Paparazzi en herbe [Fermé]

Mary :

Cette question... Combien de fois elle l'a entendue... Ah, pis la classique "Pourquoi t'es méchante ?". Y a des trucs tellement évidents que Mary a perdu la foi de les expliquer - on peut rien apprendre aux imbéciles. T'aurais pas le temps de te poser la question si j'voulais te tuer bougre de con ! Si Mary tuait tout le monde, elle aurait plus personne à faire chier. Alors elle se ferait chier. Et même là, faire chier les gens, ça la faisait chier. Tout était d'un chiant ! Il lui aurait fallu un acolyte dans sa cruauté gratuite, mais ça, c'était la quête de toute une vie. Putain, c'est ça la crise existentielle ? C'était tôt quand même ! Elle pouvait pas rendre son tablier au diable, non non, elle avait encore pleins de gens à torturer !

- Nan.

Elle lui lançait un regard noir, gonflait sa bulle de chewing-gum de toute sa rancœur, eut une idée. Un truc nouveau. Il lui faut de la nouveauté dans sa vie. Compatir, elle en est quasi incapable. Mais ça fait quoi, de susciter la compassion ? Pas la pitié, attention. Manquerait plus que ça ! De but en blanc, elle dit, le plus simplement du monde :

- Nan, jvais me tuer moi. 

Ryan :

...Oulah. Il s'y attendait pas, à ça, surtout dit comme ça. Bien sûr, Ryan allait pas se mettre à sauter de joie, c'était toujours triste un suicide (..d'une façon ou d'une autre) mais...Il la connaissait pas. C'était pas sa cousine, que Mary ait envie de mettre fin à sa vie ou pas, Ryan dormira les yeux fermés la nuit d'après. Il haussa les sourcils, d'abord surpris, puis ouvrit la bouche en un "ô" et...

- Ah.

Ryan avait jamais été très empathique, surtout qu'il venait de la rencontrer y'a dix minutes et qu'elle avait menacé de le tabasser plus d'une fois, mais il se retint quand même de dire "cool" pour pas paraître pour un enfoiré.

- ..Sympa.

Mary :

????

- Mais... Ta gueule.

C'était pas de la compassion ça, c'était de l'indifférence. Et c'était pas ce que Mary voulait expérimenter là tout de suite.

- Décidément tu sers vraiment à rien, tu mériterais de crever toi aussi.

Certes, c'était complètement hypocrite de s'offusquer qu'il puisse trouver ça "sympa", quand elle est un peu sadique sur les bords avec les autres gens, mais Mary a tous les défauts du monde, de toute façon. Seulement, elle peut compter sur sa confiance débordante pour n'en avoir rien à cirer. Elle remis ses écouteurs dans ses oreilles - ça voulait dire "hors de ma vue microbe". 

Ryan :

...Hein ?

- Mais...Tu voulais que je dise quoi ?? Tu m'as traité comme si j'étais ta pute!!

Elle était ingrate, celle-là, au moins il avait pas dit un truc du genre "crève, tu le mérites" ou "enfin, épargne nous ton existence" ! Il avait fait l'effort d'être un minimum respectueux quand elle, elle l'insultait depuis leur rencontre, il était con de persister ou elle était vraiment ignoble ?

Il la fixa tout du long, incrédule, essayant de comprendre comment un être visiblement si...humain (mis à part la teinture shrek) pouvait contenir autant de haine en condensé. C'était une genre de conserve, sauf qu'elle, c'était la version 1 achetée 3 offertes. Il gonfla les joues, serrant les poings.

- Moi au moins, l'oxygène que je respire, je le gâche pas en insultant les gens à tout bout de champs!!

Mary :

La peur, le désarroi, la colère - les trois émotions toujours suscitées. Mary baille aux corneilles, et se voit forcée de retirer ses écouteurs pour mieux entendre ce qu'on lui crie. Pour le coup, elle a envie de rire à nouveau. Un sourire las peint son visage. Aaaah, les pauvres chous. Peut-être que s'ils savaient que c'était "pas contre eux",  ils s'énerveraient moins. Mais ça serait un peu moins réjouissant. Des trois réactions, la révolte restait sa petite préférée.

- Parce que c'est ce que tu es, à partir du moment où je l'ai décidé.

Voyant que la fureur s'emparait déraisonnablement du petit blond, elle préféra tempérer les choses. Y avait deux trois trucs à mettre au clair avant qu'il pète une durite - oui, finalement, fallait toujours qu'elle leur explique, aux imbéciles.

- Jrigole Passe-partout, respire un coup tiens, tout l'oxygène que tu veux.

Lui expliquer ou ne pas lui expliquer ? Perdre son temps ou perdre son calme à force d'entendre des âneries pareilles ?

- Si tu veux me parler, et je doute que ce soit le cas ; évite de me dire ce que toi tu ferais. Parce que je m'en carre. Et que je le ferais toujours mieux que toi. 

Ryan :

Ryan allait péter un câble, il allait exploser, c'était donc là, le jour fatal, meurt d'une explosion cardiaque causée par une salade grincheuse.

- Je...tu...Argh!!!

Le pire dans tout ça, c'est qu'il ne pouvait rien dire! Elle rebondissait sur tout ce qu'il disait, c'était pas humain ça, peut-être qu'il avait raison sur l'hypothèse de Shrek. C'était rageant, terriblement rageant, et même si le blond avait envie de se tirer une balle pour éviter cette querelle, il fallait l'avouer...C'était aussi impressionnant. Il fallait qu'il garde son calme. Respire. Il pouvait trouver quelque chose, n'importe quoi, il le fallait...

- A-ha! Et si je te dis que je vais me suicider, tu vas le faire mieux que moi, aussi ?!

C'était pas sorti comme il le voulait, la rage lui montait trop à la tête.

Mary-Sue :

Mary se délectait de la colère de son interlocuteur, vraiment beaucoup. C'était bon signe. Que finalement, elle arrive encore à soutirer une certaine satisfaction à mettre ses victimes dans tous leurs états - elle était pas encore au fond du trou. Elle avait presque envie de remercier Passe-partout de lui avoir remis les pendules à l'heure. Pff, comment elle a pu douter d'elle une seconde ? La laitue hanchue croisa les bras, un sourire sournois aux lèvres.

- Ca serait pas trop difficile en vrai, ma mort serait mémorable et pas la tienne, mais bon... Rien n'est moins sûr. Par contre, jsais que je pourrais organiser la meilleure fête étudiante de tous les états-unis pour boire à ton décès. 

Ahlala, cette discussion l'avait refaite ! Mary était de super bonne humeur désormais. 

Ryan :

Ce serait vraiment le summum de la vie de merde - ne pas être invité à une fête en son honneur. Ryan se sentait vraiment humilié, si il aurait pas un minimum de dignité il se serait peut-être mis à pleurer, là, tout de suite. Mais il tenait à garder le peu d'honneur qu'il avait, Ryan ravala ses larmes (et sa honte) et serra les poings à ses côté.

- ..Bien. C'est donc aujourd'hui, en ce jour fatal du..euh...en ce jour du mois de février que je m'éteins, tel une bougie face au vent, un briquet dans l'océan..(oh, ça rimait)

Il ne savait pas trop où est-ce qu'il partait avec ça - peut-être qu'il allait faire un haïku!! Mentalement, Ryan se mit à compter. Tel-un-e-bou-gie-fa-ce au-vent...Non, ça collait pas.

Mary :

Mary cessa de sourire et fit la grimace.

- Qu'est-ce tu nous chantes, Passe-Partout ? C'est pas parce que t'es nul en photo que tu dois te reporter sur la poésie, c'est dix fois pire, et c'est dur de faire pire que pire. (faisant mine de réfléchir) Mmmh... C'est ptêt ça, ton fort. T'es doué à être nul. (retrouvant le sourire, hochant la tête pour elle-même - tout ça de façon très théâtrale) T'iras loin dans la vie. 

Elle était encourageante, même si c'était du cynisme, il se pouvait que le blondinet soit bête au point de croire en l'éventualité d'une carrière dans la nullité - ce sera sa bonne action de l'année... Ou de la décennie. 

Ryan :

Le blond prit un (faux) air offusqué - comment osa-t-elle!! Cet affront, à son talent, peut-être que la poésie n'était pas son fort mais la photographie, si!! Il aimerait bien la voir, avec un appareil photo dans les mains - si elle était assez intelligente pour savoir comment en tenir un correctement!

- Vas-y, essaye toi, c'est archi dur les haïkou !

Peut-être que l'inspiration venait avec la rage, parce que soudainement, Ryan fut pris d'une vague de créativité. Les sourcils froncés, il reprit au taquet, tel un dindon énervé ;

- Tiens, je vais t'en donner un ; Shrek aux cheveux verts, va recevoir une claque, d'un Passe-partout vénère!!

Techniquement, c'était à une syllabe près d'être un haïku - mais il s'en fichait totalement, ça sonnait bien quand même.