Who you gonna call ? Peigne-busters [Privé]

William :

Imaginez donc ; William, dix-huit printemps, jovial et dynamique, se prépare à sortir cueillir des fleurs un bon matin. Il se lève, seul dans la chambre - à sa plus grande surprise, se brosse les dents, prend le temps de griller ses toasts à point et se dirige vers la porte. Tout va bien dans le monde. Et puis... Là, c'est le drame, une créature qui ne rivalerait qu'avec Satan se tenait donc devant lui ; un peigne. William dû se tenir à la porte pour éviter de tomber de choc.

C'était un blasphème. Qui aurait eu l'idée de laisser son peigne dans le couloir ? Qui plus est, devant la porte de William, qui comme par hasard en avait une peur bleue?? William rentra dans sa chambre le plus rapidement possible, et sortit son téléphone à la vitesse de la lumière. Il fallait qu'il appelle quelqu'un. Maintenant. En ouvrant ses messages, ses yeux tombèrent sur un prénom famillier ; Lily. Tremblant, William écrit une succession de messages à la succube. Il fallait juste espérer qu'elle ne prenne pas de temps.

Lily :

Imaginez donc ; Lily, dix-sept ballets, réglée et crevée, se prépare à faire la grasse mat' jusqu'à quatorze heure, à mater des séries netflix et à se retaper to all the boys i've loved before avec une tisane et des petits biscuits comme une mamie enroulée dans son plaid et au chaud dans le pyjama le moins sexy du monde. Tout va très mal dans son ventre. Et puis là... Un message. Tiens ? Quelqu'un a pensé à elle, un samedi matin comme ça ? C'est peut-être Martin ? Ou Aki ? Elle saisit son téléphone avec le sourire. Non, Willou ! C'est tout aussi bie- ehm, peut-être pas. Son sms est plus que bizarre - s'en suit une une petite discussion très brève, et le dénouement est le suivant : Lily a dit qu'elle viendrait, pour le sauver. Elan d'amour et de générosité. Parce que ses ovaires lui disent de rester sous la couette. Mais la succube se traîne quand même jusqu'à la sortie, en nouant la ceinture de son peignoir pilou-pilou au passage, et en se faufilant en catimini dans les couloirs parce que purée, c'est ni une tête, ni une tenue à sortir, ça. Chambre numéro 1. Pourvu qu'il n'y ait personne. Tiens, un peigne. Le peigne ? Elle le saisit, le tourne et le retourne entre ses doigts, vérifie qu'il n'y a pas de cheveu coincé dedans, et se coiffe les siens, histoire de faire moins négligée. Elle toque.

- Willou ??? Willou c'est moi ! Ouvre, vite ! Je ressemble à rien... T'es genre, la seule personne à qui je sais que je peux me montrer sous mon pire jour sans me faire juger.

Faudrait pas qu'un minet aux mollets de dieu passe dans le coin et la voit comme ça. 

William :

Doux Jésus sainte Marie, Lily ne prend pas de temps. William est toujours tremblotant comme une feuille, il a peur d'ouvrir la porte, mais Lily l'appelle alors il doit. Lentement. Il inspire, se retourne, ouvre la porte doucement...Et ne voit pas de peigne sur le sol, à la place, la figure de Lily en peignoir. Willy est tellement content qu'il pourrait lui faire un câlin, alors il ouvre en grand et-

- aaAAAAAAAAAAAAH!

Il referme la porte aussitôt qu'il l'avait ouverte. Elle avait encore le peigne!!! William se sentait encore plus trahi, d'autant plus que leur première rencontre s'était basé sur ce fruit du démon. Le brun ravale ses larmes et tente de parler, la voix tremblotante et montant dans les aigüe.

- Li...Lily..Le p-p-p-eigne...

Lily :

Voir la bonne bouille fraiche et matinale de William, c'est toujours un plaisir - en plus, elle s'attendait pas forcément à ce qu'il soit tout souriant alors qu'il avait clairement la trouille. Bah... Elle la vit pas très longtemps à ce propos, pour la simple et bonne raison que...

- Oh... Oh ! Merde ! Pardon Willou ! 

Le peigne, dans sa main, devant William... Fallait vraiment être bête (et pas très réveillée, fallait qu'il l'excuse). Aussitôt, elle le balança à l'autre bout du couloir, très, très fort, très très loin - elle eut l'impression de revivre l'instant marquant de sa rencontre avec Martin, lorsqu'elle avait projeté l'horrible concombre par la fenêtre. 

- C'est bon ! Il est loin, très, très loin. Tu n'as plus rien à craindre sauf ma sale tête ! Tu peux m'ouvrir ? 

William :

Toujours tremblant comme une feuille, William réouvrit la porte, avec plus de précaution cette fois. Son regard se dirigea d'abord sur les mains de Lily. Vides..Ouf. Il ouvra la porte en grand, et se jeta dans les bras de la blanche, les larmes aux yeux. C'était trop d'émotions pour une matinée, William allait faire une crise de panique.

- Oh mon dieu, Lily...(snifsnif) J-j'ai cru que j-j'allais m-mourir..(snif)

C'était pas faux ; dans sa chambre, William était à deux doigts de se mettre en PLS sous son lit et d'appeler à l'aide. C'était trop choquant, de voir ce peigne devant sa porte, William ne pouvait pas. Mais maintenant, Lily était là, Lily était une personne de confiance alors...tout allait bien.

Lily :

Aawww. Lily referma ses bras sur William, lui tapotant la tête comme une maman qui rassure son gosse après un vilain cauchemar. 

- Sssshh ça va aller. Tu vas pas mourir. Je suis là maintenant !

Elle se défit de son étreinte et lui sourit. Le voir pleurer comme ça, ça attisait son empathie, surtout qu'à cette période du mois, elle était souvent à fleur de peau, il lui fallait vraiment pas grand chose.

- Pleure pas sinon je vais pleurer aussi ! Aller, je vais pas te demander d'où sort ce peigne, je suppose que tu veux pas en parler. Tu veux... Euh... 

Elle le reluqua une petite seconde. Il était habillé. 

- Tu comptais sortir ? 

William :

Snif snif. Le brun lève la tête, s'essuie les yeux avec le revers de sa manche et regarde Lily. Tout allait bien. Affichant un sourire, il essaye de reprendre contenance. Le peigne est parti, c'est bon, tu es en sécurité.

- O-oui  ! J'allais...cueillir des fleurs. Il fait beau, pour un mois de Mars, alors...

Tels furent ses plans pour la matinée ; mais malheureusement, il fallait qu'un peigne se dépose pile devant sa porte quand il allait sortir ! C'était pas ballot, ça ?! D'ailleurs...

- J'arrive pas à croire qu'un peigne était pile devant ma porte!! Comme si quelqu'un..l'avait laissé là..

Lily :

Cueillir des fleurs ! C'est beaucoup trop mignon. Tout est trop mignon. Faut pas que Lily soit confronté à trop de mignonnerie parce que ça aussi, ça lui fait perdre la boule. Pendant 5 jours, elle s'interdit de regarder des vidéos de chat sur instagram sous peine de se mettre à pleurer lamentablement. 

- Personne ne peut te vouloir du mal, Will'. C'était sûrement... Un oubli ! Le sac d'un élève qui passait par là était peut-être mal fermé, et le peigne a glissé.

Elle haussa les épaules, et... Se remit à sourire, mais pas de son petit sourire gentillet, non, son sourire d'entremetteuse et de fouineuse. 

- Les fleurs... C'est pour une certaine Lucille ?

William :

Personne ne pouvait lui vouloir du mal..Soit. Oui, elle avait raison, William ne pouvait pas penser à une personne qui pouvait lui faire ça - à part, peut-être Mary de la plage...Mais elle ne savait pas pour les peignes! Ou peut-être qu'elle savait?

Le brun fut sorti de ses pensées par l'intérêt nouveau de Lily. Pour Lucille ? Ce serait mentir de dire qu'il n'y avait pas pensé, mais Willy ne voyait pas pourquoi ça l'intéressait comme ça - intrigué, il arqua un sourcil.

- Euh..Peut-être ? Tu veux venir ?

Est-ce qu'elle voulait noter ça comme technique de drague ? Les fleurs, après tout, c'était considéré comme romantique, mais William ne comptait pas aller ramasser des roses rouges.

Lily :

Le sourire de Lily se mit à croître et... A décroître aussitôt. Est-ce qu'il faisait vraiment beau ? Est-ce qu'elle en avait la force ? Est-ce qu'elle était sortable, là comme ça, en pyjama ? Non - enfin, non deux fois sur trois en tout cas. Lily posa les mains sur son ventre, et entama les explications précédant son refus. Quoi qu'un simple "non" pouvait suffire... La succube aimait bien parler. Surtout à Willou. 

- Eh bien... Tu vois, je couve actuellement un mal sombre et répandu aux quatre coins du globe, qui touche la moitié de la population humaine. Là, dans mon ventre, il se passe des trucs pas nets, et du coup, ça impacte ma tête aussi. Et mon coeur ! J'ai mal au crâne et j'ai un coeur d'artichaut, j'ai pas envie de me mettre à chouiner devant une marguerite, alors... Alors non. Désolée.

Après coup... Il ne l'avait pas invitée. Si ? Sa question... C'était une interrogation, genre "tu veux t'incruster ?" ou une sorte de requête déguisée ? Lily savait pas trop, mais si ça se trouve, elle s'excusait alors qu'il voulait même pas de sa compagnie.

- Euh... Voilà. Bonne cueillette !