propagande [fermé]

Nathan, 

Son entrainement de basket venait de se terminer. Le joueur modeste et exceptionnel qu'il était avait joué de manière tout autant exceptionnelle, comme d'habitude. Il venait de passer deux heures à courir derrière une balle mais malgré ça, il n'était pas fatigué, loin de là. Nathan était une pile électrique et le sport, au lieu de l'épuiser, lui donnait la patate comme disait son père. 

Alors qu'il râlait auprès de l'entraineur sur le fait qu'il voulait encore jouer, ce dernier désigna l'équipe de volley qui état déjà en train d'installer les filets. L'adulte lui expliqua que c'était à leur tour de profiter du terrain et Nathan fit ce qu'il savait faire de mieux : râler. Il attrapa rageusement sa bouteille d'eau en lançant un regard noir aux volleyeurs qui étaient déjà en train de s'échauffer. Le ballon passait avec agilité de joueur en joueur sans jamais toucher le sol. C'était l'inverse du basket mais le jeune homme se surprit à être intrigué, s'approchant du terrain, regardant avec curiosité le jeu qui se déroulait devant eux. Il reconnu même quelques têtes familières.

Il fini par s'asseoir sur le banc. Toute son équipe de basket était partie mais lui était trop absorbé par le match qui avait lieu devant lui et ne les avait pas suivit. 

Colette:

Elle avait volley ce soir, et elle était emballée. Elle attendait ce moment chaque jour, parce que ça signifiait se dépenser et surtout, ça signifiait de voir Ruben et de pouvoir parler avec lui! Alors que les basketteurs s'en allaient doucement, les volleyeurs commençaient à tirer les filer et à installer les terrains.

Comme il y avait du monde ce soir, ce fut au tour de Colette d'aller sur le banc, en attendant son tour de jouer. Alors elle observait Ruben amoureusement, elle remarqua une présence sur le banc d'à côté. Oh! Cette tête lui disait quelque chose, et c'était pas du club de volley! Est-ce qu'il était intéressé? Est-ce qu'il a envie de venir jouer? Colette était tout feu tout flamme et si elle pouvait, elle cramerait sûrement sur place tellement elle était contente!

Elle se glissa jusqu'au banc sur lequel se trouvait le jeune homme, qui de plus près ressemblait fortement à un garçon de sa classe.

- Salut!! Lança-t-elle gaiment.

Elle ne voulait pas l'assaillir de question tout de suite, alors elle essaya de retenir son entrain pourtant très palpable et de n'en poser qu'une seule à la fois.

- Le club de volley t'intéresse?

Nathan,

Il ne comprenait pas grand choses aux règles, certains tirs n'étaient pas directs et les limites du terrain étaient incompréhensibles. Pourtant le néo-zélandais admirait la rapidité et la précision des joueurs. 

Sa tranquillité fut de courte durée puisqu'un p'tit nain aux cheveux violets se glissa avec entrain sur le banc sur lequel il avait posé son séant. Ce petit nain, il le connaissait de vue, il répondait au nom de Colette et était la jeune fille la plus survoltée que Nathan connaissait. Lui à côté, c'était une vraie loque.

— Salut, lui répondit-il sans quitter le terrain des yeux.

Il savait que sa camarade faisait partie du fameux club parce qu'elle en parlait tout le temps. Nathan savait aussi que la raison pour laquelle elle faisait partie dudit club s'appelait Ruben parce que lorsqu'elle ne parlait pas de l'équipe de volley, elle parlait de Ruben.

— Ça m'intrigue, surtout.

(ruben beaugosse, ruben populaire je vous espionne)

Colette:

Elle bougeait nerveusement sa jambe, véritable pile électrique. Si ça se trouve, elle aurait pu faire tourner les générateurs du pensionnat avec son énergie seule. Le jeune homme lui répondit sans lâcher le terrain du regard, Colette trouva ça beau, cette façon d'avoir les yeux rivés sur l'entraînement de volley, peut-être était-ce le début d'une passion naissante et qui se laisserait conquérir par l'amour de ce sport. Il ajouta qu'il était intrigué. Intrigué? C'était sûrement quelque chose de positif.

- Qu'est-ce qui t’intrigue?

Elle était prête à répondre à toutes ses questions, et même lui insuffler son amour pour ce sport d'équipe parce qu'on est jamais de trop dans une équipe. Surtout qu'actuellement sur le terrain, était en train de rayonner le meilleur argument de Colette: Ruben. Comment ne pas rejoindre le club après l'avoir vu jouer? Il est si fort!!

Elle attendait avec hâte de savoir ce qui intriguait le visiteur.

Nathan,

Du coin de l'oeil, il la voyait bouger frénétiquement sa jambe et ne put retenir un petit sourire amusé: décidément elle ne tenait pas en place. Colette semblait bien décidée à répondre à ses interrogations, tant mieux.

— Pourquoi ils ne tirent pas directement ?

Nathan avait remarqué qu'il y avait toujours un joueur qui envoyait la balle à celui qui la frappait. Pour le basketteur c'était incompréhensible, ils perdaient du temps en faisant ça, non ? Il plissa les yeux, avant de se pencher vers sa camarade, ne quittant pas le terrain du regard.

— C'est lequel ton copain ?

Parce qu'il avait tellement entendu parler de Ruben qu'il était maintenant désireux de mettre un visage sur ce nom et ces exploits si souvent narrés par la jeune fille.

Colette:

Il posa une question stratégique. Colette, animée par sa passion du volley-ball fut éprise d'une motivation plus que palpable, à parler de son sport préféré.

- Eh bien, les adversaires sont maîtres de toute leur partie du terrain, il faut établir la meilleure stratégie afin de les empêcher de récupérer la balle avant qu'elle ne touche le sol. Au milieu devant, c'est le passeur. Comme son nom l'indique, c'est lui qui passe à ses coéquipiers attaquants. Les joueurs s'arrangent pour lui passer la balle parce que c'est lui qui va choisir à qui l'envoyer. Y a plein de façon de faire des passes, des longues, des courtes, le but c'est que l'attaquant frappe là où personne ne puisse la récupérer. Là-

Parlant peut-être un peu trop, elle fut coupée dans son élan par une nouvelle question. Et cette fois, pas sur le volley. Elle se coupa net et bégaya quelques secondes.

- M-mon copain?

Elle reprit sa contenance d'un coup, posant sa main sur son menton, le regard interrogatif vers le jeune homme.

- Je n'ai pas de copain! Enfin, ça dépend de la définition que tu en donnes, si tu parles de petit-ami non! Mais si tu parles de potes, eh bah tu sais, dans l'équipe on est tous un peu potes!

Même si elle était plus pote avec l'un en particulier. Et qu'elle espérait de leur relation qu'elle soit plus que potes.

Nathan,

Les explications de Colette intéressaient sincèrement Nathan, vraiment. Cependant sa confusion à l'évocation de son copain était encore plus passionnante aux yeux du néo-zélandais. Ça sentait le drama, l'amour non-avoué comme dans les comédies romantiques. Et Nathan adorait les comédies romantiques. Et le drama. Il s'en frottait les mains d'avance, l'affaire Colette/Ruben était un cas pour lui. 

Il baissa la voix et s'approcha un peu plus de sa camarade, les yeux toujours rivés sur le terrain, cherchant le fameux élu du coeur de Colette du regard. À quoi pouvait-il bien ressembler ? 

— Ruben, c'est pas ton petit ami ? demanda t-il en insistant bien sur les deux derniers mots.

La vie sentimentale de Nathan était catastrophique: il était nul en drague et n'avait jamais vraiment eu de copine. Mais ça ne faisait pas peur au lycéen, au contraire, il expliquait ce phénomène en disant que, dans le sport, les coachs ne jouent pas et se contentent d'entrainer les joueurs. Nathan était un coach et il était bien décidé à ce que Colette devienne sa meilleure joueuse.

Colette:

Il ne semblait pas satisfait de la réponse de Colette à propos de son soit-disant petit-copain. Il s'approcha un peu d'elle et baissa la voix, mentionnant le terrible nom de Ruben. Enfin, "terrible" c'était surtout comme ça qu'elle qualifierait la situation. Elle ne se cachait pas d'apprécier énormément le jeune homme, quand elle parlait avec les autres, ne manquant pas de rappeler au monde à quel point elle le trouvait incroyable.

Mais lui demander comme ça, de but en blanc, ç'avait le don de lui ôter tous ses moyens.

- Euh.. Non.. Juste mon ami.

Elle adressa un sourire un peu gêné à Nathan et détourna le regard vers le terrain où, bien évidemment, Ruben resplendissait.

- Pourquoi?

La question du nouveau venue n'avait pas trop de rapport avec le volley, si ce n'est qu'elle était à propos d'un des joueurs!

Nathan;

C'était pas bon pour son coaching ça, vraiment pas. Quoique ça ajoutait un peu de défi à la tâche. Il était évident qu'elle voulait que Ruben soit plus que son ami. Il fallait être vraiment aveugle et sourd pour ne pas le voir. Le match de volley ne le passionnait plus le moins du monde, le cas complexe face à lui demandait toute son attention. 

La déception pouvait clairement se lire sur son visage, où était le drama ? La romance tant espérée ??? Nathan était frustré, mais Nathan n'abandonnait JAMAIS (enfin si mais pas cette fois).

— Parce que vous iriez super bien ensemble, je trouve.

Son avis n'était pas trop objectif mais là n'était pas vraiment la question.