Brouillard de rêves [Fermé]

(Désolé j'ai été longue et je me suis un peu lâchée sur la description mais j'espère que mon style te plaira même s'il n'est pas parfait et qu'il y a des fautes d'orthographe qui m'ont sûrement échappées. Voilà une petite musique à écouter en même temps pour l'ambiance -> Ici )

Nathan:

C'était l'une de ces nuits profondes et noires ouvertent à la débauche et la luxure. La pleine lune faisait danser les ombres difformes le long du quai et un épais brouillard venait recouvrir ce lieu figé aux allures irréalistes. Le temps semblait s'écouler avec une étouffante et pesante lenteur comme si ce lugubre paysage avait échappé à tout contrôle. Un silence intimidant régnait sur l'endroit désertique.

C'était l'heure où les démons sortent de leurs cachettes pour observer silencieusement les êtres impuissamment endormis et s'abandonnent aux pires plaisirs défendus. Lorsque le rêve et la réalité se rejoignent pour ne faire plus qu'un... Lorsque l'enfer ouvre ses portes inaccessibles et que le paradis se retire loin des âmes innocentes...

Debout, au bord des rails, un jeune homme attendait depuis une heure ou deux. Immobile et semblant avoir perdu toute notion du temps, son regard vitreux fixant inlassablement ce sinistre et envoûtant chaos. Une légère brise venait doucement soulever ses cheveux. Le garçon aimait savourer avec exaltation et délectation ce calme le dominant et dégoulinant sombrement sur tout ce qui l'entourait. Cette atmosphère décadente, cette ambiance unique l'hypnotisait. Les lucioles virevoltaient autour des lampes grésillantes éclairant fébrilement la station. L'air se faisait de plus en plus lourd et une odeur d'humidité mêlée à des notes de tabac froid envahissait le Métro.

(Non t'en fais pas, et j'écouterais bien ce petit morceau pendant la lecture. :)

Hyouka : 

Elle marchait dans les rues du centre ville, sûrement parce-quelle devait rentrer chez elle, on était vendredi, et les pensionnaires devaient rentrer chez leurs parents le temps d'un week-end. Mais elle n'était pas pressée - du tout même. Sa mauvaise note au devoir surveillé de physique chimie l'avait mise dans un état morbide. Elle se voyait déjà se faire disputer par ses parents qui en avaient marre des notes catastrophiques de leur enfant. Mais c'était comme ça, elle ne pouvait pas travailler, entre s'amuser dans la rivière d'à côté de chez eux avec les enfants du village, regarder la télé et passer son temps sur son ordinateur, Hyouka avait beaucoup de choses à faire...

Et surtout cette Hyou... Le démon qui est en elle fait parfois ses apparitions, et prends possession de son corps un court laps de temps. Elle lui menait la vie dure, et bien que ses parents comprenaient, ils n'en restaient pas moins sceptique au potentiel redoublement de leur fille. Elle souffla et s'engagea dans la station, qui était vide a une heure pareille. Elle venait de sortir du cour de soutien, et elle était même restée jusqu'à la fermeture du lycée pour réviser. Elle était donc dans les rotules mentalement.

Enfin, pas tout à fait vide. Il y avait ce jeune homme debout sur le quai, devant les rails. Il ne bougeait pas, et bien qu'elle le voyait de dos, il avait l'air perdu. Elle se rapprocha de lui, et mit sa main sur son épaule. Il ne voulait pas se suicider, si ? Elle commençait alors à trembler, et a réfléchir comment le raisonner. Lui dire qu'il a toute la vie devant lui ? Ou encore, qu'il ne doit pas baisser les bras, et que les moqueries ne sont que des mots qui blessent, certes, mais cela pouvait se guérir avec la préséance d'un proche. Elle le dévisageait un peu plus, il avait un piercing sur toute l'oreille, et bien qu'il devait être un délinquant... Non, elle s'égarait trop. 

Elle décida donc de le raisonner à sa manière : en tremblant. Elle tremblait vraiment, et sa voix aussi. Elle était sur le point de faire une crise cardiaque. Si ça c'était pas un prétexte pour rentrer tard le soir...

- E... Ecoute... Tu sais, e-enfin, ne meurt pas !

Nathan: 

Le jeune homme fut soudainement tiré de sa transe par une étrange sensation. Un frisson lui parcouru le dos. Cette impression, il ne la connaissait que trop bien...c'était celle d'un regard dérangeant posé sur lui.

Lorsqu'une main fébrile et indécise se posa sur son épaules, Nathan se contenta de tourner la tête vers son possesseur. C'était une petite fille qui le fixait avec de grands yeux bleus. Il ne décrocha pas un mot lorsque celle ci le supplia de ne pas mourir et haussa seulement les sourcils, un peu surpris.

Mourir? Quelle idée? Elle pensait qu'il voulait se jeter sous un train? De plus, c'était une mort totalement pourrie et exhibitionniste. Non, lui, il aurait fait ça dans les règles de l'Art. S'il était là à une heure aussi tardive c'était uniquement parce que, une heure auparavant, sa chère petite sœur lui avait fait les yeux doux pour le faire céder à son envie de sucreries. Comme d'habitude, incapable de résister à cette petite tête blonde, il avait décidé d'errer à travers les rues, marchant çà et là, au hasard, les mains profondément enfouilles dans ses poches, à la recherche d'une confiserie. Quelques années auparavant, il l'aurait jeté et lui aurait dit d'aller se les chercher toutes seules ses bonbons mais maintenant... elle était devenue aveugle et son envie de la protéger prennait toujours le dessus.

Et puis, il y avait le brouillard...le brouillard, c'était sa passion! Depuis sa plus tendre enfance, Nathan avait toujours été fasciné par ce phénomène naturel étrange.

Hyouka :

Dès qu'elle avait posé sa main sur le jeune homme, celui ci eut un léger frisson. Elle l'avait fait peur ? Sans doute. On n'accoste pas un inconnu comme ça, aussi familièrement. Il n'avait aussi pas répondu à la question, a part en haussant les sourcils. Il ne voulait pas se suicider, en fait ? Hyouka devint rouge tomate en un instant, et retira sa main, assez gênée. Elle venait d'avoir honte de s'être trompée, et sa tentative de sauvetage était une calamité. Elle souffla et s'éloigna un peu de lui, pour ne pas qu'il pense qu'elle le suivait depuis le début. Enfin, elle devait quand même s'excuser pour l'affreuse erreur commise juste auparavant. Elle resserra ses deux couettes pendant que ses joues reprenaient des couleurs.

- Désolée ! Vu que tu regardais dans le vide, je pensais que tu allais te suicider...

En fait, elle n'avait pas vraiment pu voir son regard. Le brouillard de cette soirée était particulièrement tenace, et ne voulait pas s'enlever. La jeune fille n'avait rien contre le brouillard, en fait si, elle en avait atrocement peur. Lorsque elle était petite, elle s'était perdue dans le village, qui était situé en hauteur - et tous les soirs à partir d'une certaine heure, un brouillard épais recouvrait les rues. Elle avait eu la malchance de partir jouer en dépassant le couvre feu de ses parents ; et elle avait eu un mal fou a rentrer a la maison. Ses parents lui ont dit plus tard qu'ils l'avait retrouvée au poste de police, toute tremblante dans les bras d'un policier. Hyou connaissait le chemin, mais encore une fois, elle lui donnait de la malchance. 

Mais pas étonnant qu'elle pense des choses absurdes, Hyouka, vu sa malchance inégalée... pour prédire les suicides. Mais quelle idiote ! 

( Désolé, j'ai des problèmes de connections ^^' )

Nathan: 

Il vit les joues de la jeune fille se teinter d'un rouge pivoine lorsqu'elle prononça quelques excuses. Elle devait surement être gêné de l'avoir pris pour un cas désespéré. Peut l'importait à vrai dire... il se retourna sans réagir. La communication, ce n'était pas son truc à Nathan. Il avait toujours été assez prudent et renfermé avec les autres. D'ailleurs, c'était plus à cause de son air mystérieux et fermé qu'il attirait les personnes, malgré lui, que par sa conversation.

Après un certain moment, la rame entra à toute allure faisant ondulé sur son passage la chemise du jeune homme. Celui ci ferma les yeux en prenant une grande inspiration afin d'immortaliser se moment en sa mémoire. Les portes s'ouvrirent dans un grand fracas et il s'y engouffra ne jetant aucun regard sur la fillette à ses côtés.

A l'intérieur du wagon, il n'y avait aucune présence notable. Ce ver de fer et de plomb le laissait seul avec la perturbatrice.

Nathan alla s'assoir sur l'un des nombreux sièges vides. Collé à la vitre, il regardait couler les petites gouttes translucides du à la condensation et replongea dans ses pensées.

(Pas de soucis :)

Hyouka :

Pas de réponse ? Il devait être associable ou quelque chose dans le genre ? Il ne la regardait même pas... Il devait penser qu'elle n'était qu'une gamine insignifiante. Et il faut dire, bien qu'elle avait 17 ans, elle avait plutôt un corps de jeune fille de 13 ans. Alors qu'elle était en pleine réflexion, le train arrivait déjà en gare. Elle était quand même heureuse de peu de monde, voir très peu. Personne. Ils étaient seuls dans la cabine. Le jeune homme avait décidé de s'asseoir sur un des très nombreux sièges vides, et regardait par la vitre. 

De son côté, vu que le train commençait a bouger assez fort vu sa vieillesse, elle n'avait pas eu le temps de s'accrocher a quoi que ce soit. Elle tomba alors comme une crêpe sur le sol, plein de poussière. Elle restait un moment comme ça, encore un peu étourdie par la chute. 

* Oh non ! *

Elle se releva difficilement, manquant plusieurs fois de tomber. Elle s'accrocha a la barre la plus proche, et remarqua qu'une de ses couettes était en train de partir. Elle lâcha prise, pour remettre tout ça en ordre, le train faisant pendant ce temps un virage vers la droite ; ce qui la fit tomber une nouvelle fois de plus belle, devant le jeune homme. Ce n'était qu'une fois la cabine stabilisée, que Hyouka se leva et vint s'asseoir a côté de lui, tout en marchant prudemment. Elle avait maintenant une odeur de poussière mélangée a son parfum habituel qui lui sentait la poire.

Nathan: 

Perdue dans ses rêveries, il sursauta lorsqu'un énorme bruit retenti derrière lui. Curieux de voir se qui était venu troubler ses pensées,  il détourna lentement la tête et decouvrit étalée sur le sol, face contre terre, la fillette qui l'avait pris quelques minutes auparavant pour un détraqué. Il ouvra de grands yeux ahuris en la voyant exécuter maladroitement une tentative de remise en place avant de s'écraser à nouveau juste devant ses pieds. Mais quel était cet étrange spécimen à la fin?

Il n'eut pas le temps de réagir que celle ci c'était déjà remise debout et assise à côté de lui.

Rapidement,  il tourna la tête se retenant de justesse d'éclater de rire devant l'étourderie de cette jeune femme qui avait plutôt l'air d'un poussin tombé de son nid. Il pouffa avant de s'accouder à la vitre et de lui lancer ne tournant aucunement la tête vers elle:

- Ça va?

Sa voix était assez grave mais agréable et douce à l'oreille. 

Hyouka :

Elle essaya d'enlever les résidus de poussière qui collait à ses vêtements avant d'entendre une douce voix. Elle devait appartenir au jeune homme, sûrement. Il lui demandait si elle allait bien. Pas vraiment, non. Lorsque elle s'était levée pour venir se poser à côté de lui, une petite douleur vive se faisait sentir à sa cheville. Elle se l'était foulée accidentellement en bougeant dans tous les sens. Une vrai gourde. Du coup, sa jambe droite n’arrêtait pas de trembler dû à la douleur, et elle n'avait qu'une crème hydratante pour les mains dans son sac. Peut-être que ça ferait l'affaire ? 

- Euh, oui oui...

Ils se connaissaient à peine, elle n'allait pas lui dire qu'elle était en train de décéder ? Et puis elle devait réviser sa physique chimie. Elle sortit donc de son sac un amas de feuilles, les exercices qu'elle avait tenté de faire précédemment, et commençait à les relire. Eh ben non. C'était son affreux contrôle, sa mauvaise note, le 2,5/20 qui refaisait surface. Elle venait de se retaper la honte...

Nathan: 

Le jeune homme sentait quelque chose effectuer un mouvement rapide et répété près de sa jambe. Cela commencait à sérieusement le gêner.  Il se pencha alors vers la jeune fille. Elle était en train de fixer, l'air dépité, une feuille. C'était un contrôle visiblement pas très fructueux. Ses yeux passèrent de la fiche parsemée de ratures à la cheville tremblante de la fillette. Elle était visiblement rouge et enflée. Il aurait pu lui dire de la mettre en hauteur et de la massée comme il avait lu dans un bouquin de medecine, mais cela aurait été extrêmement déplacé et après tout elle lui était totalement inconnue. Elle rentrerait sûrement rapidement chez elle et elle pourrait se débrouiller seule.

Soudain, la rame s'immobilisa et une voix s'éleva des hauts parleurs:

- TUTUTULU! Nous vous informons chères passagers que notre ligne fait fasse à quelques défaillances techniques. Nous vous prions de nous excuser mais la rame risque de prendre un peu de retard. TUTUTULU!

Ça c'était pas de bol! Le voilà coincé sur place! Et il serait trop tard pour trouver une confiserie ouverte à une telle heure! Sa petite soeur devra attendre pour ces sucreries...

Nathan souffla et sans rien dire attrapa une sorte de foulard noir de sa poche, agrippa délicatement la cheville de la jeune femme et commença à lui bander le pieds. Il n'avait pas le choix. Si elle attendait trop un caillot de sang pourrait se former et sa serait la mort assuré pour celle ci. Et lui il ne voulait pas ce retrouver impliqué dans une affaire de meurtre. 

Hyouka : 

Alors qu'elle relisait ses exercices, une annonce vocale lui fit sortir de sa pensée. Elle souffla, dépitée, d'attendre encore et encore avant de pouvoir rentrer chez elle. Elle allait reposer les yeux sur sa copie, quand son voisin se mit a lui bander le pied. Son tremblement était si gênant que ça ? Eh bien, on dirait. Elle virait une nouvelle fois au rouge tomate, avant de laisser de côté ses feuilles.

- Merci.

Mais aussi, elle ne lui avait rien demandé non ? Elle se penchait un peu pour voir comment il faisait ça. Il avait une bonne gestuelle, comme si ce n'était pas la première fois qu'il faisait cela. Il a sûrement dû apprendre cela dans des livres ou a un cours spécialisé ? Enfin, elle n'allait pas s'attarder dessus, et préférais grandement le regarder faire. Mais, elle allait sûrement rentrer chez elle à pas d'heure, avec tout ce grabuge... Et espérons que Hyou ne fasse pas surface et lui mette la honte comme aujourd'hui. Elle voulait quand même ne pas faire de blancs, alors elle allait un peu s'intéresser à lui.

- Tu t'appelles comment ? Moi c'est Hyouka.

Elle lui fit un petit sourire, en cherchant son regard.