• Quand une jolie blonde retourne une brune. [privé]


    Samedi 24 Juillet 2021 à 17:22
    AUREUM.UMBRA

    Bambi:

    Elle taquinait les couloirs, l'écho des ses pas toujours aussi impitoyable. Un long manteau noir en vinyle lui tombant jusqu'à mi mollet, les bottes lassées comme jamais, le liner acéré, madame Drogov était prête à en découdre avec cette paperasse qui lui restait sur les bras. Très peu agile avec les papiers et les formulaires, ils avaient fini par s'accumuler dans un coin de son bureau jusqu'à ne plus savoir quoi en faire suite à un abandon volontaire de sa part. Elle était donc en route pour y remédier quand son regard accrocha une porte ouverte. 

    Comme le hasard faisait bien les choses, il s'agissait là du bureau de son nouvel ami, Rory. Puisqu'elle passait devant, la jolie brune se dit que c'était l'occasion de saluer rapidement à son collègue. Alors qu'elle approchait, une voix féminine accrocha ses tympans. Il était en consultation? Bambi ralentit en tendant l'oreille de peur de déranger un moment de travail. 

    Ses jambes se stoppèrent dans l'encadrure de la porte. Elle écarquilla les yeux et lâcha deux battements de cils hébétés face à la scène qu'on lui servait. Visiblement, ce n'était pas le style de rendez-vous auquel elle pensait. Le séduisant psychologue scolaire...était ceinturé par les bras d'une étrange inconnue. Visiblement, elle tombait mal.

    Voyant qu'on l'avait repéré, Bambi  prise de court trouva que la politesse venait de s'excuser de déranger cette étreinte. Elle avait interrompue un instant intime qu'elle n'aurait s'en doute pas voulu du voir.

    - Oh, excusez moi. Je crois que vous êtes occupés, je repasserai plus tard. Bonne journée Donovan.

    Elle adressa un geste de tête respectueux à la demoiselle et mécaniquement tourna les talons, son imperméable dessinant une ombre lourde dans son sillage. A ce moment là, elle croyait encore naïvement qu'elle allait pouvoir s'échapper.

    Une connaissance? Une amie? Un membre de sa famille? Qui était cette mystérieuse tête dorée? Après tout Ciaran était un petit blondinet tout à fait charmant lui aussi. La professeur s'embrouillait elle même dans ses songes. Elle peinait à se cacher cette curiosité naissante pour l'homme qui m'était à mal sa tension. Ce fut donc naturellement que sa gorge c'était un peu serrée à la vision de Rory enlaçant une autre femme, sentiment nouveau pour Bambi qui s'en serait bien passé.

    Samedi 24 Juillet 2021 à 18:24
    Cafevy

    Mozart Handschmann;

    Lassée d'entendre le fracas habituel qui résonnait inlassablement dans la cantine à ces heures de pointes, elle avait profité de sa pause pour s'éclipser, se soustraire aux étudiants vindicatifs et turbulents, et s'échouer dans un coin un peu plus calme et reposant. Renate gardée par quelques âmes charitables qui supportaient tant bien que mal son caractère détonant (à qui la faute lorsqu'on prenait la peine d'observer la mère et la fille), Mozart pouvait profiter d'un peu de répit pour rejoindre son meilleur ami. Cela ne faisait pas si longtemps qu'ils se connaissaient, d'ailleurs, seulement depuis leurs arrivées respectives, mais il n'en avait pas fallu bien plus pour que la jeune femme ne jette tout son dévolu sur lui, et que le pauvre psychologue scolaire ait à la supporter, elle et son trop plein d'énergie. A croire qu'il n'y avait pas toujours que les élèves à surveiller, quand la maternité lui avait fait connaitre un peu moins d'emportement. Un tout petit peu.

    Malheureusement, touchait à sa fin: observait avec ferveur l'horloge qui tronait au dessus du bureau de Rory n'avait pas eu l'air d'être très concluants, Mozart n'avait pas du être assez persuasive pour arrêter d'un simple regard les aiguilles qui cliquetaient à chaque minute qui avait la bonne idée de s'écouler. Remballant bien gentiment ses affaires dans son sac bientôt trop petit pour tout les bibelots qu'elle y plongeait sans réfléchir, elle l'avait posé sur son épaule, avant de s'en aller, non sans oublier ce rituel un peu étrange qu'elle instaurait avec la moindre de ses connaissances. Un rituel qui, aux premiers abords, avait terrifié le pauvre homme en face d'elle qui avait fini par se résoudre, par se faire une raison; après tout, on ne disait jamais non à Mozart. Pire, on ne pouvait décemment refuser une accolade, encore moins lorsqu'elle servait un de ces petits airs tristes qu'elle savait si bien faire et qui dénotait royalement avec ce sourire impeccable qu'elle avait à longueur de journée sur son visage.

    Oh, excusez moi.

    Une voix féminine l'avait tiré de ses pensées, quand elle finissait par quitter les bras du blond pour faire volte face et offrir, alors, ce sourire à la Handschmann. C'était une femme tout à fait charmante, quoiqu'elle semblait dégager quelque chose d'un peu rude aux yeux de la pionne. Tirée à quatre épingles, quand il aurait été difficile pour elle de se dire qu'elle n'était pourtant pas charismatique. Pas du genre à se fier aux premières impressions, ni à se fier à quoi que ce soit d'aussi superflu, Mozart s'était dit qu'elle pourrait probablement faire un petit bout de chemin avec cette inconnue pas si inconnue que ça (merci Patrick et Charles et leur incapacité à se taire), exécrant tout particulièrement la solitude. Mozart, seule, c'était peut-être le meilleur moyen d'en tirer le plus terrible des orages.

    — A demain Rory!

    Avec un peu trop d'entrain, elle avait fini par quitter son ami, lui faisant un signe discret de la tête, prête à rattraper de ses grandes jambes la professeure qui marchait à grand pas, sans doute par peur d'avoir dérangé un moment qu'elle n'était censée percevoir. Ou quelque chose du genre. Mozart n'en savait rien, et ne se disait pas nécessairement que le spectacle qui venait de se jouer avait pu être pris pour autre chose qu'un élan d'amitié sincère comme elle en connaissait à longueur de journée.

    — Hé ! Attendez !

    A plein poumons, elle s'était alors élancée vers l'importune avant de poser une grande main sur son épaule. C'était effectivement tout à fait naïf de croire que l'on pouvait aisément échapper à l'autrichienne; puis de toute manière, Bambi dénotait bien assez dans le paysage pour pouvoir se faire discrète et échapper à son œil aiguisé.

    — Je me disais qu'on pouvait faire le trajet ensembles, on va dans la même direction et je déteste marcher seule.

    C'était là une proposition tout à fait honnête qui tirait plus de l'affirmation que de la demande formelle. On évitait jamais Mozart.

    Samedi 24 Juillet 2021 à 20:54
    AUREUM.UMBRA

    Bambi:

    Elle sombrait, emportée  par une vague de questionnements. Sa fuite semblait bien entamée quand une main vindicative se déposa contre son épaule. Bambi, pas très habituée au contact physique leva vivement la tête vers sa propriétaire. Elle lui avait fait peur.  La jeune femme qui avait offert ses bras à Donovan semblait s'être lancée à sa poursuite. Mme Drogov devait se rendre à l'évidence, elle ne pourrait pas lui échapper. La proposition qu'on venait de lui adresser chantait étrangement plus comme une sentence. La professeur avait comprit que le choix ne lui appartenait plus désormais et elle n'avait pas le cœur à contrarier la nouvelle venue.

    - Pourquoi pas. lui répondit-elle calmement avec un petit sourire poli.

    Elle emboita donc son pas, forçant un peu sur ses jambes pour rester à la hauteur de la demoiselle qui la grattait de quelques centimètres. Bambi sentait que la mystérieuse créature à ses côtés allait être de tempérament plutôt bavard, elle décida donc de prendre les devant. 

    - Vous travaillez ici?

    Elle jeta un coup d'œil curieux vers son accompagnatrice en attendant sa réponse avant de poursuivre. Très avenante, la femme rayonnait à travers le couloir. Au premier abord, elle lui paraissait donc solaire. C'est tout naturellement que la discussion se poursuivait, Bambi questionnant sa nouvelle connaissance - espérant peut être aussi que cela l'éclairerai sur sa relation avec Mr Donovan sans avoir à demander frontalement. C'est que ça ne la regardait pas vraiment, n'est ce pas? D'ailleurs pourquoi elle y pensait encore? Ca n'avait aucun sens. Une réplique trop directe pouvait être perçue comme inappropriée en plus de cela.

    - Au fait, moi c'est Drogov, madame Drogov, mais vous pouvez m'appeler Avalon. Et vous?

    Bambi balaya ses pensées d'un battement de cils pour s'intéresser de nouveau à la dénommée Mozart - prénom tout à fait fascinant aux oreilles de Bambi. Avec un pseudonyme de cette trempe, elle ne pouvait être que intéressante.

    Dimanche 25 Juillet 2021 à 22:20
    Cafevy

    Mozart Handshmann;

    A grande enjambée, elle avait fini par arriver à une hauteur acceptable pour lâcher la pauvre épaule prise en étaux dans sa main peut-être un peu trop assurée: Mozart s'emballait facilement et ne savait pas toujours, si ce n'était jamais, contrôler la force qu'elle exerçait dans ses poignes notamment. Sportive, et tout aussi sculptée, elle intimidait parfois par sa taille, mais aussi par ses gestes toujours emplis de bonne volonté et de sincérité mais parfois un peu trop sincère, justement, pour ne pas effrayer quelques âmes plus introverties et délicates qu'elle ne pouvait elle même l'être. Ce qui semblait être le cas de Bambi. Ou Avalon. Ce qui échappa malencontreusement aux expertises pas souvent très éclairées de la pionne. Jamais sans mauvaise intention, il n'était alors pas rare qu'elle se mette quelques collègues à dos par ce trop plein d'énergie qui la connaissait dès le levé, jusqu'au couché. Et même la nuit, Mozart ne faisait que se tourner et retourner dans le lit, à maugréer quelques fois des mots pas toujours très compréhensible, la plupart du temps en autrichien: ce qui lui donnait un air toujours plus impressionnant, quand elle n'était qu'une boule d'énergie et d'amour. Fallait simplement la supporter assez longtemps pour s'en rendre compte, effort que peu de gens faisait.

    — Si je travaille ici ?

    Amusée par la question qui lui semblait tout à fait stupide au vu du contexte, quoi qu'il était tout à fait légitime de se la poser, la jeune femme s'était tournée vers son interlocutrice pour lui servir un de ses sourires qui dévoilait toutes ses dents alignées, et des fossettes au creux de ses joues.

    — Je travaille comme surveillante depuis presque un an et demi je dirais. Peut-être plus, on perds la notion du temps à force.

    Peut-être deux ans qu'elle avait posé ses valises dans l'enceinte du pensionnat, avec sa fille sous le bras. Prenant quelques secondes pour détailler un peu plus la jeune femme à ses côtés, elle avait écouté attentivement le peu d'information qu'on lui adressait. Madame Drogov. C'était un nom qui ne laissait pas indifférent, comme la personne qui le portait. Madame Drogov, ça lui parlait. Sans doute grâce à ses deux indics préférés.

    — Enchantée Avalon, commençait-elle, son sourire ineffable sur ses lèvres, moi c'est Mozart Handschmann. Mais tu peux m'appeler juste Mozart, c'est plus rapide et moins pénible à prononcer.

    Puis, Madame Handschmann, ou madame tout simplement, elle n'aimait pas ça. Cela faisait trop vieux, trop guindé, trop tout ce qu'elle n'était et ne serait probablement jamais, encore qu'une adolescente dans la fleur de l'âge malgré ses vingt quatre printemps passés.

    Tendant sa main vers Avalon, comme pour la lui serrer, un éclair de lucidité la frappa et fit briller son regard déjà scintillant de malice.

    — Oh mais tu es la professeur de scien-physique, non ?

    C'était du pareil au même de toute façon, la science, la physique, la chimie: que des matières qu'elle n'avait jamais trop compris si ce n'était pour être à l'origine de quelques incidents et explosions inoffensives qui lui avaient pourtant couté un tour chez le proviseur de son école. De bons souvenirs enfantins quand l'insouciance et l'innocence régnaient en maitre.




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