[MIRANDA] [tw: angst] le guide de l'astronome débutant? [fermé]

Sémélé Vasilis,

Elle avait erré une bonne partie de la matinée à la recherche du meilleur spot de réseau pour envoyer un message à ses parents. Eux qui détestaient particulièrement la technologie avaient pris la peine d'utiliser le téléphone portable de sa petite sœur pour lui envoyer des messages. Mais là, il n'y avait plus de réseau, ou du moins, le temps capricieux empêchait Sémélé de donner des nouvelles, de rassurer sa famille, surtout son père d'ailleurs. Alors après une bonne heure vaine, la jeune femme se décida à faire quelque chose de plus productif. Elle aimait certes l'extérieur, mais le temps était bien trop sauvage pour qu'elle ose s'aventurer dans la cour, a la place, et machinalement, elle se dirigea d'un pas décidé vers la bibliothèque: avec un peu de chance, il y aurait bien des livres qu'elle n'avait pas encore étudié et qui occuperait ses nuits fades et mouvementés, bercée par le doux bruit d'un orage tonitruant.

Cette fois, elle ouvrit la porte avec un peu plus de délicatesse qu'à l'accoutumé, peu désireuse de la voir se refermer violemment une fois de plus sur elle, ses petites acrobaties avec Séléné avaient laissées des marques, le soleil se faisant désirer. Il n'y avait pas grand monde, malgré les circonstances, ce qui n'étonna pas plus que ça la jeune plante. D'un pas décidé, elle se dirigea vers son nouveau rayon préféré, en quête de nouvelles petites perles à découvrir sur le système solaire.

Dans l'allée, Sémélé cru reconnaitre un visage qu'elle croisait de plus en plus souvent: le professeur Lancelot. Sans trop savoir pourquoi - sans doute piquée par la curiosité - la jeune femme s'approcha doucement, comme si de rien n'était. Elle se rappelait de leur conversation l'autre soir, qui oublierait une conversation nocturne, aussi banale soit-elle, avec un professeur? Sémélé était persuadée que beaucoup de gens s'en souviendrait. Rapidement, elle jeta un coup d’œil sur les livres qui se trouvait devant Lance avant de prendre la parole:

— le guide de l'astronome débutant, hmm?

Elle prit un air pensif. Etait-il vraiment en pleine documentation suite à leur conversation? Sémélé ne savait pas trop quoi en penser, et préféra servir un sourire amusé à l'homme, oubliant presque la légère fébrilité qu'avait installé en elle l'avis de tempête qui planait au dessus d'headwinds.

Lancelot Louis Bastien de la Fromagère:

Le ciel s'était assombrit, on sentait la tempête annoncée il y a quelques jours pointé le bout de son nez. Mais il y avait encore un peu de marge. Il avait plutôt bien commencé sa journée et lorsqu'il prit une pause chocolat chaud dans son travail administratif, il se demanda pourquoi ne pas aller faire un tour à la bibliothèque. Sur un petit coup de tête, initié par une conversation nocturne dont il se souvenait encore très bien.

Il avait cherché un peu où se trouvait l'étagère qui répertoriait des ouvrages sur les étoiles, parcourant les titres à la recherche d'un livre qui serait plus intéressant que les autres. Plongé dans ses pensées, n'y connaissant rien, il s'entendit pas arriver le pas feutré de cette étudiante qu'il croisait pourtant si souvent.

Le guide de l'astronome débutant? Il eut un très léger sursaut. La petite voix qui l'avait tiré de ses songes n'était autre que celle de Sémélé. Lorsqu'il réalisa où elle l'avait surpris, il eut un petit air gêné.

- Oh! Je me trouvais là par hasard, alors je me suis dit pourquoi pas jeter un coup d'oeil!

Il n'osa pas admettre qu'il était là clairement parce qu'il l'avait décidé, se demandant ce qu'elle pourrait bien en penser si elle le savait. Peut-être le trouverait-elle bizarre, ou un peu déplacé, il n'en savait trop rien. Quand il s'agissait de s'imaginer ce que pouvait penser les autres, Lancelot savait s'inventer le pire.

- Mais c'est vrai que le guide de l'astronome débutant serait une bonne façon de commencer à s'intéresser au sujet.

Il essaya de se rattraper un peu, maladroitement. Pas sûr que ce soit convaincant.

Sémélé Vasilis,

Elle avait réussit à le surprendre, et Sémélé n'en était pas peu fière. S'avançant à hauteur du professeur faisant face à l'imposante bibliothèque, elle écouta d'une oreille ce qu'il avait a lui dire tout en parcourant d'un œil averti les titres des livres. Les raisons pour lesquelles il était venu à la bibliothèque ne regardait pas pour le moins du monde l'étudiante: après tout, un professeur avait bien le droit de s'y trouver, peut importe l'objet de ses recherches. C'est pourquoi, la maladroite tentative de retomber sur ses pattes qu'avait enclenché Lancelot fit tiquer Sémélé, et peut être légèrement rire.

Il était alors venu a la suite de leur discussion? Sémélé voulait bien se laisser bercer par cette idée, plutôt agréable. D'un côté, elle aurait du, sans doute, se sentir un peu mal à l'aise à l'idée qu'un professeur prenne tant a cœur une petite discussion qui était totalement fortuite et qui n'aurait peut être jamais eu de suite. Mais de l'autre, Sémélé était particulièrement heureuse à cette idée, et n'en éprouvait pas la moindre gêne.

— celui aussi est intéressant.

Délicatement, elle se fraya un chemin jusqu'à attendre un livre sur un rayon alentour afin de l'attraper et le tendre au professeur. D'habitude, c'était eux qui pouvait conseiller des livres pour en apprendre un peu plus sur un sujet donné, et l'inversion des choses amusa tout autant Sémélé. Qu'il soit venue grâce à elle ou pas n'était pas d'une grande considération - ou bien elle ne voulait pas se l'avouer - mais elle pouvait toujours le conseiller, maintenant qu'ils se trouvaient étrangement dans la même rangée.

— si vous avez le temps, bien entendu.

Elle se retourna vers lui et servit un sourire tout aussi entendu. Il devait bien avoir des tonnes de copies à corriger, et vu le temps qu'il faisait, ces copies viendraient bientôt à manquer pour s'occuper l'esprit. Un coup d’œil vers l'extérieur fit naitre en Sémélé une désagréable impression. Le ciel était bien couvert et tempétueux pour le laps de temps qu'il leur était censé rester.

Lancelot Louis Bastien de la Fromagère:

Il ne savait pas s'il avait réellement réussi à la convaincre, mais il essayait de s'en persuader. Bien qu'au fond de lui, il se doute que l'excuse n'ait pas réellement marché. Bien mauvais comédien, même si dans le fond, ce n'était pas tellement un défaut.

Malgré la nature inopinée de leur nouvelle rencontre et de sa piètre excuse, elle ne perdit pas le nord et lui proposa même son conseil. Il observa son geste délicat qui attrapa avec une certaine douceur l'ouvrage. Il le regarda, curieusement.

- Si je suis ici, c'est que j'ai sûrement le temps.

Il lui adressa un sourire. Même s'il aurait pu être là pour les cours, difficile de le faire croire maintenant qu'il avait été surpris dans le mauvais rayon. Surtout que se retrouver devant les étoiles après leur discussion serait un hasard bien trop improbable pour réellement croire à une coïncidence.

- Il y a d'autres livres qui seraient intéressants à lire? 

Il n'aurait pas à faire trop d'aller-retours entre ses lieux de lecture et la bibliothèque.

- Je pensais pas forcément tout lire d'un coup, mais ça pourrait être pratique. Tu ne seras pas forcément là pour me donner conseil la prochaine fois que j'irais y chercher un livre.

À la vue du temps bien peu avenant qui se profilait, il allait sûrement avoir un peu de temps à tuer, coincé à l'abri et au chaud, entre quelques corrections barbantes.

Sémélé Vasilis,

Ce qui était au début une simple petite escapade vaine pour se changer les idées - parce que Sémélé n'avait pas encore totalement oublié le message qui ne voulait toujours pas s'envoyer - allait sans doute se transformer de nouveau en une conversation bien étrange avec le professeur. Ils n'avaient en apparence rien à se dire, mais étrangement, la jeune femme trouvait toujours quelque chose à dire, et Lance lui répondait, engagent l'échange.

Elle s'était retournée, dos aux livres, et faisait face à l'homme. A chaque nouvelle parole, il était bien plus difficile pour Sémélé de croire aux bobards que lui servait ce dernier. Peut-être avait-il honte de s'intéresser à ce sujet à cause de son ancienne élève. Cette idée rendait Sémélé bien triste. Il semblait bien plus intéressé lors de leur rencontre nocturne. C'est alors, avant qu'elle ne pu se poser plus de question, que Lance lui demanda d'autres livres. Alors, tout naturellement elle se retourna à nouveau pour observer la bibliothèque qui trônait devant elle.

— je pense pouvoir trouver ça effectivement.

On pouvait entendre son sourire dans sa voix. Elle passa son doigt sur les couvertures, posant son regard sur chaque lettre qui marquait le dos des livres. Plongée dans sa réflexion, son visage fut déformé par une légère moue réfléchit.

— au vue des évènements, j'en douterais.

Cette pensée - qu'elle cru bon de noter à voix haute - l'amusa particulièrement. Depuis quelques temps, les deux jeunes gens se rencontraient bien souvent, alors espérait un peu d'air aller sans doute être bien compliqué. Après quelques secondes de réflexions, Sémélé tira à elle un nouvel ouvrage, puis un second, d'épaisseur raisonnable, qu'elle tendit au professeur.

— cela devrait faire l'affaire.

A chaque fois qu'elle se retournait, Sémélé lançait un œil hagard vers la fenêtre. Le temps se couvrait de plus en plus, et son cœur commença à se serrer dans la poitrine. Elle détestait particulièrement ce sentiment, sachant pertinemment ce qu'il emmenerait avec lui. Et ce n'était vraiment pas le moment.

Lancelot Louis Bastien de la Fromagère:

Sémélé était dos à l'étagère sur laquelle trônaient silencieusement des flopées de livres. La dernière fois qu'il l'avait vue, elle n'était éclairée que par l'astre lunaire, cette fois-ci, c'était la lumière douce de la bibliothèque qui mystifiait ses traits. Elle avait toujours ce petit quelque chose de différent, peut-être dû à la couleur peu commune de sa peau, mais surtout à cet éclat qu'elle avait dans le regard. N'étant pas un prof trop curieux sur ses élèves, il ne savait jamais trop quels secrets renferment les coeurs de toutes ces jeunes vies qui passent dans la sienne, peut-être que ça faisait partie de sa nature surnaturelle.

Sa réponse à sa question le tira de ses pensées. Il avait l'impression de sentir que ça lui faisait plaisir de trouver quelques livres pour satisfaire cet intérêt soudain qu'il portait pour le ciel étoilé. Un sourire se dessina doucement sur ses lèvres à lui aussi. Les rôles étaient presque inversés, il avait beau être professeur, c'était son ancienne élève qui lui apprenait maintenant bien des choses.

Au vue des événements, elle douterait quant au fait qu'ils ne se recroiseraient pas! Il fut étonné par sa remarque, mais à vrai dire, le hasard semblait prendre un malin plaisir à les réunir aussi souvent. Elle finit par trouver deux livres qu'elle lui tendit. Il les attrapa doucement.

- Merci beaucoup. Normalement, avec ça j'aurais de quoi lire. Avait-il dit avec un sourire satisfait.

Il reposa son regard sur Sémélé qui semblait jeter des coups d'oeil derrière lui, un peu souvent. Il se tourna vers la cible de ses coup d'oeils avant de voir la fenêtre. Le temps se montrait de moins en moins clément. Comme si la tempête annoncé pour dans quelques jours était déjà. Il se retourna vers la jeune femme, essayant de détendre un peu l'atmosphère.

- Quel temps dehors! Le soleil est bien plus sympathique que ces nuages là.

(oui oui, c'est la couleur de sa peau lance, oui oui)(le hasard aussi, bien sur lance, pas de soucis)

Sémélé Vasilis,

Elle aurait pu prendre ses jambes à son cou et s'esquiver savamment de cette rencontre encore une fois fortuite, mais au lieu de cela, Sémélé resta une nouvelle fois adossée au rayon des livres. Peut-être à cause de la présence de son ancien professeur, peut-être à cause de l'orage grandissant, ou bien un peu des deux, la jeune femme resta plantée là. Après avoir tendu les livres à Lance, elle croisa les bras sur sa poitrine, et continua a balancer son regard entre le visage de l'homme et la fenêtre. A force, il s'en était rendu compte et s'était retourné sans doute pour voir ce qui accaparait l'attention de la jeune femme.

— y a pas à dire, dit-elle, gênée.

Les orages, Sémélé détestait ça. Non pas qu'elle en ai une peur primale, mais plutôt que le bruit assourdissant du tonnerre et la lumière aveuglante des éclairs remplissait son cœur d'angoisses et son esprit de mauvais souvenirs. C'était bien triste, la petite enfant qu'était Sémélé adorait les orages, et se faisait même réprimander par un père trop protecteur lorsqu'elle s'élançait sous la pluie, pieds nus, lui criant qu'elle allait attraper froid - et il se trouvait qu'il avait très souvent raison.

— je n'aime pas vraiment la tournure que prennent les évènements; mais je dois me faire des idées, elle marque un temps de pause, le regard plongée dans les nuages dansant dangereusement dans le ciel, c'est juste que je n'aime pas les orages, ni les tempêtes. Comme beaucoup de gens.

Beaucoup de gens devaient avoir peur des tempêtes, c'était humain d'avoir peur devant un tel déferlement naturel. C'est du moins ce qu'essayait de se dire Sémélé, pour oublier la vraie raison de son angoisse. Au fond de sa gorge, remontait toute la culpabilité qu'elle tentait de garder secrète depuis plusieurs années. Mais quand son regard se reposa une nouvelle fois sur le professeur, Sémélé ne pas vraiment cacher toutes cette abjection qui criait au fond de ses yeux, qui voulait sortir. Et cette tristesse grandissante qu'elle taisait derrière ses grands sourires et son air délicat.

Lancelot Louis Bastien de la Fromagère:

Lorsqu'il aborda un peu maladroitement le sujet du temps qui s'assombrissait à vue d'oeil, il sentit une certaine gêne dans son ton, sur son visage, quelque chose qui tremblait dans l'air. Il ne voulait pas la mettre mal à l'aise, juste détendre éventuellement l'atmosphère, pas sûr que ça eut l'effet escompté.

Elle reprit la parole pour exprimer son ressenti. Le coeur de Lancelot se serra un peu. Son regard planté dans les nuages et les mots qu'elle avait prononcé, Lance aurait voulu faire quelque chose. Il n'a jamais été très doué pour réconforter les gens. Quand on est un incube et qu'habituellement les phéromones font le travail pour sociabiliser à ta place, c'est parfois dur de se rendre compte ce que c'est que de devenir comme tout le monde.

Lancelot essaya de se placer devant la fenêtre, espérant que sa taille et sa carrure moyenne permettent de boucher la vue sur l'apocalypse qui se profilait.

- Peu de gens aiment, surtout les tempêtes. Mais le pensionnat est sûr, quoiqu'il arrive, rien ne peut mal se passer ici.

Il avait essayé de prendre un ton rassurant, mais s'il voyait cette tristesse naissante qui peinait à se cacher dans le regarde de Sémélé. Ca lui serra l'estomac, il ne voulait pas que le mauvais temps puisse la rendre triste. Quelqu'un, c'était facile d'aller le rembarrer, mais le temps, il fallait être idiot pour s'en aller s'en prendre à une tempête, pour l'empêcher d'avant et faire du mal à sa jolie fleur qui se tenait devant lui.

Sémélé Vasilis,

Comme irrémédiablement attirée par le ciel nuageux, elle était incapable de s'en détacher. En le regardant, lui et ses nuages féroces, c'était comme si elle pouvait naïvement stopper leur ascension, figés par sa simple volonté. Mais c'était se mettre le doigt dans l’œil, et Sémélé se désolait de cette attitude puérile qui s'emparait d'elle. Le contact fut seulement brisé lorsqu'elle aperçu vaguement le professeur obstruer la vue qu'elle avait sur l'extérieur. Il lui fallut pourtant quelques secondes avant de retrouver ses esprits et dominer ce sentiment qui montait par à-coups.

La vaine tentative de l'homme pour la rassurer étira un très léger sourire sur son visage. Pour sur, Sémélé ne doutait pas de sa sécurité dans l'enceinte du pensionnat, mais sans connaître la réalité derrière son comportement, c'était là la première idée que tout le monde se serait fait. Pourtant, malgré la bonne volonté que semblait mettre Lance dans ses efforts, le cœur de la jeune femme ne s'en dé-serra pas pour autant.

— je n'en doute pas.

Elle avait du mal à supporter le regard de l'homme, se doutant pertinemment que la vague de sentiment qui s’apprêtait à surgir serait difficile à contrôler. Et s'il n'avait pas encore bien vu cette fébrilité grandissante - qui la ferait sursauter au moindre bruit sourd, et qui la ferait craquer aux premières annonces de la tempête - il en serait bientôt mis au courant.

— c'est puéril, désolé...

Si Sémélé le pouvait, elle aurait pris ses jambes à son cou pour rejoindre son dortoir, s'enfermerait à double tour et tenterait sans espoir de gérer cette panique et cette culpabilité qui devenait de plus en plus présente. La sensation qu'elle ressentait lui était si désagréable qu'elle aurait préféré ne pas avoir à la connaitre, et pourtant elle se trouvait au beau milieu de la bibliothèque, pétrifié par une tempête qui cachait bien plus pour elle.

Au fond, la jeune femme était reconnaissante envers Lance, et malgré les souvenirs qui se faisaient de plus en plus présent, Sémélé trouvait en sa présence quelque chose d'étrangement réconfortant. Pas sur pour autant qu'il apprécie sa propre présence, lorsqu'elle ne saurait plus retenir ses craintes.

Lancelot Louis Bastien de la Fromagère:

Alors qu'il pensait détendre peut-être légèrement l'atmosphère en se mettant dans l'objet des crainte, il n'eut pas réellement l'impression que ça ait marché. Il avait un côté très maladroit lorsqu'il fallait rassurer les gens, alors il misait tout ce qui pouvait faire sourire puisque trouver les mots n'étaient pas sa plus grande qualité quand ça ne concernait pas l'enseignement.

Il la voyait peiner à poser son regard sur lui et il se sentit désolé de ne pas pouvoir faire plus pour apaiser un peu la crainte lisible dans ses yeux. Elle finit par s'excuser, Lancelot fut étonné.

- Ne t'excuses pas.

Il croisa doucement les bras, les livres contre son torse parce qu'ils commençaient à peser à bout de bras.

- Il n'y a rien de puéril à ne pas aimer le temps menaçant.

Il n'avait pas envie d'employer le mot peur à tord, éviter de la mentionner si tant est qu'elle était bien présente. Et même s'il essayait de la rassurer, ses mots n'en étaient pas moins sincères. À ses yeux, on ne pouvait pas juger ainsi les craintes de quelqu'un et ne voulait pas qu'elle pense que se sentir mal ainsi était "puérile".

- On a le droit de se sentir mal, peu importe la raison.

Habituellement, ses élèves se sentait naturellement rassurés par sa présence due à cette autorité naturelle que sa condition de professeur lui procurait. Mais Sémélé n'était plus une élève, il n'était plus son professeur et il essayait de trouver comme calmer cette angoisse montante.