Mamma mia, here I go again [Fermé]

Ryan :

Ryan ne perdait pas souvent son calme - enfin, il se considérait plutôt comme une personne sereine. La zen attitude, vous voyez, yolo, on a qu'une vie, c'était tous des mantras que Ryan se répétait quand il était à un fil de péter un câble. Et ça marchait, la plupart du temps, Ryan reprenait son calme et revenait à son ancien lui-même - celui qui rigolait de tout et de rien, qui ne s'énervait pas pour avoir marché sur un lego.

- ...No, ti ho già detto che non era quello... Cosa? Sei serio? Ti ho detto di non arrabbiarti, non era la mia scelta all'inizio! Possiamo spiegare, ma... dopo, c'è un po 'di tensione... No, ti ho messo in- Aspetta! Raccroche pa- merde...

Ryan sentait qu'il aller jeter son téléphone contre le mur. "La plupart du temps", c'était pas maintenant. Et pourtant, il faisait de son mieux pour rester le plus calme possible, mais c'était peut-être le destin, le karma ou Dieu - même caché derrière les toilettes des filles, le blond avait l'impression que le monde entier pouvait l'entendre.

Calliope Ricci:

Promis, Calliope n'était pas du genre à laisser trainer ses oreilles un peu partout. Promis, Calliope ne se mêlait jamais de ce qui ne la regardait pas. Mais là, c'était trop beau pour être vrai. D'une part, le garçon, supposa-t-elle au son de sa voix, n'avait pas vraiment fait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas se faire entendre. Et d'autre part, était-ce bien de l'italien qu'elle avait entendu? Si elle devait avoir un pouvoir, ça aurait été celui d'entendre et de reconnaitre sa langue maternelle à des kilomètres à la ronde. Et le comprendre, tout naturellement.

Alors, guidé par le ton si peu avenant de la voix qui semblait s’élever...des toilettes pour fille? Il ne pouvait décemment pas si trouver, ça Calliope ne pouvait le concevoir. Elle continua donc sa recherche, et, pas très discrète dans son genre, elle tomba presque nez à nez avec un blond, qui visiblement, était passablement sur les nerfs. Pas coutumière de se sentiment, Calliope aurait voulu se faire toute petite, face à lui. Mais elle essayait de garder une certaine contenance, rongée intérieurement par une honte du à sa trop grande curiosité.

Scusi, dit-elle alors, gênée.

Elle allait devoir se justifier, non? Ou alors elle pouvait simplement commencer par dire qu'elle avait entendu la conversation. Ou alors dire qu'elle était là par hasard. Un peu gros comme hasard non? Calliope retenait presque son souffle. Elle avait l'impression qu'il pouvait à tout moment envoyé valser son téléphone. Et elle préférait qu'il l'envoie partout sauf sur elle.

Ryan :

Ryan resserra sa poigne autour de son téléphone, tentant délibérément de se calmer. Yolo, il se répétait. Tout allait bien. Il était frustré, c'est tout, elle ne comptait pas le rappeler e-

- ..Non importa, heh.

...Hein ? Ryan tilta. Il avait répondu presque machinalement. Fronçant les sourcils, Ryan leva la tête...pour voir une tête bleue, apparue comme par magie pas loin de lui. Est-ce qu'elle venait de parler italien ? C'était pas possible, si ? Est-ce qu'elle avait compris tout ce qu'il venait de dire?

- ..Parli italiano?

Calliope Ricci:

Toujours à l'affut, histoire d'esquiver le potentiel projectile, il lui semblait que le garçon était prêt à parler. Tant mieux, Calliope s'aimait bien, d'autant plus entière. C'était quand même une grand qualité, d'être entier.

Apparentemente, répondit-elle, amusée. 

Bien sure qu'elle parlait italien, quelle question. D'accord, il ne savait pas que c'était son pays d'origine, mais quand même, son accent et sa prononciation était parfaite. Bon, ce n'était peut être qu'un seul petit mot, mais tout de même. Calliope ne plaisantait pas avec ça. De toute manière, il s'en rendrait bien compte, si il l'entendait parler anglais, avec son accent à couper au couteau. Ça lui donnait un charme, surement, mais ce n'était pas ce qu'elle cherchait à acquérir.

In ogni caso, meglio dell'inglese, c'était indéniable.

Il était perplexe, apparemment. C'était ces sourcils qui s'étaient froncés qui l'avait trahis.

C'est si étonnant que ça?

Peut être. Calliope n'avait encore croisé personne qui parlait italien, de cette manière. Par cette manière, elle entendait aussi bien, naturellement même.

Ryan :

Le blond mit du temps à traiter l'information ; elle venait de lui parler en italien. Elle parlait italien mieux que l'anglais. Lentement, ses sourcils se délièrent, laissant place à un minois de toute joie.

- ..Mio dio, je peux te faire un câlin?

Ryan en oublierait presque l'altercation téléphonique qu'il avait eu il y a à peine cinq minutes ; c'était trop euphorique. Une italienne, une autre, Ryan n'était donc pas tout seul, il aurait quelqu'un avec qui prier quand il y avait de la (bonne) pizza à la cantine...Il lui fallait beaucoup de self-control pour se retenir de se jeter sur elle, là, tout de suite.

- Si tu savais ! J'ai toujours rêvé d'avoir quelqu'un avec qui potiner sur les autres.

Calliope Ricci:

Mio dio, comme il avait dit. Avait-elle encore le temps pour battre en retraite? Tant d'emportement pour quelques mots. Certes, Calliope était aussi très contente de trouver un compatriote si loin de leur pays, mais tout de même. Un..câlin? Vraiment? Non pas qu'elle n'est pas l'habitude, ou que le contact humain la dégoute profondément. C'était plutôt que, elle ne connaissait pas ce garçon et déjà il voulait un calin? Mais face a un tel entrain, et une bouille aussi chou, selon les critères de Calliope, elle ne pouvait se résoudre à un certain contact humain.

Me prendre dans tes bras? fit-elle, comme si elle avait mal entendu. Je, euh, suppose?

Elle acceptait de le prendre dans ses bras, seulement quelques secondes, pas trop longtemps non plus! Ils n'avaient qu'à considérer ça comme des retrouvailles? Oui, c'était assez convainquant pour elle. Mais ça n'éviterait pas une certaine retenue de la part de Calliope. Et puis, il avait l'air de vraiment le vouloir, et sa magnanimité l'empêchait de refuser.

Moi aussi. Enfin, peut être pas pour potiner, comme tu dis.

Calliope n'était pas sure du tout si restait été une bonne idée. Elle sentait déjà arriver avec ses gros sabots le garçon un peu trop enjoué, un peu trop jeune, sans retenu. Et ça, ça ne l’enchantait pas du tout.

Ryan :

Ryan tilta quelque secondes encore. Elle avait accepté son câlin? Honnêtement, il avait dit ça pour rigoler, Ryan (bien que tactile) n'allait pas l'embrasser juste parce qu'elle parlait la même langue que lui - mais il n'allait pas la laisser en plan! D'abord hésitant, un presque-sourire gêné aux lèvres, il s'approcha, puis lui tapota l'épaule. Voilà. C'était pas un câlin signe d'affection, c'était un câlin de "presque-connaissances", parce qu'ils ne se connaissaient pas encore. Elle allait devoir s'en contenter.

Un rire lui échappa. Potiner, c'était peut-être l'activité préférée de Ryan après la photo et la natation, Ryan était peut-être une commère dans sa vie antérieure..Ou peut-être qu'il l'était toujours.

- Tu dis ça, mais..crois moi, c'est addictif. T'as envie de parler des nouvelles chaussures de Karen mais elle est juste à côté ? Dis-le en italien ! 

Calliope Ricci:

Quel accolade virile, et pas du tout gênante. Calliope avait presque envie de s'évaporer au moment ou il lui tapota l'épaule. Elle fit alors de même, peut être un peu plus mécaniquement, dépassé par une personnalité apparemment très....énergique. Il avait vraiment l'air ravi, et d'être quelqu'un de très extravertie aussi. Karen? Ses chaussures? Soit. Il était vrai que parler italien était une bonne chose pour parler dans le dos des autres. Enfin, pas vraiment, pas techniquement.

Et ça ne risque pas d'être suspect ce genre de comportement?

Elle passa sur la notion tout à fait impoli et grossière que lui inspirait ce dernier, mais chacun vivait sa vie comme il l'entendait. Ce n'était pas une grande rigolote, Calliope. Quoi que, parfois, les gens riaient quand elle passait, mais ce n'était décidément pas parce qu'elle avait blagué.

C'est aussi pour ça que, malgré le caractère que semblait possédait le jeune homme, Calliope ne voulait pas prendre totalement ses jambes à son cou. Une connaissance, ça ne peu pas faire de mal? Et puis son frère serait fière d'elle, de la voir s'ouvrir aux autres, petit à petit. Même si c'était un garçon. Et italien de surcroit.

Il n'y a vraiment aucun autre italien? Rajouta-t-elle, nostalgique. Un, c'était déjà bien, mais la sous représentation de ces origines était tout de même un peu triste.

Ryan :

Suspect? Ryan réprima un rire. Elle ne le connaissait décidément pas ; le blond était maître dans l'art du commérage discret, courtoisie d'une mère et de deux tantes très pipelettes. Il jugea bon de ne pas s'étaler sur le sujet ; après tout, il ne la connaissait pas, peut-être qu'elle cachait une haine immense sur les bavards compulsifs.

Ryan pensa quelque instants. Il devait sûrement y avoir quelque italiens bien cachés, peut-être des gens avec un parent inconnu, mais Ryan - de toutes ses recherches, il n'avait trouvé personne à part la professeur d'italien. Et autant dire qu'elle comptait pas, le blond n'allait pas faire ami-ami avec une prof quand même.

- Sfortunamente, non. Ils sont sympas les américains, mais...leurs pizzas sont à revoir.

C'était un blasphème à toute l'enfance de Ryan, ces bouts de pains couverts d'huile qu'ils appelaient pizzas. 

(Desole pour les fautes, je suis sur telephone)

Calliope Ricci:

Vraiment, il était loin des personnes qu'elle avait l'habitude de fréquenter. Mais il n'avait pas non plus l'air méchant. Ce qui rendait Calliope un peu moins perplexe, ou froide. 

Elle ne partageait cependant pas le point de vue du jeune homme. Enfin, non pas que les américains soient foncièrement méchants, elle ne comprenait juste pas leur mode de vie. Comme sans doute, eux ne comprenait pas le sien. 

Par contre, elle était d'accord sur le fait qu'à peut près tout les plats italiens étaient ratés, pleins de gras, loin du raffinement initiale et des saveurs merveilleuses que l'on trouvait en Italie.

Pour quoi ne pas les faire toi même dans ce cas? 

La cuisine et elle, ça faisait deux. Mais peut être que lui savait s'en sortir avec une pâte entre les mains. 

Je dois t'avouer que moi non. Meme si c'est un sacrilège pour une italienne, je suis incapable de cuisiner les plats traditionnel.

D'habitude pas très loquace, la présence de ce garçon semblait avoir appuyé sur une corde sensible chez Calliope. Corde qui la rendait un peu plus loquace.