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From hell because your fucking crying bothers me. [privé]
Dimanche 6 Juin 2021 à 19:54 AUREUM.UMBRA
Olympe:
Elle avait toujours été une bonne fille. Appliquée dans son travail, courtoise avec son prochain,...et malgré la voix lancinante de Lilith lui chuchotant des obscénités tous les quatre matins, Olympe s'en sortait plutôt bien. Sauf aujourd'hui. Il y avait cours de pouvoir. Cours durant lequel elle pouvait enfin passer un peu de temps avec lui. Asher. Elle avait été soufflé par l'emportement qui habitait le jeune homme, spontanéité qu'elle n'aurait sans doute jamais. Son petit cœur avait tremblé. L'humaine format réduit avait un crush.
La demoiselle était du genre discrète - peut être un peu trop d'ailleurs. Elle ne faisait pas de vague depuis son arrivée au pensionnat, profitant que Asmodée soit bien scellée pour enfin se faire oublier. La lycéenne avait peur qu'en laissant trop place à son enthousiasme ou à toute autre émotion trop violente, la créature dont elle portait le cœur surgirait des tréfonds pour prendre le contrôle. Elle vivait donc dans la retenue permanente. C'est pour cette raison que sa première amie dans l'établissement, Colette, lui était tant appréciable. Elle, elle osait. Fonçant tout droit dans les murs qu'elle explosait.
La petite poupée restait donc une fois de plus en retrait au plus grand damne de Lilith qui mourrait d'ennuis en son sein. Simple spectatrice, elle se lamentait devant la calamité sociale de sa porteuse.
Olympe appréhendait. Elle savait que la démone n'attendait qu'une faille pour surgir et transformer son corps aux lignes enfantines - qui faisait bien plus jeune que son âge d'ailleurs - à son image halée de prédatrice. Lorsqu'elle y arrivait c'était toujours dans une douleur déchirante de prendre dix bon centimètres et cinq tours de poitrine en quelques minutes. Olympe en faisait les frais et Lilith s'en tapait. Non pas qu'elle n'appréciait pas sa cage de chair mais qui aime bien, châtie bien. Sans oublier que l'empathie d'un sbire de Satan n'était pas illimité.
Les muscles contractés par le stress, elle osa enfin adresser la parole à Asher d'une voix fragile. Il avait relâché d'un coup l'emprise de son "pouvoir" sans même en discuter et la jeune femme, qui sentait l'intruse sulfureuse jubiler à l'intérieur, engagea une tentative inespérée de demande pour qu'il raffermisse la prise. Son cœur battant, elle s'élança sans savoir que, hélas, elle allait vite déchanter dans cette entreprise impossible.
- A...Asher est ce que tu pourrais reprendre le...
Un vent. Une tempête. Que dis-je? Un typhon. Son camarade quand à lui ne semblait pas du même avis, bien décidé à ignorer sa petite présence pas vraiment imposante. Elle se fit royalement snobée, son petit égo en fut brisé. Lilith, attendant que son moment vienne de rentrer en scène, profita de cette ouverture pour donner son point de vue que seule la tête rosée pouvait entendre.
- T'es vraiment exaspérante. Ma poule t'arriveras jamais à capter son attention, il en a rien à foutre. ~
Elle venait de lui susurrer une nouvelle remarque assassine, critiquant comme toujours ses manières discrètes. Olympe serra les dents en encaissant cette dure réalité. Lilith avait une fâcheuse tendance à tout commenter assez crument mais on ne pouvait pas lui retirer qu'elle tombait souvent juste. La voilà face à un garçon qu'elle appréciait secrètement mais qui ne daignerai sans doute jamais poser les yeux sur elle.
Dimanche 6 Juin 2021 à 20:27 Weana
Asher;
Les points serrés, les phalanges bandées et douloureuses, le corps en tension, Asher n'était surement pas dans les conditions les plus optimales pour contenir un démon. La jeune fille frêle dont il était le receptacle n'était que le cadet de ses soucis, le parasite qui l'habitait était encore plus loin dans ses préoccupations.
Non, là, tout de suite dans sa tête, il y'avait Nolan. Encore, toujours, le grand brun ne semblait pas vraiment vouloir quitter ses pensées. Il avait encore mal aux doigts, il l'avait frappé trop fort, pour pas grand chose. Parce que taper aveuglément dans le problème c'était plus simple que de le regarder en face.
Il volait des regards, le détaillant du coin de l'oeil tout entier. Un drôle de sentiment lui tordait le ventre alors qu'il l'observait de loin, son petit sourire adressé à un de ses camarades. Il aurait voulu lui arracher son putain de rictus et le garder que pour lui. Il aurait voulu pousser Soven, il aurait voulu que Nolan le regarde lui. Il aurait voulu bien plus et ce n'était pas vraiment le moment d'y penser. Et pourtant, son esprit ne semblait pas vouloir se concentrer sur autre chose. Sur quelqu'un d'autre.
Olympe lui avait rapidement expliqué la situation. La demoiselle n'était pas entrée dans les détails et Asher n'avait pas forcément cherché à comprendre. Il y avait un millard de trucs qui lui échappaient, un démon coincé dans le corps d'une adolescente n'était pas ce qui le choquait le plus. Ce n'était pas non plus ce qui l'intéressait le plus, protéger le campus d'une créature venue des enfers, très peu pour lui, c'était pas son dos.
Il jeta un petit coup d'oeil à la petite humaine rose. Est-ce qu'on pouvait vraiment dire qu'elle était humaine ? Bonne question, Asher ne se la posa pas. Elle semblait sur le point de s'écrouler, un peu pâlichonne, les mains tremblantes.
Et face à cette constatation, le texan ne fit rien, entendant sa voix sans l'écouter. Il n'avait pas envie d'être là. Il n'avait pas envie de s'encombrer d'Olympe et encore moins de la créature qui l'habitait. Il avait surtout envie d'être seul à défaut de pouvoir ne serait-ce qu'adresser la parole à son ancien meilleur ami. Sa petite camarade n'était pas méchante, bien loin de là, mais là, tout de suite, il voulait juste se barrer.
Le silence était lourd entre les deux lycéens. Après un coup d'oeil à l'heure sur son téléphone, Asher décida qu'il était temps pour lui de tirer sa révérence. Il se tourna vers Olympe, passa la main dans ses cheveux, son cerveau moulinant à toute allure afin de trouver une excuse crédible.
Il n'en trouva pas.
Alors, pour une fois, il privilégia l'honnêteté. La vérité, crue et pas agréable à entendre.
— Ça m'saoule, j'vais me casser j'pense.
Il soupira, ses yeux quittant le visage de poupée de la jeune fille pour se poser plus loin, vers le surveillant qui observait le gymnase d'un air ennuyé.
— Ça te dérange pas ? marmonna t-il pour se donner bonne conscience.
Quelque soit la réponse, le résultat allait de toute manière être le même. Il allait sortir de là, il avait l'impression de manquer d'air. De manquer de tout un tas de trucs.
Dimanche 6 Juin 2021 à 21:16 AUREUM.UMBRA
Olympe:
Elle était certes pas bien courageuse mais loin d'être dupe. Suivant le regard troublé de Asher, elle rencontra au loin le profil de Nolan. Ils étaient en froid? Pourquoi est ce qu'il le fixait de cette façon? Olympe aurait bien voulu l'aider mais l'air renfrogné du jeune homme lui coupa l'herbe sous le pieds. Elle préféra se fondre dans son silence, encore.
ça m'saoule, qu'il lui avait balancé à la figure. Eclair de fatalité, son pouls se gela d'effroi l'espace d'un instant déterminant. La petite chose vint croiser les bras en tentant de ne pas se décomposer devant la violence que ses mots eurent sur son cœur malmené. C'est d'ailleurs non sans peine qu'elle lui répondit dans une avalanche désordonnée de paroles.
- Non non, va y...t'inquiète...ça va...c'est cool...cool cool cool...
Intérieurement, elle se maudissait alors que Lilith se tapait sa meilleure barre. La lycéenne du retenir ses larmes avec beaucoup d'acharnement pour ne pas perdre la face. Le rire de son monstre personnel raisonnant contre ses tympans en même temps qu'un flots de pensées bien tristes.
Elle ne réussit donc pas à retenir son collègue lorsqu'il s'éloigna. Olympe voulait le rattraper. Lui dire comme elle tenait à ce cours avec lui. Mais ses pieds refusèrent de bouger. Elle resta un moment plantée au milieu des groupes, incapable de réagir. C'était d'autant plus dur quand elle comprit que ce n'était pas le fruit de Lilith mais de sa propre incompétence.
A deux doigt de s'écrouler, c'est en courant qu'elle finit par quitter le cours. Prise d'un immense chagrin et d'une honte difficile à dissimuler, elle disparut aussi vite que ses petites jambes frêles lui permirent - autant dire pas très rapidement. Elle donnait tout, fuyant la scène qui venait de se produire pour finir par s'échouer en boule entre deux buissons. Une fois seule, elle lâcha prise - pleurant toute l'eau de son corps jusqu'à en avoir la bouche sèche.
Lilith n'était pas du genre sentimentale mais voir sa demoiselle innocente s'effondrer ça la mettait mal à l'aise sans qu'elle sache trop pourquoi. Elle ne supportait pas l'idée que quelqu'un d'autre puisse s'amuser à la torturer. Oui, ça devait être ça. La tentatrice tenta donc maladroitement de la consoler - négociant au passage douteusement sa place...ne faisant qu'au final empirer la situation déjà pas géniale.
- S'teu plait arrête ça. Les trucs là tout liquide qui coulent sur nos joues j'aime pas. C'est super flippant. Si tu veux je peux aller le découper ça me prendra cinq minutes max et je te promets de planquer le corps après. ~
Et sans s'en rendre compte avec l'émotion du moment, se pensant à l'abris des oreilles indiscrètes Olympe lui répondit à voix haute alors que sa gorge se serrait un peu plus.
- C'est des larmes, Lilith. Des larmes.
Mercredi 9 Juin 2021 à 11:10 Weana
Romeo;
On ne pouvait pas vraiment dire que Romeo avait une vie bien rangée. Son rythme de vie était médiocre mais au moins il était constant. Il se levait à 14 heures, certes, mais il se levait à 14 heures tous les jours, c'était déjà pas trop mal. Ça ne l'empêchait tout de même pas d'être terriblement fatigué lorsqu'il émergeait de son lit.
Ses écouteurs dans les oreilles, il se dirigea vers le local qui contenait ses produits d'entretien. Il commençait à faire chaud, les manches de sa combinaison bleue marine étaient nouées autour de sa taille, son débardeur gris dévoilant ses bras halés. Son visage était encore tiré par le sommeil, ses yeux pas tout à fait ouverts.
Il leva les yeux au ciel et marmonna deux trois noms d'oiseau dans sa barbe non existente en voyant que les seaux qu'il utilisait habituellement pour laver les vitres n'étaient pas là. Il les chercha sans grande conviction, poussant son propre bordel du bout du pied avant de réaliser que c'était lui-même qui les avaient laissés dehors l'avant veille.
Encore un soupir. Il avait déjà envie de retourner se coucher, il était à peine 15 heures.
Le soleil tapait contre sa nuque, le jeune homme releva ses boucles sombres d'un geste vain; trop courtes pour être attachées mais trop longues pour ne pas être encombrantes. Il traversa le pensionnat d'un pas rapide, il ne lui fallut pas longtemps pour mettre la main sur ses seaux, abandonnés à l'ombre d'un bâtiment, toujours à moitié pleins. C'était tout lui ça, quand quelque chose l'agaçait, il le laissait à quelqu'un d'autre qui allait s'en occuper plus tard.
Le problème était que, lorsqu'il s'agissait du ménage, la personne qui s'en occupait plus tard, c'était lui. Il vida l'eau sale dans un coin, rinça ses seaux avant de les remplir à nouveau. Une hanse dans chaque main, le plastique dur des recipients tapait contre ses mollets alors qu'il les portaient à bout de bras.
Il était à mi-chemin du bâtiment principal lorsqu'il entendit un premier bruit. Un peu étranglé, étouffé. Il ne s'arrêta pas. Puis un second et un troisième, précurseurs d'une multitude d'autres. Des sanglots.
Super, y'a quelqu'un qui chiale.
Son pas se fit plus lent. Il n'était pas prof, il n'était pas surveillant, il n'était pas psy, il était juste là pour nettoyer les saletés des autres. Et puis si ça se trouve, la personne qui était en train de se déshydrater par les yeux ne voulait pas être dérangée. Il haussa les épaules, raffermit sa prise sur ses seaux.
Puis, une voix un peu faiblarde parvint à ses oreilles, pas assez distincte pour que Romeo puisse réellement comprendre ce qu'elle disait mais suffisamment forte pour qu'il puisse l'entendre par dessus le remix de Sexual Healing qui passait dans ses écouteurs.
Il posa ses seaux au sol et mis sa musique sur pause, faisant volte face et suivant la direction de laquelle venait les sanglots qui s'étaient désormais stoppés.
Là, entre deux buissons, roulée en boule, une petite tête rose le fixait avec des grands yeux humides et écarquillés. Romeo ne connaissait pas vraiment les élèves de collège et de lycée, son visage ne lui disait rien.
Il y eut un moment de flottement, un silence un peu gênant. Il avait pas l'air bien malin planté devant elle comme ça. Il enleva ses écouteurs de ses oreilles et les fourra dans une de ses poches, le temps de trouver quoi dire. Il était nul pour consoler les gens, c'est pour ça qu'il était concierge et pas prof, surveillant ou même psy. Et puis accesoirement parce qu'il avait pas du tout les capacités requises pour ce genre de métier.
— Tu vas te salir si tu restes assise là, déclara t-il finalement.
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