sémélé, défenseur de l'oprimé [fermé]

Sémélé Vasilis,

C'était une bien belle journée, du moins, aussi belle qu'on pouvait espérer par ces temps incertains. Le soleil était timide mais sortait juste assez pour chatouiller sa peau, et une brise légère venait caresser ses jambes. Aujourd'hui était synonyme de bien être et de temps pour soit. Elle avait pris assez d'avance sur ses devoirs et n'avait plus rien a rajouter dans son dernier carnet, ce qui lui permettait enfin de prendre un peu de temps pour elle et ses relations amicales. Quand il ne s'agissait pas de Beau qui la suivait avec ses grands sabots, Sémélé croisait des gens par inadvertance, mais jamais elle n'avait planifié des rendez-vous. Mais cette fois, elle avait une petite entrevue avec son réceptacle et désormais ami - ou quelque chose qu'elle considérait sincèrement comme un ami - hershell devait venir la voir pour lui exposer ses idées de génies. Elle ne comprenait jamais trop ce qu'il faisait, mais s'intéressait du mieux qu'elle pouvait, toujours prête à l'écouter déblatérer.

Comme a son habitude, Sémélé était en avance. Elle aimait profiter de ce petit temps seul, avant de rencontrer quelqu'un qui pouvait prendre autant d'énergie qu'Hershell le pouvait. Il était bien mignon, mais Sémélé avait un don pour tisser des liens avec des personnalités bien particulière, et parfois un peu fatigante.

Elle s'était assise au point de rendez-vous, contemplant la faune et la flore environnante, le ciel bien que nuageux toujours aussi aveuglant. Le silence fut brisé par des bruits de pas frénétique, un peu trop enjoué: ce devait être le jeune anglais, Sémélé en aurait mis sa main à couper. Elle se releva d'un bon, s'étira et attendit que son ami soit assez proche pour le gratifier d'une accolade qu'elle aimait tout particulièrement donner a ses amis.

La journée était parfaite, rien n'aurait pu entacher ce bel après-midi.

C'était sans compter la participation d'Hershell. Et l'acte odieux qu'il commit sans regret devant Sémélé.

Des regrets, ça, il allait bien vite en avoir.

Hershell:

Il avait eu une idée incroyable. Du génie. Mais avant de savoir si c'était réellement du génie un simplement un élan de stupidité si incroyable qu'il dépassait l'entendement, il avait besoin d'un avis. Et il n'y avait pas d'avis plus sage que celui de la créature dont il était le réceptacle. Toujours prête à écouter ses inventions les plus loufoques, il était content de l'avoir rencontrée! 

Aujourd'hui, il avait rendez-vous avec elle. Justement au sujet de cette fameuse idée! Elle avait accepté et il en était très heureux. Il propageait cette gaité toute particulière, synonyme d'une bonne humeur inventive. Ils avaient décidé d'un lieu pour se retrouver, et c'est là que se rendait Hershell, ses plans sous la main.

Il aperçut Sémélé au loin, elle était déjà là. Il consulta sa montre, de peur d'être en retard, mais c'était elle qui avait de l'avance. Il espérait néanmoins ne pas l'avoir faite trop attendre. Il lui fit un signe de la main et s'avança, coupant par une petite parcelle d'herbe. 

La plus grande erreur qu'il ait jamais commise.

Il n'aurait pas dû passer par là, il aurait dû faire le tour, ne pas être si impatient.

Malheureuse fut la fleur qui se trouva sur son chemin, piétinée sans aucun regret. Son meurtrier le sourire aux lèvres. Meurtrier qui risquait de ne pas rester impuni.

(ce dramaaa)

Sémélé Vasilis,

Devant ses yeux ébahis, elle vu un de ses soldats tomber au combat. Elle était fière et droite, et s'était fait piétinée par le premier balourd arrivé. Sémélé avait vu la scène au ralentit, avait tenté de prévenir Hershell avant qu'il n'assène le coup fatal, mais il était bien trop rapide, et la jeune femme n'avait vu que trop tardivement l'horrible dessein qui se profilait devant ses yeux. Cette fleur si belle et si douce qui n'avait rien demandé venait de se faire lâchement assassiner.

— HERSHELL GAINSBOROUGH!

Sémélé qui était d'habitude si calme, si douce et si tranquille voyait son regard s'illuminait d'un feu dévastateur. En écrasant cette petite plante, c'était comme si Hershell venait de tuer une sœur pour Sémélé. Et on ne touchait pas a la famille. Encore moins pour la tuer. Sa voix était bien plus grave que d'habitude et prenait presque les expressions d'une mère déçu de son fils, sur le point de lui passer le savon de sa vie.

— Comment as tu pu OSER?

Elle fondit sur son ami - était il alors encore seulement amis? Sémélé se sentit trahit, blessée, au plus profond d'elle même. La jeune femme avait beau être la plus gentille personne qu'elle pouvait être, il y avait bien une chose qu'on ne devait pas faire devant elle, et Hershell allait l'apprendre à ses dépends.

On n'écrasez-pas impunément une marguerite sous les yeux de Sémélé Vasilis.

Hershell:

Dans un élan d'incompréhension, comme au ralenti, il observa l'expression de Sémélé passer par plusieurs émotions. Que se passait-il donc? La plus grande question se posa lorsque sa voix monta d'un coup.

HERSHELL GAINSBOROUGH! qu'elle avait lancé! Cette appellation lui rappela que trop bien que lorsqu'on se faisait appeler par son prénom et son nom, c'était qu'on était foutu. Hershell sentait étrangement qu'il allait être foutu. Il eu presque l'impression que sa mère sévère se dressait devant lui. Il la regardait, abasourdi mais aussi impressionné par la transformation subite de sa si douce camarade.

- J-je.. Oui?

Il osa à peine articuler. Elle fonça vers lui, fulminante, comment avait-il pu oser? Oser quoi? Ses yeux étaient écarquillés d'incompréhension. Il n'avait jamais pu imaginer pouvoir la voir dans cet état. Encore moins imaginer qu'il aurait pu la mettre dans cet état. Il retraça les événements, il ne voyait pas. Il ne voyait vraiment pas. Le stress commençait à monter. Qu'avait-il fait? Ca devait grave.. Vraiment grave pour qu'elle se fâche comme ça..

- O-oser? Qu'ai-je oser..? Se risqua-t-il à demander.

Il sentait son heure venir, la fin de la fin. La fin des haricots.

Sémélé Vasilis,

Le plus grand des calmes laissait parfois place à une colère monstre, et Sémélé en était la parfaite illustration. Toujours dans la retenue, douce, et délicate, il avait fallut que Hershell réveille le démon qui sommeillait en elle. Leur amitié serait peut-être brisée, sans doute allait-il avoir peur d'elle jusqu'à la fin de ses jours, mais pour l'instant, Sémélé était enfermée dans son carcan, aveuglée par la cruauté dont avait fait preuve l'anglais.

— comment ça, qu'est-ce que tu as osé?

Elle attrapa son camarade par les épaules avec une force qui lui était sans doute encore inconnu, le forçant à faire un pas de côté. L'emprise qu'elle avait ne céda pas sous la panique de Hershell, au contraire, maintenant qu'elle pouvait tenir ce criminel, elle ne le lâcherait pas de si tôt.

— tu vois ça??? et tu me demandes que tu as fait?!

Pointant sévèrement une petite marguerite qui se trouvait écrasé, Sémélé était outrée du comportement de celui qu'elle considérait comme son acolyte. Comment pouvait-il marcher aussi nonchalamment sur une des siennes?

— tu crois qu'elle voulait être écrasée?!

De l'extérieur, beaucoup aurait pris peur, et se serait dit par la même occasion qu'il aurait mieux valu enfermé Sémélé, pour le bien de la société, mais sa nature était telle qu'elle était ineffablement liée à la nature, et voir ces petits êtres piétinés par des hommes aux grands pieds, ça, ça retournait l'estomac de la jeune femme.

Hershell:

Il était là, planté devant Sémélé, les yeux rond devant la furie qu'était devenue sa, pourtant si douce, amie. Elle répéta la question qu'il venait de lui poser, l'angoisse de ce qu'il avait fait se fit plus grande. Elle en devenait presque aussi effrayante que sa propre mère, et dieu sait qu'elle pouvait se montrer terrifiante quand elle s'énervait!

Elle l'attrapa fermement par les épaules et le décala. Il essayait de comprendre, il regardait le sol sans savoir ce qu'il y avait à y voir. C'est alors qu'elle prononça les mots qui le ramenèrent à la raison. Tu crois qu'elle voulait être écrasée?! Elle devait parler de la petite fleur qui gisait tristement sur le sol. La pression redescendit lorsqu'il pensa que ce n'était que ça. Pression qui remonta en flèche quand il se souvint de ce qu'était Sémélé.

Est-ce... Est-ce qu'il venait d'écraser une de ses soeurs?? Il regarda la plante avec stupeur. Puis Sémélé. Il mit ses mains sur son visage.

- N-non je crois pas!

Il observa la petite plante écrasée avec culpabilité.

- Elle est.. elle est partie?

Il n'osait demander si elle était.. morte..

(un peu de détente après l'autre message, enfin, pas pour hershell haha)

Sémélé Vasilis,

C'était pas beau à voir. Ce visage, seul sa mère avait du le voir, une fois, et Sémélé l'avait bien regretté. Mais cette fois si, ce serait Hershell qui allait regretter, et pas la jeune plante. Sa colère était justifiée, malgré le détail de cette agression, mais quand il s'agissait des plantes, c'était comme si une autre personne prenait part au débat. On l'avait élevé de cette façon, et sa nature la rendait bien proche de la nature. Alors là, le jeune anglais avait tout foutu en l'air.

— elle est partie??

Comme une hystérique, une de ces figures féminines mythologiques qu'on craignait dans son pays - du moins, lors d'une époque reculée.

— tu l'as a-né-an-ti

Et Sémélé pesait ses mots. D'un naturel peu violent, il lui était incapable de faire plus de mal que ça à Hershell, si ce n'était la force qui résidait dans sa poigne. La journée qui devait s'annoncer idyllique, et tout avait été balayé.

— tu sais ce que ça veux dire?! t'aimerais qu'on te marche dessus toi?

Bien sur que non, Hershell ne voudrait-pas qu'on lui marche dessus, qui voudrait cela? Surement pas non plus cette petite plante qu'il venait de salement piétiné, ce fieffé gredin.

Hershell:

Elle était énervée, Hershell était effrayé, jamais il n'aurait que sa pourtant si douce amie avait en réalité le pouvoir de se transformer en furie. Elle répéta ses dires avec une vivacité qu'il regretta d'avoir prononcé ces mots. S'en suit alors, le coup de grâce. Elle détacha chacune de ses syllabe. La culpabilité terrible monta en flèche, comme si elle n'était pas assez grande comme ça.

Il se contentait de hocher tristement la tête à mesure que Sémélé lui faisait la morale, parce qu'il manquait visiblement quelques notions de respect au jeune homme, comme, ne pas écraser les fleurs. Car elles sont vivantes, comme lui.

Il savait ce que ça voulait dire oui. Il hocha encore une fois la tête sans oser croiser le regard furieux de la jeune femme. Est-ce qu'il aurait voulu qu'on lui marche dessus? Ah ça non, il ne le voulait pas, il tourna la tête en signe de non vivement, en fermant les yeux.

- Je-je suis vraiment désolé Sémélé, si- si je peux faire quoi que ce soit..

Quoi que ce soit pourquoi?

- Pour réparer cette injustice, je le ferais..!

Même s'il n'avait pas vraiment le pouvoir de ramener les morts à la vie.

Sémélé Vasilis,

Toute personne victime du courroux divin de la jeune femme n'avait jamais réussit à lui tenir tête, fallait dire que la transformation était aussi subite qu'inattendu. Elle avait beau avoir son petit caractère, Sémélé se trouvait toujours être la jeune femme douce et délicate, romantique et passionnée, la tête dans les étoiles. Alors, lorsque la colère montait, elle rendait la rousse aveugle et imprévisible. Être violente physiquement, c'était pas son genre, mais si la situation l'avait mérité, elle aurait bien été capable de quelques gifles bien placées. Mais avec Hershell, même lorsque la colère avait prit les rennes, Sémélé n'aurait pu être violente.

— épargne moi tes jérémiades!

De toute évidence, les deux étudiants savaient bien que rien ne pourrait être fait pour ramener la fleur écrasée à la vie, au plus grand désespoir de Sémélé. Alors cette colère était injustifiée, démesurée, et Sémélé savait bien qu'elle n'obtiendrait rien de Hershell - a moins que cette petite démonstration lui permette de faire plus attention, les prochaines fois. Mais Sémélé n'arrivait pas à se calmer, bien trop secouée par ce revirement de situation.

— hershell, tu me désespères.

D'un signe de la tête réprobateur, la jeune femme se massa l'arrête du nez, les yeux fermés. Il en fallait de la volonté, pour supporter l'anglais.

— la prochaine fois, fais attention.

Dans ses yeux dansait toujours la flamme de sa colère et son ton se voulait toujours aussi froid et colérique, mais son expression c'était bien adoucit, ses traits retrouvés leur place habituelle, et ses muscles se détendaient doucement.

Hershell:

Il n'avait jamais vu la jeune femme dont il était le réceptacle s'énerver ainsi. Il avait le coeur serré, qui savait de quoi elle était capable! Il pensa à Harriet, sa petite poule et à son meilleur ami avant de se mettre à compter ses dernière secondes. Epargnes moi tes jérémiades. Sur le champ! Ce que Sémélé exigerait, il le ferait, il pourrait même se mettre à genoux, espérant que la force seule de sa pensée puisse ramener cette petite fleur à la vie.

Il avait la tête de celui qui faisait profil-bas. Il était désespérant. Et il n'allait pas répondre à ça parce qu'elle avait fichtrement raison! Et puis il n'avait pas envie que ses traits aussitôt détendus se recrispent et que sa colère soit plus noire encore!

- Oui!

Plus jamais une fleur ne sera victime de sa semelle immense, il en faisant le serment.

- Je te le promets.

Il avait mis la main sur le coeur avec son air le plus sérieux.