[explicit] [irlande] nothing new is sweeter than with you [privé]

Rory:

Elle avait essayé de ne pas trop déballer la vie de son frère, par respect pour ce qu'il n'avait peut-être pas envie de dévoiler. Du moins pour le moment, elle était persuadée que Bambi saurait tôt ou tard s'il finissait par lui ouvrir son coeur. Ses yeux étaient doucement tombés vers le fond de son verre, un peu attristée par la tournure de la conversation. Ils se relevèrent doucement vers l'invitée lorsqu'elle prit la parole. Ca lui fit plaisir d'entendre ce qu'elle venait de lui dire, hochant doucement la tête tandis qu'un léger sourire retrouvait sa place sur ses lèvres. La différence de discours entre la première réponse de la professeure face à ses remarques incisives et ses réponses à présent était drastique ce qui eut le mérite d'amuser la petite blonde qui retrouvait sa jovialité.

Au loin, Rory remarqua que sa soeur lui avait sournoisement volé sa place pour converser avec sa collègue sans trop se soucier de ce qu'elle pouvait bien lui dire. Il savait que sa soeur était bavarde à souhait et qu'elle pouvait avoir beaucoup de choses à raconter. Cependant, lorsqu'il retourna la tête vers elles, quelques minutes plus tard, il fut surpris de deviner une certaine tristesse sur leur visage. Quelque chose clochait et il ne savait pas quoi, ce serait regrettable qu'une chose ait eut l'audace de ternir la soirée de deux demoiselles auxquelles il tenait beaucoup.

Le psychologue stoppa doucement sa discussion avec le voisin afin d'aller les rejoindre. Il s'avança entre les invités, s'excusant un peu maladroitement lorsqu'il avait le malheur d'effleurer quelqu'un. Et il n'arriva pas assezvite pour entendre des bribes du coeur leur conversation, comprenant qu'il arrivait sur la fin.

- ...mais moi, je ne l'abandonnerai pas.

- J'esp- Commença Aisling avant de se faire couper par une voix plus grave.

- Abandonner qui?

Elles ne l'avaient pas vu venir, lui, ses larges épaules et son allure imposante. Il les observait un peu perdu.

- Oh...! Personne! S'empressa de répondre sa petite soeur.

Elle se redressa dans son siège avant de prendre un petit élan pour se lever définitivement. Elle se tourna vers Bambi.

- Bon, ce fut une discussion forte intéressante! Je vais rendre son fauteuil à Rory maintenant qu'il est de retour.

Puis elle se tourna vers lui, en profita pour l'enlacer avec énergie avant de prendre la poudre d'escampette vers d'autres invités. Rory la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse parmi les autres avant de reporter son attention sur Bambi.

- Tout va bien? Elle ne vous a pas trop embêtée?

Il savait à quel point sa soeur pouvait se révéler être une véritable pipelette et envahissante, il l'aimait beaucoup et s'en sortait très bien avec ces traits de caractère et il espérait qu'il en était de même pour son amie.

Bambi:

Des yeux mornes plongés au fond de son breuvage, elle ne vit pas son collègue s'approcher dangereusement de leur petite discussion. Lorsque celui ci coupa soudainement la parole à Aisling, ses épaules se raidirent d'un coup. Fallait-il vraiment qu'il débarque au pire moment? Bambi tourna vivement la tête vers lui, ses joues échappant un tinte légère de vermeille. Elle avait eu de la chance dans son malheur, Donovan ne semblait avoir qu'entendu une bride infime de sa phrase.

Prise de court elle jeta un coup d'œil plein de détresse à la petite irlandaise qui se défilait. Elle lança une petite exclamation pour balayer le sujet à la volée avant de se relever du siège où elle était venue s'échouer un peu plus tôt. Aisling s'éloigna, fuyant la scène de crime tout sourire. Elle les laissaient seuls, à nouveau. Bambi éprise du trouble quelle avait cultivée.

- Oh non, pas du tout même. J'apprécie énormément le franc parler de votre sœur.

La fête suivait son court dans le jardin. De petites guirlandes lumineuses accrochées pour l'occasion luisaient au dessus sur la scène, délimitant une air éclairée doucement dans le sombre de la nuit qui pointait le bout de son nez. Les enfants couraient entre les convives, se poursuivant dans le cadre d'une énième compétition inventée. Le monde oscillait entre conversations animées et le magnifique buffet, déjà bien entamé à présent. Les verres pétillants, la musique agréable, les rires s'élevant sous les étoiles.

Ce fut l'homme qui avait emporté Rory loin d'elle qui initia en premier les représailles. Il était parti s'immiscer dans un petit groupe, attrapant sa femme par la taille pour la tirer au centre de la foule. Le voisin l'emporta dans une petite valse timide qu'offrent parfois les vieux couples au sein d'une réception. Eryn, imitant les grandes personnes, avait contraint son petit frère à lui emboité le pas et peu à peu dans leur sillage les gens se mirent à se laisser emporter par le tempo. La piste se délimita tout naturellement alors que certains retissant continuait à papoter en observant les petits danseurs de soirée. Les robes virevoltaient, les bras s'enlaçaient, les corps se frôlaient dans un joyeux bordel. Bambi observait la scène, les yeux brillants face à la douceur de la chose. L'Irlande et ses habitants étaient décidément plein de surprises.

Rory:

Le grand blond ne pouvait s'empêcher de s'enquérir à propos des ressentis de Bambi, regardant parfois du coin de l'oeil si ses mimiques trahissait un malaise. C'était un de ses défauts, ou du moins quelque chose qui lui avait été amèrement reproché, de parfois jouer le psychologue pour mieux cerner les gens, souvent en ignorant de s’observer lui-même, à l'écoute des mal-être des autres au détriment des siens. Elle le rassura, ajoutant apprécier la franchise parfois désarçonnante de sa soeur.

Le repas se déroulait bien, les discussions mêlées à la musique offraient un bruit de fond plutôt festoyant. Rory observait les différentes personnes qui s'y trouvaient avec un léger baume au coeur, berceuse légère et réconfortante. Il prit une profonde inspiration, se sentant presque étranger à cette sensation qui ne l'avait plus habité pendant un temps. Les Donovan s'adonnaient pourtant à ce genre de rencontres chaque année sans qu'il n'ait ressenti ça auparavant. Il n'osait pas poser son regard sur la professeure assise à ses côtés, comme si la regarder serait admettre qu'elle était la raison à tout ça. Et pourtant dieu qu'il espérait que ce soit le cas, au fond de lui.

La musique changea et ce fut le voisin avec qui il avait parlé un peu qui lança la danse, au sens propre du terme. Quelques pas timides parmi les invités qui furent enchantés par cette petite valse. Les petits se prêtèrent à leur tour à ce jeu maladroit, rigolant de toutes leurs dents. Le psychologue se laissa perdre parmi l'image chaleureuse qui s'offrait à lui pendant un instant et se tourna finalement vers Bambi. Il ne put passer à côté de ses iris vertes qui brillaient tendrement devant le spectacle qu'il avait contemplé juste avant.

Une idée farouche germa dans le creux de son coeur qui se réchauffait doucement et remonta le long de ses pensées afin d'y soumettre sa raison. Les battements de son myocarde s'emballèrent. D'un geste empli d'une maladresse palpable il remonta ses lunettes le long de son nez, cherchant le courage de mettre son idée à l'ouvrage, Rory se mordit la l'intérieur de la joue. Poussé par une audace craintive, il tendit sa main vers la jolie brune en face de lui.

- Est-ce que vous voudriez danser..

Il leva le pouce de son autre main vers lui, ressentant le besoin subite de préciser sa demande.

- Avec moi?

Bambi:

Elle restait contemplative lorsqu'un geste de Donovan la fit revenir sur Terre. Une main s'était tendue vers elle, invitation inattendue à partir à l'aventure. Et puisque mademoiselle Drogov ne pouvait résister à l'appel de l'adrénaline qui pulsait dans ses veines, ses doigts rencontrèrent dans un frôlement incertain la paume du grand blond. Contact chaud qui se raffermit lorsque son regard courut le long du bras pour se planter dans le sien. L'intensité de la réponse n'eut pour effet qu'accélérer le cœur dans sa poitrine, douloureuse affirmation. Elle avait le trac.

- Avec plaisir Donovan.

Elle se releva, abandonnant son verre sur l'une des tables avant de se laissé emporté jusqu'à la piste de danse. Alors qu'ils s'avançaient pour prendre place au milieu des quelques effrontés s'abandonnant déjà à quelques pas endiablés, ses yeux ne purent s'empêcher de glissé sur les visages attentifs à la scène. Elle rencontra au loin la mine surprise d'Aisling qui semblait apprécier la vision qu'ils lui offraient. Bambi, à deux doigts de la crise cardiaque, se déroba à son aperçut pour revenir tout entière sur l'homme qui gardait jalousement ses doigts enlacés avec les siens. Elle détailla un instant son dos, ses mèches blonds ondulant sur les pointes, sa chemise toujours impeccable. Il était beau.

La proximité toute particulière qu'offrait une danse les saisit. Etais-ce réellement une bonne idée d'avoir accepté? Bambi avait déjà du mal à garder un semblant de distance, elle n'avait à présent plus aucune envie de se retenir de le toucher. Rory se plaça face à elle. La main de Bambi, toujours aussi audacieuse fut la première à oser s'insinuer un peu plus loin. Elle glissa donc sur l'épaule saillante de l'irlandais, amenant leurs corps respectif à se presser un peu plus l'un vers l'autre. Sensation qui la ramena à leurs derniers échanges alors qu'une odeur devenue délicieusement familière venait se jouer de ses sens. Rory lui parut alors plus singulier que jamais.

Une chair de poule électrisante courut tout le long de son corps quand une main étrangère embrassa sa hanche. Il venait à son tour de se positionner. La chaleur qu'inspirait cette proximité les enveloppa. Et dans un élan de bras ils étaient à leur tout emporté par les notes de musiques. Ils se déplaçaient lentement au milieu des autres couples, le souffle court sous l'émotion.

Petit à petit tout s'effaça. Les regards intrigués de la famille de Rory. Les canailleries des enfants. Le brouhaha lointain. Bientôt il ne resta plus que lui aux yeux de Bambi. Que lui et le chuchotement de la mélodie qui guidait leurs pas. Le reste du monde devenu flou et futile. La vue était imprenable. Son visage si proche de sien, elle ne pouvait s'empêcher de le regarder, avide de son emprise. Au fond de sa rétine, l'adoration était devenue aussi palpable que son émoi. Un appétit dévorant pour sa peau. Main dans la main.

Voilà très longtemps qu'elle n'avait pas dansé avec un homme. En tout cas pas un qui savait faire naitre tant de contradictions dans sa poitrine. Elle était hypnotisée par lui. Fascinée par leurs mouvements commun.

Mademoiselle Drogov se retrouvait de nouveau assaillit par un fougueux désir de s'en prendre à ses lèvres. Un iris qui glisse jusqu'à sa bouche avant de détourner les courbes impressionnantes de son menton. Ils se bouffaient littéralement  du regard. Sentant sa retenue devenir difficilement contrôlable, la jolie brune se décida à prendre la parole. Tentative désespérée de lutter alors qu'une corde déjà bien raide se mettait à faiblir. D'une voix basse, s'apparentant plus à la douceur d'un murmure, elle décida d'échapper un aveu intime.

- Vous me troublez.

Rory:

Ses doigts glissèrent contre les siens jusqu'à caresser sa paume, Rory referma doucement sa main sur celle de Bambi comme s'il ne pouvait s'empêcher de craindre qu'elle ne change d'avis et se dérobe. Elle avait accepté, les commissures des lèvres du grand blond s'étirèrent timidement l'espace d'un instant, un regard affectueux qu'il ne put se retenir de lui porter.

Il la guida jusqu'à la petite piste de danse improvisée, pas chassés entre les ceux qui suivaient la musique à leur rythme. Il évitait soigneusement de croiser les coups d'oeil des membres de sa famille qui s'étaient tourné vers eux, curieux. Surtout celui d'une petite blonde qui n'avait pas réussi à décrocher de la scène qui se déroulait sous ses yeux, elle ne cachait pas la légère surprise qui s'était dessinée sur son visage.

Rory s'arrêta et se tourna face à Bambi, elle glissa sa main sur son épaule, contact frémissant qui les rapprocha un peu plus. Proximité à la réserve fébrile, il se remémora la dernière fois qu'ils étaient aussi proches, quand leurs vêtements humides entrelacés collaient à leur peau ardente, tout deux avachis aux pieds de l'océan. Cette sensation brûlante ne tarda pas à revenir se consumer dans le creux de son ventre, se propageant comme des feus de prairie dans tout son être. Sa main s'échoua timidement sur la hanche de la jolie brune, se retenant de succomber à l'envie avide de la laisser glisser un peu plus.

Main dans la main, la musique guidaient leur pas lents dans une valse légère et délicate. Leurs visages étaient si proches, Donovan se laissait enivrer doucement par le parfum de sa cavalière. Au diable sa contenance, sentant un regard curieux dessiner ses traits, ses yeux détaillaient ce visage qui lui était à présent si familier avec une envie non dissimulée, s'attardant sur ses lèvres qu'il aimait voir sourire. Il ne pouvait plus s'esquiver à ce désir criant d'y goûter mais les regards intrigués qui se posaient parfois sur eux l'empêchaient de succomber à cette hardiesse de lui demander le droit de lui voler un baiser.

- Vous me troublez.

Son coeur rata un battement, reprenant la cadence de plus belle, il tambourina si fort qu'il eut peur qu'elle le sente battre tout près du sien. Rory laissa l'émoi se trahir sur son visage. La main farouche posé sur les formes de la professeure se fit plus assurée, se glissant doucement dans son dos réduisant ainsi à néant le peu d'espace qui avait encore l'audace de s'être immiscé entre eux. Il pencha la tête, sa joue frôlant les cheveux ébènes de Bambi, tout près de son oreille.

- Vous aussi.

Un murmure pudibond, il baissa son visage un peu, son nez rencontrant sa peau pâle dans une caresse. Contact grisant, un chatouillis naquit dans le bas de son ventre. Son souffle s'engouffrait dans la nuque de la professeur.

- Vous me troublez aussi, Bambi.

Son prénom prononcé comme une plainte lascive, il avait envie de la dévorer. Toute entière. De goûter à sa chair. Ses lèvres effleuraient sa peau, imprudentes. Poussé par une envie polissonne, il s'égara dans une revanche effrontée. Sa raison ne répondait plus, ses sentiments avaient pris les commandes, il déposa un bisou timide dans le creux de son cou.

Bambi:

Sa phrase sembla trouver écho à l'oreille du psychologue dont la main polissonne courut jusque dans son dos. Contact qui l'amena tout contre son torse. Insolence qu'elle ne lui connaissait pas. Collés l'un à l'autre, il devenait difficile de respirer. Proximité bien plus qu'intimiste à présent, les distances de sécurités balayés par trois petits mots. 

Vous me troublez aussi, Bambi.

Pour toute réponse la main que la professeur avait abandonné sur l'épaule saisissante de son collègue glissa jusqu'à rencontrer le cou brulant de Rory. Elle perdit un instant ses doigts dans cette chevelure blonde qu'elle avait tant rêvé d'explorer. Ses mots insinuaient-ils qu'elle n'était pas seule à se faire bousculer par cette relation? Lui aussi crevait-il d'envie à l'idée de froisser le raisonnable ensemble? La vérité était là. Dans leur étreinte. Bambi ne voulait pas être sa collègue. Elle ne voulait pas non plus être son ami. Ce qu'elle désirait ardemment, du plus profond de son être à cet instant c'était de ruiner la politesse. Embarquer avec lui dans les affres de l'affection. Inavouable volonté.

La respiration lourde de Donovan coulait sur sa nuque, arrachant un frisson, attisant cette envie folle de lui. Rien de ce qu'ils faisaient à présent n'était raisonnable. Mais tout deux ne voulaient plus l'être. Danse punitive, proximité particulière qui se jouait joyeusement sous les regards incrédules de ses proches. Bambi ferma les yeux, profitant de chaque seconde comme si elle savait qu'à l'instant où la musique prendrait fin, elle le perdrait à nouveau. Il avait fait naître chez elle une crainte. La biche effarouchée ne voulait plus être seule. Elle voulait être avec lui. Se tenir à ses côtés et l'aidé à oublier les tourments du passé. 

Le cœur malmené par les élans tactiles du grand blond qui prenait ses aises tout contre sa clavicule. Elle sentait ses lèvres se moquer d'elle, sillage chaud contre sa peau. L'expression de Bambi trahissant un plaisir tout particulier à son touché. Sa main traduisant son trouble, se resserrant quelque peu sur la sienne. Crispation témoin d'un emportement qui leur était jusqu'à présent inconnu. Insolence d'un baiser qu'il déposa dans son cou. Petite vengeance qui retourna les sentiments de la jolie brune. Il semblait à présent tout aussi gourmand qu'elle. Son propre prénom grondant dans sa voix comme une proposition dangereuse. Son myocarde n'en pouvait plus, cognant tendancieux dans sa cage thoracique. Souffrance addictive.

Sa joue frôlant la sienne, il murmurait suavement. Lassitude terrifiante tant elle faisait effet sur mademoiselle Drogov, lancinante. Leurs ondes accordées à la perfection à se chuchoter quelques mots doux, paroles qui n'avaient en réalité pour but que de se jouer un peu plus l'un de l'autre. 

- Je vous dois des excuses.

Les lèvres humides, la langue glissante sur chaque mot, discussion au creux de l'oreille qui réveillait un instinct bien animal. Chaque parcelle de Bambi criant de vouloir s'emparer de lui. De kidnapper cet irlandais comme il l'avait fait avec ses pensées. De le garder jalousement, rien que pour elle. S'en emparé en entier. Envoyer valser quelques habits de trop. De le chérir, le découvrir. Courbe de vouloir s'initier à un tout autre langage avec lui. Emplis de douceur. De violence, aussi. Et parfois même de tomber à la renverse. L'excitation se mêlant à leurs pas. Fureur langoureuse.

- Parfois, je m'égare Rory.

Elle marqua un instant, suffocant sous sa propre audace. Bambi éprise de lui ne pouvait s'empêcher de renchérir aux grand damne de sa patience. Volonté de nuire.

- Je m'égare à penser à vos lèvres.

Rory:

Qui aurait cru qu'une simple danse partagée l'espace de quelques instants allait se trouver propice à quelques révélations licencieuses, il avait suffit de quelques mots, quelques soupirs échangés à la volée pour que Donovan perde ses moyens. Créateurs de discordes, ils désarçonnaient un peu plus les deux imprudents bercés par la musique, cachés parmi les autres invités.

Rory sentit la main de la jolie brune remonter le long de sa nuque, serrer sa paume autour de la sienne. Contact grisant qui lui arracha un frisson, ses doigts se perdant dans ses cheveux épis de blé. Il se surprit à vouloir qu'elle y passe ses mains, qu'elle les malmène, qu'elle les mette à mal, ses cheveux. Ou lui. Ou les deux. L'euphorie qui embaumait la soirée enivrait ses sens le faisait s'abandonner à une sincérité qu'il s'était bien gardé d'écouter pendant trop longtemps. Il redoutait la fin de la mélodie qui flottait autour d'eux, craignant devoir se défaire de cette étreinte chaleureuse sans savoir quand est-ce qu'il pourrait goûter à nouveau à la sensualité toute particulière qui lui avait été offerte.

Sa voix parvint jusqu'à lui, le visage toujours enfoui dans le creux de son cou, lové timidement tout contre elle, elle s'excusa. Il leva doucement la tête sans pouvoir se résoudre à rompre le contact entre leurs chairs, une inquiétude sourde s’immisçait dans l'appréhension de la poursuite de sa phrase. De quoi s'excusait-elle? Le coeur serré, attentif, elle lui asséna le coup de grâce.

- Parfois je m'égare Rory. Je m'égare à penser à vos lèvres.

Affamé, il perdit pieds, les mots de Bambi lui faisait tourner la tête. Il aimait comment son prénom sonnait dans la mélopée que lui chantait sa voix, se surprenant à souhaiter ardemment qu'elle le prononce encore une fois. Et qu'ils abandonnent chacun cette politesse fragile avec laquelle ils se voilaient la face, comme si les vous auraient suffi à les empêcher de s'égarer en terrain glissant, à glisser dans une pente qu'il ne pourrait pas remonter. Il aurait voulu lui répondre, lui dire à quel point il en était de même pour lui, à verbaliser ce désir mutuel qu'il avait cherché à fuir depuis qu'elle l'avait raccompagné jusqu'à son dortoir totalement éméché mais trouver les mots pour lui étaient la plus dure des épreuves, n'ayant que les gestes pour trahir ce qu'il n'arrivait pas à dire tout haut.

Bête lupine solitaire avait croisé le chemin d'une biche effrontée et en cette soirée, elle s'était jetée dans la gueule du loup. Il en mourrait d'envie, de l'embrasser et il se retrouvait à maudire les gens qui dansaient autour d'eux, d'une timidité encore trop étouffante pour qu'il ose s'y risquer aussi bien entouré. Il sentait que s'il goûtait au plaisir coupable de ses lèvres, il ne pourrait plus s'arrêter, une faim insatiable qu'il ne pourrait épancher.

Son visage remonta le long de son cou, caressant la naissance de sa mâchoire, ses lèvres rencontrant sa joue dans un soupir indécent. Respiration trahissant une envie sensible qui défiaient toutes les bienséances de la soirée. Rory aussi lui devait des excuses car ses pensées s'égaraient, dangereuses. Elle se perdaient dans quelques fantasmes imprudents animés par des pulsions presque animales. Il divaguait, à désirer laisser sa main bien installée dans le dos de Bambi explorer le reste de son corps, à se surprendre vouloir remonter de long de sa cuisse sous le drapé de sa jupe, à espérer se défaire de quelques étoffes et sentir son corps brûlant consumer le sien.

Discret, il déposa un second baiser sur sa peau laiteuse, bref. Un troisième, plus gourmand, un quatrième. Sa bouche s'aventurait le long de sa joue, semeuse de trouble. La musique decrescendo annonça une fin tout redoutée, ils n'étaient pas prêt à se défaire pour se fondre à nouveau dans la masse comme si de rien n'était. Ses lèvres embrassèrent une ultime fois le doux visage de Bambi, au coin des lèvres avec un goût amer d'inachevé. Rory se redressa sur les dernières notes de la balade, plantant des yeux dans les siens, ses pupilles dilatées. Son regard ne prenait même plus la peine de cacher ce qui pouvait bien se tramer dans son esprit, une dernier caresse dans le creux de sa paume avant de défaire les doigts des siens, il se défit de son étreinte, d'une faim encore dévorante.

Ce n'était que partie remise.

Bambi:

Elle attendait, suspendu aux réactions récalcitrantes de leurs corps. Voir à quoi son courage désastreux les mèneraient. Rory embrassa l'instant pour martyriser son cou, le jonchant d'une caresse bien trop agréable pour la demoiselle qui frémit à son contact. Endroit érogène qu'il se mettait à stimuler avec déraison. Comment pouvait-elle encore lutter? La respiration aussi affamée et éreintée que la sienne. Saccadement sauvage entre chaque inspiration. Elle voulait tant qu'il se perde, s'égare sur son anatomie. Un peu plus loin. Un peu plus bas. Qu'il se dérobe à la timidité. Qu'il l'embrasse sur le champ. Qu'il la plaque contre un mur. Qu'il l'agrippe sans retenue. Qu'ils se laissent disparaitre ensemble dans la nuit, avide de leurs fantasmes.

Ces lèvres quelle venait de louer tout haut rencontrèrent dans un nouveau cadeau sa joue. Premier baiser furtif qui se mua en un second, plus sure. Rory se perdit un instant à flatter son visage, le décorant d'agréable. Bambi, surprise de cet élan d'affection ne protesta pas, savourant la décadence de l'homme. Le dernier, plus filou que les précédent, s'abandonna même au bord du rouge de sa bouche. Marquant la fin de se moment plein de tendresse. Enivrement qui se termine avec la rupture d'une chanson.

Il se déroba sous ses doigts. Terrible fatalité. Bambi aurait voulu le garder tout contre elle, encore un peu. Répondre à ses baisers volés. A ce souffle martyr qui trahissait une réciprocité désarmante dans leurs envies. Voir Rory si licencieux avait le don de l'entrainer vers un coin de perdition. Il faisait chaud à son contact, bien trop chaud. Et même lorsqu'ils s'écartèrent l'un de l'autre, les yeux baignés d'ardeur, cette chaleur ne quitta pas son bassin. L'envie les poursuivant tout deux le reste de cette fin de soirée. Il soufflait sur l'Irlande un vent désireux d'étrange.

Ils quittèrent la piste où quelques enjoués se risqueraient encore el temps de quelques mélodies. Bambi retourna rapidement se raccrocher au buffet, fuyant à toute hâte le centre de l'attention. Les joues encore rouge sous l'émotion, elle rattrapa son verre, le finissant d'une traite. La professeur tentant surement d'avaler le cours incontrôlable des évènement. Elle n'était plus maitre de quoi que se soit, à la merci de ses sentiments devenus trop brulants. Elle se retourna, passant une main dans sa chevelure brune en laissant un regard perdu trainer sur l'assemblée. Hélas, regard qui se confondit avec celui de Aisling au loin. La petite irlandaise n'avait pas perdu une miette de la scène et Bambi avait lu dans son regard amusé et dénonciateur une mise en garde. Où plutôt une pointe de curiosité. Elle savait. Bambi en était persuadé. Elle détourna le regard, vaquant à quelques discussions distractrices. 

La nuit se poursuivit lentement. Les derniers danseurs avaient quitté leur scène, regagnant tour à tour leurs partenaires. Les bras se défaisaient, les conversation tout autant. Les plats sur la table disparaissaient tour à tour en même temps que leurs propriétaires qui s'évadaient par la porte d'entrée. La fête se finissait. Les enfants, épuisés de leurs petites valses et lassé des jeux du moment montraient les premiers signes de fatigue. Ciaran se frottait les yeux avachis sur le canapé. Eryn baillait, sa tête tombant en arrière régulièrement. Les deux petits bouts luttant durement pour ne pas sombrer.

Bambi se désigna donc pour les coucher, laissant aux soins des autres membres de la famille de finir de ranger le jardin. Elle attrapa le petit blond dans ses bras. Il était brulant de sommeil. Sa petite tête dorée tombant contre son cou. La russe prit un instant pour sentir cette odeur toute particulière qui culmine au sommet du crâne des jeunes enfants. Petite boule d'amour. Elle l'emporta dans sa chambre et tendant une main bienveillante à Eryn. Une fois regagnée, elle les déshabilla en écoutant le récit farfelu de la petite demoiselle qui racontait sa journée. Les pyjamas bien enfilés, les dents brossées, elle les allongea tendrement dans leurs petits lit. Bambi prit un soin tout particulier à les border, s'égarant à leur chanter une berceuse dans sa langue natale en attendant que leurs petits yeux finissent par disparaitre derrière leurs paupières devenues trop lourdes à porter. Assise sur le bord de leurs lits, elle fredonnait cette comptine élégante qu'elle avait appris il y a des années dans un pays gelé.

Rory:

La fin de soirée était cruelle, une sensation de frustration lui embrumait l'esprit. Rory ne pouvait pas s'empêcher de repenser à ce qu'il venait de se dérouler, le souffle court. La nuit allait être rude, tout autant que le reste du séjour. Il n'arrivait pas à garder son sérieux inébranlable quand Bambi se trouvait trop près, ne sachant plus comment se comporter, il la contemplait de loin tandis qu'ils s'étaient quitté sur la piste de danse.

Aisling n'avait pas manqué de lui lancer des regards pleins de sous-entendus avant de se poster à ses côtés, son sourire annonçant la couleur de ce qu'elle se préparer à lui dire. Elle ne pensait pas qu'il prendrait de tel devants ce soir, surtout après avoir raconter à l'"amie" de son frère le genre de défaut qui pointait le bout de son nez dans ce genre de situation.

- J'ai tout vu.

Il avait manqué de s'étouffer en lui répondant dans le plus grand ces calmes qu'il ne voyait pas de quoi elle parlait. La petite blonde n'était cependant pas du style à lâcher aussi simplement l'affaire. Elle lui donna une petite tape dans le dos en lui annonçant qu'il n'échapperait pas à ses questions avant de l'abandonner pour aller s'occuper des enfants qui semblaient vouloir passer au sucré.

Quelques courageux se laissaient encore bercer par la musique jusqu'à ce que l'ambiance festive s'empreigne doucement d'un voile de fatigue. Les enfants piquaient du nez confortablement installés et les invités partaient les uns après les autres, dernières embrassades et accolades amicales avant que le calme ne regagne une nouvelle fois la résidence des Donovan.

Dorean et Alaois commençaient à débarrasser les plats, rangeant les restes soigneusement avant de déposer tous les plats et couverts sales dans l'évier de la cuisine. Le paternel collé à la vaisselle, sa femme et sa fille cadette s'affairaient à lui apporter ce qu'il fallait nettoyer et Rory se chargeait de ranger un peu l'arrière-cour. Bambi, quant à elle, s'était lancé dans la quête de coucher les deux plus petits de la famille, les guidant affectueusement sur le chemin de leur lit. Il regardait la scène avec une certaine tendresse, laissant des sentiments nouveaux se frayer un chemin dans son esprit, attendri par ce qu'il voyait puis se replongea dans sa tâche avant que la belle brune ne sente sur un regard trop curieux peser sur ses épaules.

Le plus âgés des enfants était parti se coucher de lui-même, comme un grand bien qu'il attendît encore la visite de ses parents pour lui souhaiter une bonne nuit. Il fallut bien une bonne trentaine de minutes pour que les adultes puissent suivre l'exemple des plus petits et se préparer enfin pour la nuit qui annonçait un repos bien mérité. Une nouvelle salve de salutations plus chaleureuses les éprirent avant que chacun ne prenne sa route pour se rendre dans sa chambre. Asling et Sean firent une dernière ronde afin de vérifier que leurs trois bouts de choux étaient bien installés, un bisou sur le front récalcitrant de Andrew avant de vérifier que les deux gremlins restants étaient bien couchés. Elle fut agréablement surprise de les découvrir dormant à point fermé après le passage de Bambi, ce qui enchanta tout particulièrement les deux parents qui allèrent se coucher sereins.

Du côté du psychologue, la sérénité n'était pas de mise et c'en était presque le contraire. Les images de sa danse avaient laissé un souvenir brûlant sur sa peau, souvenirs fantômes de la sensation de la main de celle qui hantaient ses songes dans la nuque. Il s'était changé, ôtant pantalon et chemise pour se glisser dans un simple short de sport comme pyjama, ne pouvant empêcher son esprit de s'égarer plus loin qu'il ne le devrait, l'effroyable extravagance d'espérer rencontrer Bambi cette nuit rôdant entre ses pensées qui, envers et contre tout, se laissaient dériver déplacées. Jamais il n'aurait cru que ç'aurait été si dur.

Après quelques temps à chercher un sommeil qui ne venait pas, la gorge trop sèche, il décida de se lever chercher un verre d'eau. Il pensait peut-être naïvement compenser ainsi cette soif qui s'était installée dans le creux de son ventre et qui prenait un malin plaisir à le chatouiller d'idées terriblement inconvenantes, puisant source de son manque ailleurs que dans l'eau. Et puis, peut-être que la fraicheur d'une boisson pourrait atténuer les bouffées de chaleur qui l'éprenaient parfois depuis qu'il avait quitté une certaine demoiselle quelques heures plus tôt.

S’apprêtant à quitter sa chambre, il posa ses lunettes sur son nez afin d'éviter un drame en ne voyant pas clair, déjà qu'il comptait sur la lumière de la nuit passant à travers les fenêtres du couloir pour guider ses pas afin de ne pas avoir à allumer les lampes sur son chemin. Traversant le corridor grinçant, des pas autre que les siens firent craquer le plancher, haut le coeur, il ne s'attendait pas à croiser quelqu'un à cette heure-ci. Et surtout, il ne s'attendait pas à y croiser celle qui avait su s'immiscer sournoisement dans ses pensées malmenées. La tension était palpable. Il s'était arrêté à sa hauteur, ne pouvant se résoudre à continuer sa route, un regard impudent qu'il ne put détourner d'une Bambi qu'il découvrait de nuit.

- Quel hasard de vous croiser à cette heure-ci. Vous ne dormez pas encore?

Rory cherchait à noyer son trouble au travers d'une discussion normale mais il ne pouvait décemment pas tromper son interlocutrice. La corde raide ne tenait plus qu'à un fil, fil qui allait très certainement pas tarder à craquer.

Bambi:

Une fois assurée que les petits monstres avaient bel et bien sombrés dans les bras de Morphée, Bambi redescendit donner un dernier coup de main aux Donovan. Elle aida à finir de débarrasser les tables, ramenant chaises et nappes à l'intérieur. Une fois toute la petite disposition bien remise en ordre, elle abandonna à son tour les devants de la scène pour regagner sa chambre. Doucement, la bâtisse s'endormit en même temps que ses habitants. Elle se replongeait dans cette étrange sérénité. Ce soir là Bambi avait l'esprit tourmenté, elle ne cessait de repenser à la réaction de son collègue dans leurs derniers pas de danse. La nuit, les pièces semblaient plus grandes comme si la maison avait prit une immense inspiration et qu'elle retenait son souffle jusqu'au levé du jour, invitation à l'explorer.

La pièce était baignée de sombre. Un petit vent venait faire onduler ses rideaux, s'engouffrant par une fenêtre laissée volontairement ouverte pour tenter de lutter contre le climat aride de la soirée. Elle était allongée dans le silence de l'obscurité. Seule face à sa propre souillure. La couverture malmenée à ses côtés qu'elle avait finit par repousser dans un geste vif de frustration. Il faisait chaud. Trop chaud. Bambi fixait le plafond. Perdue. Elle maudissait l'Irlande, ses époustouflant coucher de soleil et ses habitants, désespérée de découvrir à quel point son imagination pouvait l'emmener loin. Il ne quittait pas ses pensées, se dessinant dans la lueur bleu de son papier peint. Un grand blond qu'elle mourrait  d'envie de profaner.

La femme se tournait. Sa nuisette d'un bleu nocturne se froissant contre ses cuisses, léger bout de tissus au décolleté provocant. Et puisqu'elle ne trouvait pas le sommeil, elle se retournait. Encore et encore. Petite mascarade agaçante qu'elle finit par abandonner alors que la lune trônait tout haut. Lentement, elle se glissa sur le bord de son lit, quittant l'étreinte chaude de ses draps. D'un geste mécanique elle réarrangea sa tenue légère qui remontait insolemment, affriolante dans sa torpeur.

Elle se fraya un chemin dans les ténèbres. Ses doigts à tâtons finirent par rencontrer la poigner de sa porte. L'instant d'après, la jolie russe se glissa sur la pointe des pieds dans le couloir. Seul un filet grisâtre de lumière trahissait le moment, laissant apparaitre difficilement les contours flous des meubles et des égarés.

Le parquet grinça derrière elle. Bambi sursauta. Toujours le bois. Elle se retourna rapidement en tentant de distinguer qui venait de la surprendre dans son excursion. Une masse sombre, silhouette quelle ne reconnue pas immédiatement. L'étrangeté se détacha des ombres, dévoilant des traits familiers. Il s'approcha doucement, statut grec drapé de nuit. Les yeux de la professeur se mirent à pétiller, son cœur à battre un peu plus fort dans sa poitrine. Rory. Vêtu uniquement d'un simple short, bien loin des convenances. La demoiselle tenta de soutenir son regard alors qu'il se laissa emporté à l'extravagance de se poser devant elle. Procession mystérieuse de leur insomnie. Distances qui se réduisent dangereusement. Elle devait lutter pour ne pas glorifier de son regard lascif les épaules dénudées de son collègue. Lèchement émeraude sur son torse sans défense. Sa peau dévoilée. Offerte en pâture à son plaisir. Bambi voulait y goûter. Affreusement.

- Non, j'avais...

Elle déglutit sous la pression qui avait soudainement emplis ce tout petit couloir. Et au fur qu'il avalait la distance entre eux. Il lui semblait de plus en plus exiguë. Etouffant. La biche frileuse à l'idée d'avouer qu'il avait hanté ses rêveries, l'empêchant méchamment de trouver le repos.

- ...soif.

Finalement, ce ne fut pas un mensonge. Bambi avait bien soif. Mais ce n'était pas l'eau quelle espérait voir couler dans sa gorge ce soir. Une folle envie de se désaltérer.

- Et vous? Pourquoi n'êtes vous pas couché?