today's another day to find you [fermé]

Rory:

Quelques jours après son escapade nocturne, Rory avait décidé de vider les poches de ses costumes avant de les mettre dans son panier à linge, préparant son paquet de vêtements à laver. Il avait laissé le costume détrempé, porté durant cette fameuse soirée, sécher dans un coin de sa chambre avant de réellement l'ajouter aux autres étoffes plus très fraiches qu'il fallait nettoyer. Il ne s'attendait à y trouver un petit morceau de plastique dans les poches. Un peu surpris, il extirpa le mystérieux objet et une fois sous la lumière du jour, il eut un frisson. C'était la fameuse télécommande qu'il avait machinalement rangé dans sa poche après être sorti du magasin. Il pensait avoir réussi à la laisser avec le fameux engin auquel elle était assorti à Bambi, ce qui n'était malheureusement pas le cas. Il se frotta les tempes un peu embêté. Il ne pouvait décemment pas garder ça avec lui, déjà parce que tout seul, ça ne servait à rien. Ensuite parce qu'il n'estimait pas en avoir besoin, surtout que ça se semblait pas adapté à sa morphologie.

Il prépara ses affaires pour la journée, essayant de détourner son attention du petit objet qui trônait sur son bureau. Quoi qu'il fasse, il ne pouvait s'empêcher d'y penser. Il fallait qu'il le rende à sa collègue d'une manière ou d'une autre. Si ça se trouve, elle y avait trouvé son compte et ne pouvait pas profiter du plein potentiel de cet achat impromptu parce qu'il n'avait pas eu l'audace de lui ramener le reste du paquet. Il prit son courage à deux mains et rangea l'objet de ses tourments dans son sac de travail avant de s'élancer dans sa journée de travail.

Il avait quelques rendez-vous aujourd'hui et pas mal de temps ouverts pour les étudiants qui auraient éprouvé le besoin de venir le voir sans crier gare. Si sa matinée s'était montrée plutôt remplie, son après-midi était d'un calme plat. Beaucoup d'élèves avaient cours et surtout, il faisait beau, peu d'entre eux allaient préférer passer par son couloir plutôt que de profiter du soleil. Il profita de cette accalmie pour vérifier les emplois du temps de ses collègues sur le bureau numérique, à la recherche du dernier cours de Mme Bambi Drogov. Il se voyait mal la contacter par mail ou bien l'interpeler par hasard au cours de la journée, alors il allait profiter de son dernier cours pour se glisser après les élèves et lui rendre la télécommande. Il vit qu'elle terminait en début de soirée, achevant son cours à dix-huit heure, dans une des salles du rez-de-chaussée. C'était noté. Il irait la saluer à ce moment là.

Un peu avant l'ultime sonnerie de la journée, le psychologue quitta son bureau avec ses affaires, portant son sac de travail à bout de bras. Il se dirigea vers la salle où sa collègue terminait d'enseigner la physique à des lycéens qui devaient commencer à fatiguer. Il arriva un peu en avance et s'installa dans un coin du couloir, attendant que la musique retentisse et que tous ces petits monstres quittent les lieux. Le son ne se fit pas prier et les dernières notes de l'après-midi se firent entendre. La porte s'ouvrit et les jeunes gens sortirent les uns après les autres. Rory s'approcha de l'entrée, reconnaissant au passage quelques têtes qu'il avait déjà pu recevoir dans son bureau.

Lorsque la salle de classe fut vide, il s'y aventura. Bambi l'avait peut-être entre-aperçut dans l'entrée, juste avant. Il ne savait pas du tout comment amener la chose et à vrai dire, il n'y avait pas réfléchi. Droit comme un piquet, dans un costume bien lisse avec sa cravate proprement nouée, il se pencha pour poser son sac à ses pieds et remonta ses lunettes sur son nez du bout de l'index. Il finit par prendre la parole en s'éclaircissant un peu la gorge.

- Bonsoir Mme Drogov.

Il avait pris l'habitude d'appeler ses collègues par leurs noms, surtout quand des élèves pouvaient encore passer, il trouvait ça plus correct. Surtout que la professeure n'avait pas envie que son prénom se sache de tous, encore moins des jeunes gens à qui elle enseignait. Il ne l'avait pas réellement recroisée depuis qu'ils s'étaient quitté après cette soirée, il avait presque oublié un peu ses traits qu'il n'avait eu l'occasion de voir que sous des éclairages tamisés. Elle avait un visage plaisant à regarder, il ne pouvait pas le nier. Les pensées qu'il avait bien avoir en la regardant la première menaçaient silencieusement de sortir des tréfonds de ce qu'il avait essayé d'enterrer.

- Comment allez-vous depuis la dernière fois?

Il était certes venu pour une raison précise mais il n'en oubliait pas la politesse que de s'enquérir sur l'humeur de ses interlocuteurs. Il espérait qu'elle en soit de plutôt bonne, surtout pour ce qu'il s’apprêtait à lui rendre.

Bambi:

 A cette heure tardive de la journée, il devenait difficile de captiver une classe remplit d'adolescent en sueur. Bambi était plutôt bonne à ce jeu là, étant aussi crainte que respectée de ses élèves, mais il commençait tout de même à poindre quelques petites discussions murmurées au fond de la classe. Elle ne pouvait pas leur en vouloir, après huit heures de cours elle même commençait à sérieusement saturer.

Lorsque la sonnerie retentit, signe de libération tant attendu par la troupe, Bambi les autorisa à quitter la classe non sans laisser un mot de fin.

- C'est bon les jeunes, vous pouvez y aller. N'hésitez pas à venir me poser des questions si vous avez un problème avec un exercice.

Le mouvement fut immédiat et les petits chenapans ne se firent pas prier pour prendre la poudre d'escampette. Quelle idée de leur mettre physique en fin de journée aussi? L'administration était sans pitié. Alors que le flot d'enfant s'écoulait avec hâte vers la sortie, la jolie brune remarqua une silhouette blonde qui se détachait de l'encadrure de la porte. Carrure élancée et singulière quelle reconnu presque instantanément.

Son collègue s'avança une fois la bourrasque de la jeunesse passée, les laissant seuls avec les chaises abandonnées en désordre. Elle s'appuya contre son bureau, faisant face à l'homme planté droit comme un piqué à l'entrée de la pièce. Bambi le détailla d'un regard intense, c'était assez amusant de le revoir si soigné. Voilà pourquoi Mme Drogov souriait à ce moment précis, elle se sentait privilégiée d'avoir pu contempler un Donovan malmené par la langueur d'une soirée pluvieuse.

- Mr Donovan. Quelle ravissante surprise.

Ils ne s'étaient pas revu depuis leur fameuse entrevue haute en couleur. Parfois, elle s'était surprise à y songer. Lors d'une pause café qui s'éternisait, le soir quand son regard s'égarait par la fenêtre entrouverte ou encore quand elle avait ouvert ce petit paquet rouge qui l'avait attendu sagement durant toute une nuit.

Ce fameux soir, quand elle avait cru en tiré une dentelle ardente, c'était un tout autre objet qui avait embrassé ses doigts. Un objet bien plus rigide. Bambi avait presque immédiatement sentit le cœur dans sa poitrine se figer, et d'un geste maladroit le fameux sachet s'était en plus écroulé sur le sol, libérant dans son élan une multitude de petits emballages de protection à nature tendancieuse. Alors que son plancher était constellé de ses emballages dangereusement suggestifs, la professeur était restée pétrifiée un moment. Un flot de questionnements et de chaleur suggestive lui mordillant l'oreille. Prise de panique, elle n'avait eu aucune idée d'où cela prouvait provenir et repensa à son collègue lui proposant de garder le tout. Savait-il l'entièreté du contenu? Bambi avait eu du mal à balayer des pensées déplacées en ramassant rapidement la collection de préservatifs - quelle n'avait inconsciemment pas jetée mais engouffrée avec empressement dans un tiroir accompagnée de l'objet phallique. L'idée même que son collègue puisse en partagé l'autre partie était bien trop violente pour son cerveau déjà en ébullition qui avait décidé d'oublié ce détail par peur d'imploser. 

Et à cet instant précis, alors que le grand blond s'avançait dans la salle, le souvenir venait de lui frôler la hanche, désinvolte.

- Je me porte à merveille, et vous?

Elle se demandait bien ce qui lui valait cet intérêt inattendu. Si il lui annonçait s'être simplement perdu, Bambi en serait définitivement très déçu - mais cela l'aurait étonné. Donovan n'était pas du genre à se perdre. Elle attendait donc sagement qu'on éclair sa lanterne tout en saisissant la brosse encore pleine de résidus de craie qui était posée à côté d'elle histoire de s'occuper les mains.

- Je ne m'attendais pas à de la visite.

Rory:

Il était plutôt arrangé qu'aucun élève n'ait été trop studieux pour poser quelques questions à leur professeur avant de partir, plus vite il aurait osé annoncer à sa collègue la raison de sa venue, plus vite il se libérerait d'un poids qui commençait à peser lourd dans son petit sac de cuir. Il avait quelque peu appréhendé la réaction de sa collègue à sa visite impromptue, rallonger de quelques minutes sa longue journée n'était pas forcément des plus plaisant mais sa réaction chassa les doutes du psychologue qui se sentait un brin plus léger. Il remarqua son regard perçant le détailler avec intensité et ne sut, sur le coup, pas comment le prendre, alors il détourna le sien quelques instants.

Ses mots confirmèrent qu'il était bienvenu dans sa salle, ravissante surprise qu'elle avait prononcé et il ne sembla pas à Rory y déceler de l'ironie. Même s'il n'était pas très bon pour ça en général. Ses yeux se perdirent sur la posture de la professeure, ravivant brièvement quelques souvenirs ardents de la soirée qu'il avait passé avec elle. Est-ce qu'elle avait déjà ouvert le sachet? Sûrement. Est-ce qu'elle y avait vu ce qu'il y avait laissé? Peut-être. Il se sentit un peu coupable pour ce coup-bas, il avait été impitoyable et il espérait qu'elle ne lui en veuille pas trop pour ça.

Bambi répondit à sa question, elle allait bien, tant mieux. Elle lui retourna la question.

- De même, répondit-il calmement.

Il cherchait comment lui annoncer la raison de sa venue, le grand blond n'était pas doué pour les excuses et de toute manière, il se voyait mal essayer de se justifier, ce n'était pas trop son genre. Il valait mieux jouer la carte de la franchise et lui expliquer clairement pourquoi il était là.

- Je ne m'attendais pas à vous rendre visite non plus mais, je crois que j'ai quelque chose à vous rendre.

Il leva son index quelques secondes avant de se tourner vers une des tables de la salle pour y déposer son sac. Il l'ouvrit délicatement, cherchant lentement la fameuse télécommande. Il retardait implicitement le moment fatidique où il lui tendrait le bout de plastique. Il fallait dire que ce petit objet avait semé bien des discordes lors de son achat et qu'il ne manquait pas de continuer à en créer de façon éhontée. Lorsqu'il la trouva enfin, il la glissa délicatement hors du cartable.

Il n'y avait aucune façon de bien le dire, tourner autour du pot n'apporterait rien qu'une montagne de gêne inutile, alors autant y aller direct, de sauter dans le plat à pieds joint quitte à ce que ça éclabousse un peu, tant que ça reste bref. On pouvait sentir qu'il manquait néanmoins d'un peu d'assurance, que l'air sûr de lui qu'il arborait en entrant était à présent fébrile.

- Je crois que ça vous revient.

Il lui tendit l'objet de sa venue.

- Vu que vous avez l'autre partie.. Ca vous servira plus qu'à moi.

Il aurait pu, cependant, faire un petit effort sur la formulation. Il ne voulait pas assumer ce qu'elle ferait avec et encore moins y penser.. Elle faisait ce qu'elle voulait.. Ca ne le regardait pas.. Il se pinça l'arrête du nez pour s'éclaircir un peu les pensées, guettant la réaction de sa collègue.

Bambi:

Elle le vit s'exécuter sous ses yeux désabusés, petit temps curieux durant lequel Bambi resta silencieuse. Il se déplaça, enfonça ses extrémités dans son sac aussi impeccable que sa tenue, fouilla, puis en tira d'un seul coup une petite télécommande pas si innocente que ça. Bambi comprit instantanément sa nature, flashback interdit mais dangereusement excitant vers un recoin de l'histoire. La brosse manqua de peu de lui échapper des mains sous la surprise. La demoiselle n'était pas du genre à se faire prendre au dépourvu, mais elle du bien reconnaitre que - pour la deuxième fois - son collègue la faisait tomber de haut. Elle ne s'attendait clairement pas à ça, ni à la vague d'honnêteté qu'elle se prit dans la tronche.

Une fois le trouble passé, Bambi reprit le contrôle en se mordant la lèvre inférieure (peut être par peur de rester bouche-bée trop longtemps). Son regard interloqué se mua en une flamme malicieuse. Elle était prête à en découdre, cette fois ci hors de question de se laisser faire. Elle se décolla nonchalamment du bureau. Il y avait eu une petite chose vibrante dans la voix de Donovan, trahissant peut être son malaise...et Bambi ne put résister à l'idée de le torturer gentiment. Devenue prédatrice, elle roula des hanches.

- Oh ~ 

Elle arqua un sourcil et, dans une ondulation de sa longue robe noire, s'approcha du grand blond aux gestes et aux mots bien directs. Lorsqu'elle saisit l'objet, ses doigts se refermèrent sur la main de son collègue, geste qu'elle suspendit. La biche tendancieuse leva les yeux vers l'humain qui avait un peu trop tendance à se jouer d'elle, bien décidée à accomplir sa petite vengeance pour le tour du sachet et à le désarçonner comme elle avait pu l'être. Œil pour œil, dent pour dent.

- Vous êtes sure que vous ne voulez pas la garder?, prononça t-elle à demi mot lancinante, sans prendre le temps de s'écarter volontairement.  C'est dommage, il faut être deux pour ces jeux là ~ 

Elle finit par laisser lentement ses doigts glisser avant de quitter définitivement le contact en emportant la petite télécommande avec elle. Une petite mine satisfaite trônait sur son visage aux traits doux, elle ne se cachait pas de s'amuser de la situation. Son collègue comprendrait peut être, ou non, qu'elle le taquinait. Après tout, elle n'en était plus tellement sure elle même. 

- Merci de me l'avoir ramené. J'en ferais bon usage.

Rory:

Le dos droit, son air sérieux et la main tendue vers Bambi, il pensait que ce serait rapide et sans trop de remouds. Il avait été bien naïf, le psychologue, il s'était fait avoir. Les yeux rivés sur son interlocutrice qui roulait des hanches, il n'arrivait pas à lire ce à quoi elle pouvait penser, il était perdu. Son regard se perdit rapidement sur la courbure de son corps avant d'être happé à nouveau par l'air indescriptible qu'elle arborait.

Lorsqu'elle prit la parole, le doute n'en fut qu'amplifié. Il avait fait une boulette, c'était sûr. Elle tendit à son tour une main vers lui, semblant saisir l'objet avant de poser ses doigts contre sa paume. Le contact électrisant le fit remuer la tête, cherchant à chasser ce frisson qui était né dans le creux de sa nuque. Ses gestes calmes rendaient le contact plus long, Rory était décontenancé. Il avait la gorge nouée, il aurait voulu dire quelque chose mais les mots restaient coincés.

- Vous êtes sure que vous ne voulez pas la garder? C'est dommage, il faut être deux pour ces jeux là ~

Ses paroles étaient lascives, il ne savait pas où se mettre. Elle était si proche, il sentait une chaleur indécente lui chatouiller licencieusement le cou. Il déglutit, ses iris marrons trahissant sa confusion quant à sa question. Il ouvrit la bouche comme pour essayer de rétorquer, mais la renferma bien vite. Il se mordit l'intérieur de la joue, les idées alliciantes que sa dernière soirée lui avait laissé revinrent au galop un peu plus fortes qu'elles ne l'étaient auparavant. Il avait suffi de quelques mots pour qu'elles s'égarent à nouveau, savamment guidées par les mots de sa collègue, polissonnes et impudiques. Il dût détourner les yeux pour les éparpiller, ne pouvant affronter ceux de la femme qui se tenaient en face de lui avec ce qui s'était dessiné dans ses arrières-pensées.

Le grand blond pantois se risqua à ouvrir la bouche à nouveau, un peu balbutiant.

- C'est... C'est une vraie question?

Il avait du mal à garder sa contenance devant cette femme qu'il connaissait à peine et qui lui faisait déjà perdre ses moyens. Sa raison vacillait un peu, sa voix aussi. Elle s'écarta, emmenant l'objet de leur rencontre avec elle. Elle crut d'ailleurs bon de surenchérir, ébranlant ses nerfs un peu plus fort, racontant qu'elle en ferait bon usage.

- Vous pouvez faire ce que vous voulez avec, ça ne me regarde pas..

La fin de sa phrase s'étouffa un peu, la gorge serré, à quoi jouait-elle?

Bambi:

Sa route la ramena à sa position initiale. Appuyée contre cette table, laissant la télécommande se perdre entre ses doigts histoire de titiller un peu plus son interlocuteur. La distance rendait l'air un peu moins suffoquant, enfin en théorie.

- Pourquoi cela n'en serait pas une?

Elle sourit, très peu convaincue par sa dernière réplique qui s'était elle même étranglée sur la fin. Bambi trouvait une certaine satisfaction à voir ce grand gaillard plier doucement à chacun de ses mots. Il y avait un côté...érotique dont elle ne pouvait se défaire.

- Vous avez raison.

Elle vint se pencher sur le côté pour glisser à son tour le maléfique petit gadget dans son propre sac. La professeur vint croiser les bras en continuant à regarder son collègue, se forçant à ne pas céder. Cette fois ci, elle était bien décidée à gagner la partie.

- ...enfin, pour l'instant. ~

Sans en dire plus ou chercher à s'expliquer d'une toute autre façon, elle se repoussa d'un petit coup de bassin pour aller effacer le tableau où trônait encore formules raturées et numéros de pages à effectuer. Ses gestes étaient tranquilles, elle faisait tout pour paraitre le plus décontracté possible alors qu'intérieurement l'adrénaline faisait son petit effet. Elle se surprenait à aimer provoquer son collègue bien plus que prévu, et Bambi devrait être vigilante à ne pas s'y perdre aussi.

- Autre chose, Mr Donovan?

Rory:

La professeure s'était écartée, regagnant sa posture malicieuse contre son bureau. Ses doigts jouaient avec la télécommande créatrice de discorde et de pensées malheureuses. Il n'avait pu retenir ses yeux de dévier dans cette direction, désemparés, ce jeu de main ne l'aidait à se défaire de son esprit égaré. Il était bien compliqué de se reconstruire une contenance à présent, surtout après cette réponse qui l'assomma presque.

Comment ça c'en était pas une? Elle le pensait réellement? Rory n'allait pas pouvoir affronter son visage pendant quelques temps après ça. À moins qu'elle finisse par lui avouer que c'était une blague, il allait avoir un peu de mal. Enfin, au moins, elle avait accepté la télécommande, il avait peur de devoir repartir avec. Même si repartir avec la télécommande aurait été moins rude que de repartir avec avec les images qui dansaient dans ses pensées sans qu'il ne puisse réussir à s'en débarrasser.

Bambi avait l'air déterminée à le faire plier face à la provocations dont le psychologue n'arrivait pas à déceler le second degré. Il n'osait rien répondre, de peur d'empirer l'ampleur des dires de la professeure. Il passa une main dans sa nuque avant de resserrer sa cravate d'un geste mécanique tandis qu'elle s'était tournée pour effacer son tableau bien utilisé. Il se sentait bien fragile à présent, tandis qu'elle, elle gardait sa prestance. Comment faisait-elle pour ne laisser rien paraître ainsi? Rory ne parvenait pas à savoir ce qu'il pouvait bien se passer dans sa tête.

- Autre chose, Mr Donovan?

Il prit une inspiration, se préparant à lui répondre aussi calmement que possible.

- Non, c'était tout.

Il referma son sac de travail et l'attrapa par la poignée.

- Je vais vous laisser dans ce cas, bonne soirée à vous Mme Drogov.

Il lui fit un signe de la tête et fit volte-face avant de disparaître dans l'embrasure de la porte d'une démarche assurée. Il avait réussi à rebâtir un semblant de maîtrise de soit, mais il ne savait pas s'il y arriverait longtemps s'il était amené à la recroiser d'ici peu.

Bambi:

Lorsque l'homme sembla décidé à fuir la scène de crime, Bambi jeta un coup d'œil par dessus son épaule pour répondre à ses politesses. Une fin certes brutale mais terrible pour ses émotions, cela n'était peut être pas le lieu pour se prêter à ce petit jeu. Les yeux indiscrets pouvaient vite se surprendre à trainer - mais n'était ce pas ce qui rendait la situation encore plus palpitante finalement?

- A vous aussi Mr Donovan.

Lorsqu'il disparut pour de bon à travers l'embouchure de cette même porte qu'il avait assaillit un peu plus tôt, la jolie brune s'écroula d'un coup sur sa chaise. La voix un peu moins assurée qu'habituellement du grand blond ne lui avait pas échappée. Avait-elle réussit son coup? Déposant sa brosse sur la table, elle passa une main dans ses cheveux ayant encore du mal à croire à la façon dont elle avait osé le provoquer. La professeur finit tout de même par en sourire, il l'avait bien cherché après tout. Ce n'était que partie remise.

Lorsqu'elle jugea avoir retrouvé suffisamment de contenance, elle se dépêcha de remettre en place les chaises mal alignées, s'empara de son sac et de ses clefs pour quitter les lieux de son propre égarement. Prenant soin de verrouiller la porte derrière elle, la demoiselle décida de passer par la cours pour prendre un peu l'air. C'est que cet été se révélait bien plus ardent que prévu. La canicule s'annonçait sévère sur Headwinds.