Riptide [fermé]

Une heure était passée depuis son arrivée. 

Ravhell emprisonna l'air dans ses poumons et ne perdit pas de temps à mettre la tête sous l'eau. Les bras tendu vers l'avant, et d'une propulsion contre le mur de la piscine, il s'élança comme une flèche traversant les yeux. Puis, détente, il se laissa couler, apprécia la sensation de vol et le courant sur sa peau. Les petites bulles d'air lui glissèrent le long des joues, du coup, du dos avant de réussir à se détacher de son corps et de remonter  à la surface. Une course qu'elle se livraient toutes. Le jeune homme sentait les plus grosses glissées. Lorsque la vitesse diminua, assez pour que ses yeux la supporte, il les ouvrit et se mit sur le dos afin d'observer les rayons du soleil filtrer à travers toutes ses petites molécules d'H2O, déviant leur trajectoires. De sa profondeur, il ne distinguait que les zones d'ombres et de lumières. L'air contenu dans ses poumons le fit remonter à la surface sans qu'il n'ait à battre des pieds ni des mains. Sans s'y opposer il se laissa retraverser le milieu pour retrouver celui qui lui convenait, scientifiquement parlant : l'air. Respirant alors doucement, il se laissa flotter à la surface.

Après ce petit moment de détente, il se résigna à poursuivre son entrainement et même à essayer de battre son recors de rapidité. Il rejoignit alors l'autre bord en un crawl calme, la tête hors de l'eau, en prenant le temps à chaque battement de bras de les étendre, pour étirer ses muscles. Donnant également l'illusion qu'il glissait sur l'eau. Après tant de temps à jouer le triton, il est préférable de ne plus à avoir à battre lourdement des membres pour rester à la surface. Vivement l'été. Songea t-il en regardant un cour instant l'extérieur par les baies vitrées qui constituaient toute une longueur de mur. Ah l'été ! Quelle magnifique saison : la plus chaude, ou la mer s'éclaircie et se réchauffe. L'idylle de tout nageurs libres. Ravhell était vraiment impatient de retrouver l'eau salée et la profondeur de la mer. 

Une fois au bord, il ressortit de l'eau d'une poussée des avant bras et s'ébouriffa ses cheveux d'un geste de la main. Qui aimait vraiment avoir des poils plaqués au crane ? Personne, merci. Montant calmement sur un plongeoir, dans la même allée que celle réservée, il regarda sa montre et chercha le "mode chronomètre" avant de se mettre en place. Aller petit Ravhell, on bats le record et c'est bon pour aujourd'hui. 3...2...1.. top. Il déclencha son chronomètre et se propulsa vers l'avant, la tête la première de manière à gagner quelques mètres hors de l'eau, sans perdre le temps du plané. Plouf. Il rentra dans l'eau et son plongeons ne souleva pas tant d'eau qu'attendu. C'est que le jeune homme avait toujours (depuis son entrée dans la pataugeoire) détesté ses éclaboussures venant des autres. Alors, il s'était toujours entrainé à plonger de manière à rentrer dans l'eau en faisant le moins de jets possible. Au bous de 17 ans, il avait développé un plongeons agréable pour ceux dans les longueurs voisines. A peine dans l'eau, il courba le dos -en ondulant un cour moment pour ne pas perdre de vitesse- afin de remonter à la surface et commencer ses battements de nage du papillon. Boum stop. Sa paume de main l'arrêta sur le mur. Il reprit pied et s'empressa d'éteindre son chronomètre. Le temps indiqué ne lui fit pas exploser de joie, tout comme ne le déceva pas. Il était pas mal à vrai dire. Un peu au dessus de son temps moyen, mais pas prêt d'arriver au record personnel. Comment dieu avait-il réussit à le faire ? Il avait dut être dans une journée splendide ! T'en pis, il fatiguait de toute manière, après une heure de nage. 

Nouvelle détente ? Bah oui ! c'était tellement agréable ! Il prit le temps de plusieurs respirations le temps de reprendre son souffle, tout en s'étirant les bras, le dos et les jambes. Puis, il remit la tête sous l'eau (tellement de fois que je ne peux même pas dire combien de fois il a quitté l'air en une heure) pour onduler sereinement, sans précipitation et retraverser pour une énième fois la piscine. Il avait bien assez d'air pour s'arrêter, reprendre, s'arrêter encore et revenir au bord. Alors il ne se pressait pas, gardait une allure très lente, fit une brasse, garda ses bras le long du corps, reprit. Puis, une fois le mur en vu, s'échoua au fond des deux mètres de profondeurs à l'endroit où il était (partie d'entrainement professionnel, et non de barbotage), attendit en vidant son air contenu dans ses poumons puis, remonta en poussant au ralenti de ses bras sur le sol. Hors de l'eau. Il alla s'assoir au bord et… Hé bien s'ébouriffa les cheveux ! Un tic que beaucoup de nageurs prenaient. Il regarda alors l'eau scintillée aux zones ensoleillées. Un sourire de bien-être s'était dessiné sur son visage, tout en restant discret. 

(voilà ! je t'ai a peu près donné plusieurs étapes comme ça tu peux voir à partir de quand Calliope est arrivée ;) 

(ça a été plus compliqué que je le pensais mais j'ai réussis u_u)

Callioppe Ricci,

La journée était libre. Si livre qu'il ne semblait y avoir aucune occupation pour la pauvre Calliope qui, partagée entre ses devoirs et son envie de sortir se voyait encore plus tiraillée par son humeur du jour. Rien de nouveau sous le soleil, l'italienne était comme restée sur la case de départ. Mais ce n'était pas une raison pour s’apitoyer et se morfondre pendant des heures, ça, elle l'avait déjà bien assez fait. Il valait mieux profiter du temps qui se faisait de plus en plus clément, c'est du moins ce qu'aurait dit sa grand mère. Et Calliope, bien que très loin de ses racines, appliquaient toujours à la lettre les enseignements qu'on avait pu lui faire pendant tant d'années. Son frère étant encore occupé à pondre quelques exercices farfelus, il avait fallut trouver quelque chose à faire de son côté. Très vite, la petite balade en ville qui aurait pu lui faire mieux connaitre les lieux s'effaça au profit de quelque chose d'un peu moins dangereux - comme elle en avait pu faire l'expérience. Cela faisait déjà un petit temps qu'elle n'avait pas passée de temps avec son camarade Ravhell, préférant le laisser tranquille bien qu'il fusse - avec Lily - les seules personnes avec qui Calliope pouvait s'exprimer et parfois même se laisser un peu aller.

Mais n'avait-il pas seulement dit qu'il nageait? C'est du moins ce que Calliope avait sans doute pu retenir au détour d'une conversation. Elle était alors déterminée à faire un tour par la piscine, histoire de voir si ce qu'elle pensait être vrai aller vraiment arriver. Et puis, s'il n'était pas là, elle n'aurait qu'à repartir errer dans les couloirs ou retrouver Lily. Alors elle s'était préparé à sortir, et se dirigea d'un pas décidé vers la piscine. En y arrivant, il lui sembla trouver assez peu de monde en réalité. Les lieux n'étaient pas très fréquentés, apparemment. Ou Calliope avait un don pour arriver dans les endroits dépourvus de vie uniquement quand personne ne voulait y aller.

En s'approcha un peu, elle cru apercevoir une silhouette sur un perchoir. Puis un bruit. La silhouette avait plongée et s'était fondu à l'eau pendant quelques instants. De là où elle était, Calliope n'avait pas pu bien détailler l'ombre qui s'était mu. Elle hésita alors à rester un peu plus longtemps, le temps de connaitre l'identité de la personne, du nageur. Un certain sentiment de gêne arriva lorsqu'elle pensa pouvoir se tromper, et attendre naïvement que le nageur sorte de l'eau et trouve une Calliope pensive, qui n'avait objectivement aucune raison valable pour être assise près de la piscine. Ce qui était déjà plus sur que l'identité de la personne était le fait qu'il nageait comme jamais elle n'avait vu personne nager. Il fallait dire que l'italienne n'avait que très rarement rencontrée l'eau, en dehors des obligations naturelles et sociales que cette dernière impliquait. Dire que se tenir près d'une piscine l'angoissait aurait été un peu fort, mais il fallait dire qu'elle était mal à l'aise avec l'idée de s'approcher un peu plus encore du bord.

A une distance raisonnable pour Calliope, exagéré pour tout un chacun, elle s'était assise un instant pour tenter d'apercevoir le visage du nageur. Et il semblait bien être Ravhell, lorsqu'il sortit sa tête de l'eau. Une fois, puis une seconde fois. Il n'y avait pas de réel doute à avoir, ce qui aurait rendu Calliope encore plus nerveuse si il s'agissait là d'une erreur quand à l'affirmation de son identité.

Le voyant s'asseoir après ce qui semblait être une longue séance de nage intensive, l'italienne n'osa pas vraiment le déranger. Il semblait comme dans son élément, et l'idée de le couper de son monde la rendait légèrement fébrile quand à l'importance de lui signifier sa présence. Avec un peu de chance, le simple fait d'être la lui suffirait à se rendre compte qu'il n'était pas seule, et qu'une petite intruse s'était faufilée sans prévenir, pas pour espionner, mais plutôt pour témoigner l’intérêt tout au plus amical qu'elle portait à Ravhell.

(et tu ose me dire que tu as peur de ne pas arriver à écrire quelque chose d'honorable pour ce que j'ai écris ? That's a good one ! ) 

Ravhell barbotta encore un instant avant de relever le nez et observer l'avancée des allers-venus. Quelle surprise lorsqu'il se rendit compte à quelle point elle s'était vidée. Déjà qu'elle n'était pas bien remplie en ce jour. Il ne restait quelques trois-quatre nageurs, et deux-trois personnes sur les bancs. C'est fou comme éprouvé du plaisir à une activité faisait totalement perdre la notion du temps. Pourtant, il n'avait toujours pas l'envie de quitter ce lieu et l'image de sa petite plage isolée, adorée, s'imposait toujours dans sa tête. 

Il parcourra une nouvelle fois l'endroit avant que son regard ne s'arrête sur une petite tête, totalement intrus. Ravhell n'avait encore jamais vu Calliope ici. Son cerveau se remit à tourner. Pourquoi était-elle donc là ? Cherchait-elle quelqu'un ? Ils n'étaient pas assez nombreux pour qu'elle ait beaucoup à chercher. Une minute ? Depuis combien de temps était-elle ici ? Il chercha très rapidement dans sa mémoire, à la recherche d'un quelconque indice pouvant l'amener en ce lieu. Elle ne lui avait jamais parlé d'une autre personne faisant de la natation, ni d'un hobby à côté de la danse. Et puis elle n'était nullement en tenue pour aller dans l'eau. Quelques chose de grave alors ? En tout cas, l'idée qu'elle ne soit venu que pour le voir ne l'effleura pas. Enfaite, si, mensonge. Mais Ravhell préférait repousser cette éventualité. Bien qu'elle aurait été flatteuse. Et c'est justement pour cela qu'il préférait ne pas y penser. Exaspéré par ses pensées, il balaya le tout et en vint simplement à poser les fait : elle était ici, toute seule pour le moment (petite vérification des alentours), le regardait comme pour l'inviter à venir, et bien qu'une horrible gène liée à la pudeur vint s'emparer de lui, il n'en était pas moins content de la voir. Il l'appréciait, cette petite Italienne. 

Il lui sourit alors, pour lui montrer sa surprise, son contentement et pour la saluer. Il hésita alors. Soit il traversait la piscine pour venir à sa rencontre tout en restant dans l'eau, ce qui lui permettrait de sentir son corps un minimum caché, soit il se levait pour aller chercher sa serviette afin de s'essuyer la tête tout en la laisser pendre devant lui, qui reviendrait presque au même, si ce n'est qu'il se sentirait tout de même plus "vulnérable". En même temps, il trouvait mal poli de rester dans son loisir et ne pas sortir pour lui parler avec toute l'attention qu'elle méritait. Un instant tiraillé entre sa pudeur et ses bonnes manières, le deuxième choix l'emporta. Il se leva alors sans la perdre de vue avec un signe de tête lui informant qu'il arrivait dans quelques secondes. Il rejoignit à grands pas les bancs et attrapa sa serviette en la positionnant naturellement comme imaginé. Il la prenait toujours de cette manière, de toute façon. Il se rappela tout juste avoir laissé un short de bain et l'enfila. Non mais franchement, faire se sport alors qu'on est pudique. Mais quelle idée.. Il se tourna vers elle pour la rejoindre tout en se séchant encore le visage et s'ébouriffant une dernière fois ses cheveux, avec la serviette cette fois. Il remarqua alors qu'elle ne paraissait pas vraiment à l'aise. La solitude pouvait y faire pour beaucoup ? Il l'espérait. 

Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il tenait sa serviette posée à "califourchon" sur son épaule. Cela lui barrait la moitié du torse, c'était tout ce qu'il pouvait à peu près faire. Un sourire avenant illumina son visage. 

- Salut Calliope, tu vas bien ? 

(what's it supposed to mean?)

Calliope Ricci,

Quel soulagement de ne pas s'être trompé, de ne pas avoir à attendre impatiemment la venue d'une personne qui ne viendrait donc jamais. Certes, elle n'avait rien à faire, mais l'idée de perdre son temps si près d'une étendue d'eau la dérageait particulièrement. Elle prenait aussi sur elle, pour ne pas faire apercevoir la moindre once d’inquiétude qu'elle pourrait avoir sur un sujet aussi stupide qu'une piscine. A distance raisonnable, il n'y avait absolument aucun risque de toute façon, mais Calliope n'était pas du genre à avoir des craintes rationnelles. Si l'on pensait le cas, cela aurait été mal la connaitre.

Silencieusement, l'italienne attendait qu'on l'aperçoive. Elle pouvait bien attendre, perdue dans ses pensées, lançant quelques regards vers son téléphone, à sourire en voyant les messages que pouvait bien lui envoyer son frère. Des deux, elle avait souvent l'impression d'être la plus vieille des deux. Achille était censé travailler pour monter des cours satisfaisant, mais il croyait dur comme fer qu'il n'en avait pas besoin. Il pensait que le sang dans ses veines suffisait, comme toujours même dans ses années d'études. Elle se demandait bien combien de temps il arriverait à garder son poste.

Elle laissait son regard se perdre un instant, mais remarqua rapidement qu'il s'approchait d'elle. Encore un autre soulagement, celui de ne pas avoir à s'efforcer de signifier sa présence alors qu'elle pouvait sans doute le déranger. Mais son sourire avenant, au moins de façade, balaya vite les craintes qu'avait Calliope quand à la possibilité de gêner son camarade dans sa séance d'entrainement. Bien qu'il lui semblait que ce soit possible.

Salut! 

Calliope sourit gentiment à Ravhell, enfouissant son téléphone dans son sac, décidant d'ignorer son frère. A chaque fois qu'ils se voyaient, elle était rivée sur son portable.

Ça va plutôt bien.

Elle posa ses mains sur ses genoux et le regarda, comme admirative. Admirative d'avoir aperçu la facilité avec laquelle il semblait nager d'une manière qu'elle n'aurait pas honte de décrire comme d'un niveau assez impressionnant. Admirative en raison de sa propre peur de l'eau qui restait encore un mystère pour le monde entier. Si elle était douée pour la danse, lui se défendait plutôt bien à la nage. Plutôt très bien même aurait-elle pu dire.

Et toi?

Il avait l'air dans son élément, ravi de pouvoir passer un peu de temps à la piscine, seul. C'était un peu bête selon elle de poser la question, mais toujours polie, Calliope attendait attentivement la réponse de Ravhell.

(ravhell et calliope <3)

(Que tu as fait un magnifique pavé en réponse. Et donc que ta peur était une bonne blague. Pitié que j'ai répondu correctement, je ne suis jamais sûre de ma traduction anglaise) 

Ravhell s'assit sur le banc à côté d'elle et prit un instant plaisir à détailler ses traits fins du visage. Une poupée de porcelaine, il était certain qu'elle n'était pas humaine, vampire peut-être. Bon, la poupée de Porcelaine a été inventée par les chinois mais cela n'empêchait pas l'évocation de l'italie en énonçant ce mot. Allez savoir pourquoi.. Il n'avait pas la réponse et se promit de se renseigner à l'avenir. Ravhell ne laissait que très rarement de l'ombre à une question, peu importe son thème. 

Il hocha sagement la tête pour répondre à sa question. 

- Qu'est ce qui t'amène ici ? 

 Le jeune homme rangea son "plutôt bien" dans un coin de sa tête histoire de lui redemander ce qui l'empêchait de lui répondre qu'elle allait très bien. L'ennui, peut-être, tout simplement ? Elle s'ennuyer et c'était là la raison de sa venue. Ravhell aimait vraiment essayer de deviner ce qui se passait dans la tête des personnes. Et avec son don, c'était vraiment un plaisir intense. Comme toujours, il en revenait à sa souffrance. Et cette fois, il ne laissa pas sa haine s'installer toujours plus profonde. Il avait un réceptacle maintenant ! Une jeune femme apparemment qu'il était pressé de connaitre. Un tantinet opportuniste pour le coup, seule une pensée tournait en boucle : la convaincre de lui libérer régulièrement son don pour qu'il puisse retrouver le bonheur intense de le sentir, de le développer, même sur les animaux. Il était réellement pressé de la rencontrer. Peut-être se faisait-il des idées ? Peut-être était-elle haineuse envers les créatures et n'acceptera pas de lui libérer sa deuxième partie. Surement se faisait-il des idées. Mais il était toujours mieux de partir positif que pessimiste. 

C'est pourquoi, en ce jour où il venait d'apprendre l'existence de son réceptacle, il semblait un peu plus paisible. 

Sinon, il ne manquait pas d'observer les mimiques de Calliope et ne put passer à côté des regards furtifs et peu rassurés qu'elle lançait à l'eau de la piscine. Il ne sut cependant dire si c'était les microbes qu'il pouvait y avoir qui la dégoutait ou si elle avait réellement peur de l'eau et la profondeur en elle-même. 

(Yumiji, de quoi ? Y se passe rien du tout ! ^^) 

(haha, je vois xD, ne t'en fais pas tu as bien répondu xD)

Calliope Ricci,

Sans trop de surprise, il avait répondit positivement à sa question. Il était évident que lorsqu'une personne pratiquait ce qui pouvait sans doute se rapprocher d'une passion, cette dernière ne puisse être totalement dépité. Ce qui l'amenait ici par contre, était une question relativement plus compliqué. D'un côté, elle était venue parce que l'ennuie qu'amenait la perspective d'une journée seule sans occupation ne lui plaisait pas. Il y avait aussi une certaine envie de revoir son camarade. Elle passait beaucoup plus de temps avec Lily, du fait qu'elles étaient colocataires comme elle le disaient souvent, et loin d'elle l'idée de trouver cette compagnie désagréable, au contraire, la jeune fille était beaucoup de chose que Calliope n'était pas, et son tempérament lui faisait du bien, comme si elle pouvait un peu plus non pas être naturel mais détendue. Mais elle appréciait aussi beaucoup la compagnie de Ravhell, plus calme, et malgré les nombreux points qu'ils ne partageaient pas, quelque chose lui disait que ce n'était pas important pour être ami et qu'il était assez charmant pour continuer à le côtoyer. D'un autre côté, Calliope trouvait l'idée de venir le voir à la piscine être une bonne manière de montrer qu'elle s'intéressait à lui, qu'elle ne l'avait pas juste enrôlé de force, ravie d'avoir trouvé une âme assez téméraire pour bien l'avoir comme professeur de danse occasionnelle, et qu'elle ne restait pas dans ses pattes uniquement parce qu'elle n'avait objectivement pas réellement d'autre ami que lui.

Enfin, ami était vite dit. Mais Calliope n'avait jamais trop compris ces personnes qui utilisaient différents mots selon le degrés de relation qu'ils avaient avec leur "amis". Pour l'italienne, à partir du moment où on avait réussit à piquer sa curiosité et réussis à lui faire baisser sa garde - très peu solide - on obtenait tout de suite le statut d'ami. Pote était trop familier pour elle, copain trop laid a entendre.

Me croirais-tu si je disais que je passais simplement dans le coin.

Elle ne savait pas si Ravhell la croirait ou pas, aussi bien par le simple fait que voir Calliope près d'une piscine était bien trop improbable pour arriver sans une bonne raison, que par la lumière malicieuse qui s'était légèrement éclairé dans ses yeux.

Et je me suis retrouvée là.

Haussant nonchalamment des épaules elle se concentra pour ne plus regarder l'eau non loin d'elle mais plutôt le regard de son interlocuteur, elle y gagnerait surement au change. Se noyer dans les yeux de Ravhell était une bien meilleure chose que se noyer dans l'eau et ses peurs. Elle se trouvait vraiment ridicule, enfantine, naïve de croire qu'elle risquait quoi que ce soit a cette distance, entouré de quelques personnes. Dans ce mélange de ressentiment, Calliope se dit qu'un jour, elle devrait peut être travailler sur cette peur, ou du moins la comprendre. Elle enverrait un message à son frère en sortant d'ici pour le prévenir de sa nouvelle décision.

Ravhell leva un sourcil, l'air peu convaincu. Calliope ici par hasard ? Il y croyait trop peu. Pourtant, elle lui avait déjà dit rythmer ses journées au bon vouloir de ses envies mais ce lieu n'était vraiment pas propice à ce genre de balade occasionnelle. Il à nouveau son dernier regard en direction de la piscine avant qu'elle ne capte le sien, le laissant hors de pensée l'espace d'un millième de seconde. Il releva le menton, sans la quitter des yeux, et un rictus apparu. 

- Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai du mal à y croire. 

Il avait bien des raisons : sa répugnance envers le bassin, que ce soit du dégout ou de la peur, son ton peu naturel suivit d'un haussement d'épaule qu'il ne l'avait encore jamais vu faire. Et puis il doutait qu'elle soit du genre à avoir des gestes nonchalants comme celui-ci.

- Je sais pas si tu veux que je justifie mes doutes mais tu as tout de même plusieurs mimiques me faisant douter de ta sincérité. (il sourit vraiment) mais bon, soit, admettons que l'odeur du chlore t'ai attiré.

Ravhell ne cherchait jamais à creuser les personnes. Il avait horreur de tirer les verres du nez et si Calliope ne voulait pas lui dire, il ne s'en offusquait pas. Chacun avait droit à son jardin secret.

- Il y a pourtant plus belle vue qu'ici. Commenta t-il simplement. 

Il le pensait réellement, une piscine, franchement. Qui a déjà trouvé cela joli ? 

Calliope Ricci,

Il n'était pas bête, et Calliope ne le prenait pas non plus pour un idiot, il sembla bien voir qu'elle n'avait pas dit la vérité. Du mal à la croire, et bien, tout le monde aurait du mal à la croire. Mais soit. Calliope appréciait néanmoins que Ravhell ne sembla pas poser plus de question que ça. Il avait très clairement souligné le fait qu'il ne la croyait pas, mais il se contentait pourtant de son mensonge. Cet aspect de sa personnalité lui manquait cruellement, lorsqu'elle observait les interactions et discussions très peu discrète qu'avait certaines personnes de la classe et du pensionnat.

Le chlore, ça doit être ça oui, répondit-elle, en lui souriant de plus belle, amusée;

Elle se demanda alors comment faisait les adhérents du club de natation, souvent en contact avec du chlore, ce truc que détestait Calliope. Mais ce n'était qu'une question qu'elle se posait de plus, sans y prêter plus d'attention, car elle n'avait aucun intérêt en soi.

Il y a pourtant plus belle vue qu'ici. L'italienne se refit l'image des lieux. Ce n'était pas faux, Calliope avait vu beaucoup mieux. Les étendus d'eaux avaient souvent leurs charmes, au détriment des piscines, ou du moins celles qui n'étaient pas aménagée. Il lui avait déjà semblé voir des jardins avec de magnifiques piscines agrémentés de plantes, de toboggan et de genre de chose que les enfants aimes.

Calliope ne trouva rien à redire. Effectivement, fut le seul mot qui sortit de sa bouche à la suite du commentaire qu'avait fait Ravhell. Elle aurait pu en citer un nombre incalculable, mais la plupart lui laissait un gout amer.

Mais je ne suis pas venu pour la vue, répondit-elle après un temps de silence. Calliope avait l'habitude de peser chaque mot qu'elle disait. Malgré son amour pour les choses inattendues de la vie, en ce qui concernait les relations humaines, elle était en proie à de plus mures réflexions. Cette fois si, elle se demanda si c'était une bonne idée de dire ce genre de chose. Ce qui résulta de ces quelques secondes de silence, c'était qu'il s'agissait de la vérité, et, qu'en tant que tel, elle pouvait se permettre de l'avouer. Si tant était qu'il s'agissait d'un secret. Chose qui n'était pas le cas non plus.

Ravhell roula des deux amusés et complissent vers elle. Il aimait vraiment bien sa manière de répondre à ses semblants d'ironie. Preuve qu'elle les comprenait et cela ne pouvait que lui réchauffer son petit coeur frustré.  Combien de fois avait-il pu ironiser de la même manière sans avoir de réponse ou bien en s'attirant un regard contrarié comme si on lui disait "tu te moque de moi ?". Mais non ! J'ironise c'est tout. Calliope, elle, ne faisait pas qu'en rire bêtement sans rien trouver à dire, non, elle enrichissait, à chaque fois ! Mais que rêver de mieux ? 

Puis elle ajouta qu'elle n'était pas venu ici pour observer le paysage. Cette fois, le jeune homme reprit un semblant de sérieux.  S'il n'insistait pas sur la raison de sa venue, par simple respect, c'était une chose, mais qu'elle mette au défit sa curiosité était une autre. En plus de cela, sa tournure de phrase invitait clairement a la devinette. Prend garde Calliope, Ravhell adore jouer au jeu des devinettes et des questions réponses.  Il tourna alors lentement la tête vers elle en la considèrant un petit moment. Il plongea son regard dans le sien en plissant légèrement les yeux. 

- Jeune mysterieuse, si tu continue à me distribuer des cartes-indices comme celle-ci tout au long de notre conversation, je ne vais pas résister et mon esprit de déduction va s'amuser malgré moi. Et je serait sincèrement navré si je venais à comprendre la raison de ta venue. 

Il avait posé sa main libre sur son coeur pour montrer à quel point il serait désolé.  Un geste que l'on retrouvait énormément à l'époque du moyen âge ou de la renaissance. Il ne faisait pas vraiment exprès.  

Elle n'était pas venu pour la vue donc. Ce qui incluait qu'elle n'n'était pas venu pour observer les athlètes en pleine action. De toute manière,  elle aurait été déçue,  à cette heure ci, il n'y avait pas grand monde et encore moins des nageurs de hauts niveaux. Si si, Ravhell avait pensé à cette éventualité bien  qu'il doutait fortement que Calliope s'attache a ce genre de chose. Mais bon, aucun bon enquêteur ne laissait de suppositions de côté sans preuve. Ravhell rit intérieurement. chut. Plus un mot. Je ne veux pas deviner. Non, je ne veux pas.