"[...], et l'on pouvait voir la nuit rouler sur ses courbes." [terminado <3]

Lola:

Loubards revanchards de leurs vies merdiques accoudés nonchalamment au bar, lumière tamisée sur une soirée sordide et sa populace diverse qui s'amasse dans l'établissement. La musique se lance. Lola entre en scène.

Elle ondule et rêve qu'on l'adule dans la pénombre et les relents de cigarettes. La fée se tord, caresse le métal froid. C'est elle qui surplombe et que l'on ne touche qu'avec les yeux l'instant d'une musique ou deux. Ses talons aiguilles claquent contre le plancher surélevé. Lola incarne l'acte et vous charme ~ vilaine ensorcèle d'un balancement de fesse. Mouvements souples aux tendances enfumées, les doigts gantés tournent, encrés à la barre de fer. Dans une auréole brune, vaporeuse présence qui capte l'attention, elle se joue de votre regard. Elle se cambre démesurément et s'entremêle sous les formes sonores. Passe du sol aux airs en un fragments de seconde et vous embarque avec elle dans un moment irréel. Comme en apesanteur et suspendu hors du temps, figure souple et féminine dans l'antre de l'alcool.

Scintillante, enivrante et sucrée, elle roule les épaules et déhanche son bassin dans un rythme langoureux et nocturne. Les yeux de biches à la clientèle qui reluque la belle demoiselle. Ce soir, Lola est d'humeur frivole. Elle a opté pour le noir débridé d'un porte-jarretelles. 

(lana del rey là ouuuuh)

Noah;

Le jeune homme ne savait pas trop ce qu'il faisait là. Ni comment il avait bien pu se retrouver dans ce lieu tellement aux antipodes de ce qu'il avait l'habitude de fréquenter. Ses camarades, bien plus familiers avec ce genre de milieu, l'avaient trainé là de force, se moquant bien de son avis. Noah était un garçon calme, bien trop calme pour l'ambiance vaporeuse, quasiment enflammée qui emplissait l'endroit.

Dire qu'il était mal à l'aise était un euphémisme. Lui et ses amis étaient assis à une distance raisonnable de la scène et ses deux compères ne manquaient pas une miette du spectacle presque féérique qui se déroulait devant leur yeux ébahis. Certes la danseuse qui se déhanchait lascivement contre la barre de fer était terriblement attirante et dansait comme une déesse mais la gêne que ressentait le surveillant était bien trop présente pour qu'il puisse réellement apprécier le moment.

Il avait chaud et il ne savait pas si c'était à cause de tout ces gens entassés, du manque de fenêtres ou tout simplement à cause de la danseuse. Noah était un homme sensible après tout, il savait reconnaitre la beauté lorsqu'il la voyait. Cependant il n'était pas habitué à voir la beauté sous cette forme là. La lumière quasi inexistante avait le mérite de cacher ses joues rouges. La grande hantise du britannique était qu'un élève du pensionnat le reconnaisse, il se rassurait cependant en se disant que vu l'âge du public agglutiné ici, c'était peu probable.

(Lana it's a queen for sexy dance*-* )

Lola:

Ses longues mèches brunes virevoltent sur son passage et laissent dans son sillage une légère odeur fruité. La jeune femme se mouve, tendancieuse, et vient quitter son trône pour déambuler sur les tables. Lola est une danseuse voyez vous, elle se laisse porter et fait son show en veillant à rester inaccessible. Cette ambiance décadente l'hypnotisait. Elle l'anonyme vers qui pourtant tous convergeaient, le frisson du danger lui remontant l'échine.

Les jambes, longues et halées, se frayent un chemin entre épaves et bouteilles vides. Être onirique qui tranche l'obscurité et dénote du cadre alambiqué. La fée effarouchée déambule. Elle laisse son regard provocant glisser sur les vagabonds, se balance insouciante, ôte ses gants, s'amuse simplement de la situation.

Lola finit par se poser, élégante et tout en charme, proche d'une tête rosée qui lui rappelle vaguement quelque chose. Distraite par sa danse frileuse, elle poursuit sans s'attardé et laisse insolemment une main frôler la chevelure ébouriffée de l'inconnu malmené avant de poursuivre sa route dévergondée. Simple contact plein de paillettes dorées, Lola n'a pas percuté que cet homme, elle le connaissait.

(Lana is a queen tout court ;-;)

Noah;

Il avait envie de partir, de fuir ces gens aux regards lubriques, cette ambiance pas si intimiste que ça. Vraiment tout ce qu'il voulait actuellement c'était prendre ses jambes à son cou et retrouver le confort de son lit. Le pire c'est que le lendemain, il bossait, ça aussi ses amis n'avaient pas voulu l'entendre, après tout c'était le surveillant qui allait regretter sa nuit quelques heures plus tard, pas eux alors ce genre de considérations ils s'en moquaient bien.

Pourtant, alors que la danseuse quittait la scène, il était cloué sur place, ses jambes capricieuses ne semblaient pas vouloir se mouvoir. La demoiselle, prédatrice, s'approchait dangereusement de Noah, emportant tout les regards dans son sillage. Oh bon sang. Le britannique n'aimait pas qu'on le fixe, qu'on le dévisage, plus par pudeur que par réelle timidité. Sa gêne se vit donc multipliée par mille lorsque la tentatrice se posa près du lui, attirant le regard de l'étudiant sur son visage. Le jeune homme s'interdisait de regarder plus bas, ce n'était pas très poli de reluquer les fesses d'une femme, même quand son métier l'oblige. Noah préférait regarder les yeux. 

Il n'aurait peut-être pas du. La demoiselle face à lui avait de beaux yeux, là n'était pas le problème, loin de là, mais ces grands grands yeux noirs, il les avaient déjà vus. Noah avait une mémoire terrible des prénoms, son esprit était bien trop fantasque pour ça, par contre les visages restaient gravés dans un coin de sa tête. Surtout les jolis. Où est-ce qu'ils les avaient vus ces yeux ? Bon sang d'où est-ce qu'il la connaissait ? Il y avait, malgré la maigre vie sociale de l'étudiant, une bonne centaine de possibilités. Avant qu'il n'ait pu mettre le doigt sur la bonne, la danseuse s'était déjà éloignée. Avant ça elle avait passé sa main dans ses mèches roses et le surveillant se maudit, une fois de plus, d'avoir des cheveux si pétants. Il se tourna d'un geste vif, les joues rouges il observa la silhouette envoutante de la jeune femme disparaitre dans la quasi obscurité. Et, éventuellement, ses yeux ne trouvant plus ses siens, son regard descendit vers ses fesses. Et il se maudit une seconde fois.

(Noah si mims je fond *-*)

Lola:

Sa démarche chaloupée haute en couleur l'entraine dans un dernier tour de piste avant de rejoindre son point de départ. Perturbation dans un dandinement contrôlé, elle se trémousse sous leurs nez. La jolie fée se pavane, attrayante de ses bas tout en transparence.

Lola jette un ultime regard par dessus son épaule, regard fugace qui capte celui du jeune homme poudré assis au loin. La jeune femme, curieuse, laisse un petit clin d'œil lui échapper avant de disparaitre pour de bon, absorbée par les rideaux cramoisis des coulisses. 

Ce ne fut qu'une fois ses petites fesses vissées sur son siège devant le miroir de sa loge et vêtements de scène abandonnés à ses pieds que les pensées de la danseuse se raccrochèrent à la sensation étrange de familiarité avec l'individu. Elle connaissait ses yeux bleus électrisants. Elle en était persuadé à présent. Mais qu'elle pouvait bien être leur origine? Même si le contact éphémère fût gracieux et plein d'effets, Lola ne put empêcher une pointe d'amertume à l'idée que sa couverture puisse être grillée. Sa première pensée fut pour ses études. Elle ne tenait vraiment pas à ce que tout le pensionnat se retrouve avertis de ses petites lubies extrascolaires. Mais, n'allons pas si vite en besogne. Pas la peine de paniquer, la probabilité était tout de même infime pour qu'ils fréquentent - d'une façon ou d'une autre - le même établissement...n'est ce pas?