C'était le temps des fleurs [Terminé]

Séléné :

L'elfe s'empourpra. "Ferveur", c'était le cas de le dire. Depuis que Séléné était au pensionnat, elle ne faisait presque que ça. Son autre passion, l'art de faire des potions, était un peu limitée étant donner que tout était miniaturisé sous le bonsaï de la jeune fille. Elle se rabattait donc avec plaisir et entrain sur le jardinage. Heureusement que Sémélé semblait avoir la même passion, sinon, elle aurait été gênée.

- Oh, d'accord. Après, j'aurais pu te croiser dans les couloirs, ou quelque chose comme ça.

Indépendamment de la couleur de peau de Sémélé, qui devait sûrement lui attirer quelques regards, l'elfe était assez physionomiste, et avait tendance à être assez observatrice quand elle s'ennuyait -les trois quarts du temps quand il n'y avait pas de plantes dans son environnement proche-. Elle pouvait donc affirmer que dans ses moments là, elle n'avait pas vu la demoiselle rousse.

- Mais vu que tu es en prépa, on ne sait peut être jamais croisé parce que ce n'est pas au même endroit qu'on a cours ... Quoi que, est-ce qu'on a vraiment cours à des endroits différents ...

La jeune fille réfléchissait à voix haute. Elle se rendait compte qu'elle n'avait jamais visiter le pensionnat. Et pourtant, ça faisait quand même un petit moment qu'elle était là. Elle connaissait uniquement son dortoir, le chemin pour aller en cours et manger, et bien évidemment la cour. Elle se gratta nerveusement la tempe, y étalant un peu de terre au passage, puis inspira un coup, avant de se remettre en action. Une chose était sûre, il fallait qu'elle aille visiter le pensionnat.

- Excuse-moi, je dis un peu n'importe quoi. 

Qu'est-ce qu'elles disaient avant cela ? Ah oui, la prépa. Séléné voulait rapidement trouver autre chose à dire, histoire de faire oublier les divagations de son esprit. Elle s'empressa donc de reprendre la parole.

- Et qu'est -ce que tu étudies ?

Sémélé Vasilis,

Elle semblait avoir fait mouche auprès de Séléné. C'était désormais bel est bien évident qu'elle pourraient sans doute se retrouver parler plantes et fleurs. Du moins, c'est ce que Sémélé espérait secrètement. Elle et son amour pour les êtres vivants ne pouvaient que se réjouir de rencontrer de nouvelles personnes au fil de ses journées. Et apparemment, elle avait aussi fait mouche en avançant que la jeune fille n'était pas encore passé au stade supérieur dans ses études. A dire vrai, la rousse avait lancé ça un peu par hasard.

— c'est vrai! je vais souvent à la bibliothèque, on aurait pu se croiser la bas. Mais je ne suis pas sure que l'on se soit vraiment vu. Disons plutôt aperçu.

Parfois, on pouvait trouver Sémélé arpentant les couloirs du bâtiment des lycéens. Elle avait déjà pu revoir d'ailleurs un ancien professeur. Quand cette pensée apparu dans son esprit, la jeune femme tenta machinalement de la faire disparaitre aussi vite.

La divagation de Séléné ne pu l'empêcher de retenir un rire. Loin d'elle l'idée de se moquer, mais elle n'avait pu se résoudre a trouver cette habitude des plus marrantes. Peut être parce qu'elle était un peu dans le même cas, à laisser son esprit divaguer. N'était-ce pas ce qu'elle avait presque entrepris quelques secondes plus tôt?

— Civilisations, déclara simplement Sémélé.

Dit comme ça, ça vendait pas du rêve. Mais Sémélé, ça la faisait rêver, un peu. Elle était passionnée par les vieilles choses, une manie un peu étrange qui lui venait sans doute du côté de son père. Cela venait forcément de son père, Sémélé n'avait jamais été très proche de sa mère après tout.

— Tu es au lycée, je me trompe? Qu'est-ce que tu fais toi?

Elle changea de sujet, n'ayant pas trop envie d'ennuyer Séléné avec ses histoires de prépa et de cours qui semblait souvent barbants.

Séléné :

Il y avait donc une bibliothèque. Effectivement, il était temps que Séléné visite son lieu de vie. Ne pas savoir ça, c'était assez saugrenu. Mais d'abord, il fallait qu'elle s'occupe de ses plantes. C'était assurément bien plus important ! L'elfe s'affaira donc à la tâche consciencieusement. Devant le rire de Sémélé, elle esquissa simplement un début de sourire ; elle n'était ni gênée, ni vexée par les réactions d'autrui devant ses maladresses. Et heureusement, sinon, elle ne s'en sortirai pas.

Prépa civilisations. Encore quelque chose que la jeune fille ne connaissait pas. Elle s'apprêta à demander, mais fut coupée dans son élan par Sémélé qui reprit la parole, pour lui demander ce qu'elle faisait elle.

- Je suis en terminale scientifique.

Il n'y avait pas grand chose à dire sur son orientation. Elle était allée dans cette filière un peu par défaut, parce que ses parents l'avaient fait avant elle, parce qu'en SVT, ils étudiaient les plantes et qu'il y avait aussi de la chimie. Il fallait aussi être honnête, Séléné s'était très peu renseignée. 

- Mais bon ... Ce n'est pas vraiment fameux ...

Elle haussa les épaules. Séléné était un peu perdu par rapport à tout cela. Tout ce qu'elle voulait, c'était vivre sa petite vie, entourée de ses plantes. Mais bon, si elle voulait devenir botaniste, il lui fallait faire des études, ce qui ne l'enchantait guère.

Son regard se perdit un instant dans le vide. Elle redressa ensuite la tête. Elle pensera à tout cela plus tard. là, ce n'était pas le moment. Elle regarda autour d'elle, et vit que Sémélé approchait du dernier trou qu'elle avait creuser. L'elfe termina donc d'enterrer les racines de la fleur dont elle s'occupait, puis se releva, pour recommencer à creuser.

(sorry pour la réponse courte)

Sémélé Vasilis,

La jeune elfe n'avait pas l'air contrarié, et Sémélé se serait trouvé bien penaude d'avoir pu provoquer un tel ressentiment chez son interlocutrice. Tout en continuant machinalement la dépotage des plantes, qui touchait bientôt à sa fin par ailleurs, la rousse écoutait toujours attentivement Séléné. Poser ce genre de questions bateaux était habituel, mais encore fallait-il que l'intérêt soit présent. Savoir ce que faisait la jeune femme l'intéressait sincèrement.

— Je veux bien te croire.

Elle se demandait bien pourquoi l'elfe avait pu choisir cette orientation particulière. Personnellement, Sémélé n'avait jamais été trop intrigué par ce qu'on pouvait bien faire dans le genre de cours proposés en sciences. Certes, elle s'en était sortit - non sans mal - plutôt correctement, mais jamais elle n'aurait continué ses études dans cette voix.

— Il y a une raison à ce choix?

En effet, Séléné n'avait pas l'air tout à fait ravi mais pas non plus totalement ennuyé. Plutôt, perdue. Peut être avait-elle un projet de vie qui impliquait inévitablement des études scientifiques. Alors, Sémélé se demanda ce que pouvait bien vouloir faire cette dernière. Elle semblait être quelqu'un de censé et de passionnée, cette décision avait peut être été réfléchit? Sémélé n'en avait aucune idée, mais était intéressé de savoir ce qui avait bien pu pousser Séléné.

La dernière plante en mains, Sémélé attendait patiemment que Séléné arrive à son niveau. A deux, la tâche avait été plutôt rapide mais pas désagréable pour autant. Discuter, ça ne faisait jamais de mal. Et l'elfe lui semblait être une personne intéressante et sympathique.

(Ne t'inquiète pas, je ne trouve pas que ta réponse soit courte ^^)

Séléné :

Oh la la ... Séléné ne savait pas quoi répondre à cela. Elle leva les yeux au ciel, cherchant parmi les nuages une réponse cohérente. La question de Sémélé lui demandait de mettre de l'ordre dans ses pensées. Ce n'était pas vraiment facile. Il lui fallu une bonne minute avant d'enfin prendre la parole pour y répondre.

- Pas vraiment. J'aime bien les quelques chapitres qui parlent de plante en science, et tout ce qui est expériences en chimie ... donc du coup, cette filière me semblait bien ... Et puis, mes deux parents sont botanistes, donc je connais suffisamment le métier pour dire que ça m'attire. Mais bon, après, je crois que c'est surtout parce que je ne savais pas quoi faire d'autre.

Et deux ans après, elle était toujours aussi perdue. Son sourire se fit penaud quelques secondes, mais très vite, elle se reprit. Elle venait de finir de creuser. Toutes ses petites plantes avaient rejoint la terre. C'était formidable ! Elle regarda ensuite Sélémé s'activer à son tour.

- Bon, et toi : civilisations. Comment est-ce que tu as choisi cela ? reprit-elle, de son habituelle voix plein d'entrain. Et d'ailleurs, en quoi est-ce que ça consiste ?

Alors qu'elle observait son interlocutrice faire -c'était agréable de voir quelqu'un qui manipulait avec autant de précautions et d'amour les plantes-, l'elfe réalisa qu'elle n'avait pas d'eau. C'était la seule chose qu'elle n'avait pas prévu dans tout l'attirail emprunté. Elle avait bien sûr l'arrosoir, mais sans rien pour le remplir, ce n'était pas très utile. Elle balaya la cour du regard, cherchant une source d'eau ou ou un endroit où l'on recueillait l'eau de pluie. D'habitude, elle n'avait pas se problème, puisque c'était dans les dortoirs ; il lui suffisait d'aller à la salle de bain. 

- Oh et, tu sais où je pourrais trouver de l'eau par ici ?

Sémélé Vasilis,

Le silence qui s'installa avait un gout amer. Sémélé pensait avoir dit quelque chose qu'il ne fallait, bien qu'elle ne voyait pas ce qui dans sa question pouvait déranger l'elfe. Peut être était-elle un peu trop inquiète car rapidement, Séléné repris la parole pour répondre à ses interrogations.

— au moins, ça a le mérite d'être clair!

Séléné n'avait pas l'impression d'être particulièrement inspirée par sa filière, et cela attristait légèrement Sémélé. Cependant, elle non plus n'était pas bien plus déterminée dans ses études. Pourtant, l'elfe avait une ambition de vie, un métier qu'elle voulait exercer. Botaniste. Elle croyait se rappeler d'une arrière-grand mère qui exerçait se métier, peut être un métier de famille, comme Séléné, elle n'en savait rien. A vrai dire, les relations familiales n'étaient pas au beau fixe chez les Vasilis.

— c'est un beau métier botaniste. si j'avais un peu plus de talent en sciences, j'aurais adoré faire ça!

C'était la vérité. Mais Sémélé était plus intéressé par d'autres préoccupations.

— En gros, on étudie les anciennes sociétés, et leur impact sur les plus récentes.

C'était une explication bien vulgaire de ce qu'elle faisait, mais les grands discours sur ses études ennuyaient profondément, et Séléné n'avait pas besoin de savoir le moindre de ses cours. Cependant, elle ne savait trop quoi répondre en ce qui concernait ses motivations. Sémélé avait eu l'habitude de s'enfermer dans ses études pour supporter les tracas et aléas plus ou moins tragiques qu'elle avait pu vivre. Alors elle ne se voyait pas arrêter tout d'un coup, les études, c'était à peu près tous ce qu'elle connaissait à la vie Et puis, en achevant sa licence et son master, Sémélé ferait peut être la fierté d'une mère un peu trop intransigeante. Sans se mentir, ses années à Headwinds la tenait éloigné de ce cocon familiale chaotique.

— Je sais pas trop. Les langues anciennes, la littérature, j'aime ça depuis toute petite. Alors je suppose que c'est naturellement que je m'y suis intéressé! Mais pour le reste, aucune idée. Et Sémélé ponctua sa réponse nonchalante par un haussement d'épaule et un sourire.

Tout en parlant, elle en avait finis des plantes de Séléné. Et elle en était fière, d'abord pu aider l'elfe dans son jardinage. C'était un bon passe-temps, elle qui ne savait trop quoi faire. Mais alors, Séléné lui posa une colle. L'eau. La jeune plante n'avait pas pensé à cette problématique.

— Je suppose que le pensionnat mets à disposition de l'eau. Il doit y avoir un genre bassin. Question de bon sens!

Séléné :

L'elfe hocha la tête. Elle aussi se disait qu'il lui faudrait plus de talents en science pour accéder à ce métier ; car si elle avait quelques points forts, le reste des cours n'était pas très fameux, voire même catastrophique pour certains. Mais ce n'était pas le moment de penser à tout cela. Elle écouta donc avec attention les explications de Sémélé quant à ses propres études.

Avant de répondre, et puisque l'elfe avait les idées bien arrêtés quand on parlait des plantes, elle réfléchit à une solution pour avoir de l'eau, comme Sémélé ne savait pas non plus où en trouver. Peut être devait-elle aller au dortoir, pour récupérer de l'eau dans la salle de bain ... Ce serait plus simple sur le coup, puisque cela demandait moins de réflexion, moins de prise de tête, mais sur le long terme, ce serait assez embêtant. C'était inimaginable d'aller chercher de l'eau là-bas à chaque fois qu'elle devrait arroser ses précieuses plantes. Non, le plus simple était encore de faire le tour des bâtiments, pour trouver cette fameuse source d'eau. En plus, elle pourrait en profiter pour observer les autres parcelles.Séléné proposa donc à son interlocutrice de l'accompagner, souhaitant prolonger leur discussion.

- En tout cas, tes études semblent intéressantes. Elles te plaisent ?

De ce que Sémélé disait, la jeune fille imaginait les choses comme un mélange d'histoire, de littérature, de latin et de grec, avec peut être un peu de philosophie. L'elfe n'aimait pas plus que ça ces matières, mais elle se disait que pour quelqu'un qui les appréciait, ça devait passionnant, et surtout car les choses étaient liées, concrètes. Ça par contre, ça pouvait plaire à Séléné, qui était assez terre à terre. Elle essaya de s'imaginer dans la  formation de la jeune femme, ce que ça pouvait exactement d'étudier les anciennes sociétés et leur impact, mais très vite, elle se retrouva limitée. Au final, Sémélé lui avait donné assez peu d'informations. Et ce n'était pas la première fois : déjà, elle avait éludé quelques questions, même si ce n'était pas forcément sciemment.

- C'est étonnant, mais tu sais que tu es très secrète ?

Le tact selon Séléné. Heureusement, pour compenser la franchise crue de cette remarque, il y avait toute l'innocence de l'elfe, qui énonçait simplement la chose, comme on décrirait la météo du jour.

Sémélé Vasilis,

La jeune jeune, après avoir finis de dépoter la dernière plante, se releva et épousseta mécaniquement ses genoux. La position dans laquelle elle s'était mise commençait a la déranger, c'est pourquoi elle s'étira de tout son long. Cela ne devait pas faire si longtemps que les deux femmes étaient là, mais juste assez pour commencer a donner une petite douleur dans ses jambes. Sémélé avait, semble-t-il, un métabolisme plutôt sensible.

— On devrait pouvoir faire un tour pour trouver un point d'eau? J'ai besoin de me dégourdir les jambes, finit-elle par déclarer, la mine contrit.

Peut être Séléné n'avait pas envie de quérir plus longtemps la présence de Sémélé, et cette dernière l'aurait très bien compris. Cependant, elles pouvaient tout aussi bien continuer leur conversation en liant l'utile à l'agréable et partir à la recherche du précieux sésame. Elle espérait sincèrement trouver de quoi nourrir ses chères plantes, une fois qu'elle les auraient finalement planté bien sur.

— Disons que les cours m'intéresse assez pour que je ne m'endorme pas! tenta-t-elle d'abord de plaisanter. Je suppose que ces cours trouvent autant d’intérêt chez moi parce que c'est quelque chose qui m'intrigue!

Sémélé n'était pas non plus du genre à se poser beaucoup de questions. En réalité, elle ne savait absolument pas ce qu'elle comptait faire plus tard, n'avait plus aucun projet spécifique et se laisser totalement aller et ballotter par la vie. Alors, bien entendu, la jeune femme aimait passionnément ce qu'elle faisait dans la vie, mais elle ne cherchait pas plus loin que le bout de son nez. Si un jour, elle trouvait que l'herbe d'à côté était plus verte, Sémélé n'aurait pas hésitait à y aller.

— Secrète?

La pointe que fit sa voix ne trahissait pas un quelconque froissement, mais plutôt une surprise honnête. Sémélé n'avait pas l'impression d'être si secrète que ça. Au contraire, elle parlait plutôt beaucoup, et souvent. Certes, elle se gardait bien d'évoquer certains sujets, et encore, il n'y en avait pas tant que ça, mais elle ne se considérait pas comme quelqu'un de foncièrement secrète.

Séléné :

D'un hochement de tête, l'elfe fit comprendre à Sémélé qu'elle aussi était d'accord pour partir à la recherche d'eau. Elle sourit, contente que la jeune femme veuille bien continuer à s'occuper de la parcelle avec elle. Enfin, s'occuper de la parcelle ... plus ou moins, puisqu'en allant chercher de l'eau, elles s'en éloignaient. Elle alla s'emparer de l'arrosoir, et en écouta au passage la réponse de la demoiselle verte.

Séléné pouffa doucement à la fin de la première phrase. Elle ne savait pas pour Sémélé, mais elle, par contre, pouvait très clairement dormir en cours. Ou plutôt rêver éveillée, mais très, très loin dudit cours. C'était déjà arrivé. Cependant, au vu de ce qu'ajouta son interlocutrice, elle se dit que ce n'était pas son cas. Non, elle semblait plutôt avoir trouvé quelque chose qui lui plaisait vraiment. C'était inspirant.

Elle sortit de la parcelle, et se retourna pour l'observer. C'était agréable de voir ainsi toutes ses plantes qui retrouvaient leur habitat naturel. Et se dire qu'elles allaient s'y développer, s'y épanouir, cela mettait du baume au cœur de la jeune fille.

Lorsque, ensuite, Sémélé reprit le qualificatif de l'elfe, celle-ci regretta ses mots. Elle enfonça nerveusement la couronne de fleur sur sa tête, un peu embarrassée. Séléné avait parlé trop vite ; avant de répondre, elle tourna donc plusieurs fois la langue dans sa bouche. Même si la jeune femme ne semblait pas vexée, elle ne voulait pas que cela change, et encore plus car elle trouait ça agréable de passer du temps à partager leur passion commune.

- Et bien, comment dire ... la voix de l'elfe trahissait une certaine hésitation. Dans chacun de tes réponses, j'ai l'impression que tu te retiens un peu, que tu gardes une sorte de mystère. Comme une fleur de vanille, avec son nectar bien caché au fond de la corolle ...

L'elfe se mordit la lèvre, se balança légèrement d'un pied sur l'autre, cherchant à toute vitesse quelque chose à ajouter, puis s'empressa de reprendre.

- Mais bien sûr, ce n'est pas grave. Je me contentais le remarquer.

Elle se retint de dire qu'elle n'aurait pas du. Ce qui était fait était fait, et à partir de là, elle n'avait plus qu'à se rattraper si elle voulait pouvoir continuer d'échanger avec Sémélé. Séléné essaya donc de revenir au jardinage, encore un peu incertaine, au vu de ce qu'elle venait de dire.

- On va par là ? Pour chercher l'eau, je veux dire.

Avec l'arrosoir, elle désigna la direction d'intérêt.

(apparemment, je vais avoir encore plus de temps libre que prévu é_é)

Sémélé Vasillis,

Après avoir passé près de la moitié de son existence entre ces quatre murs, Sémélé commençait a connaitre les lieux. Certes, elle ne s'était jamais trop aventuré dans les moindre recoins du pensionnat, préférant s'échapper aux parcs et dans la nature à la moindre secondes de libre, mais avec ces connaissances, Sémélé pensait pouvoir trouver rapidement un point d'eau qui aurait été mis a disposition. Sinon, tant pis, elle se ferait un plaisir de déambuler encore un peu plus dans les couloirs afin de récupérer de l'eau pour ses précieuses chéries, et celles de Séléné.

Elle avait naturellement le pas rapide, et se fit violence pour attendre convenablement l'elfe. Cela aurait été très impoli de sa part de faire son chemin en amont - et cela l'empêcherait de devoir crier sur Séléné pour se faire comprendre. D'ailleurs, en tournant son regard vers cette dernière à la fin de sa réponse, c'est une petite elfe qui semblait gênée qui se tenait à ses côtés. Tout du moins nerveuse. Sémélé s'en voulait presque d'avoir mis son amie dans l'inconfort.

— ne te tracasses pas comme ça pour une simple question! finit-elle par conclure, le sourire aux lèvres.

En y réfléchissant, Séléné n'était pas la première personne à lui dire cela. Mais jamais la plante ne s'était inquiété des raisons d'une telle conclusion. Peut être ferait-elle plus attention, à l'avenir, histoire de paraitre mon mystérieuse et secrète aux yeux des autres.

— je prends note!

Y réfléchir, certes, mais au fond d'elle, Sémélé pensait savoir la raison de ce comportement, sans vouloir se l'avouer. Ni l'avouer a qui que ce soit. Elle avait l'air perdu dans ses pensées, le regard mélancolique. État d'esprit qui s'envola bien rapidement quand Séléné l'a ramena les pieds sur terre.

— on peut aller voir oui, ça me parait être un endroit probable!

Et les deux jeunes femmes se dirigèrent vers l'endroit pointé par Séléné. Avec un peu de chance, elles trouveraient bien rapidement un point d'eau pour leurs plantes.