[MIRANDA] too shy to say but I hope you'll stay [fermé]

lee,

L'alarme avait résonnait depuis une ou deux minutes, prenant la renarde de court. Le bruit l'avait d'abord surprise, ne s'attendant pas à ce qu'un son aussi fort ne vienne couvrir le boucan causé par l'orage. Lee n'avait pas peur de l'orage mais elle n'aimait pas spécialement ça non plus. Heureusement qu'elle se trouvait dans l'enceinte du bâtiment à ce moment là sinon, vu le vent qu'il y avait, elle se s'rait surement envolée. 

Lee écouta la douce voix de sa directrice qui lui indiquait de rejoindre la cafétéria: quitte à choisir elle préférait être confinée avec d'autres gens plutôt que de devoir affronter seule le lot de peurs qui allait avec la tempête. 

Alors elle se pressa, courant dans les couloirs déserts dans l'espoir de rejoindre le point de rassemblement au plus vite. Les pans de son kimono flottaient derrière elle, la renarde avait l'impression d'être Naruto. Alors qu'elle était au 3ème étage, passant devant les salles de classe, un mouvement dans sa vision périphérique la fit se stopper net. L'une des salles était ouverte et quelqu'un était à l'intérieur, elle avait vu la personne bouger. Elle revint sur les pas, en marchant cette fois et passa la tête par l'embrasure de la porte.

— Masahiro ?

Elle fronça les sourcils, s'approchant doucement. Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Il était pâle comme un Kleenex. Il n'avait pas l'air bien, vraiment pas bien.

Masahiro:

Il avait du temps libre, le temps n'était pas très avenant, alors il avait décidé d'élire domicile dans une salle de classe inoccupée, pour lire un livre. Il en avait choisi un, un peu au hasard à la bibliothèque. Ca parlait de la fin du monde, de cendres, d'un homme et son fils perdus face au monde sur une longue route. Certains passages étaient assez poignants, il s'était surpris à apprécier l'histoire et à vouloir en savoir plus. Cette salle était sûrement la meilleure candidate pour sa lecture.

Il était plongé dans cette aventure maussade lorsque l'alarme retentit. La voix de Macha le tira de ses pensées tandis que le ciel s'assombrit subitement. Il avait entendu pour la tempête, mais il ne pensait pas qu'elle serait si proche. Les grondement salors silencieux du lointain finir par s'abattre dans les environs et Hiro sursauta. La lumière peinait à se faufiler entre les nuages noirs et le vent filait d'une longue plainte qui le fit frissonner. L'orage qui commençait à prendre une ampleur tout à fait effrayante eut raison de lui. Un coup de tonnerre plus fort que les autres retentit. Il n'osait plus bouger, terrifié par le sinistre intempérie. Ses mains crispées sur la table, le regard fixé dans le vide, il était devenu plus pâle d'un doliprane.

Une voix se fit un chemin jusqu'à ses oreilles, il sursauta, ne la reconnaissant pas tout de suite. Il tourna doucement la tête vers la porte d'où elle émanait, persuadé que c'était la fin. Il sentait ses yeux devenir tout mouillés tandis qu'il reconnut Lee dans l'embrasure. Il avait si peur qu'il pensait presque qu'il était en train d'halluciner, qu'il allait rester coincé ici tout seul et qu'il allait peut-être y rester.

Lee;

Plus elle s'approchait plus les témoignages de l'angoisse de Masahiro apparaissaient devant ses yeux. Ses mains étaient crispées sur la table, ses jointures étaient aussi blanches que son visage. Il lui sembla même le voir trembler mais Lee n'en était pas bien sûr. Il avait vraiment l'air mal au point, la renarde ne savait pas vraiment pourquoi même si elle avait sa petite idée.

— Tu vas bien ?

Elle se doutait bien de la réponse. La lycéenne s'approcha de son camarade, pénétrant dans la salle de classe et attrapa une chaise qu'elle traina derrière elle jusqu'à arriver face au blond. La renarde s'assit face à son camarade, la table entre eux. Il avait donc peur de l'orage ? En tout cas ça en avait tout l'air. L'air apeuré qu'il avait faisait vraiment de la peine à Lee, ça lui tordit le ventre, ce fut encore pire lorsqu'elle vit les larmes briller dans les yeux sombres du blond.

Elle ne savait pas trop quoi faire pour l'aider, elle n'était même pas sûre que sa présence soit vraiment bénéfique pour lui. 

Masahiro:

Lee s'approchait doucement, Masahiro s'en voulut presque qu'elle le trouve comme ça, c'était pas évident de gérer ce genre de situation, la preuve était que lui-même n'arrivait à gérer ça. Un peu honteux de ce qu'il donnait à voir, il n'osait pas détacher ses mains de la table.

Elle lui demanda s'il allait bien. Incapable de réellement bouger, il n'ouvrit pas la bouche, les lèvres serrées parce qu'il essayait de retenir ses larmes, il tourna doucement la tête pour dire que non. Il ne bougeait pas les yeux, rivés sur ses mains. Il avait un peu peur du regard de Lee, un peu peur de voir quoi que ce soit autour de lui.

Il l'entendit tirer une chaise et se poser devant, dans le champ de son regard. Toujours figé, comme si ses membres refusaient de bouger, crispés, il commençait à avoir un peu mal, mais la terreur anesthésiait doucement le picotement qui remontait le long de ses doigts. Il essayait autant qu'il pouvait de ne pas pleurer, même s'il sentait ses yeux devenir lourds. En plus il n'avait aucun mouchoir sur lui, et il n'avait pas envie de finir par s'essuyer le visage dans son t-shirt.

(jjsjsjqbqggs HIRO ;-;)

lee;

Il fit 'non' de la tête pour répondre à sa question. Évidemment, vu son état la réponse contraire aurait fortement étonné la jeune fille.

— Je vais rester avec toi.

Elle n'était pas très douée pour rassurer les gens mais pour Masahiro elle était prête à faire un effort. La vision de son camarade crispé et larmoyant lui faisait l'effet d'un coup dans le ventre.

— Quand j'étais petite je faisais des crises d'angoisse parce que j'avais peur des fantômes.

Peut-être que lui raconter sa vie allait l'aider à lui faire penser à autre chose. C'était la seule solution qui traversa l'esprit de la brune et elle ne perdait rien à essayer. À part peut-être un peu de dignité.

— J'ai toujours un peu peur des fantômes maintenant d'ailleurs mais c'est pas le sujet. Quand je n'arrivais pas à me calmer ma maman me faisait faire une sorte de jeu qui m'aidait un peu.

Elle hésita un peu. Elle voulait seulement aider le blond mais peut-être que ça allait le vexer ?

— Tu veux que...euh... on essaye ?

(lee je meurs, on a besoin de plus de gens comme elle ;-;)

Masahiro:

La voix de Lee était toute douce, un peu rassurante, beaucoup plus agréable à entendre que le tonnerre qui rugissait furieusement. Le corps encore figé, sans oser bouger d'un millimètre, il essayait de se concentrer sur ses mots, qu'ils couvrent le bruit grondant des éclairs. Elle allait rester avec lui, elle avait dit. Il n'allait pas se retrouver tout seul.

Elle commençait à lui raconter quelque chose. Elle avait peur des fantômes, à tel point qu'elle s'était déjà retrouvée comme lui actuellement. Il écoutait. Les yeux encore rivés sur ses mains, il s'accrochait aux dires de la jeune fille. Sa mère lui faisait une sorte de jeu? Qu'avait-il à y laisser? Il détestait la façon dont il se sentait, elle aurait pu proposer n'importe quoi, il n'y avait rien de pire que la peur qui lui tiraillait les entrailles et la panique à laquelle il essayait de ne pas succomber.

Il sentait ses poumons brûler un peu, l'air qui entrait rapidement, jamais assez. Il essayait de contrôler sa respiration, respirer mieux. Il hocha doucement la tête quand elle lui demanda s'il voulait essayer. Il voulait. Il voulait énormément, même si son hochement était petit, son oui était grand. Il espérait de tout son coeur, coeur qui battait à tout rompre, que ça marche.

(oui uwu)

Lee,

Est-ce que ça allait vraiment l'aider? Lee ne savait pas trop, après tout elle n'était pas une professionnelle en la matière mais vu l'état de son ami, ça ne pouvait pas lui faire de mal, non. Elle s'éclaircit la voix, tentant de mettre de l'ordre dans ses idées et surtout se préparant à parler plus fort que la tempête.

— On va énoncer chacun 5 choses qu'on peut voir là maintenant.

Elle marqua un temps de pause et regarda autour d'elle.

— Je commence.

Même si ce n'était pas elle à qui ce petit jeu bénéficiait, s'impliquer aussi pouvait aider son camarade. Et puis ça allait lui faire penser à autre chose.

— La table, tes mains, le mur derrière toi, ton livre et ton visage. À toi.

Masahiro:

Il se concentrait autant qu'il pouvait sur les mots de Lee. Ils allaient énoncer chacun cinq choses qu'ils pouvaient voir maintenant. Elle allait commencer. Il écoutait chaque syllabe. La table, ses mains, le mur, son livre, son visage. Et maintenant c'était à son tour. Cinq choses. Il essaya de détailler tout ce qu'il voyait, à travers ses yeux bloqués. Il essaya d'ouvrir la bouche, aucun son n'en sorti.

Il essaya de prendre une inspiration, il frissonna légèrement. Il allait parler. Parler pour dire cinq chose. Il réessaya. Doucement, régulant sa respiration au mieux, ne pas se retrouver à bout de souffle. Il prit tout son courage pour émettre un son.

- L-la table.

Il avait une toute petite voix, un peu tremblante. Il avait l'impression de s'étouffer à chaque mot, il fallait se concentrer. Il fronça les sourcils, un peu.

- Mes.. mains.

Encore trois.

- Mon livre..

Et il ne vit rien d'autre. C'est tout ce qu'il avait dans son champ de vision. Trois choses. Il lui en fallait cinq. Où allait-il les trouver. Juste deux. Il fallait juste qu'il voit deux autres choses. Ses mains se crispèrent un peu plus alors qu'il essayait de lever les yeux. Juste un peu, juste deux choses. Il leva doucement son regard, il voyait un peu trouble, il cligna des yeux, déglutit. Sa vue devenait un peu plus nette.

- L-le mur.. Et toi.

Sa respiration se calmait petit à petit, tandis qu'il se concentrait sur ce qu'il voyait. Lee était juste en face de lui. Elle avait l'air aussi bienveillante que d'habitude, et même s'il n'avait pas à s'inquiéter de ça, ça le rassurait un peu.

lee;

Il mit quelques secondes à répondre et, pendant un instant, Lee craignit que les mots restent coincés dans sa gorge, qu'il soit vraiment incapable de parler. Mais finalement il le fit, sa voix était faible, pas bien assurée mais au moins elle était là. La renarde ne quitta pas son camarade des yeux, essayant de détendre au maximum son visage, dissimulant son inquiétude. À chaque mot qu'il prononçait elle hochait la tête.

Alors que le ciel gronda de nouveau, Lee s'empressa de prendre la parole. Sa voix ne couvrait pas l'orage, loin de là, mais la jeune fille ne voulait pas qu'il se concentre sur ce qui lui faisait peur.

— Maintenant quatre choses que tu peux toucher. 

La lycéenne tendit la main devant elle, ses doigts entrant en contact avec la table devant elle.

— Le bois de la table.

Elle déplaça son bras, agrippant un pan de son kimono entre ses doigts.

— Le tissu de mes vêtements.

Elle plaqua ensuite ses deux mains sur ses joues rondes.

— Ma peau.

Enfin elle tendit le bras face à elle, s'étirant légèrement pour atteindre le sommet du crâne de Masahiro qui, même assis, la dépassait.

— Et tes cheveux.

La brune se fit d'ailleurs la remarque qu'ils étaient étonnement doux mais ne le dit pas à voix haute, gardant cette réflexion pour elle.

Masahiro:

L'acquiescement de sa camarade à chacun de ses mots l'aidait, le sentiment d'être entendu même de la plus faible voix était rassurant. Il sentait les battement de son coeur tout rompre, mais à mesure qu'il parlait, les coups violent s'espaçaient.

À présent, quatre choses qu'il pouvait toucher. Elle allait commencer à nouveau. Il la fixait, n'ayant plus le point qu'il s'était donné sur la table, et avoir Lee comme point de repère, c'était différent du bois inerte qu'elle était en train de toucher. Il voyait son expression, ses yeux, ses lèvres bouger quand elle parlait. Toute une ribambelle de choses sur lesquelles il pouvait poser son attention, renvoyant le tonnerre au tout dernier plan de son champ de sens.

Elle toucha ses vêtement. Sa peau. Et dans la continuité, ses cheveux à lui. Il fut un peu surpris, il ne s'y attendait pas, l'esprit très peu attentif à ce qui était hors-champ. Cette petite surprise le décrocha un peu plus de l'angoisse tremblante qui sévissait ses entrailles. Et puis la dernière fois qu'on lui a touché les cheveux remontait à avant qu'il s'en aille à Headwinds, il y a quelques années, la dernière personne à l'avoir fait c'était sa maman. Elle lui manqua presque, là tout de suite. Il sentit les larmes lui revenir et serra les lèvres pour ne pas qu'elles coulent.

C'était à son tour, maintenant. Que pouvait-il toucher?

La table. La table, il la touchait si fort que sa texture avait sûrement écrasé ses empruntes digitales. Mais il allait falloir qu'il les décolle, pour sentir autre chose.

- L-la table.

Il avait la voix un peu fébrile, comme si les larmes, qui ne coulaient pas, cherchaient à se faire entendre quand même. Il essaya de lever sa main, qui était devenue aussi lourde que du plomb. Avec beaucoup de mal, les doigts tremblotant, il parvient à caresser son livre.

- Le.. papier.

Il essaya de trouver quelque chose à toucher, il n'y avait rien d'autre devant lui. Il continuait de regarder Lee, comme si, si jamais son regard venait à en dévier il tomberait dans un puit sans fin. Il portait lentement sa main à son propre visage.

- Mon visage..

Il soufflait ses moches, un ton larmoyant, mais il parlait, et il bougeait sa main. Même si son autre main était encore cramponnée à la table. Il lui fallait une quatrième chose. Il attrapa le col de sont t-shirt et le serra entre ses doigts.

- Mon t-shirt..

Il respirait un peu bruyamment par le nez, prenant des bouffées d'air aussi grandes que possible, pour ne pas suffoquer.