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Let's walk silently down the halls [Selma] Terminé
Mercredi 6 Mai 2020 à 20:08 Ms.Pistache
Mikhail :
Les cours avaient repris depuis un moment déjà, les couloirs vides et silencieux du campus en témoignaient. Mikhail savourait intérieurement sa pause de l'après-midi, sa préférée. Le pensionnat possédait de nombreuses fenêtres coulissantes dans les corridors qui accueillaient les saisons brillamment comme il l'avait toujours aimé - ainsi Mikhail ne se priva pas pour en ouvrir une.
Le printemps sonnait aux portes, la verdure poussait à foison dans la cour et l'air se réchauffait. En ces débuts de mois de mai, le professeur devrait faire face à ces innombrables jours fériés inutiles, bons à alimenter la paresse des étudiants et à l'improductivité des travailleurs. Comme il le pensait et disait toujours, chaque jour est fructueux si l'on a bien travaillé. Les vacances sont méritoires, et il ne tolérerait pas au relâchement de ses élèves.
Un regain de passion l'anima ; parce-que oui, Mikhail aimait enseigner, et il sortit de la poche de sa veste de costume Fendi un sachet de truffes au caramel. Achetées ce matin dans la chocolaterie du coin, il en savoura une qu'il fit rouler dans sa bouche. Immunisé contre le cacao en poudre, il ne toussa pas. Lorsqu'il croqua dans le bonbon, les saveurs explosèrent accompagnées d'une joie qu'il eut du mal à retenir. Il se balança sur ses pieds comme le ferait un petit garçon - puisqu'il savait qu'il était seul - avant de laisser durer le plaisir avec son palais.
Tant qu'il avait ses sucreries, rien ne personne ne pouvait le contredire.
Mercredi 6 Mai 2020 à 20:45 Cafevy
(actuellement en train de te répondre en compagnie de l'affreuse musique de mes voisins)
Selma Jallab,
Les couloirs vides étaient une bénédiction, il n'y avait plus d'élèves grouillant, des groupes encombrants le passage, et permettait à Selma de profiter d'un peu de tranquillité avant de se replonger dans la cohue générale qui l'entourait quotidiennement. Il n'était pas rare, d'ailleurs, de bien plus souvent croiser la jeune femme arpentant inlassablement les couloirs du pensionnat qu'assise bien sagement devant son pupitre. C'est du moins ce qui se disait.
Des écouteurs bien enfoncés au creux de ses oreilles, Selma laissait son regard errer vers l'extérieur. Au fil de ses pas se déroulait le paysage qui reprenait vie. Si elle avait été plus inspirée par cette vue, sans doute aurait-elle passé plus de temps dans la cour et les environs que proposait gracieusement le pensionnat. Mais la ville était bien souvent plus attirante.
Au fur et à mesure que s'écoulait le paysage, une silhouette vint obstruer son champ de vision. Silhouette dont elle aurait bien pu se passer à cet instant précis: parce qu'en étant la seule personne actuellement présente dans les couloirs, il lui aurait fallut un effort surhumain pour ne pas être aperçu. Et Selma n'était pas dans les meilleures des dispositions pour se faire interpeller. Elle ôta cependant significativement un écouteur de son oreille, par politesse, dirait-elle - bien que ce mot lui semblait bien trop souvent inconnu.
Mercredi 6 Mai 2020 à 21:15 Ms.Pistache
(Coup dur, j'espère que c'est pas du rap de cité xD)
Mikhail :
Un deuxième chocolat dans la bouche, le professeur s'arrêta net quand il entendit le son significatif de pas arriver à sa droite. Il rangea in-extremis son paquet avant de frotter contre un mouchoir l'excédent de poudre qui lui salissait les mains. Trop tard, se dit-il, quelqu'un l'avait remarqué. Se risquant un regard en direction de l'intrus qu'il ne manquera pas de sermonner - adulte ou non - au vu de l'heure qu'il était. Qui qu'elle soit, cette personne devait être en classe en ce moment.
Mikhail fronça significativement les sourcils. Celle qui séchait sans remords ni discrétion n'était autre que la seule personne qu'il connaissait en être capable. Selma, cette étudiante qui, malgré le vent quelquefois brutal qui s'infiltrait par les fenêtres, s'habillait toujours aussi court et finement. Des boucles d'oreilles argentées et interminables, des yeux perçants et provocateurs, le professeur se demandait parfois comment ils ont pu finir ensemble, bien que leur relation ait duré quatre mois et demi, un record au vu de leur tempérament respectif.
A vrai dire, ils n'avaient jamais eu de grande discussion ni même de surnoms mielleux et idiots comme le faisaient la plupart des couples. Mikhail ne comprenait pas les femmes et encore moins Selma. Explosive en tout ce qu'elle entreprenait, ils étaient bien trop différents pour que cela ait pu durer. Alors quand il découvrit que la jeune femme le trompait, il ne s'en étonna pas. En fait, bien qu'il l'aimait et qu'il garde une certaine affection à son égard, il ne se senti pas offensé.
Fixant la jeune femme qui restait plantée là, attendant sans doute une réaction de sa part, Mikhail fit ce qu'il faisait à son habitude à toute personne qui transgressait les règles du pensionnat, d'un ton sec et sans appel :
- Mademoiselle... vous devriez être en classe.
Mercredi 6 Mai 2020 à 21:39 Cafevy
(j'ai plus l'impression d'assister à une rave party dirons nous)
Selma Jallab,
Au cours de ses journées interminables passées au sein de l'établissement on n'avait su que lui servir reproche et remontrance, sans pour autant trouver une quelconque résonance attendu chez un élève. Peut-être, les premières années, se montrait-elle plus docile et compréhensive, mais son caractère bien trempé n'avait pas mis bien longtemps avant de totalement se développer. En découla une certaine nonchalance face à l'autre, et des avis bien arrêtés. Ce n'était pas la première fois qu'on lui disiez que sa place était en cours - chose qu'elle détestait tout particulièrement, se jugeant bien assez grande pour savoir où sa place se trouvait - et ce ne serait sans doute pas la dernière fois. Sa place d'étudiante lui procurait une immunité qu'elle ne se cachait pas d'utiliser: tous les cours n'étaient pas obligatoires, et si Selma aimait entretenir sa tendance à n'en faire qu'à sa tête, elle prenait bien gare à ne pas se trouver dans des positions trop embarassantes qui lui vaudrait bien plus que de simples tapes sur les doigts.
— devrait, effectivement.
Fidèle à elle même, Selma ne renvoyait que désinvolture et indolence face aux remontrances. Elle n'avait pas peur de parler - même si il lui aurait fallut apprendre à reconnaitre les moments ou le silence était la meilleure des options - et sans doute que la nature des relations qu'elle avait entretenu avec l'homme qui se tenait devant elle n'arrangeait pas grande chose. Les menaces n'auraient pas grand effet sur elle, et elle se contenterait de mots dit dans le vent. Après tout, Mikhail devait bien le savoir, malgré tout.
— mais pas aujourd'hui.
L'autorité dont faisait preuve Mikhail ne la secoua pas non plus, c'était comme si elle était imperméable a tout jugement, en dehors de sa propre morale.
Mercredi 6 Mai 2020 à 22:16 Ms.Pistache
( Un type frustré de pas pouvoir sortir voir un concert... Tu lui balances un truc fort aussi, peut-être qu'il arrêtera xD)
Mikhail :
La réponse remplie de désinvolture de Selma ne l'étonna aucunement. Habitué à ses phrases détachées de toute morale et sans philtre, Mikhail savait que s'acharner ne mènerait à rien, si ce n'est qu'une tornade d'insultes plus grossières les unes que les autres. Alors il clôtura le sujet comme il l'avait toujours fait avec elle et se tût. Le silence ne le dérangeait jamais et il l'appréciait plus sa compagnie que celle de n'importe quelle autre personne. Si on l'examinait bien et assez longtemps, le professeur parlait plus dans le silence que dans le son de sa voix. Si son visage restait de marbre, ses yeux à part entière regorgeaient d'émotions. Et l'on distinguait lorsque Selma était en sa compagnie, une certaine lueur amusée colorer son regard d'un métal froid.
Mikhail ressorti son sachet de truffes et pu enfin en avaler une nouvelle. Le goût du caramel évaporé par le temps revint en force quand il le mâcha doucement. Appréciateur sur le moment, il tendit le paquet à Selma, qu'il invita à en piocher une. La jeune femme portait une attention toute particulière à son physique mais le professeur savait qu'elle ne refuserait pas à un bonbon.
- Un seul.
Il fixa intensément l'étudiante, les sens en éveil, prêt à réagir dès qu'elle en prendrait un de plus. Parce-qu'il la savait capable de le faire. Elle l'avait déjà fait. Et elle le refera encore, et il ne dira rien, mauvais avec les femmes, surtout avec elle.
Mercredi 6 Mai 2020 à 23:45 Cafevy
(après un appel interminable, je suis de retour é_é)
Selma Jallab,
Heureusement - mais était-ce seulement du hasard - Selma n'eut pas à renchérir comme elle le faisait souvent, tendance qui souvent, lui retombait dessus au moment où elle s'y attendait le moins. Mais c'était comme ça que les choses fonctionnaient. Par politesse, parce que Selma avait beau avoir tous les défauts du monde et ne plus suivre l'éducation qu'elle avait reçu depuis déjà près de trois ans, il lui restait les bases, et savaient parfois se tenir, ou plutôt, acquiescer a quelques politesse pour faire passer la pilule. Selma était du genre à vous laissez sa main pour vous prendre le bras.
— un seul? répéta-t-elle, faussement incrédule.
Le principe même de respect pour les supérieurs n'était pas quelque chose qu'elle avait gardé, pour preuve, la relation qu'elle avait entretenu. C'était bien tentant de déroger à la règle, toujours prête à déroger à l'autorité qu'on lui imposait vainement, et Mikhail devait bien le savoir aussi, non? C'était si tentant qu'elle ne pu s'empêcher de tenter, non pas par réelle envie, mais bien évidement, par pure provocation. La certitude de ne rien craindre faisait pousser des ailes encore plus grande à Selma qu'à l'accoutumé.
— vraiment?
Chez elle n'était présentait, la plupart du temps, que trois émotions bien distinctes, et à cet instant, c'était le défi qui s'ancrait dans ses yeux sombres.
Jeudi 7 Mai 2020 à 00:30 Ms.Pistache
(T'inquiète x))
Mikhail :
Le ton provocateur de la jeune femme confirma ses doutes et ses sourcils se froncèrent une nouvelle fois, dessinant un trait au milieu, appelé le ride du lion. Mikhail trouvait cela ironique car le lion se trouvait en face de lui, et non sur son front. Les pupilles de Selma semblaient de fendre en un fin trait, semblable à celui d'un félin sous un jeu de perspectives de la lumière. Il admira le regard puissant de la jeune femme trois secondes de trop, comme obnubilé. Il avait conscience qu'elle se jouait de lui, même lorsqu'ils étaient en relation. Mikhail, trop tendre ou pas assez compréhensif, la laissait faire. Chaque jour qui passait, elle lui dérobait quelque-chose. Des bonbons, son cœur ou son esprit. Cette sensation constante de se faire drainer l'énergie à petit feu l'avait conduit à tout arrêter.
Le professeur répondit en silence, signe de sa défaite. Il posa le sachet sur le bord de la fenêtre et se reconcentra sur l'extérieur. Une bourrasque de vent vint fouetter son visage, faisant virevolter ses longs cheveux immaculés. Dehors, seul le personnel d’entretien rythmait de coups de ballai les froissements des feuilles d'arbres aux fleurs prêtes à éclore.
Mikhail ne sut plus comment relancer la conversation. En fait, elle pouvait bien se terminer maintenant, Selma emportant avec elle son quatre heure. Il n'y verrait aucun mal, il continuerait sa route la faim tordant son ventre, n'osant lui demander de lui en laisser quelque-uns. Il irait alors dans la salle de professeurs grignoter des biscuits secs sans saveurs, sans doute périmés depuis au moins une semaine. Il finirait alors sa journée irrité au plus haut point, infligeant à ses étudiants un cours plus spartiate qu'à l'accoutumée. Depuis toujours, Selma gagnait.
Jeudi 7 Mai 2020 à 01:42 Cafevy
Selma Jallab;
Et comme elle l'attendait, aucune protestation. Selma n'avait pas foncièrement l'air très intelligente, aux premiers abords, mais elle savait comprendre les gens, mieux qu'elle n'arrivait à se comprendre elle même, parfois. S'en était presque ridicule, cette inclinaison qu'il avait à ne jamais dire un mot plus haut que l'autre quand elle lui demandait quelque chose, qu'elle n'en faisait qu'à sa tête. Fallait dire que presque personne ne lui tenait tête, ou du moins, elle n'en avait encore trouvé trace. Ce qui la désolait franchement.
— ils sont si intéressant que ça, a passer le balai?
Selma n'en faisait qu'à sa tête, c'était comme ça depuis toujours, depuis qu'elle avait appris à se faire un avis et se construire une vie, mais force était de constater que cette délicatesse qui lui manquait pouvait heurter son entourage. Non pas qu'elle en une particulière culpabilité, Selma resterait Selma, et de toute façon, elle ne saurait être quelqu'un d'autre. Cependant, dans un élan magnanime qui ne se faisait que trop rare, elle laissa tranquille le sachet déposé sur le rebord de la fenêtre, se contenta de ce qu'on lui avait bien laissé avoir. Au fond, il était encore bien gentil de supporter sa présence, à Selma, ça, elle en avait conscience.
Elle se contenta, en attendant une quelconque réponse - ou pas - de poser un regard indifférent sur les extérieurs du pensionnat. Quand serait finit cette conversation qui n'en était pas vraiment - en avaient-ils seulement eu une seule fois? - Selma se dit qu'elle devrait sans doute sortir s'acheter un nouveau paquet de cigarette. Qu'est-ce qu'elle avait envie de fumer.
Jeudi 7 Mai 2020 à 11:24 Ms.Pistache
Mikhail :
Quand la voix de la jeune femme résonna dans le couloir, le professeur la regarda en biais. Accoudée nonchalamment à la fenêtre, ses boucles en métal dansant au rythme du vent, elle ne toucha pas au paquet et préféra dialoguer avec lui. Chose inhabituelle de sa part, au vu des réponses le plus souvent terre à terre du professeur ou des silences dont il avait le secret, qui laisserait n'importe quelle personne pantoise ou gênée. Mikhail ne la connaissait pas gênée, même en amour. Aucune faille ne fendait son âme en sa présence, et Mikhail acceptait même ses caprices les plus enfantins car ses remarques cinglantes et justes ne l'atteignait pas.
Le professeur de chimie, amputé de compassion pour les plus faibles ou moins revêche que lui, n'hésitait pas à cracher les quatre vérités à tout le monde, y comprit à ses anciennes petites amies qui partaient au bout de deux mois à peine. Cette limite méchanceté envers les femmes vient principalement de son enfance, sa mère l'ayant renié et une sorcier lui ayant jeté une malédiction qui ne cessait de lui coller à la peau.
Il ne trouvait pas les femmes idiotes, mais excessivement trop complexes pour lui. Mikhail était particulièrement mauvais avec les sous-entendus et la dérision, finissant les échanges avec une demoiselle le plus souvent en larmes, parfois énervée et encore moins, si ce n'est qu'avec Selma, une indifférence qui mériterait trophée. Parfois, la jeune femme riait à ses tentatives maladroites et incomprises, avant de lui voler un baiser.
- C'est leur travail et ils le font bien.
Mikhail sentit que sa réponse le satisfaisait pleinement, alors il engouffra un chocolat dans sa bouche. Il remarqua que les doigts de l'étudiante tapotaient contre la vitre translucide du corridor, signe que l'envie de fumer était pressante. C'était là à peu-près tout ce qu'il pouvait analyser chez elle qui ne soit pas erroné et qui les permettaient le plus souvent de se comprendre pendant un court laps de temps. Il sortit de sa poche un paquet de Marlboro light qu'il avait confisqué un peu plus tôt à un élève et lui tendit une cigarette. Il ne fumait pas car l'odeur le dérangeait mais il possédait un petit péché, celui de regarder les autres le faire. En particulier Selma, qu'il trouvait toujours gracieuse avec une cigarette à la bouche.
Jeudi 7 Mai 2020 à 14:06 Cafevy
Selma Jallab,
A y regarder de plus près, Selma n'avait objectivement rien de mieux à faire pour l'instant que déblatérer des phrases toutes plus bateaux les unes que les autres, mais toujours empli d'une certaine ironie qu'elle ne savait que très rarement quitter. Qu'est-ce que ça devait être chiant de passer sa journée à passer le balai, le pensionnat était grand, et la quantité faramineuse d'étudiants devaient en faire des dégâts. Il n'y avait qu'à voir dans sa famille, les Jallab avait cinq enfants, et leur mère passait son temps à nettoyer derrière eux. Cette image donnait des frissons de terreurs à la jeune femme, persuadée qu'elle pouvait toujours finir comme sa mère, à devoir jouer la boniche - ce qui expliquait bien les trois quart de son attitude outrancière et détachée.
— même payé, pas sur que j'accepterais.
Ils n'avaient jamais eu de réelle conversation, mais Selma s'autorisait bien à parler pour deux. Au mieux, il lui servirait un de ses silences habituels, au pire, il essayerait de répondre vaguement. Ça ne la dérangeait pas vraiment, parce qu'elle ne se pensait pas non plus capable de tenir quelconque discours très intéressant. Quand Mikhail lui tendit la cigarette, Selma daigna détourner son attention du personnel d'entretien pour poser ses yeux toujours autant maquillé sur ce dernier.
— c'est pas très pro ça.
Mais elle ne s'était pas faites prier pour autant et d'un geste rapide et efficace attrapa la cigarette. Encore une de ses mauvaises habitudes développé en pure contradiction contre son paternel: la cigarette, c'était proscrit dans leur famille, et encore plus pour une femme, il trouvait ça vulgaire. Malheureusement pour lui, Selma avait depuis bien longtemps oublié ce que l'interdit voulait dire. Elle gratifia tout de même le professeur d'un bref remerciement. Selma n'était pas non plus un animal, malgré ses crocs acérés et ses répliques fracassantes.
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