c'est le dernier qui a parlé qui a raison de toute façon [terminé]

Ray Edwards;

Il avait beaucoup de choses à dire. Il était déjà bavard en temps normal mais alors là, c'était encore pire. Les mots naissaient sur sa langue sans passer au préalable par son cerveau. Dans un sens, heureusement que la brune lui avait ordonné de se taire, sinon un flot de paroles aurait passé la barrière de ses lèvres. Paroles qu'il pensait sincèrement mais qu'il aurait regretté d'avoir dites maintenant. D'avoir dites comme ça.

Elle accéléra le pas, sa silhouette sombre fendant la nuit qui l'était toute autant. L'oiseau, cala son rythme sur le sien. Il était tellement ivre qu'il était pas sûr de reconnaître son chemin si elle le semait. Et puis de manière générale, il ne voulait pas la perdre de vue.

Le lendemain il s'excuserait. Ou le surlendemain. Ou même le jour d'après, histoire d'être bien sûr que ses mots ne provoquent pas sa colère. Parce que même si Ray la trouvait vachement attirante quand elle était en colère, il n'aimait pas beaucoup en être la cause. 

Le blond commençait à reconnaître les rues autour du pensionnat. Le bâtiment principal se dessinait peu à peu dans la pénombre. Heureusement, parce que l'ambiance était aussi lourde que ses jambes et ses paupières. Ils s'introduisirent avec toute la discretion possible dans leur état dans l'enceinte d'Headwinds et traversèrent rapidement les extérieurs. C'était là, devant la porte du couloir des dortoirs des filles que leurs chemins se séparaient.

Ray était un peu plus lucide maintenant. La honte et la gêne prenaient le dessus sur les shots qu'il s'était enfilé quelques heures plus tôt. Il se gratta la nuque, ses yeux rencontrant ceux de Thérèse.

— Hum... Bonne nuit ?

Il allait s'excuser encore une fois, comme si il ne l'avait pas fait assez jusqu'à présent, mais cette fois ci les mots passèrent par son cerveau et moururent dans sa gorge. Il était préférable qu'il se taise.