mal la tutoyer. Bambi était tant habituée à vouvoyer son collègue qu'il lui était difficile de s'en défaire. Elle ferait tout de même l'effort pour qu'elle ne se vexe. La russe essayerai en tout cas. Cependant, avec Rory, elle préférait le garder pour l'instant. Ce vouvoiement qui cachait en réalité l'un des derniers remparts dans l'intimité qui s'installait doucement entre eux. Leurs "vous" lourd de sens, plein de délicatesse et de respect mutuel.
Bambi suivit le cortège jusqu'à la voiture aussi chatoyante que sa propriétaire. Aisling rayonnait. La professeur loin d'être dupe sentait que les questions n'allaient pas tardé à fuser. Ils allaient se faire cuisiner par cette dame à lunette forte d'entrain.
Rory lui ouvrit galamment la porte. Ses petits gestes plein d'attention avaient l'affreuse tendance à mettre à mal le cœur battant dans la poitrine. Elle le remercia d'un sourire, le regard se posant sur lui avec douceur. Sa main toucha un instant l'épaule de l'irlandais pour ponctuer sa phrase avant que ses fesses ne se déposent sur la banquette arrière. Ils avaient tout deux instillé un petit jeu tactile et désirable entre eux qu'ils allaient avoir grand mal à cacher - en vue du fait qu'eux même feignait de ne pas s'en rendre compte.
- Merci Donovan.
L'instant d'après, ils étaient tout trois partis pour un nouveau chapitre de ce voyage. Le nez attiré par sa fenêtre, Bambi ne perdait pas une miette du décor. L'Irlande avait un charme rustique quelle se plaisait à admirer en écoutant la discussion qui se déroulait à l'avant.
Samedi 28 Août 2021 à 14:17 Upside
Rory:
C'était la dernière ligne droite avant d'atteindre leur destination: la résidence familiale de la famille Donovan. Rory espérait que les familiarités de sa soeur ne seraient pas un problème pour sa collègue bien que le sourire qu'elle arborait laissait présager que cette première rencontre s'était bien déroulée. Aisling était un moulin à parole et une fois qu'elle était lancé, le silence ne devenait malheureusement plus une option.
La petite blonde au volant était plutôt observatrice et puis l'homme assis à ses côtés elle le connaissait depuis maintenant vingt-neuf ans. Le jeu de regard qui s'était déroulé sous ses yeux lors de l'embarquement en voiture ne lui avait pas échappé et elle fut surprise d'entendre Bambi appeler son frère par son nom et non son prénom. Un sourire malicieux s'était étiré sur son visage et Rory appréhendait le prochain sujet de discussion qu'elle allait aborder.
- Mais du coup, dites moi! Vous deux vous êtes...
Aisling laissa sa phrase en suspens, attendant que l'un des deux la complète, indiquant la nature de leur relation.
- Amis, répondit le grand blond du tac au tac.
Elle en était sûre, elle guetta la réaction de la passagère arrière dans le rétroviseur intérieur, cherchant à déceler une quelconque réaction pouvant trahir la courtoisie suspecte qui semblait s'être bien établie entre eux deux. Elle balaya finalement les sujets qui fâchent afin d'en apprendre un peu plus sur l'invité de marque qui allait se glisser parmi sa petite famille pendant la semaine.
Aisling se permit d'ailleurs de tutoyer la professeure, l'ayant invitée à faire de même quelques instants plutôt. Elle n'aimait pas spécialement s'embêter avec ce genre de manières, trouvant les frontières de la politesse parfois impersonnelles surtout qu'elles risquaient de se côtoyer pendant quelques jours. Alors autant se débarrasser des formalités tout de suite.
- Rory m'a dit que tu as déjà eu l'occasion de rencontrer Ciaran et Eryn! Je suis sûre qu'ils seront très content de te revoir cette semaine.
Il y aurait également son plus grand fils âgé de sept ans, un peu plus sage que les autres, mais lui il n'était pas de la mise durant cette fameuse rencontre à Headwinds quelques semaines plus tôt. Elle avait d'ailleurs un peu entendu parler d'elle à leur retour à la maison, d'une fameuse agente secrète au travail de Rory.
- D'ailleurs, ça fait combien de temps que vous travaillez à Headwinds? Vous êtes professeure de physique-chimie c'est bien ça?
La petite blonde avait très envie d'en apprendre plus sur Bambi avant même d'avoir pu poser les pieds à destination, se gardant de trop la bombarder de question alors qu'elles venaient à peine de se rencontrer.
La suite du trajet fut un peu plus calme, Aisling rattrapant le temps perdu avec son frère en le questionnant un peu sur ton travail bien qu'elle n'obtint que des réponses très succinctes, Rory n'ayant jamais fait dans le détail. Elle enchaîna finalement sur sa vie, parlant de son travail et d'à quel point certains de ses collègues pouvait la rendre dingue. La conversation laissait très facilement sous-entendre qu'elle occupait un poste plus ou moins important dans une banque et que les voyages d'affaires étaient quelque chose de récurrent. Parfois sa langue dérapait et quelques mots de gaélique se glissaient dans ses dires tandis qu'elle eut l'air de parler de potins à propos de ses camarades de travail appréciés comme dépréciés.
Les arbres se raréfièrent, laissant place à de grandes étendues d'herbes hautes dans un paysage où peu de bicoques sédentaires se dressaient. Leur voyage prit fin devant l'une d'elle, la voiture rouge se gara en face d'une grande maison aux couleurs blanches. Aisling aida son frère à décharger les bagages du coffre. Rory rejoignit sa collègue, annonçant à demi-mot qu'il s'agissait donc de sa maison. Vivant à présent au pensionnat en pension complète, il partageait la maison de ses parents à chaque retour dans sa région natale. Maison d'ailleurs partagée avec le reste de sa famille lors de grandes occasions comme ce genre de réunions familiales.
Sa petite soeur leur ouvrit la porte et la première personne à les accueillir fut une immense boule de poile ambulante, gigotant bien trop pour son gabarit, la queue en délire. C'était berger du Caucase qui ne manqua pas de se trémousser auprès de chacun des nouveaux arrivants, offrant une attention toute particulière à Rory et la femme inconnue qui l'accompagnait.
Les aboiement du chien attirèrent le reste de la maison avant même qu'Aisling puisse annoncer leur arrivée et deux minimoys se postèrent timidement devant eux tout sourire suivis de près par un homme aux bouclettes rousses et d'une femme dont les traits vieillissant laissant présager qu'il s'agissait d'un des parents de deux blonds ici présent.
- Dadaaa! Lança le plus petit des enfants.
- M-mais non Ciaran c'est moi papa! Souffla l'homme qui leur courrait derrière.
Les salutations au sein de la demeure familiale furent beaucoup plus calmes qu'à l'aéroport. La petite soeur de Rory s'était penchée pour soulever Ciaran à hauteur de Bambi et la matriarche s'avança pour lui serrer chaleureusement la main.
- Bonjour, enchantée de vous rencontrer.
Suivit d'un "Enchanté de même!" par l'homme à la chevelure flamboyante. Eryn zozota un un bonjour enjoué et Ciaran se contenait de fixer la nouvelle venue avec un petite sourire.
- Bah alors Ciaran, qu'est-ce qu'on dit?
- Bonzour!
Rory crut bon de faire les présentations pour briser un peu la glace avant de montrer à sa collègue et amie ses appartements et de démarrer une petite visite. Montrant les têtes inconnues les unes après les autres, il se chargea de poser un nom sur leurs visages. Il commença par les deux enfants tout en remontant ses lunettes sur son nez du bout de l'index.
- Pas besoin de les présenter, j'imagine que vous vous souvenez d'eux. Dit-il avant de passer à la femme plus âgée puis à l'homme qui se tenait à ses côtés. Voici donc ma mère, Dorean et Sean, le mari de Aisling. Maman, Sean, je vous présente.. Bambi.
Puisqu'elle s'était présentée sous ce nom à Aisling il jugea opportun de la présenter ainsi de même au reste de sa famille, les deux petiots connaissant d'ores et déjà son blase. Sa soeur un peu se pencha vers sa mère pour lui poser une question.
- Où est Andrew?
- Il est parti avec ton père, ils sont allés faire des courses.
D'un hochement de tête elle reposa Ciaran au sol qui s'empressa de rejoindre sa soeur pour aller jouer dans le jardin et elle les suivit pour les y surveiller avec attention. La dénommée Dorean s'adressa à la professeure:
- On laisse Rory vous montrer où vous installer! Vous avez sûrement envie de vous débarrasser de vos bagages et de vous mettre à l'aise. Si vous me chercher je serais dans le jardin avec les ptits monstres.
La mère de famille rejoignit le reste de la fratrie, laissant Rory et Bambi dans l'entrée. Il attrapa son bagage et tendit sa main vers sa collègue.
- Nous allons commencer par l'étage où se trouve votre chambre. Vous voulez que je vous débarrasse ou ça ira?
Samedi 28 Août 2021 à 16:19 AUREUM.UMBRA
Bambi:
Ils venaient à peine de commencer à s'enfoncer en territoire hostile que déjà la blondinette, les mains sur le volant, lâchait une bombe.
Mais du coup, dites moi! Vous deux vous êtes...
- Collègues. répondit-elle sans réfléchir alors que sa voix se confondait avec celle de Rory.
Incohérence dans leurs propos. Zut. Ils étaient donc amis? Bambi avait choisi la facilité de peur de s'égarer à dire une bêtise plus grosse quelle mais l'audace de son collègue quand à la nature de leur relation ne la laissa pas indifférente. La jolie brune s'enfonça contre le dossier de son siège en laissant ses yeux fuir par la fenêtre. Un pincement de lèvre nerveux pour éviter de trahir un sourire qui mourrait d'envie de se dessiner sur son visage. Leur réponse allait paraitre suspecte. Il n'y avait pas de quoi pourtant... Elle dévoilait en tout cas un flou persistant entre eux quand aux sentiments qu'ils pouvaient se permettre de développer.
Heureusement, l'irlandaise était forte de ressource et ne semblait pas manquer de sujet de conversation pour dissiper ce semblant de mal entendu. Elle assaillit donc Bambi de quelques questions générales. La professeur se prêta volontiers au jeu.
- Effectivement, j'ai eu cette chance. Ils sont vraiment adorables.
La suite du cheminement d'Aisling se pencha quand à son travail au pensionnat.
- Depuis deux ans seulement. Et oui, c'est bien ça. Je suis une femme de science.
La suite de l'animation lui permit de se faire plus discrète. Elle écoutait avec beaucoup d'intérêt les histoires de la petite sœur, curieuse d'en apprendre plus sur l'entourage de son "ami". En vu de ce qu'elle laissait transparaitre, elle lui semblait bien occupée. Femme active au métier demandeur sans doute mais qui n'avait visiblement pas de problème à s'y adapter. De temps à autres, elle glissait entre ses phrases des mots à la sonorité nordique que la russe avait beaucoup de mal à traduire. Aisling lui faisait beaucoup penser à Mozart, collègue et amie rencontrée par l'intermédiaire d'un drôle de hasard. Toutes deux avaient la langue bien pendue et une manie toute particulière à mener la barque.
L'heure restante coula bien rapidement et fut riche en informations pour Bambi. Dehors le paysage se transformait lentement. La ruralité plus marquée typique des alentours. Mademoiselle Drogov n'en perdait pas une miette, absorbée par une nature nouvelle.
Ils atteignirent finalement bon port. La voiture se stoppa devant une grande maison blanche aux traits typique du bord de mer. Se tirant de la portière, Bambi resta un instant à admirer la jolie vue que lui offrait la bâtisse. Elle ne s'attendait pas à une si élégante et intimidante architecture. La famille de Rory devait surement être plutôt aisée. Ce constat lui fit penser tout bas qu'il lui restait encore beaucoup de chose à découvrir sur le mystérieux grand blond.
Donovan s'approcha d'elle, lui signifiant que c'était bien là sa demeure. Ils suivirent ensuite Aisling jusqu'à s'engouffrer dans la maison. L'accueil y fut des plus chaleureux par une petite boule de poil remuante qui leur tourna autour. Rory n'avait pas menti dans son message. La bête, après avoir fait la fête à la petite troupe, posa ses pâtes contre sa jambe. La femme ne put pas lutter. Elle se pencha pour gratouiller quelques instant les petites oreilles touffus qui se dressaient en contre bas. Elle lui céda une caresse se qui sembla ravir l'animal.
Il ne fut pas long avant que deux petites frimousses connues débarquèrent à leur tour dans l'entrée. Toujours aussi aimables, Eryn et Ciaran vinrent les saluer. Un sourire se détacha des lèvres de Bambi à la vue de leurs petites jambes clopinant vers eux. Ils n'avaient pas changés.
Le reste du cortège se constituait d'un grand homme à la chevelure flamboyante qui gardait un œil inquiet sur les petiots. Leur père surement. Doute qui se confirma quand celui ci protesta à l'effusion de joie du petit garçon. La femme qui clôturait se joyeux spectacle était une femme aux traits grisonnants. Maman avenante des deux grands blonds se tenant à ses côtés.
- Enchantée également. Je vous remercie de m'accueillir.
Dorean et Sean nota t-elle intérieurement. Il allait lui falloir quelques temps avant d'adopter totalement les prénoms de tout le monde sans se tromper. Les connotations irlandaises dans leurs dénominations trouvait écho chez Bambi, tout à fait charmant à son goût. Selon les échanges, il restait un petit bonhomme et le père de famille à rencontrer. Elle observait les premières exquises de dynamique au sein de la troupe.
Alors que Rory finissait les présentations, Bambi se pencha pour ouvrir la fermeture de son bagage. Elle en tira une boite remplie de crêpes. La professeur avait prit le temps de les cuisiner avant son départ. La scientifique tenait à faire un petit geste pour ses gens qui avaient la gentillesse d'inviter une inconnue chez eux.
- Je ne voulais pas arriver les mains vides.
Elle tendit le petit tupperware à la Dorean avant de reculer d'un pas, gardant pour l'instant des distances courtoises. Elle ne voulait pas faire preuve d'impolitesse, peu habituée à ce genre de rassemblement conviviaux.
Tout le petit monde finit ensuite par les abandonnés sur le palier, se détournant d'eux pour rejoindre le jardin qui semblait tenir à la propriété. Bambi, submergée par cette vague d'irlandais regarda en silence la main de son collègue se tendre vers elle.
- Ne vous inquiétez pas, je devrais m'en sortir.
Elle ne voulait pas abuser de sa galanterie et lui emboita le pas croyant bon de verbaliser sa première impression quand à leur arrivée en ses lieux. Une chaleur naissait dans sa poitrine face à un accueil si riche et bienveillant - prise de tendresse pour les Donovan presque au complet.
- Votre famille est charmante.
Samedi 28 Août 2021 à 18:14 Upside
Rory:
Les présentations s'étaient bien passées et malgré le côté envahissant de certains membres de la famille Donovan, Bambi avait l'air à l'aise. Les lieux inconnus emplis de gens qui l'étaient tout autant étaient source d'appréhension quant à leur arrivée à destination. Un poids s'envola du coeur déjà bien lourd du psychologue. La professeure avait même pris la peine de préparer un petit quelque chose à offrir à sa mère qui l'avait remerciée chaleureusement pour l'attention. C'est les enfants qui allaient être contents en voyant ça.
Le chien qui avait terminé son petit numéro était parti s'affaler un peu plus loin dans la maison, déjà fatigué de l'effort considérable qu'il avait mis dans sa petite fête, bien content d'avoir reçu quelques grattouilles. L'invitée répondit à la proposition de Rory qu'elle pourrait très bien se débrouiller toute seule et il emboîta donc le pas vers les escaliers, la guidant jusqu'à l'étage. Quelques pas plus loin trônait une petite porte vers laquelle ils se dirigèrent. Il l'ouvrit, invitant sa future locataire à y pénétrer.
- C'est la chambre d'ami. C'est ici que vous dormirez pendant la semaine.
Un lit double se trouvaient au milieu de la place, d'un côté une petite table de chevet et de l'autre un fauteuil. Il y a également un bureau près de la fenêtre et une petite armoire. Rory fit un pas dans la pièce.
- J'espère que ça vous convient. Je vous laisse déposer vos affaires et je vous montre la suite.
Le regard fuyant, il déposa son attention vers le couloir dans la hâte, l'esprit s'étant heurté à quelques pensées mal placées, se dérobant une nouvelle fois à la nature réelle des sentiments qu'il voulait porter à la femme qui se trouvait dans la même pièce que lui.
- Si vous voulez vous changer ou vous mettre plus à l'aise n'hésitez pas non plus, j'attendrais dans le couloir.
Et puis ils n'étaient pas pressés non plus, l'étage n'avait pas grand chose à visiter si ce n'était les toilettes/salles de bain, sa chambre et éventuellement lui montrer où dormiraient ses parents, sa petite soeur et les enfants, qu'elle sache qui dort où, même si elle devrait jamais avoir à aller dans ces pièces là. Le rez-de-chaussé, lieu de vie commun, était bien plus intéressant en terme de choses à voir.
Samedi 28 Août 2021 à 19:16 AUREUM.UMBRA
Bambi:
La petite chambre dans laquelle Donovan l'avait entrainée était tout à fait charmante. Une décoration simple dans un élan beauté qui rappelait le reste de la maison. Ses yeux découvrirent la pièce avant de revenir au grand blond qui poursuivait ses directives.
L'espace d'un instant, elle croisa son regard avant de se détourner aussi furtivement qu'ils s'étaient accrochés. C'était une chose étrange que de se retrouver dans une chambre avec cet homme qu'elle côtoyait habituellement sur son lieu de travail. Comme la vague impression d'être trois. Lui. Elle. Et le mensonge qui s'efforçaient de se raconter pour ignorer la tension planante dès qu'ils se retrouvaient proche l'un de l'autre. Il flottait dans l'air un soupçon d'hypocrisie. Tout deux feignaient une indifférence qui ne leur sied gère.
Elle déposa sa valise au pieds du lit avant d'accepter l'invitation à revêtir quelque chose de plus confortable. Ils avaient passé une bonne partie de leur journée dans les transports et il était vrai que changer d'air ne leur ferait pas de mal.
- Je vais enfiler quelque chose de plus adéquat, merci.
Elle attendit que son collègue sortent en poussant la porte derrière lui pour se défaire de son accoutrement. Bambi s'étira, le dos engourdis des heures passées assises à se tasser sous le coup des émotions. Elle déboutonna à la hâte les pants de sa chemise avant d'y glisser la tête. La professeur abandonna rapidement pantalon et talons hauts pour une petite robe blanche aux épaules dénudées quelle déballa de son paquetage.
Une main passée dans ses cheveux et là voilà qui fonce retrouver l'homme qui patientait sagement dans le couloir.
- C'est bon. Excusez moi pour l'attente.
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