[MIRANDA] Avez-vous déjà songé à affronter l'apocalypse...dans un placard à balais? [privé]

Adélaïde:

Voilà presque douze heures déjà que des bourrasques de vents s'acharnaient sur les environs, torrent de pluie comme précurseur de la violence de la tempête en approche. Dehors, les arbres pliaient dangereusement sous leur propre poids. Tout le monde était un peu à cran face au typhon à venir et Adélaïde, professeur aguerrie, avait entreprit de photocopier ses cours en avance pour prévenir une quelconque panne de courant. Mais pour cela il fallait du papier et où trouvait-on du papier? Dans la minuscule réserve qui s'apparentait plus à un placard à balais qu'autre chose. Hors de question de risquer de se faire interpeler dans celle commune. Trop de bruit. Trop de monde. Non, la jeune femme avait préféré le calme d'une annexe un peu à l'écart des bâtiments principaux. Petite pièce dont le bazar était tel que l'on aurait même pas remarqué un collègue de l'autre côté des piles de cahiers vierges et de crayons attendant d'être taillés qui s'entassaient jusqu'au plafond.

Débouchant sur cette pièce étriquée, une porte en apparence tout à fait banale. Robuste et saillante, à l'ouverture manuelle à l'aide d'une adorable petite clef. Jamais Adélaïde n'aurait pu penser que cette serrure, elle allait à ce point la maudire.

Elle était donc les bras chargés de papiers en train de s'apprêter à ressortir lorsque soudain, sans crier garde, l'alarme stridente la prit de cours. La tempête était en avance et l'état d'alerte venait visiblement d'être annoncé plus tôt que prévu. Dans sa surprise, Adélaïde avait lâché sa paperasse qui s'était éparpillée sur le sol dans une cascade blanche. A peine eut-elle le temps de juré quelque peu et de grommelé dans sa barbe contre sa maladresse que déjà, la fameuse porte claquait dans un courant d'air accompagnée d'un petit bruit métallique qui résonna dans le couloir.

Bouche bée, la jolie blonde priait intérieurement - même si elle savait déjà que c'était mal parti pour elle - que ce ne soit pas la clef qui venait de basculer dehors dans ce petit tintement innocent. Pour bien terminer la chose, les générateurs de secours ne se mettant pas immédiatement en marche, elle se retrouva là. Plongée dans le noir, enfermée dans un local où presque personne ne se rendait, seul...ou presque...

(Adélaide, la prof que personne veux avoir avec ses copies faites à l'avance xD)

Achille Ricci,

C'était fou comme le bordel semblait trôner en maitre dans cette pièce. Même Achille, qui n'était pas bien large et petit avait du mal à se frayer un chemin, ou voir plus loin que le bout de son nez. Une cacophonie de carnet, de pages, de crayons - qui avaient besoin d'autant de fatras, même dans un si grand pensionnat - qui accompagnait celle régnant dehors. Les orages, les tornades, il connaissait pas vraiment ça dans son italie natale, et pas forcément le plus courageux de la famille, Achille ne faisait pas le fier quand il s'était rendu chercher quelques bricoles dans le local. Lui, il aurait préféré s'enfermer dans sa chambre, sous une couette, et attendre que la tempête passe. Si elle passait assez rapidement pour ne pas qu'il meurt de faim, du moins.

Dos à la porte, il cru entendre un bruit peu rassurant. Mais c'était sans aucun doute le temps couplé à son esprit qui se jouaient de lui, alors, il repartit à sa recherche de cahiers. Bon sang, même lui n'en était pas rendu a un ramassement aussi massif d'affaires en tout genre. Un second bruit retentit, comme si quelqu'un respirait le même air que lui dans ce foutu placard à balai. Le professeur n'eut pas le tant de crier gare qu'une alarme tonitruante lui perça bien un ou deux tympans. Ce fut la panique intérieur, trop surpris pour faire le moindre geste. Et c'est là qu'il entendit clairement une voix humaine. Et un claquement sourd.

Bordel, c'était quoi ça ?

La tempête les avait pris de cours, cette .... Non, Achille devait reprendre son calme, et c'était pas l'obscurité ambiante et la personne inconnu avec qui il se trouvait qui allait l'aider. Parce que le bruit entendu, là, Achille n'avait pas beaucoup de doute sur sa provenance: la porte.

— y a quelqu'un?

C'était une très mauvaise blague, ou un début de très mauvais film d'horreur. Et pas de bol, Achille n'aimait ni l'un, ni l'autre. Il tenta de s'approcher de la sortie à tâtons, mais dans cette pièce, c'était presque mission impossible sans se prendre les pieds dans d'innombrables obstacles.

(Ahah oui tellement X'D)

Adélaïde:

Prise au dépourvu, Adélaïde se concentra sur la situation pour ne pas céder à la panique. Dans un élan d'espoir, elle se jeta sur la poignée pour tenter de sortir, en vain. Elle était définitivement bloquée là jusqu'à que quelqu'un daigne venir la secourir. Cependant - vu la météo de type apocalyptique - pas sure que cela soit avant un petit moment. Personne ne se rendrait dans cette annexe poussiéreuse avant que le temps ne se soit calmé.

C'est une voix qui s'éleva du noir qui la fit sursauter pour la deuxième fois de la journée. Posant vivement la main sur son cœur, qui venait surement de louper un battement, elle réplica d'un ton qui se voulait autoritaire.

- QUI... hum...qui es là?

Adélaïde aurait pourtant juré être seule une minute plus tôt. Essayant de se rapprocher de l'origine de la nuisance sonore, elle se déplaçait à tatons, essayant de s'orienter dans ce bric à brac et tâtant du bout des doigts les parois. Hélas pour son petit orteil, ce qui devait arrivé arriva. BOUM Dans un trop plein de confiance et totalement aveugle dans le noir, elle se cogna contre une chaise, renversant au passage ce qui semblait être une boite de craies vu le bruit, perdit l'équilibre et s'accrocha à la première chose qui lui passa sous la main pour éviter de se viander en beauté...et cette chose fut bien évidemment Achille.

- AïE!

(en ce moment, je trouve que mes persos sont beaucoup trop souvent cause ou dommage collatéral de chutes)

Achille Ricci,

L'obscurité, ça lui faisait pas trop peur. Il était peut être pas très courageux, mais cette peur primaire du noir n'était pas sur sa propre liste. Par contre, imaginer sa sœur, perdue, avec cette tempête, lui donnait du grain a moudre, et de quoi se ronger les sang. Achille, s'il l'avait pu, aurait tenter d'enfoncer la porte pour rejoindre Calliope qui devait être absolument terrifiée par l'orage. La voix qui lui répondit - parce qu'il ne pouvait absolument pas déterminer une silhouette dans cette pièce - le tira de ses pensées et de son aventure.

— Monsieur Ricci, professeur d'italien.

Lui aussi s'était pris les pieds dans quelques broutilles, tentant vainement de s'approcher de la porte. Il ne pouvait pas croire qu'elle se soit fermé pour toujours - Achille n'en faisait jamais trop dans les situations de crise, c'était mal le connaitre, et que la personne qui se soit introduit dans l'annexe puisse être assez tête en l'air pour oublier de récupérer la clef. L'itlaien continua son chemin jusqu'à arriver à un point de non retour. Il se sentit entrainer dans une chute interminable, au milieu des abysses et de l'orage.

— vous pouvez pas faire.....

La chute avait été rude, dans l'obscurité on perdait bien vite ses repères, et même si dans une autre circonstance, il aurait pu lui même se raccrocher à quelque chose pour ne pas tomber - ou rattraper la personne qui venait de l'entrainer, à ce moment, il ne pu rien faire. La main qui l'avait embarqué dans sa galère avait une sacrée poigne, et Achille, frêle comme il était n'aurait pu s'en défaire.

Au final, l'italien se cogna, et fut sonné par l'enchainement rapide d'évènements tous plus contraignant les uns que les autres.

(C'est qu'ils doivent être confortables X'D Reconvention airbag!)

Adélaïde:

Le sol les accueillit dans un violent orchestre. Au moins s'il y avait quelqu'un aux alentours, ils ne passeraient pas inaperçus. Aussitôt, effrayée d'avoir pu blesser l'individu qui avait amorti sa chute contre son gré, Adélaïde se repoussa légèrement du buste non identifié. 

Et la lumière fut sur le moment délicat. Une lumières grésillant en adéquation avec le tonnerre, plus proche de la nuit qu'autre chose. On ne distinguait presque que les formes et les pourtours. Chaque éclat en dehors faisait tangiblement tergiverser l'ampoule nue qui éclairait fébrilement la pièce. Chaque bourrasque faisait grincer l'édifice et la jolie blonde - pourtant très téméraire - se surprit à être presque rassurée de ne pas se retrouver si seule face à cette tempête. Dans cette faible lueur troublante, la professeure vu se dessiner sous elle, le visage doux et taillé de son camarade aux goût d'Italie

- Achille?

Dans la précipitation, elle avait omis d'entendre la présentation de son collègue et était donc réellement surprise de le retrouver dans une pareille situation. Sérieusement désolée par son manque de maladresse, ses ondulations blondes tombaient en lourdes cascades sur les épaules de Mr. Ricci. Après un instant de stupéfaction, elle se redressa rapidement pour s'assoir à côté du jeune homme dans une position bien moins tendancieuse, essayant de cacher tant bien que mal son trouble face à une proximité si soudaine et si peu professionnelle.

- Veuillez-m'excuser. Je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un d'autre, cela m'a prise au dépourvu.

Elle jeta un regard bleuté inquiet vers son acolyte d'apocalypse qui semblait un peu sonné après le choc.

- Vous allez bien?

(je commence à y penser, oui xD)

Achille Ricci,

Il se serait cru dans un mauvais film, et cet orage ne pouvait être qu'une mauvaise blague. Cette chute l'était tout autant. Toujours un peu sonné par les dernières secondes de son existence, il resta au sol, amorphe, sans réellement réagir à la situation. La main qui l'avait entrainé au sol était celle de sa collègue de travail, Adélaïde, qui s'était elle même effondrée sur l'italien. Ce n'est qu'après un effort surhumain - Achille n'avait jamais eu une très bonne vision la nuit - qu'il avait réussit a apercevoir et distinguer quelques traits qui la lui rappelèrent.

— je ne pensais pas que vous puissiez être aussi pressée de me revoir, tenta-t-il de blaguer.

Sachant appliquer les règles de bienséances quand il le fallait, Achille ne trouva pas très fin de blaguer sur cette chute hasardeuse qui avait semble-t-il malencontreusement poussé Adélaïde sur lui. Et quand elle s'assit à côté d'elle, il en fit de même, le regard toujours un peu hagard, errant dans le local.

— rien de cassé. je crois.

Achille s'en sortirait sans doute avec une bosse sur la tête, ou un petit mal de crâne pendant encore quelques heures - il n'avait pas de foutu médicament avec lui, et penser aller à l'infirmerie, c'était se mettre le doigt dans l’œil.

— et vous?

Certes, il avait amortis la chute, mais Achille pensa bon de s'enquérir de l'état de sa collègue.

Adélaïde:

- Je l'avoue, on dirait bien que vous m'avez percé à jour. réplica-t-elle sarcastiquement.

La remarque ironique de son collège réussit à lui décrocher un sourire malgré la subtilité de la situation. Sourire qui, en vu de la pénombre, avait s'en doute dut passer inaperçu.

La jeune femme plissa les yeux en tentant de distinguer la silhouette de l'homme à ses côtés, espérant sérieusement ne pas l'avoir trop violemment abimé. Elle se voyait déjà en train de le recoudre avec une agrafeuse et trois trombones trouvés dans le bazar environnant. Se fut donc un immense soulagement quand Achille lui avoua se porter pour le mieux. Adélaïde tchéqua à son tour ses articulation pour être sûre qu'aucune ne manquait à l'appel.

- Il semble que je suis entière également.

Elle se retint de justesse de renchérir avec un "il faut dire que vous êtes le must de la sécurité" pensant que cela aurait été de très mauvais goût. Bon, ils étaient entiers...et maintenant?

- Bon euuu...il semblerait que la clef soit tombée à l'extérieure du local. avoua-t-elle assez honteuse de son manque d'anticipation et en priant pour que l'italien ne s'énerve pas.

C'est alors que cela la percuta. Adélaïde hésita, jeta un nouveau coup d'œil inquiet vers le blond, puis d'un geste métrisé, hotta l'un de ses gants, découvrant à la place de chair et de sang, métal et rouages. Jusqu'à maintenant, la jeune femme avait tenté d'exhiber un minimum son bras mécanique. Elle s'en servait - certes - pour effrayer quelques élèves des plus récalcitrant mais restait assez discrète le reste du temps. 

Elle poursuivit son acte en déboutonnant une manche de sa chemise afin de la remonter au dessus de son coude argenté et d'accéder aux rouages de sa partie robotique. Habilement, Adélaïde vient régler la résistance en tournant quelques plaquettes. Appliquée à sa tache, elle semblait très concentrée pour ne pas se louper.

- Je vais essayer quelque chose.

Douloureusement, elle se déplia ensuite pour se remettre debout en prenant grand soin - cette fois ci - de ne pas trébucher sur les quelques objets qu'ils avaient entrainés avec eux dans cette drôle de chute. La demoiselle se sentait assez coupable et s'en aurait voulu d'au moins ne pas essayé de les décoincer.  

Achille Ricci,

Les plus grandes craintes de l'italien se réalisèrent: la clef était belle et bien tombée de l'autre côté de la porte. Cette simple petite porte qu'il avait passé l'air de rien il y avait de cela quelques minutes et qui avait donné à ce placard des airs de tombeaux. C'était donc comme cela qu'il allait finir? Certes il n'était pas en si mauvaise compagnie, pour se tenir à ses côtés lors de ses dernières heures, mais avait-il seulement envie de mourir de cette façon?

— essayer quelque chose?

Devant ses yeux ébahis, il vit Adélaïde découvrit un véritable mécanisme qui trônait à la place de ce qui aurait du être son bras. Il était a la fois terrifié et intrigué. Peut être que dans un autre contexte, il aurait trouvé la chose amusante, tout droit sortit d'un film, mais dans le positionnement actuel des choses, Achille ne trouvait rien de drôle et tout d'angoissant.

— je...je vous en prie.

Sa voix tremblait, fébrile, face à cette révélation qu'il n'attendait pas pour le moins du monde. Toujours assis, Achille regarda incrédule la professeur se dépêtrer de ses mécanismes. Il avait bien trop peur de se lever et de se vautrer à son tour, a moins que ce ne soit ses jambes qui cèdent a la panique, ou à la présence de cet être qu'il pensait connaître au moins de vu.

Il avait bien une petite idée derrière la tête, sur ce qu'allait faire Adélaïde, mais il espérait surtout que ça puisse marcher. Non pas que la perspective de passer une durée indéterminée avec cette dernière le dérangeait, mais la tempête n'aidait pas à se calmer.

Adélaïde:

Elle se mouva sous la lumière fébrile de l'incandescence de l'ampoule. Contrairement à sa première traversée du petit local, elle enjamba facilement cartons et babioles. Evitant agilement de s'embourber au milieu du bazar, elle finit par atteindre son objectif sans encombres.

Une fois plantée devant la porte à l'origine de leurs ennuies, Adélaïde laissa un doigts glisser sur la serrure en tentant d'analyser au mieux le mécanisme. En toute honnêteté, elle doutait que sa tentative d'évasion serait fructueuse mais bon...au moins elle aurait essayé.

D'un geste rapide, elle hotta de son mécanisme brachial un petit filament de fer servant initialement à renforcer l'un de ses rouages. La jeune femme s'empressa de le tordre et de l'incérer dans l'ouverture à la place de la clef. Accompagnée de petits cliquetis qui cherchaient désespérément leur route, ce fut au bout de 10 minutes environ qu'elle abandonna. C'était visiblement pas Mcgyver.

- Je suis désolée mais je pense que je ne vais pas y arriver.

Elle tourna son regard bleuté en direction de son collège, espérant qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur. La professeure poussa un soupir résigné. Plus le choix, ils allaient devoir prendre leur mal en patience.

Achille Ricci,

Il était resté assis par terre, entre les piles de feuilles éparpillés et les cadavres de stylos éventrés, toujours un peu sonné, sans doute bien trop angoissé, pour tenir fièrement sur ses deux jambes. Et puis, il ne serait d'aucune utilité. A part faire des pizzas, Achille ne savait rien faire de ses dix doigts, et réussissait toujours à empirer les situations lorsqu'il proposait son aide. Non, l'italien allait rester assit, sagement, en se rongeant les sang, attendant l'arriver d'un sauveur improbable pour finalement sortir et retrouver sa sœur. Pourtant, il avait eu une pointe d'espoir, lorsqu'Adélaïde se proposa d'aider, au moins après avoir été pris d'une panique sans nom à la vue du bras mécanique de sa collègue. Décidément, elle était pleine de surprises, cette jolie jeune femme.

— ah

Dans l'air lourd, flottait la résignation dont fit vite preuve l'italien. Avec un peu de chance, l'orage allait bientôt se finir, parce que dans ce placard à balai, l'alarme avait réussit à passer, mais le bruit extérieur bien que présent était filtré par l'énorme porte qui les retenaient prisonniers. Avec un peu de chance, si personne ne les trouvait, la pièce était assez grande pour qu'ils survivent, sans eau ni nourriture, mais avec un peu d'air pour respirer. Paranoïaque sur les bords, Achille prit bien vite peur en imaginant la possibilité que l'air commence à manquer.

— si la mort arrive, je pourrais me réjouir de ne pas être seul dans ce terrible moment.

Drama-queen sur les bords, Achille se donnait en spectacle, un spectacle pitoyable et exagéré. C'était de famille, l'attitude théâtrale.