Tu veux quoi ? [fermé]

Mary-Sue :

- J'en sais rien. Et au pire, j'en ai rien à foutre.

Autant être cash dès le début. Son livre, elle l'écrivait avant tout pour elle. Si sa priorité était de se faire de la thune, bien sûr qu'elle écrirait des histoires niaises pour ados débiles qui s'écouleraient comme des petits pains. Mais c'était franchement pas son but, alors elle allait pas mettre de filtres, et au moins, le titre de son livre annonçait tout de suite la couleur. 

- Et pis, je pourrais toujours forcer des gens à l'acheter. Je sais pas si on peut obliger quelqu'un de débile à lire et à comprendre un texte, mais ça c'est une autre histoire. 

Ca la dérangeait, la pauvre petite ? Mary la dévisageait d'un oeil sceptique. Mouais, ça avait l'air. Ben, qu'elle dégage, si elle était pas contente. D'ailleurs, rendre les gens "contents", c'était la dernière des choses que Mary avait envie de faire. 

Melissa :

- Si tu as l’intention de le vendre, alors pourquoi tu te riches de savoir si il va se vendre ou non ?

Toute cette discution l’avait fatiguée, elle s’étira, et s’assit sur sa valise, qui avait d’ailleurs la taille parfaite pour ce gebre de choses

Mary-Sue :

L'angelot commençait à l'agacer avec ses questions innocemment posées, mais qui dégoulinaient de jugement. Mary soupira et croisa les jambes.

- Je le met sur le marché, c'est tout. Il se vend, tant mieux, il se vend pas, tant pis ! J'ai rien à perdre. C'est comme mes mémoires.

Ca semblait évident, non ? Bah, pas pour la plèbe, apparemment. La jeune fille fronça un sourcil en regardant sa créature se mettre à l'aise.

- Eh, pas la peine de te poser, j'ai pas l'intention de te parler plus longtemps.  

Melissa :

- Je suis fatiguér, c’est tout. D’habitude, je vole avec mes ailes, vois-tu ? J’ai pas l’habitude de marcher, et je n’aime pas ca.

Elke continuai de sourire, jusqu’à figer son visage si il le fallait.

Mary-Sue :

"Vois-tu" ? Sérieusement ? Et qui lui avait demander de raconter sa vie ? Mary se retenait de bailler d'ennui. Nan, que dis-je, Mary ne se retient jamais de rien - du coup, elle bailla, toujours aussi morne que Melissa était souriante. 

- La pauvre chérie, elle veut pas que quelqu'un la porte, aussi, nan ? 

Melissa :

Mary-Sue bailla. Cool, encore un defait à ajouter à sa longue liste : elle était impolie. Ma foi, Melissa avait du boulot, pour faire de cette fille une fille exemplaire.

- Non, même si c’est désagréable, je garde le sourire, dit Melissa en souriant, encore et toujours.

Mary-Sue :

- Ben j'vois ça ! Et si tu veux mon avis t'as franchement l'air con à sourire h24 sans raisons !

Fallait bien que quelqu'un lui dise, non ? Si on lui disait "mon père est mort" elle allait dire "oh je suis désolée" en souriant, aussi ? Sûrement pas, alors pourquoi elle souriait comme une attardée quand y avait pas de quoi ?!

- Bon la binoclarde, je vais être cash : tu me les brises. 

Melissa :

Elle remonta ses lunettes, et réajusta son gilet en laine. Elle rattacha ses cheveux en un petit chignon, étant donné qu’elle avait les cheveux courts. Elle tourna le dos à Mary-Sue et lui montra sa nuque. Il y avait une trace en forme de coeur avec des ailes.

- Tu veux que je te dise ce que ça signifie ? déclara-t-elle en se retournant, l’air sérieux. Ou ça ne t’interrsse pas, comme tout ce qui existe.

Mary-Sue :

A part s'afficher, elle savait faire quelque chose, Melissa ? "Je sais chanter, je sais voler, j'ai une trace trop cool dans la nuque regarde". Au point où on en était. Mary haussa les épaules et mis son menton dans ses mains.

- Ca m'intéresse pas en effet, mais montre toujours.

Y avait un oeil ? Un signe illuminati ? Un symbole hindou ?... Ah, nan. Juste un coeur bidon avec des petites ai-ailes ringardes. Très peu pour Mary, ce genre de tatouage - même si elle était adepte de certains trucs mignons, là c'était cul-cul la praline. 

- Super ton tatouage, j'adore.

Son intonation transpirait l'ironie. Parce que ça commençait vraiment à la gonfler, que le petit ange lui tienne tête. Et pour qui elle se prenait, à parler comme si elle savait tout de Mary et de ses potentiels goûts et intérêts, comme si elle était super prévisible ? Ca se voyait, que c'était un monstre de cruauté, avec ses couettes et son livre sur les genoux ? On s'en douterait, en la voyant dans son uniforme de cheerleader avec des jolis petits pompoms à bout de bras ? Ben non, alors qu'elle range ses préjugés quelque part, la bestiole rose. 

Melissa :

- C’est mas un tatooage. J’ai obtenu cette marque parce que j’ai sauvé un enfant. Son père allait le tuer. Comme quoi, tu vois, je ne suis pas toute niaise.

Ce souvenir l’a mis mal à l’aise.