c'est le dernier qui a parlé qui a raison de toute façon [terminé]

(je partage ce CHEF D'OEUVRE www)

ray edwards;

Si quelqu'un avait eut la merveilleuse idée de demander à Ray où il était actuellement, il n'aurait sûrement pas eut de réponse. Ou alors une très confuse du genre "dans une maison". Un bon début certes, mais pas forcément très précis en terme de localisation. 

Trois heures plus tôt, il avait appelé Thérèse précipitamment, lui expliquant qu'une de ses connaissances était invitée à une soirée sur Eastwood, que Ray pouvait venir et emmener quelqu'un avec lui. Les deux camarades de classe avaient déjà évoqué l'idée d'aller faire un jour la fête ensemble et il semblait que ce jour soit finalement arrivé. Une demie heure plus tard ils filaient en douce du pensionnat, trois quart d'heures après ils arrivaient sur le lieu des festivités et trois heures après, maintenant donc, Ray était complètement bourré.

Il avait perdu Thérèse de vue assez vite, s'enfonçant dans la foule et saluant même les gens qu'il ne connaissait pas. Il s'était retrouvé embarqué dans une bonne demie douzaine de jeux d'alcool (dangereux pour la santé) et maintenant il était allongé dans une baignoire à écouter un mec qui lui parlait de ses problèmes de thunes. Honnêtement il en avait pas grand chose à faire mais il semblait y avoir un fossé entre ce qu'il se passait dans sa tête et comment son corps le traduisait.

Il n'avait pas forcément envie de vomir mais il n'avait pas envie de bouger non plus. Alors il continua à écouter le jeune homme aux problèmes de personne mature et responsable lui raconter qu'il avait du mal à boucler ses fins de mois. C'était des problèmes que Ray n'avait pas, alors il se contenta d'acquiescer jusqu'à ce qu'il décide que la finance ça le faisait trop chier.

— jvais r'trouver Thérèse, marmonna t-il en s'extirpant maladroitement de la baignoire.

Son camarade de salle de bain lui demanda qui était Thérèse et Ray plissa les yeux très fort avant de répondre:

— chuuuut.

Dans sa tête ça faisait sens, en vrai un peu moins.

Il galèra un peu pour descendre les escaliers et du se rattraper à des gens pour ne pas trébucher. Pas tout à fait en bas des marches, il s'arrêta, cherchant une crinière brune dans la foule. Il la trouva assise sur un canapé, un verre à la main, un garçon à côté d'elle. Ray dévala le reste de l'escalier avant de s'approcher de son amie et de s'assoir à côté d'elle, trop bourré pour être délicat mais tout de même assez poli pour ne pas interrompre la conversation qu'elle avait avec le jeune homme. 

(wow: www)

Thérèse Sherman;

Faire la fête ensemble, n'est-ce pas. Thérèse allait le retenir, Ray, et l'abandon lâche qu'elle avait subit il y avait quelques heures déjà, lorsque ce dernier s'était enfoncé dans la foule pour saluer des têtes toutes plus inconnues les unes que les autres. Heureusement qu'elle n'avait pas froid au yeux, Thérèse, et que la timidité avait été rayé depuis un bon bout de temps de son vocabulaire quelque peu fleurit. Il avait bien fallut pallier à cette plate solitude. Bon, les gens étaient plutôt sympathique après tout, et les fêtes de ce genre manquaient cruellement en Louisiane, alors elle s'était jeté dans le bain.

Elle avait papoté avec quelques personnes, elle avait bu, raisonnablement, pas trop encline à se déchirer la gueule, seule, dans une maison qu'elle connaissait pas, entourée de mec et de meuf qu'elle connaissait pas non plus. Débauchée, surement, délurée, peut être, mais pas non plus suicidaire la fille Sherman. Elle s'était contentée d'un verre, et de celui qui trainait dans sa main vernis, le cul vissé sur un canapé pas très agréable. Mais elle n'allait pas se plaindre.

On l'avait très vite rejoints. Pas de pot, c'était pas Ray. Qu'est-ce qu'il pouvait bien foutre, c'était la question qui tournait en boucle dans la tête de l'étudiante. Certes, elle était bien contente de se retrouver au milieu d'une fête étudiante, mais le deal incluait son camarade. Et force était de constater que Ray était tout sauf présent. Tant pis. Elle se contenterait de ce mec, pas si laid que ça, qui venait de se glisser sur le canapé.

Paumée, avec trop peu de gramme dans le sang pour s'amuser complétement, Thérèse faisait la conversation. Échange en apparence anodin qui commençait tout doucement à dériver. Et c'était pas non plus totalement pour lui déplaire. Ray l'avait laissé en plan, très bien, il en fallait pas plus pour qu'elle se laisser aller au jeu. C'était pas bien méchant. Du moins, pour son esprit encore sobre. Ce qui était d'ailleurs tout à fait étonnant.

Puis, un poids lourd, presque mort, qui s’effondre à côté d'elle. Thérèse le sent, le remarque, mais ne prends pas la peine de tourner la tête. Ou peut être un simple coup d’œil, histoire de dire. Ray qui réapparaissait au bout de trois putain d'heures. C'était pas trop tôt. Mais maintenant qu'elle avait entamé une conversation avec cet inconnu, il allait devoir se débrouiller tout seul, Ray et son ingratitude.

ray edwards;

Avachi sur le canapé pas bien confortable, il semblait que la pièce tournait un peu moins. Ray n'était pas fatigué, loin de là, mais c'était comme si ses muscles ne voulaient plus faire d'efforts. De toute façon dans son état, il était préférable qu'il reste assis.

Ray était un garçon capricieux, quand il voulait quelque chose, il le voulait tout de suite, c'était encore pire sous l'effet de l'alcool. Et là ce qu'il voulait c'était que Thérèse, qu'il avait lâchement abandonné quelques heures plus tôt, arrête de parler avec l'inconnu pour avoir son attention. Le blond ne comprenait pas pourquoi, maintenant qu'il était là, son amie ne lui parlait pas à lui, il était cent fois plus intéressant que l'autre là.

Cependant il savait que la brune était indépendante et un peu têtue: si il faisait le moindre geste vers elle, elle allait râler et l'envoyer bouler. Et ce n'était pas vraiment ce qu'il voulait. Alors il resta silencieux, attendant que la conversation se tasse. 

Mais elle ne se tassa pas. Pire encore, en laissant trainer une oreille curieuse, Ray se rendit compte avec horreur que le jeune homme assis de l'autre côté du canapé draguait Thérèse.

L'étudiant était offusqué, ses sourcils se froncèrent. Il n'aimait pas du tout mais alors pas DU TOUT ce qu'il entendait. Les compliments déguisés et autres flatteries, c'était SON domaine. Et le pire du PIRE, Thérèse n'avait pas l'air de trouver ça vraiment déplaisant. D'un côté elle avait tout à fait raison, mais Ray était offusqué quand même. 

Il ne pouvait rien dire à la brune, de toute façon elle n'avait rien fait de mal, par contre le petit con qui lui balançait des disquettes, il avait interêt à avoir les chevilles solides. 

Le blond était capricieux mais surtout il était fier. Et facilement jaloux, surtout quand il était ivre. 

Alors il se redressa un peu et, profitant du fait que Thérèse ne regardait pas dans sa direction, il lança un regard assassin au Don Juan discount qui faisait le beau du l'autre côté du canapé, le fixant avec hargne de la manière la plus menaçante que son état d'ébriété avancé rendait possible.

Thérèse Sherman;

Il lui en avait fallut, de la volonté pour pas se retourner et étriper Ray. La musique était à peine potable, les étudiants pas si intéressant que ça, et l'alcool, bordel. C'était pas un élément nécéssaire pour s'amuser, Thérèse avait de l'énergie à revendre généralement, pour faire des conneries, danser sur les tables, et tout un tas d'autres choses inappropriés, mais dans cette ambiance pétée - toujours selon ses dires - elle aurait pas dit non à plus de trois verres. Elle aurait pu littéralement le foudroyer sur place, toujours emportée par une colère qu'elle gérait avec beaucoup trop de difficulté.

Mais au lieu de ça, têtue, et peut être un peu fière, Thérèse se contentait d'apprécier à leur juste valeur les compliments qu'on lui tendaient sur un plateau d'argent. Elle n'avait de compte à rendre à personne, ça, elle en était encore plus sure que son nom de famille soit Sherman. Et elle allait pas s'en priver.

Elle était d'un naturel plutôt enjôleur, Thérèse, et si elle n'avait pas prévu de passer une soirée autre part que dans son lit au pensionnat, en y réfléchissant de plus près, elle ne trouvait aucune contre-indication à ce petit jeu. Peut être qu'au fond, Thérèse jouait un peu avec le feu, à vouloir faire les pieds à Ray. Mais elle était bien trop occupée à siroter son verre et écouter les belles paroles pas si bien déguisées pour pouvoir s'en rendre compte.

Puis le poids derrière elle bougea. Ray allait-il se tirer, déçu, ou juste ennuyé par le manque d'attention? Il devait bien en avoir eu assez, pendant ces trois heures, de l'attention, alors il pouvait bien partager celle de son amie avec ce bel inconnu. Pendant quelques secondes, elle sentit le regard de son interlocuteur furtivement se déporter au dessus de son épaule.

Qu'est-ce qu'avait bien pu faire Ray derrière son dos? Avec un peu de chance, il devait être totalement bourré. Ne lui avait-il pas dit qu'il faisait des choses stupides en soirée? Ça en était peut être une des preuves. Mais pour toute réponse, Thérèse descendit son verre avant de croiser les jambes, bien décidé à encore faire mariner Ray.

(www - ray au mec en face)

ray edwards;

Il avait fini par capter le regard de son nouveau rival. Thérèse, quant à elle, semblait décidée à l'ignorer royalement mais ça pour l'instant, ce n'était pas vraiment la priorité.

Le jeune homme lui lança un regard interrogateur auquel Ray répondit par un silencieux "j'vais t'étrangler", peut-être un peu trop violent d'entrée de jeu. L'autre en face d'eut pas vraiment l'air de comprendre alors le blond lui fit signe de dégager le plancher avec sa main.

Et à sa grande surprise —mais pas à la notre, l'intrus ne bougea pas, s'installant plus confortablement dans le canapé et reportant toute son attention sur Thérèse et lui offrant un sourire mielleux.

Oh l'enfoiré. Le fourbe.

Et en plus la brune ne disait rien. Ray croisa les bras contre sa poitrine, ses sourcils se fronçant encore un peu plus alors que l'inconnu s'approchait encore un peu plus de Thérèse. Puis passa son bras autour de ses épaules.

Le blond se retint de crier de surprise et d'indignement, l'alcool le rendait un peu trop expressif. Tout son corps se tendit  et il guetta la moindre réaction de la brune, prêt à foutre son pied dans les genoux du jeune insolent à tout moment.

(putain cette vidéo oscour)

Thérèse Sherman;

Elle avait tenue bon. Mais sa curiosité se demandait bien ce que pouvait foutre Ray, parce que là, ça en devenait presque agaçant. Fallait dire qu'en plus de ça, Thérèse avait pas une très grande tolérance à l'agacement. Elle n'avait pas une très grande tolérance pour grand chose, où alors seulement quand elle pouvait défendre ses idées progressistes. Le reste, c'était une autre paire de manche. Il y avait quelques heures de ça, Thérèse se serait jamais dit que Ray aurait pu jouer les jaloux, parce qu'au fond, y avait pas de quoi l'être, jaloux. C'était jouer la carte de la naïveté, et ça, la Sherman savait le faire. C'était pas beau à voir, ni à faire.

Le charmant inconnu avait pas l'air fin, avec son sourire charmeur. Thérèse elle les connaissait, ces sourires. Elle en donnait, parfois, et c'était pas ça qui allait la faire tomber amoureuse. Mais pas sur que ce soit le but réel de la manœuvre. Et puis il passa son bras autour de ses épaules. Il en avait du culot le gamin. Au fait, ça faisait combien de temps qu'on l'avait pas vraiment draguer? Pas que ça lui manquait - elle avait d'autres chats à fouetter, et un p'tit connard à rattraper surtout.

Ça se bouger encore, derrière elle. A un point qu'elle se demandait si c'était bien Ray. Il avait drôlement la bougeotte quand même, non.

A y regarder de plus près, Thérèse avait comme la désagréable impression d'avoir un chien de garde collé derrière elle, sans qu'elle en est formulée la demande. Et c'était vraiment, mais alors vraiment pas cool. Surtout pour elle et son caractère made in Sherman qui s'enflammait à la moindre petite étincelle. Encore un peu, et il aurait tout gagné Ray. Elle allait se retourner et lui demander ce qu'il avait, à se trémousser sur ce foutu canapé. On pouvait même plus se faire draguer en paix ?

Mais elle finit par tourner la tête, jeter un regard curieux,, en coin, au-delà de son épaule. Qu'est-ce qu'il leur voulait?

ray edwards,

Alors qu'il était en train de réfléchir quant à la meilleure façon de casser des dents le plus discrètement possible, Thérèse lança un petit regard, dans sa direction. Il prit son meilleur air triste avant de réaliser que la brune n'allait surement pas se faire avoir pas ça. Il indiqua l'inconnu du menton et marmonna:

— pourquoi tu lui parles à lui ? il est chiant et même pas rigolo.

Le concerné l'avait surement entendu mais Ray était trop occupé à détailler Thérèse à travers sa vision un peu brouillée par l'alcool. Est-ce qu'elle était contrariée ? Si il avait été un peu plus lucide, il aurait surement compris pourquoi. Mais là, c'était un mystère aussi mystérieux que la raison pour laquelle elle perdait son temps à parler à ce plouc.

Peut-être que le lendemain, il allait regretter d'avoir passé 2 heures à se bourrer la gueule et 1 heure dans une baignoire au lieu d'être resté avec Thérèse. Mais pour l'instant, toutes ces préoccupations lui paraissaient vachement lointaines, pas vraiment importantes.

Thérèse Sherman;

C'était une blague, non? Parce que Thérèse la trouvait pas bien drôle. Peut être qu'elle aurait du prendre ce comportement légèrement exaspérant avec plus de philosophie, mettre ça sur le compte de l'alcool qui devait couler à flot dans les veines de Ray. Mais l'alcool n'avait jamais été une bonne excuse chez elle, ça, elle l'avait très vite compris après deux ou trois virées en ville. Et puis ce petit air faussement triste, c'était encore plus agaçant.

— Un problème?

De la jalousie qui pointait le bout de son nez, Thérèse n'en voyait qu'un comportement excessivement enfantin qu'elle n'appréciait pas tout à fait. En plus d'avoir l'air d'un gamin à se plaindre de n'avoir toute l'attention de la jeune femme, Ray osait la mettre en porte à faux, entre lui et le jeune homme qui n'avait pas l'air non plus d'apprécier grandement la situation. Thérèse n'avait pas de grand frère, n'avait jamais eu besoin de chaperon, et on allait pas commencer aujourd'hui à l'emmerder.

— C’est toi qui m'a laissé pendant j'sais pas combien de temps paumée.

Et là, il attendait que Thérèse l'accueille comme le messie. Dommage pour Ray, c'était pas le genre de la maison Elle avait fait de son mieux, pour pas paraitre énervée, mais gérer ses émotions, c'était pas son fort, surtout quand elle était agacée. C'était pas contre lui qu'elle en avait foncièrement, c'était son comportement qu'elle remettait grandement en question à cet instant. Il pouvait faire ce qu'il voulait, il avait pas de compte à lui rendre. Et Thérèse estimait que la réciproque était toute aussi vraie.

Bon. Il avait peut être raison Ray, peut être qu'il était pas si drôle que ça, et pas si charmant non plus au fond, mais ces réflexions ne prenaient pas la peine de traverser l'esprit de Thérèse, bien loin de ces considérations, sur ce canapé, au beau milieu de ces inconnus.

Ray Edwards;

La bouche de l'oiseau forma un "o" parfait, comme si il se rendait compte seulement maintenant de son attitude de petit con. L'un des plus grands défauts de Ray était son ingratitude, couplée à une demie douzaine de shots, un nombre conséquent de bière et des problèmes d'égo, le résultat n'était pas terrible. Un cocktail vraiment dégueulasse.

Il se renfrogna un peu, faisant tout son possible pour ne pas bouder et se comporter en adulte. Il s'écroula contre le dossier du canapé et ferma les yeux, fronçant les sourcils, témoignage d'une intense reflexion. Est-ce qu'il était censé s'excuser ? Ray n'avait pas forcément de problèmes avec ça, ça lui piquait un peu la gorge mais il savait reconnaître quand il avait merdé. Et là, même si il avait mis du temps avant de le réaliser, il avait merdé.

Il se doutait bien que Thérèse n'allait pas lui tomber miraculeusement dans les bras avec un pardon. Qu'elle n'allait pas lui tomber miraculeusement dans les bras tout court d'ailleurs. Le fils Edwards avait un mal fou à comprendre Thérèse, lui dire ce qu'elle voulait entendre ne fonctionnait pas parce que la brune était trop complexe pour que la créature sache vraiment ce qu'elle voulait entendre.

Le blond se gratta le menton, ouvrant de nouveau les paupières pour voir que sa camarade avait repris sa conversation avec l'autre pouilleux. Enfin, il parlait et elle l'écoutait.

Tant pis si il la contrariait encore un peu, de toute façon ça pouvait difficilement être plus chaotique. Il se pencha un peu vers elle, histoire qu'elle puisse l'entendre malgré la musique crachée à travers les enceintes. Il ne s'approcha pas trop près quand même, il devait sentir l'alcool et se doutait bien que ce n'était pas la meilleure sensation du monde et ne voulait pas la mettre mal à l'aise.

— Jsuis désolé.

C'était un peu faiblard.

— Promis j'arrête de t'embêter.

( si c'est éclaté au sol dis le moi, ça fait je sais pas combien de temps que j'ai plus écrit ;; )

Thérèse Sherman;

La discussion, ou plutôt le monologue qu'elle n'écoutait désormais plus que d'une oreille distraite, avait le mérité d'être au moins aussi chiante que le comportement douteux de Ray. Même plus chiante. Mais ce qui était encore plus vrai, c'était qu'en aucun cas Thérèse n'allait accepter aussi facilement ses excuses. Il l'avait quand même laissé trois heures seule. trois putain d'heures. Vous vous rendez compte ? Il pouvait s'en passer, des choses, en trois heures! Et puis, peut être qu'elle avait espéré passer la soirée avec l'oiseau. Peut être. Mais c'était certainement pas maintenant qu'elle allait lui avouer, ni se l'avouer d'ailleurs.

— désolé de quoi ?

Non parce que c'était un peu facile, de s'excuser, et de lui dire qu'il allait plus l'embêter. Nul doute que Ray puisse être sincère, du moins, elle ne se le serait pas permis, mais franchement, Thérèse était finalement beaucoup trop agacée par le comportement des deux jeunes hommes assis sur le canapé. Parce qu'on lui avait fait un semblant de crise de jalousie - une crise, rien que ça, elle avait pas peur des mots, la Sherman - et que les vantardises du jeune homme dont elle n'avait même pas retenu le nom commençaient à être plus que lourd.

— de m'avoir abandonné pendant trois heures alors que c'est toi qui m'a amené ici, ou tu t'excuses de ta jalousie ?

Exit le soit disant bel l'inconnu, pas si beau que ça. De toute façon, l'étudiante n'avait plus vraiment besoin de sa compagnie. Maintenant, elle pouvait s'énerver contre Ray et ses défauts qui semblaient galvanisés par les verres d'alcools qu'il avait du s'enfiler. C'était peut être pas totalement sa faute, le pauvre, mais elle était consterné par son manque de clairvoyance.

Clignant à plusieurs reprises, signe d'une incrédulité certaine et d'une impatience notable, elle attendait avec tout le calme qu'il lui restait - histoire de pas lui fondre dessus au beau milieu du salon - des explications qu'elle espérait satisfaisante.