• need you (and vodka) tonight [terminé]


    Jeudi 15 Avril 2021 à 19:38
    Weana

    Ray Edwards;

    Si Ray devait résumer sa relation avec Thérèse ces derniers temps, il la qualifierait de montagnes russes. Avec plus de bas que de hauts ces dernières semaines, certes, mais l'adrénaline était toujours là. Les résidus de la colère silencieuse de la brune aussi. Elle lui avait pardonné, du moins sur le papier, mais la fille Sherman était trop complexe pour que son ressenti ne suive aveuglement ses mots.

    Alors le fils Edwards se devait de faire en sorte que relation, quelle que soit sa nature, aussi floue et chaotique soit elle, remonte un peu la pente. Il voulait lui offrir ce qu'il lui avait promis et ce qu'elle n'avait pas eu à cette fameuse soirée. Il y avait pensé pendant des jours, se creusant les méninges, élaborant des plans foireux et compliqués avant de trouver la bonne idée juste sous son nez, il n'avait eu qu'à lever les yeux.

    Il était 22h, Ray savait qu'il était impossible que Thérèse ne dorme à cette heure là. Il composa le numéro de sa camarade avant de porter son smartphone contre son oreille, le coinçant avec son épaule alors qu'il attrapait son sac à dos bien rempli. Son colocataire le regarda faire avec interêt avant de retourner à ses propres affaires, désormais habitué.

    Une sonnerie, deux sonneries, trois sonneries, puis la voix de Thérèse retentit dans le combiné, un sourire naissant sur les lèvres de Ray.

    — Dites moi mademoiselle Sherman, ça vous dit une virée nocturne ? Pas bien loin, calme, et presque légale. En charmante compagnie qui plus est.

    Bataillant 30 secondes à enfiler ses vans sans faire tomber son téléphone à ses pieds, il pria silencieusement pour qu'elle accepte. Il savait qu'elle ne dirait pas forcément oui tout de suite, croire le contraire aurait été mal connaître le personnage. Mais il avait de solides arguments. Et vraiment envie qu'elle dise oui et qu'elle le suive sans trop de questions.

    Ce soir, il allait la faire monter au ciel. Presque littéralement et en gardant ça tout à fait approprié pour tout type d'audience.

    Jeudi 15 Avril 2021 à 20:24
    Cafevy

    Thérèse Sherman;

    Bien sûr, Thérèse, en jeune femme tout à fait intègre, avait décidé de laisser de côté sa rancune, de ne pas rabâcher sans cesse à son ami à quel point il avait pu se montrer franchement vexant et pas tout à fait prévenant. Parce qu'elle lui avait bien accordé son pardon, même s'il n'était que théorique, et il aurait été hypocrite et bien malvenu de continuer à lui en tenir compte. Alors elle avait fait comme si de rien n'était, en prenant quelques précautions avant de s'emballer. Avant d'être déçue une nouvelle fois. Sentiment qu'elle espérait ne plus connaitre: mais on n'était jamais trop prudent avec lui.

    Il était 22 heures, et l'étudiante était vautrée dans son lit à observer avec une attention le plafond qui la surplombait. Très intéressant, le plafond. Très blanc. Immaculé même. Chiant, surtout. Et heureusement, son téléphone s'était mis à sonner pour la sortir de sa torpeur. Bon, le nom qui apparaissait sur l'écran lumineux lui avait décroché une étrange sensation, à mis chemin entre l'exaspération et une petite pointe de joie aussi. Ou quelque chose dans ce genre en tout cas. Attendant que la troisième sonnerie ne sonne de l'autre côté du combiner, parce qu'elle avait - tout naturellement - de se faire désirer, Thérèse avait fini par décrocher et répondre de sa voix la plus douce.

    — Ray, quelle bonne surprise!

    De l'ironie bien entendu. Heureusement pour elle, il ne lui avait pas laissé le temps de répliquer quoi que ce soit de désobligeant. Témoignage de toute la tendresse qu'elle avait à son égard, bien sûr. Seulement, ça ne l'avait pas empêché de répondre aussitôt sa phrase achêvée:

    — Madame Sherman.

    Alors comme ça Ray voulait l'amener quelque part. Pourquoi pas.

    — Est-ce que je dois te rappeler comment tout s'est terminé ta dernière invitation ?

    A ceci près que cette fois, les tenant et les aboutissant de la soirée ne semblaient pas être tout à fait les même. Et si elle espérait secrètement connaitre le fameux tour qui lui permettait de retirer son haut - un secret défense qu'elle comptait bien percer à jour - elle n'avait pas tout de suite accepté.

    — La charmante compagnie me promet qu'il n'y a vraiment aucun coup foireux ?

    Qu'il le jure sur sa vie ou sur celle de sa famille - pas sur celle de sa soeur car elle avait cru comprendre la relation tumultueuse qu'ils partageaient - Thérèse en aurait eu une belle jambe. Parce qu'elle allait accepté, par curiosité. Et aussi car elle n'avait pas envie de rester seule, pas après cette invitation. Puis, c'était peut-être le bon moment pour le mettre à l'épreuve de son sursis, non ?

    Jeudi 15 Avril 2021 à 21:04
    Weana

    Ray Edwards;

    Il ferma doucement la porte de son dortoir derrière lui, jetant un coup d'oeil à droite, puis à gauche pour vérifier si la voie était libre. Ce serait vraiment stupide de se faire chopper alors que tout restait à faire. Surtout que, au vu du contenu de son sac à dos qu'il devait serrer contre le pour faire taire un tintement révélateur, il était sérieusement dans la merde si Patrick ou Charles se pointaient maintenant. Si il devait croiser quelqu'un, il espérait à la limite tomber sur Noah, bien plus facile à soudoyer et pas vraiment en mesure de lui faire des leçons de morales vu la manière dont lui même passait ses soirées.

    Il écouta attentivement ce que Thérèse trouvait à redire à son plan génial. Un point pour elle, la dernière invitation était un échec aussi cuisant que la race qu'ils allaient surement se prendre ce soir. Jetant un coup d'oeil prudent au croisement d'un couloir, il lui répondit en chuchotant:

    — Promis, cette fois-ci, ce sera mille fois mieux. 

    Ça ne pouvait de toute manière pas être pire. 

    Avançant furtivement dans la nuit, il essayait de ne pas respirer trop fort dans le combiné. Son coeur battait vite, la crainte de se faire prendre avant d'avoir réceptionner Thérèse se mêlant à l'enthousiasme à l'idée de la voir. Il ne répondit pas toute suite à sa camarade, ne voulait pas trop parler alors qu'il passait devant les chambres du personnel.

    Poussant la porte qui menait dans la cour, il fut surpris de la tièdeur de l'air. C'était le tout début du printemps, Ray ne s'attendait pas à ce que la nuit soit aussi chaude. Enfin, ça c'était peut-être un peu tôt pour le dire.

    — Promis, Madame Sherman, à moins que vous ayez le vertige, tout se passera bien.

    Il n'avait pas pensé à cette éventualité avant d'élaborer son plan. Il fit une petite pause, avant de reprendre, soufflé comme une confidence;

    — Pitié, dis moi que t'as pas le vertige Thérèse.

    Traversant la cour, il alla se caler dans un renfoncement près de la porte menant aux dortoirs des filles. Il n'osa pas aller plus loin, là bas il n'avait personne avec qui négocier s'il se faisait prendre et n'avait aucune circonstance atténuante. Loin de là.

    Jeudi 15 Avril 2021 à 22:18
    Cafevy

    Thérèse Sherman;

    L'oreille tendue, des sons lui étaient parvenus. Des sons de portes qu'on semblait ouvrir et refermer avec une précaution affligeante. Ray était vraiment déjà en train de se soustraire à l'autorité du pensionnat pour cette virée nocturne qu'il lui promettait si elle acceptait ? Que d'audace chez les Edwards. Que d'arguments, aussi. Il lui promettait que ce ne serait pas comme la dernière fois - et tant mieux. Pire, il lui assurait que ce serait mille fois mieux. Mille fois mieux que de finir sur un canapé inconfortable avec un type pas franchement intéressant qui tentait de la mettre dans sa poche, et peut-être dans son lit ? Comme ça, en réfléchissant, Thérèse ne voyait pas vraiment comment une soirée aurait pu plus mal tourner. Ah si, en finissant au poste de police. Et la légende racontait qu'elle avait déjà connu ça, les postes de police, étant un peu trop alcoolisée.

    — Tu promets beaucoup de chose Ray.

    A l'autre bout du téléphone, elle avait soupiré en se relevant doucement de son lit, histoire de ne pas déranger ses camarades qui devaient sans doute déjà la haïr pour répondre si tardivement à un appel. Et encore, la nuit ne faisait que commencer.

    — T'as de la chance, j'ai pas le vertige non.

    Elle aurait sans doute pu lui mentir, pour se trouver un prétexte, pour ne pas y aller, pour faire la difficile. Mais ça n'aurait été qu'une perte de temps. Thérèse aurait pu regretter aussi. Regretter d'avoir laisser passer entre ses doigts la possibilité de cette soirée, quoiqu'elle ait à lui proposer.

    En face à face avec son armoire, car elle n'était pas tout à fait apprêtée pour sortir de sa chambre, c'était avec une application qui lui était toute particulière qu'elle inspectait le moindre de ses vêtements. C'était toujours un long moment que celui de choisir quoi mettre pour quelle occasion. Et là, Thérèse avait envie de faire un effort: on faisait un pas vers elle, elle en faisait un, ou quelque chose du genre.

    — Laisses-moi enfiler quelque chose et je te rejoints.

    Son téléphone calé entre son épaule et son oreille, elle avait sorti une jupe et un haut, jugeant que la température risquait d'être plus agréable qu'auparavant. Pour des raisons climatiques, bien entendu, et absolument rien d'autre. Elle avait alors pris un châle, en plus, juste au cas où.

    — Et t'as vraiment intérêt à pas te louper cette fois.

    Histoire d'être clair. Thérèse était clémente, mais il ne fallait pas non plus abuser de la bonne volonté dont elle avait su faire preuve avec son ami.

    Jeudi 15 Avril 2021 à 23:00
    Weana

    Ray Edwards;

    Le crâne contre le béton triste du mur de la cour, maintenant il n'y avait plus que la voix de Thérèse, résonnant à travers le téléphone, ses mots plein d'attente résonnant dans sa tête. Il ne répondit rien, à part un "j't'attends dans la cour". Mieux valait ne pas trop en dire, effectivement, il avait promis beaucoup mais il fallait bien ça pour que la brune ne daigne le rejoindre.

    Il attendit quelques courtes minutes, les yeux dans le vide, fixant le sol et l'examinant avec attention histoire de ne pas trop se donner le temps de réfléchir. C'était pas trop son genre, de réfléchir avant de sortir, avant de faire les choses de manière générale. C'était ça qui l'avait attiré les foudres de son amie la dernière fois, alors, comme elle l'avait si bien dit au téléphone, il n'avait pas interêt à se louper cette fois. 

    Il avait même fait un effort sur sa tenue, il avait repassé son t-shirt blanc, chose assez rare pour être soulignée. Alors que ses yeux se perdaient dans la contemplation de ce qui semblait être un chewing-gum surement écrasé sur le sol depuis une bonne décennie, la porte du dortoir des filles s'ouvrit, laissant apparaitre celle qui occupait les pensées de Ray avant qu'elles ne devient sur le vieux chewing-gum. La vue qu'il avait là était bien mieux que celle de la confiserie préhistorique sur le goudron de la cour.

    Il s'avança un peu, sortant de la pénombre pour que Thérèse le voit. 

    — Salut.

    Ils s'étaient vus ce matin et ils s'étaient eus au téléphone quelques instants auparavant mais c'était pas pareil. 

    Elle était jolie, pas forcément plus que d'habitude parce que Ray la trouvait toujours jolie mais le dire comme ça c'était un peu maladroit. Alors il ne le dit pas, comptait sur les bouteilles, qui teintèrent dans son sac alors il passait une des bretelles sur son épaule, pour le dire à sa place un peu plus tard.

    — C'est cool que tu sois venue.

    Si elle avait décidé de ne pas se pointer, la soirée du jeune homme aurait été d'une tristesse effarante, tous ses plans tirés sur la comète se seraient évaporés dans la nuit.

    — En même temps j'pense que t'aurais loupé un truc si t'étais pas v'nue.

     

    Jeudi 15 Avril 2021 à 23:15
    Cafevy

    Thérèse Sherman;

    Son téléphone rangé dans le sac dont elle s'était saisie pour sortir - car elle ne savait pas où Ray l'emmenait, et parce que sa jupe n'avait pas eu la merveilleuse idée d'être pourvue de poches - elle avait passé la porte de sa chambre dans la plus grande des discrétions. Et ça n'était pas un maigre effort que celui de ne pas faire un bruit. Elle avait d'ailleurs du troquer ses chaussures à talons, bruyantes, et ses chaines, tout aussi bruyantes, pour ne pas risquer de se faire attraper. Jusqu'alors, jamais on ne l'avait grillé, et Thérèse comptait bien pour ne rien changer à ses habitudes. Surtout si elle rentait complètement rétamée à la fin de cette virée. Parce qu'entre nous, quand les deux sortaient, l'alcool n'était jamais bien loin, aussi tristesse que cela aurait pu paraitre.

    Un regard rapide lancé aux alentours et la silhouette du jeune homme ailé s'imprimait dans ses pupilles avec une clarté impressionnante malgré l'obscurité qui les entouraient. Obscurité toute relative qui semblait encore plus chaleureuse maintenant qu'elle n'était plus seule. Seulement, ça n'était pas le moment de lui avouer ce genre de chose. Thérèse n'était pas honteuse de connaitre quelque intérêt particulier pour son ami. Non. C'était bien son égo qui avait du mal à avaler la pilule. Ce qui était encore plus triste qu'une soirée passée à se bourrer la gueule.

    — Je me disais que, dans un geste magnanime, je pouvais bien te faire l'honneur de ma présence.

    Et pour accompagner sa remarque pleine de sarcasme, elle lui avait servi un large sourire en coin quand ses yeux détaillait sa tenue avant de s'échouer sur son sac. C'était bien la première fois qu'elle le voyait porter un tshirt repassé. A moins que ce ne soit uniquement que, cette fois, elle y avait fait attention. Enfin, l'effort était là, et elle l'avait noté, sans pour autant juger bon de faire un quelconque commentaire.

    — Loupé quelque chose comme quoi ?

    Le tacle était tentant, et elle s'était laissée tenté pour la première fois de la soirée. Mais certainement pas pour la dernière en tout cas.

    — Tu m’emmènes dans une baignoire parler de l'économie du marché ?

    Elle avait alors feint une savante excitation à cette idée.

    — Sérieusement, tu m'emmènes où cette fois ?

    Apparemment, elle n'avait pas non plus appris à être patiente. Ni à se taire.

    Jeudi 15 Avril 2021 à 23:32
    Weana

    Ray Edwards;

    Une main ferme autour de la hanse de son sac, l'autre portée à son plexus, il prit un air ému par la déclaration de Thérèse.

    — C'est trop d'honneur madame Sherman. 

    Ne répondant pas à ses piques et les essuyant d'un geste évasif de la main, le blond se mit en route vers le plus grand bâtiment de l'établissement. Il avait fait des repérages quelques jours avant, juste après avoir eu son éclair de génie. Leurs pas résonnèrent contre le sol un petit moment, Ray ne marchant pas trop vite pour ne pas distancer Thérèse et ses petites jambes.

    — On pourra parler de l'économie du marché si ça te fait plaisir.  Il s'arrêta et leva la tête vers les étages les plus hauts de l'édifice avant de se reconcentrer sur Thérèse, ses yeux sombres brillant doucement à la lumière d'un lampadaire en contrebas. On pourra parler de ce que tu veux, souffla t-il en enlevant son sac de l'épaule.

    Nouveau tintement qui l'incita à y aller doucement, comme un avertissement. Il avait calé un peu aléatoirement le précieux contenu, ce serait dommage, un peu dramatique même, si tout n'arrivait pas en un seul morceau. Ça allait lui ruiner sa nuit, et puis accessoirement, son sac.

    — On est presque arrivés. 

    Il lui offrit un petit sourire, pas peu fier de son petit effet.

    — J'ai juste besoin que tu tiennes ça, deux minutes. 

    Il lui tendit son sac, faisant bien attention à ne pas le lâcher dans ses bras d'un coup, histoire de pas ruiner la jupe de Thérèse en plus de tout le reste.

     

    Vendredi 16 Avril 2021 à 14:33
    Cafevy

    Thérèse Sherman;

    Intriguée par le contenu de ce foutu sac qui tintait, elle s'était pourtant gardée de poser une nouvelle question, histoire de ne pas noyer son ami sous un flot de curiosité qu'elle ne se connaissait que trop bien. Les paupières légèrement plissées, comme si ce simple geste réussirait à lui révéler les secrets de cette soirée, elle espérait secrètement qu'il n'essaye pas de l'embarquer dans une autre maison d'une autre connaissance pour une autre virée dramatiquement catastrophique. Parce qu'il n'y aurait certainement pas de troisième chance, foi de Sherman. On était pas du genre à se laisser faire, dans la famille. Surtout quand on était une femme. La malédiction, encore une fois. C'était plus marrant, et plus flatteur aussi, de se l'avouer sous cette forme. C'était mieux que de réaliser son caractère pas franchement facile a vivre et très agréable.

    Silencieuse - et c'était un miracle pour elle - Thérèse suivait son camarade comme elle le pouvait. Ses petites jambes s'activant à une vitesse affolante, elles avaient remercié le jeune homme pour son pas modéré qui lui permettait de ne pas trop se sentir à l'écart. Ca aussi, c'était une malédiction: d'être aussi petite. Cela empêchait souvent qu'on la prenne au sérieux, quand elle s'énervait. Surtout quand on s'appelait Nolan. Mais c'était de l'histoire ancienne, ça. Du moins, elle l'espérait, aussi.

    — J'espère que tu as pris des notes alors, la dernière fois.

    Et qu'il réussisse à l'intéresser au sujet, accessoirement. Parce qu'elle avait beau le trouver tout à fait charmant, lui trouver quelques qualités bien étranges face à tout l'agacement qu'il lui faisait connaitre, elle n'allait pas non plus s'abaisser à ce genre de chose. Pas tout de suite, du moins. Peut-être qu'un jour il réussirait à lui mettre des étoiles dans les yeux en lui parlant de choses totalement futiles et anecdotiques. Mais pour l'instant, que les étoiles restent dans le ciel et les illumines de leur douce lumière. C'était mieux ainsi.

    — Presque arrivé, hein ?

    Pourtant, il n'était pas encore sorti de l'enceinte du pensionnat. Pourquoi pas. Après tout, Ray pouvait bien, pour une fois, connaitre une vraie idée lumineuse. Elle n'allait pas trop au devant d'elle même, restant sur quelques appréhension qui ne voulait décidément pas la quitter.

    Hochant la tête, parce qu'elle ne voyait pas quoi dire de plus, elle s'était saisi du sac de son ami. Franchement lourd, soit dit en passant. Enfin, Thérèse avait un minimum de force, tout à fait relative à sa frêle composition, alors elle avait du le manœuvrer avant que Ray ne puisse le lâcher totalement. Surtout que ce bruit, elle avait cru le connaitre - ça sonnait franchement alcoolique, comme ça, mais ça lui était passé au dessus: celui de bouteilles. Et il aurait été aussi dommage de s'en priver par un malencontreux concours de circonstances.

    — Deux minutes. Pas une de plus.

    Ce besoin maladif de toujours avoir le dernier mot la rattrapait, mais au moins, cette fois, il avait été agrémenté d'un petit sourire en coin qu'elle lui avait accordé sans trop s'en rendre compte.

    Vendredi 16 Avril 2021 à 16:31
    Weana

    Ray Edwards;

    C'était la partie du trajet où le fameux coup foireux pouvait pointer le bout de son nez. Pour accéder au toit, leur destination finale, il fallait emprunter des escaliers dont l'accès était verrouillé. En haut de la volée de marche se trouvait une lourde porte fermement cadenassée. Ray n'avait pas le moindre problème avec les balades nocturnes, c'était une entorse au règlement qu'il n'avait pas de mal à faire. Par contre, enfoncer des serrures et casser des cadenas, c'était autre chose.

    Mais son plan génialisime résidait dans les deux grandes ailes dans son dos. Pas besoin d'être un maître des clés quand on s'appelait Ray Edwards et qu'on avait des gênes d'oiseau. Quand il était plus petit, il avait souvent maudit sa mère pour tous les inconvénients qui allaient avec le fait d'être une créature folklorique, parce que des désavantages, oh ça y'en avait. Mais en contre partie, lui pouvait faire ce que quasiment toute la population avait un jour rêvé de faire: voler. 

    Encore une fois, il ne releva pas la pique de Thérèse et se planta devant elle, lui attrapa le bras qui ne tenait pas le sac avant de le faire passer derrière ses épaules en essayant de ne pas être trop brusque.

    — J'ai pas l'habitude de dire ça mais deux minutes ce sera bien suffisant, tu t'accroches bien ?

    Il n'attendait pas vraiment de réponse, sentait la poigne de la brune se resserrer dans son dos. Ses mains à lui virent la saisir par la taille, la soulevant aisément. Nouveau tintement du sac, le jeune homme sentait en sentait le contenu contre son torse alors qui approcha Thérèse, la serrant assez fort pour être sur de ne pas la lâcher en chemin —ce qui serait encore plus con que de lâcher le sac à dos, mais en faisant très attention de ne pas lui écraser les côtes —encore une chose bien déplorable si ça venait à arriver.

    Il déplia ses ailes, à ce stade, Thérèse devait avoir compris le plan. Il ne la serrait pas dans ses bras en pleine nuit et au beau milieu du pensionnat pour le plaisir. Il aurait pu. Mais pas ce soir.

    Il lui fallut deux battements de plus que d'habitude pour pouvoir décoller, il ne transportait pas des passagers tous les jours. Un fois stabilisé à quelques centimètres du sol, il jeta un coup d'oeil à la fille Sherman avant de s'envoler vraiment.

    Vendredi 16 Avril 2021 à 16:59
    Cafevy

    Thérèse Sherman;

    Le sac approximativement posé sur son épaule, elle espérait sincèrement que son cher ami s'active, sentant la lanière de ce dernier lui rentrer sensiblement dans la peau et peser sur ses pauvres os. Il n'avait pas du y mettre grand chose, mais le forma du contenant, et le contenu, n'était pas vraiment du gout de la jeune femme qui ne portait plus de livres depuis bien des années déjà, dans son cartable. Une douce époque révolue qu'elle ne regrettait pas, préférant troquer ses bouquins à un simple ordinateur qui, s'il était plus délicat à transporter, ne risquait pas de la faire basculer à tout moment pour s'étaler avec une délicatesse affolante sur le sol du pensionnat. Thérèse parlait, là, en connaissance de cause.

    Si elle avait perçu comme une question, dans le ton de sa voix, Ray ne semblait pas vraiment en attendre. A peine avait-elle eu le temps d'entrouvrir les lèvres pour prononcer quelques mots bien senti comme elle en avait l'habitude - on venait d'ailleurs de lui offrir une si belle occasion de rebondir qu'elle avait été honteuse de ne pas avoir rebondis - qu'elle s'était déjà retrouvé à s'accrocher aussi fermement que possible à la créature.

    — C'était pas dans mes plans de mourir aujourd'hui, alors t'en fais pas.

    D'autant qu'une esquisse de scénario commençait à se former devant ses yeux, et dans son esprit. Un scénario tout à fait charmant qui s'était rapidement transformé en un cauchemar. Non, vraiment, Thérèse n'avait pas envie de s'écraser au sol parce qu'elle avait rechigné à trop s'approcher de lui. Pour la première fois quelque chose comptait plus que son égo et sa fierté: sa vie. Et elle aurait préféré sacrifier les supposés bouteilles bien au chaud dans le sac que de finir en bouilli sur l'asphalte de la cours.

    Du mieux qu'elle avait pu, et même si ça avait été vain, elle avait fait l'effort de trouver la position qu'elle jugerait le plus confortable pour s'envoler, à balancer entre son propre poids et celui du sac: parce que si elle avait déjà volé quelques secondes, à la plage, là, le trajet semblait un peu plus délicat.

    En sentant ses pieds quitter le sol, elle avait jeté un coup d'oeil, par réflexe, au sol en se disant qu'il vaudrait mieux ne pas trop s'y attarder une fois de la hauteur prise. Thérèse n'avait pas le vertige, ça non, mais il était évident qu'elle n'avait jamais volé - pas comme Ray, du moins - et appréhendait peut-être un peu l'expérience. Instinctivement, elle avait resserré sa prise sur son camarade (et sur le sac) avant de relever ses yeux pour les passer dans le regard qu'on lui accordait.

    — Je te jure Ray que si tu me fais tomber, je reviendrais te hanter jusqu'à la fin de tes jours.

    C'était sa façon de détendre l'atmosphère. Ou plutôt de se détendre elle, car lui devait bien avoir l'habitude quand bien même il n'avait peut-être jamais été autant chargé. Elle espérait aussi qu'il estime bien toute la confiance qu'elle plaçait en lui pour accepter cette idée stupide qui aurait, accessoirement, pu lui couter la vie. Rien que ça.




    Vous devez être membre pour poster un message.