c'est le dernier qui a parlé qui a raison de toute façon [terminé]

(enfin ;-;)

(tkt bgette, c'est parfait)

Ray Edwards;

Il nota dans un coin de sa tête que son amie ne semblait plus porter d'attention à l'autre ringard à l'autre bout de canapé. C'était juste Ray et la colère grandissante de Thérèse. 

Alors qu'il ouvrit la bouche pour s'expliquer, la brune le coupa. Dans un sens tant mieux, le polonais n'aurait surement pas vraiment su quoi dire de toute manière. De quoi il était désolé ? D'avoir trop bu, d'être un petit con et de ne pouvoir pas y faire grand chose. Il était désolé d'un tas d'autres trucs aussi, mais même ivre, il se doutait bien que les réponses qu'il avait en tête n'étaient pas vraiment adaptées à la situation.

ou tu t'excuse de ta jalousie ?

De sa... jalousie ? Le blond fronça les sourcils. Il n'était absolument pas jaloux, qu'est-ce qu'elle allait raconter ? 

— Je suis pas...

Ce n'était pas comme si il avait des envies de meurtres envers tout ceux qui parlaient à Thérèse et que la jeune fille semblait apprécier... Ah. Si, en fait. La réalisation le frappa d'un coup, d'un seul, il était jaloux. Et cette réaction digne d'un enfant capricieux de cinq ans était due à Thérèse et seulement à Thérèse. Il jura silencieusement, fixant sa camarade comme si elle venait de faire la découverte du siècle.

— Les deux.

Il se gratta la nuque, un peu —beaucoup, gêné.

— Qu'est-ce que je peux faire pour me rattraper ?

Vraiment il était près à tout pour qu'elle arrête de lui faire la gueule. Et accessoirement pour qu'elle envoie balader l'autre imbécile à côté d'elle. 

( ;; <3 )

Thérèse Sherman;

Elle s'était grandement félicité pour ce self-control aussi inattendu que surprenant. A dire vrai, Thérèse n'avait pas envie de finir réellement seule à cette soirée pourrie, alors fallait bien rester un minimum polie et courtoise envers Ray, même si elle avait de sérieuse envie de meurtre. Il avait au moins ça pour lui. Bon, peut être qu'il avait aussi d'autres trucs pour lui, mais c'était pas le moment opportun pour qu'elle en fasse la liste mentale. Pas du tout. Puis, elle était bien trop agacée pour s'attarder sur ce détail. Elle s'était aussi félicité du petit effet qu'elle avait fait, en lui crachant à la gueule sa supposée jalousie. Sur ce coup, Thérèse avait eu le nez fin. En même temps, si ce n'était pas ça, qu'est-ce que ça pouvait bien être ?

— Je vois qu'on avance.

Fallait pas non plus trop lui en vouloir. C'était pas une excuse, mais parfois, elle paraissait peut être plus froide qu'elle ne l'était. Enfin, elle avait du mal à gérer tout ce qui était de l'ordre de l'agacement et de la colère. Ca voulait pas pour autant dire que, si une de ses seules envies sur le moment était d'étriper Ray pour son abandon et son petit spectacle, elle allait pas, une fois l'énervement passer, sans vouloir si elle était trop dure avec lui.

— Arrête d'être un abruti, pour voir.

Et encore, il l'avait échappé belle. Parce que le verre qu'elle avait finit d'une traite aurait pu se retrouver dans sa gueule, avec un peu de malchance. Peut être que la prochaine fois, il réfléchirait à deux fois, même si l'alcool l'avait pas mal aidé sur ce coup là.

— Puis qu'est-ce que t'as foutu ?

Pas que ça la regarde, loin de là. Mais elle estimait avoir le droit de savoir, non ? Il lui devait bien ça. Puis, c'était pas comme si ça l'intéressait tant que ça. Loin de là.

Pas du tout.

Peut être un peu.

Mais juste un tout petit peu alors.

Elle était énervée quoi, merde.

Ray Edwards;

Arrêter d'être un abruti, c'était un peu compliqué comme objectif. "Va me chercher un verre" ou encore "tais toi pour voir", ça aurait déjà été un peu plus simple à appliquer, moins irréalisable. Le jeune homme savait pertinemment qu'il était un imbécile, on lui le lui avait répété suffisament de fois dans sa vie. Pas que ça l'attriste, non, loin de là, il savait que c'était dans sa nature et était même persuadé que c'était ce qui faisait son charme. On lui avait également souvent répété qu'il se voilait un peu la face et qu'il avait tendance à se mettre sur un piédestal mais Ray avait une mémoire très selective et ne voyait pas vraiment l'interet de retenir cette information.

Mais là n'était pas vraiment le sujet actuellement. Le problème qui se présentait à lui n'était pas bien compliqué en apparence: comment arrêter d'être ce qu'on est par nature ? Après s'être félicité lui même de l'intelligence de la formulation de sa question, il refléchi pendant un court instant. Puis conclu qu'il ne pouvait pas. Alors la proposition de Thérèse passa dans le coin "informations non sélectionnées" de sa mémoire.

— J'ai bu puis j'ai discuté d'argent avec un mec dans une baignoire.

Dit comme ça, c'était peut-être un peu bizarre. À bien y réfléchir, c'était bizarre. Et pas super intéressant comme activité. Il aurait préféré passer les trois heures précédentes avec Thérèse. À parler de n'importe quoi, n'importe où, Ray n'était pas un homme compliqué.

( et ce fut le début de mon décrochage scolaire )

Thérèse Sherman;

Peut être qu'elle lui en demandait trop. Arrêter d'être un abruti, c'était pas donné à tout le monde, et surtout pas aussi instantanément que sa demande avait pu être formulée. Encore plus quand on s'appelait Ray Edwards et qu'on avait bu un nombre toujours inconnu de verres. Et quand on avait finit dans une baignoire. A bien y réfléchir, Thérèse n'avait  jamais finit dans une baignoire. Non. Elle se contentait de foutre en l'air la voiture familiale dans un lampadaire. C'était sans doute bien plus glorieux, voyons.

Si discuter d'argent était une formulation bien pompeuse qui pouvait l'induire en erreur, l'image d'un Ray déchiré dans une baignoire rendait le tableau beaucoup moins brillant. Donc, c'était ça qui l'avait retenu pendant trois putain d'heures ? Bavasser sur l'argent, bourré. Il lui en avait promis, des conneries, en soirée, alcoolisé, mais là, c'était pas vraiment le genre de chose auquel elle aurait pu s'attendre.

Passé la surprise qui avait été bien difficile à masquer, derrière ses sourcils froncés par l'énervement lattant qui une fois installé avait bien du mal à disparaitre, Thérèse se demandait bien ce qu'elle avait fait pour mériter pareil idiot.

— c'était intéressant au moins, rothschild ?

Parce qu'elle n'allait pas non plus retourner tout ce salon qui n'était même pas à elle, la jeune fille opta plutôt pour un ton froid. C'était toujours mieux que de se faire remarquer en hurlant à plein poumons à quel point il pouvait aller se faire voir, maintenant. Des problèmes à gérer sa colère ? Thérèse avait prévenu, elle n'était que très rarement maitresse de ses émotions, surtout quand il s'agissait de la colère.

Elle allait sans doute finir par arrêter les plans foireux de soirée, finalement. Embarquer Hershell dans ses virées nocturnes, c'était bien suffisant.

(le début du mien aussi, si ce que je dis est compréhensible c'est parce que j'écoute mon prof d'anglais me parler des gars bg dans la pub)

Ray Edwards;

Il fronça les sourcils. Son nom c'était pas Rothschild, son prénom non plus. Thérèse devait être sacrément arrachée pour se tromper comme ça. Alors qu'il ouvrait la bouche pour s'en plaindre, un éclair court de lucidité le frappa et lui évita une honte un peu cuisante. Il était vraiment une quiche en économie mais il avait tout de même quelques restes qui remontaient parfois des tréfonds de son cerveau.

Non, c'était même carrément chiant. Le blond se doutait bien que si il se risquait à répondre ça, l'agacement de la brune allait forcément monter en flèche. Il l'avait abandonné pour une conversation même pas interessante. Alors il haussa les épaules, son petit rictus refaisant surface.

— C'est pas trop tard pour y retourner.

Il n'aggravait peut-être son cas. Et peut-être que l'idée de parler d'économie avec lui n'enchanterait pas Thérèse. Mais ils n'étaient pas obligés de parler d'économie. Ils n'étaient pas obligés de parler tout court, à vrai dire, il y avait plein de trucs qu'on pouvait faire tout en restant silencieux.

— Sauf si tu veux rentrer.

Il aurait très bien pu comprendre cette éventualité aussi. Il n'était pas assez lucide pour capter qui était Rothschild du premier coup mais ça, il en était capable.

( ça à l'air plus intéressant que ma prof qui parle de passé composé )

Thérèse Sherman;

Il y avait bien une demi-douzaine de choses qui agaçait profondément Thérèse. On pouvait pas non plus dire qu'elle brillait par sa patience - et Ray en venait vraiment à bout, torché ou pas. Mais ce qui la mettait littéralement en pétard ( encore une expression qu'elle entendait dans la bouche de sa mère lorsqu'elle se prenait la tête avec monsieur ) c'était qu'on se foute de sa gueule alors qu'elle était à deux doigts de tout casser. Et c'était exactement ce qui était en train de se passer.

— mais qu'elle bonne idée, je rêve de discuter économie de marché à cette heure.

L'ironie et le sarcasme, elle était née avec. Devait en avoir des extraits dans son biberon. Pas sur que Ray comprenne; il avait plus bien l'air de discerner quoi que ce soit qui relève du bon sens. Il lui avait promis de chanter fort, d'enlever son tshirt, y avait de quoi être déçue par la tournure des évènements. Enfin non, pas déçu non, bien évidement.

— j'sais pas toi, mais c'est bien ce que je compte faire, oue.

Hors de question qu'elle reste une seconde de plus dans ce canapé inconfortable. Dans ce foutu salon. Dans cette soirée qui n'avait tenu aucune de ses promesses. Alors, son ami la suivait, ou pas, grand bien lui fasse. Thérèse allait prendre ses clics et ses clacs et se barrait en direction de sa chambre au pensionnat. Là bas elle pourrait s'étaler dans son lit, ou taper dans son coussin histoire de se calmer. Enfin, elle pourrait s'énerver sans la présence d'un tiers qui pouvait potentiellement s'en prendre plein la gueule.

Elle n'avait même pas pris la peine d'attendre sa réponse que l'étudiante s'était levé d'un trait - peut être un peu trop rapidement parce qu'elle avait eu la tête qui tournait vachement, malgré le manque flagrant d'alcool sévère dans son sang - et était bien décidé à se tirer.

(ptdr ray dans la sauce)

Ray Edwards;

Oh.

Peut-être qu'il avait merdé. Et encore, avec son taux d'alcoolémie actuel, il avait du mal à s'en rendre compte totalement. Le reveil le lendemain allait surement être douloureux, la réalisation également. 

Il était vraiment un imbécile. 

C'était comme si il y avait un délai entre ce qui se passait devant ses yeux et l'information qui parvenait à son cerveau. Il lui fallut un court instant, durant lequel il regarda la jeune fille s'éloigner, un peu interloqué. Puis il se leva, ne souhaitant pas aggraver son cas.

Ce n'était pas vraiment la fin de soirée que le blond avait imaginé. Et pourtant, il en avait imaginé des scénarios, tous pas spécialement partageables, mais celui ci ne faisait pas vraiment partie du programme.

Il pressa un peu le pas, marchant aussi vite et aussi droit que possible. Les regrets commençaient à prendre le dessus sur la vodka qui coulait dans ses veines. Il arriva rapidement à ses côtés mais n'osa pas vraiment s'approcher. Elle faisait un peu peur avec son visage froid et son silence. Ray aurait presque préféré qu'elle lui hurle dessus, qu'elle lui dise ce qu'elle pense sans passer par le second degré que le jeune homme avait bien du mal à comprendre.

Ils arrivèrent dehors, s'éloignant peu à peu de la maison, la musique apparaissant de plus en plus étouffée. Les rues étaient désertes et le silence, désormais presque total, était étouffant.

Il se racla la gorge. 

Ray avait toujours été plus doué pour créer les conflits que pour les résoudre. Il n'avait strictement aucune idée de ce qu'il était censé dire. Peut-être qu'il était préférable qu'il se taise. Ou peut-être que Thérèse attendait qu'il dise quelque chose, qu'il s'excuse.

Normalement, il n'avait pas à s'excuser avec les filles, généralement ses sourires désolés suffisaient et quand ce n'était pas le cas, Ray n'était pas le genre à s'attacher alors les gifles et les mots durs qu'il se prenait étaient plus douloureuses que les ruptures. Quand on pouvait appeler ça des ruptures. Quand il y avait quelque chose à rompre.

Là, il aurait préféré les gifles plutôt que l'idée que ce qu'ils avaient —quoique ce soit, casse juste parce que Ray était le plus gros imbécile de Floride.

Il ne voulait pas non plus qu'elle ait pitié de lui, de toute façon ce n'était pas vraiment le genre de sa camarade. Il voulait juste qu'elle comprenne que même si il avait du mal à le montrer, il était sincère quand il disait qu'il était désolé.

Il la regarda du coin de l'oeil, de manière pas super discrète mais on était plus à ça près.

—Hum... encore désolé. J'aimerais bien me trouver des excuses pour avoir l'air un peu moins con mais j'en ai pas. J'm'attends pas à ce que tu m'tombe dans les bras ou quoi... pas que ç'ait été dans mes projets... enfin si mais je-

Il s'interrompit. Il savait pas si c'était l'alcool ou autre chose qui parlait à sa place mais il était en train de s'enfoncer encore un peu plus dans ses problèmes.

— J'veux juste que tu saches que jsuis vraiment désolé. Et que même si j'en ai pas envie je comprendrais que t'arrêtes de me parler. Ou que tu me colle une gifle.

( si peu )

Thérèse Sherman;

Elle avait beau être petite, Thérèse, mais la colère était un assez beau carburant pour prendre quelques mètres d'avances. La réactivité et jugeote de Ray aussi. Tant mieux, elle pouvait ruminer tranquillement dans son coin, sans risquer de pester violemment contre son camarade, à voix haute cette fois. C'était pas possible d'être un abruti pareil ? Et d'être aussi colérique et têtue ? Parce qu'il avait peut être ses tords, Ray, mais s'énerver comme ça, ça n'avançait strictement à rien. Peut être qu'en se réveillant, Thérèse aussi allait commencer à regretter son comportement.

Le silence qu'elle avait instauré n'était que dérangé par les pas rapides du jeune homme, et ses ailes bruissant. Pas besoin de se retourner pour savoir qu'il était désormais à son niveau. Puis, un raclement de gorge. Thérèse était pas spécialement dérangé par le silence, contrairement à son camarade, surtout qu'elle était bien décidé à le garder jusqu'à son retour. Peut être qu'il aurait droit à un message froid et distant pour savoir s'il avait bien décuvé de la veille. Elle était énervée, oui, mais quand même civilisée. Puis, même si elle avait envie de lui faire la gueule pour au moins les dix ans à venir, une petite voix insinuait tout le contraire.

— ça j'peux te l'assurer. t'as vraiment l'air d'un con.

Et si il le fallait, la Sherman allait lui répéter, lui rabâcher jusqu'à ce que l'information rentre dans sa cervelle. Bon, elle était certaine qu'une bonne centaine de personnes avaient déjà du lui énoncer ses quatre vérités, mais au fond, ça la dérangeait pas d'être la cent unième.

Si elle avait délibérément mit de côté l'information qu'il venait de lui servir sur un plateau d'argent - celle où il semblait avouer à demi mot que ses intentions n'étaient pas qu'amicale ( du moins c'est ce qu'elle entendait sans doute un peu poussé par une subjectivité certaine ) - Thérèse avait décidé de là noter dans un coin de son esprit.

— une gifle ? vraiment ? et après t'arrêteras de t'excuser ?

Elle s'était stoppé, incrédule. Non mais c'était quoi cette idée saugrenue ? Le frapper ? Thérèse elle était pas une violente - enfin, peut être que si, elle avait déjà distribué quelques gifles à la volé, mais le sujet n'était pas là, quoi que. Du moins, Thérèse n'avait pas foncièrement envie de frapper Ray. Et puis, si jamais elle abimait son si joli visage d'abruti, hein ? Vous y avez pensé.

Mais dans le fond, son camarade avait l'air sincère. C'était juste l'alcool, qui la faisait alors douter. De toute façon, elle n'aurait de réponse satisfaisante que lorsqu'il serait de nouveau sobre, et elle légèrement moins énervée. Parce que si Thérèse se retenait de descendre Ray dans les règles de l'art, elle restait toujours aussi froide.

Ray Edwards,

Il n'y tenait pas forcément, à sa gifle, loin de là. Ça faisait pas forcément partie de ses habitudes de se faire frapper par plaisir, encore moins en pleine rue.

— C'est pas une obligation hein, précisa t-il en levant les mains en l'air, mais apparemment parfois ça soulage.

Il s'était pris plus de gifles dans sa vie qu'il en avait données alors il savait pas vraiment de quoi il parlait, il supposait.

Il pouvait arrêter de s'excuser dès maintenant. Il pouvait se taire même si il n'en avait pas particulièrement envie. Il pouvait faire beaucoup de choses si Thérèse le lui demandait, à vrai dire.

La lumière jaunâtre des lampadaires était un peu faiblarde mais Ray avait une bonne vision. Il pouvait facilement détailler les traits de sa camarades, guettant la moindre réaction qui pouvait potentiellement se profiler sur son visage pâle. Aussi agréable qu'était la vue, ses observations n'étaient pas vraiment concluantes. Elle avait l'air fâchée, vraiment fâchée alors, peu désireux de la contrarier encore un peu plus, il détourna les yeux, attendant patiemment qu'elle se remette en marche. Ou qu'elle le gifle.

La fatigue commençait à pointer le bout de son nez, il avait été euphorique durant les 2 premières heures mais plus maintenant. Désormais il avait juste envie de rentrer. Et de faire disparaitre l'air contrarié du visage de la brune. L'un semblait être plus réalisable que l'autre.

Ses yeux se dirigèrent vers les talons de Thérèse. Comment elle faisait pour marcher avec ? Comment elle faisait pour marcher droit ? Elle n'avait pas mal aux pieds ?

Dans d'autres circonstances, il aurait proposé de la porter, parce qu'il avait des méthodes de drague un peu lourdes et parce qu'il était un gentleman. Mais là il n'avait pas envie qu'elle pense qu'il faisait ça pour acheter son pardon. Alors il resta silencieux.

Thérèse Sherman;

Lui dire que ce n'était pas une obligation semblait légèrement rassurer Thérèse quand à l'état réel de Ray. Déjà, il pouvait marcher, pas très droit mais juste assez pour pas qu'elle est à l'aider. Elle l'aurait fait, bien entendu, même en étant énervé - ça aurait pu se rajouter sur la liste, d'ailleurs - mais tant que c'était pas nécéssaire, elle préférait laisser un mètre de distance avec son camarade. Sait-on jamais, elle aurait pu avoir un geste malencontreux. Du genre d'un coude qui se loge dans les côtes. Ou un talon dans un pied. Est-ce qu'elle vous avez déjà dit, qu'elle n'était pas le moins du monde violente, la Thérèse ?

— Ce qui me soulagerais c'est que tu te taises. Histoire que j'puisse continuer à m'énerver correctement. Tu vois ?

C'était plus facile de s'énerver contre le jeune homme si il fermait sa gueule, et qu'il lui laissait tout le plaisir de ruminer dans son coin. Peut être qu'elle aurait pas du se faire des films, des idées, en acceptant l'invitation. Parce que c'était irrémédiablement ce qu'il s'était passé, quand il lui avait proposé cette petite sortie. Près de quatre heures après, Thérèse se retrouvait en pétard, à avoir froid ( alors qu'il faisait encore bon ) et mal aux pieds ( même si elle avait l'habitude de ses chaussures ). A moins que ce ne soit que par pure besoin de se trouver des excuses supplémentaires pour justifier sa colère. Pas très encline à lui donner une gifle monumentale, Thérèse avait reprit le pas, les bras croisés contre elle.

— Pas possible d'être un abruti pareil.

Ce coup si, elle savait plus trop si c'était contre Ray qu'elle pestait, ou contre elle même. Même si ça ne se valait pas tant que ça, Thérèse pouvait tout à fait accepter une part de responsabilité. Au moins, pour la scène qu'elle était en train de lui faire. Enfin, demain quoi, quand elle lui enverrait son petit message pour prendre de ses nouvelles; Toujours froid, le message, hein.

Une seule certitude, la soirée avec ce très cher Shelly avait été bien plus concluante. Elle y réfléchirait à deux fois, la prochaine fois qu'on lui proposerait une soirée.