Une ogresse et un muet VS le pigeon [privé]

Narcisse:

La journée avait pourtant si bien commencé. Le soleil brillait, là haut, dans le ciel d'hivers. Au loin on pouvait entendre gazouiller les rires des enfants et les discutions polies, échos des jours heureux. Comment Narcisse, tout boute-en-train, aurait-il pu deviner qu'il passerait le quart d'heure le plus atroce de toute sa vie?

Car voyez vous, il retournait naïvement jusqu'au pensionnat après quelques courses hasardeuses en passant par les rues calmes et apaisantes de la ville quand soudain, lui bloquant ardemment le passage, une bête - que dis-je - un monstre d'environ 2.7 kilos. Vision d'horreur à la face de ptérodactyle. L'immondice le fixait de ses yeux rouges et perçants dans lesquels Narcisse arrivait à deviner sa fin proche. Toutes les abominations condensés dans une boule de plume difforme et cruelle. Piaf des enfers, messager de tourments. Narcisse en était convaincu ce pigeon était venu pour l'achever. ça y est. C'était terminé de lui. Le volatile allait se jeter sur lui d'un moment à l'autre. Il allait lui crever les yeux avec son petit bec de fourbe et lacérer son cadavre jusqu'à qu'il ne reste de son pauvre macchabée que os et poussière.

Prit d'une violente panique, le jeune homme resta pétrifié d'effroi. Incapable de fuir, ses jambes restèrent - pour son plus grand désespoir - clouées au sol. Impossible de se défendre. Narcisse à la merci de l'oiseau cauchemardesque sentit alors ses yeux s'humidifier sous le désespoir. Il se trouvait trop jeune pour mourir. Jamais il ne goûterai à la joie de grandir, jamais il ne pourrai fonder la famille qu'il aurait rêvé d'avoir, jamais il ne reverrai son mentor. Il allait mourir. Ici. Seul face au sheitan. 

Les larmes se mirent alors à dévaler ses joues blanches en grosses gouttes. L'étudiant pouvait entendre résonner dans son crâne les petits cris stridents et moqueurs de la chose. Tremblant, il sentait déjà ses dernières forces l'abandonner. Comble de tout, il ne pouvait même pas appeler à l'aide. Ô sort cruel qu'était le sien. Adieu monde cruel.

Eri:

Elle était joyeusement partie s'acheter des gâteaux dans une petite épicerie. Une expérience encore toute nouvelle pour elle, on ne l'avait jamais laissée faire ce genre d'achat, elle n'avait jamais mis les pieds dans les petits commerces de ce type. Mais depuis qu'elle avait sa liberté au pensionnat, elle adorait y aller! Elle avait l'impression d'être grande et indépendante, mais ça la faisait redouter encore plus le retour à la maison.

Elle avait choisi des Pim's à la fraise, car même si l'opinion publique décriait ces gâteaux, pour Eri, ils étaient le Saint-Graal! Elle ne résista pas à l'appel de la gourmandise est risqua trop facilement sa main dans la boîte, vers le tant chéri trésor qu'elle renfermait.

Pour rentrer au pensionnat, elle avait choisi de passer par des petites ruelles tranquilles, espérant profiter un peu plus de la balade, avant de se cloitrer dans sa chambre jusqu'au lendemain, sur ses devoirs. Mais la tranquillité tant espérer se retrouva bien compromise lorsqu'elle vit devant elle, un jeune homme qui lui barrait la route. Il semblait désespéré à la vue des sanglots qui coulaient sur ses joues pâles.

Eri n'était pas du genre à se mêler de ce qui ne la regardait pas, mais il avait l'air en difficulté, elle ne savait pas quel genre de tracas lui avait causé la vie, mais elle ne pouvait définitivement pas le laisser là. Elle s'approcha doucement de lui, pour ne pas le brusquer ou avoir l'air impolie. Elle sortit un mouchoir de sa poche et le tendit à l'inconnu alors qu'elle se trouvait à côté de lui.

- Je suis désolée de te déranger mais.. Tout va bien?

Question bête, surtout vu la tête de la personne à qui elle la posait, mais si ça se trouvait, il n'avait pas envie d'en parler.

Narcisse:

Aussi raide qu'une statut de marbre, Narcisse - très certainement en hyperventilation - tourna un regard larmoyant vers la nouvelle venue. Un ange venu le sauver? Un ange à la chevelure rose? Ses yeux rendus bouffis par l'eau lacrymale qui s'en échappait, il distinguait la demoiselle à travers un écran flouté. Sans attendre de se faire dévorer par la bête hargneuse à leur côté, Narcisse, ô grand héro et sauveur de ses dames, vint immédiatement se planquer dans le dos de Eri, pointant du doigts l'animal (qui en avait strictement rien à faire en réalité) tranquillement planté au milieu du chemin. 

Il tenta alors de prévenir sa camarade, d'abord dans un langage des signes bafoué par la précipitation puis, quand il comprit qu'elle ne captait pas totalement ce moyen d'expression, fronça les sourcils et exécuta une danse tarabiscotée de mouvements tous plus confus les uns que le autres pour tenter de la prévenir du danger imminent.

Le pigeon, blasé comme jamais, scrutait la scène de ses petits yeux, " un peu trop perçants" au goût du jeune homme persuadé qu'il voulait aspirer son âme. S'il avait pu parler, là, tout de suite, nul doute qu'il se serait apitoyé sur le sort de l'humanité qui avait peur d'un poulet même pas comestible.

(son ange sauveur alors qu'elle est un démon japonais xD c'est marrant)

Eri:

Le jeune homme semblait tétanisé. Elle se demanda bien pourquoi est-ce qu'il était dans un tel état. Il ne lui répondit pas, comme figé. Lorsqu'elle pensa à vérifier s'il n'avait pas fait un AVC, il alla se cacher derrière elle. Elle avait les yeux tout rond, les bras repliés, mains vers le haut. Que se passait-il?

Elle se retourna à moitié pour voir si tout allait bien, avant de re-regarder la rue. Elle ne voyait rien.. Que voyait-il? Il pointa soudainement le doigt vers ce petit être roucoulant devant eux, à quelques mètres. Est-ce que c'était réellement de ce pigeon qu'il avait peur? Il était ornithophobe? Ce n'était qu'un petit pigeon pourtant.

Mais si cet animal l'empêchait réellement d'avancer et le mettait dans un tel état, alors elle allait le chasser. Elle chercha son crayon fétiche dans sa poche et arbora son air le plus sûr avant de s'avancer vers l'oiseau insolent. Elle brandit son crayon vers lui, tandis qu'il la fixait avec son petit regard brillant bête.

- Bouge le piaf.

Elle fit encore un pas, il recula. Elle tapa du pied, il virevolta un peu plus loin. Il voulait pas se barrer le pigeon?

(Ouai mais ça Narcisse il le sait pas encore x) )

Narcisse:

Narcisse arqua un sourcil lorsque la jeune femme dégaina un crayon de nul part. Qu'allait-elle faire avec ce truc? Quelle ne fut pas sa stupeur quand il se rendit compte que ce bout de bois allait servir à la demoiselle pour affronter l'ignoble bestiole.  Il se demanda en premier si elle était plus audacieuse ou suicidaire mais sembla par la suite sérieusement impressionné lorsqu'elle s'attaqua telle une escrimeuse d'exception au mini dinosaure.

Vibrant au rythme des actions de son ange gardien ( ou en tout cas ce qu'il prit pour tel sur le moment ), Narcisse restait pétrifié en arrière plan, récitant quelques prières pour qu'ils ne finissent pas en casse-croute pour pigeon.

Malgré l'acharnement de l'élève, le volatile se contentait d'esquiver par quelques mètres de distance avant de revenir se poser tranquillement. Narcisse commençait à se sentir plus à l'aise étant si bien protégé par l'inconnue quand un deuxième oiseau vint se poser tout prêt de lui...puis un troisième...un quatrième...et un cinquième...IL ETAIT CERNE C'ETAIT LA FIN.

S'il avait pu, nul doute qu'il aurait hurler à la mort jusqu'à s'en décrocher les poumons mais à la place, il sentit ses jambes flancher pour de bon sous lui. Le trop plein de terreur venait de le terrasser et il s'écroula tout bonnement sur lui même au milieu de la rue. Il en était persuadé, son esprit venait de quitter son corps.

(pauvre narcisse xD)

Eri:

Alors qu'elle tentait vainement de faire fuir ce piaf insolent, le pauvre garçon qu'elle pensait d'abord sauver se retrouva cerné! Il avait appelé ses camarades en langage pigeon? Eri était embêtée. L'autre pigeon s'était éloigné assez loin pour qu'elle fasse demi-tour pour aller aider le pauvre inconnu!

Elle avança avec détermination vers lui pour aller l'aider, tenant fermement son crayon de papier. Avec ces bestioles, fallait s'imposer ou elles prenaient leurs libertés, et apparemment, on s'était pas assez imposé avec eux. Elle marcha entre eux, en remuant un peu du pied pour les faire voler plus loin du jeune homme. En fait, ce serait même préférable qu'elle ne s'en éloigne plus pour éviter qu'ils continuent à le terroriser! Elle s'était mise devant lui et tendait son crayon bien taillé dans leur direction, et elle hésiterait à l'agiter encore plus s'ils avaient le malheur de trop s'approcher!

- Ils sont déterminés ces oiseaux! Avait-elle lancé pour détendre l'atmosphère.

Les petits pigeons les dévisageaient avec leurs yeux perçants et fourbes. Eri espérait qu'ils s'en iraient pour chercher quelqu'un d'autre à embêter!

Narcisse:

Rendu un peu amorphe par cette attaque surprise, Narcisse regarda Eri effectuer sa ronde de protection. Il fut très clairement impressionné par l'ardeur avec laquelle elle combattu vaillamment les volatiles de l'Enfers. Il se promit alors intérieurement que, s'il retrouvait un jour la parole, il compterait ses louanges à ses petits enfants - voir même à ses arrières petits enfants.

En réalité, vu de l'extérieur, la scène semblant bien moins épique mais le jeune homme émotionnel dans le feu de l'action et sous l'effet de la terreur cru clairement voir Eri rayonner. C'était abusé? Probablement.

Le regard insistant des pigeons fit froid dans le dos à l'étudiant qui sentit un frisson d'horreur lui remonter l'échine. Heureusement que la demoiselle était venu à son secours. Elle s'agitait énergiquement en tentant de dissuader les oiseaux de s'approcher, mouvant ses bras dans tous les sens et menaçant de la pointe de son crayon. Une véritable héroïne d'animé.

(Vision de Narcisse: Pigeon démoniaque)

Les piafs ne voulaient décidément pas lâcher l'affaire et roucoulaient de mécontentement sur le béton à quelques mètres d'eux. Cependant, à force d'acharnement, ils finirent probablement par se rendre compte qu'ils ne pourraient plus harceler ni intimider le jeune homme sans se frotter à la guerrière qui leur faisait face puisqu'ils semblèrent de détourner de leur victime humaine.