Les zombies contre-attaquent [Privé]

(j'ai envie de me faire un marathon shrek avec alexandre)

(lui aussi)

Adélaïde:

Plongée dans sa bulle, son sommeil se fit plus agité. La jeune femme se retournait inconsciemment dans son lit, froissant les draps entre ses doigts crispés. Son nez se fronça légèrement alors qu'elle semblait se battre dans le vide contre son oreiller. Son rêve sous tension, Adélaïde se tortillait énergiquement comme une truite frétillante à contre courant.

- Mmh...mais euuu...m...ma main…

Et voilà qu'elle se m'était à bredouiller dans son coin, marmonnant quelques mots difformes et confus entre deux respirations fortes. La demoiselle faisait des 360° à l'horizontale lorsque soudain, elle finit par basculer en dehors de sa zone de confort, s'éclatant par terre de tout son long.

Alexandre :

Alexandre avait les larmes aux yeux - c'était la scène avec Hallelujah - et essayait de ne pas pleurer, quand l'autre plus loin se mit à...parler dans son sommeil. Il essuya discrètement ses larmes, tournant sur sa chaise pour mieux l'observer...Marmonner ? Gigoter ? Fallait dire qu'il ne savait pas trop quoi faire. Il décida alors de la fixer, peut-être que si il la fixait assez fort, elle all-

Pouf. Elle venait juste de s'étaler par terre. D'abord surpris, il lui fallut du temps pour réagir et...Oh mon dieu.

- ...M-madame ?!

Rapidement, il se leva et contourna son bureau pour aller la voir, s'assurer que tout allait bien. Est-ce qu'elle était vivante??

- ..Vous allez bien ?

Adélaïde:

Elle gisait là. Eveillée. Eclatée sur le sol comme une grosse flaque difforme. Abasourdie. Incapable de bouger. Ecrasée par l'apesanteur. Réduite à l'état larvaire de loque humaine.

Ouai, cette fois elle était bel et bien K.O.

Adélaïde crut un moment voir la lumière au bout du chemin. Non seulement elle se sentait plus honteuse que jamais de se présenter comme ça à son confrère mais en plus elle papillonnait encore entre son rêve prenant et la réalité douloureuse. Elle n'allait surement pas mourir aujourd'hui mais son manque d'expérience en histoire de maladie ne l'aidait pas vraiment à faire bonne impression.

La professeur vu flou quand Alexandre se pencha au dessus d'elle.

- Désolé…, ne réussit-elle qu'à bredouiller depuis sa mâchoire crispée.

Alexandre :

Elle s'excusait maintenant devant lui. Peut-être qu'il réagissait trop rapidement et pour rien, mais son petit doigt lui disait que si elle s'excusait, c'était qu'il devait y avoir un gros problème ; sa collègue n'avait pas l'air du genre à s'excuser.

- C'est pas de votre faute, mais...Vous allez bien ?

Encore une question bête. Vu sa mimique et son état actuel, elle n'allait sûrement pas bien. Bien qu'hésitant, l'infirmier s'empressa quand même de la soulever pour pouvoir la remettre sur son lit ; il passa une main dans son dos, l'autre sous ses genoux et s'appuya sur ses pieds pour se relever.

Une fois allongée, il s'éloigna rapidement du lit, craignant l'éclat d'un éventuel conflit (du style : pourquoi tu me touches ??? t'es qui ??? Alexandre n'avait pas la force de gérer ça maintenant) et hésita un moment. Est-ce qu'il devait encore la laisser dormir ? Au risque qu'elle ait...une nouvelle crise du sommeil, Alexandre se dit qu'il devrait peut-être essayer de la divertir, peut-être en lui lisant un livre, ou encore...

- ..Vous voulez regardez Shrek ?

Adélaïde:

Si collectionner les hématomes et avoir l'impression que ses boyaux jouent à twister était la définition "d'aller bien" alors oui, elle allait mieux que jamais!

A peine eu t-elle le temps d'entre ouvrir la bouche que déjà son collège glissait ses mains à des endroits stratégiques pour la soulever de terre. Adélaïde, pas tellement habituée à la proximité, ne percuta pas tout de suite que l'infirmier voulait juste la redresser sur le lit et marqua une minute d'apnée à écarquiller les yeux en se demandant qu'elle était le but de la manœuvre. Fallait dire que la fièvre n'aidait pas à réfléchir vite dans la situation. Elle se sentait comme une princesse à l'article de la mort avec un teint de mort vivant. Elle se contenta de se laisser porter par Alexandre dans son entreprise audacieuse.

Une fois déposée sur les draps et l'homme un peu plus à distance, on lui proposa de regarder un film. Shrek. Adélaïde arqua un sourcil. Les goûts cinématographiques de son camarade étaient des plus...surprenants. La demoiselle fit mine de réfléchir un instant et - sachant qu'elle était coincée et n'avait rien à faire de mieux - accepta la proposition d'un hochement de tête.

- Pourquoi pas~

Alexandre :

C'était peut-être sa meilleure idée jusque là ; en regardant un film, elle aurait de quoi se divertir, et lui aussi ; tout le monde était gagnant! Remonté, l'infirmier se précipita à son bureau pour faire tourner son ordinateur portable afin que la professeur puisse profiter du film, et, une fois bien calé dans sa chaise, remonta le film jusqu'au moment où il s'était arrêté - quand Shrek et l'âne se disputaient. Alexandre cligna des yeux pour chasser les larmes.

Vingt minutes après, l'infirmier appuya sur la barre espace (pour mettre pause et ne rien rater) et se tourna vers la jeune femme, hésitant.

- Vous...euh, vous voulez à manger ?

La vérité, c'est qu'il avait l'habitude de se prendre un goûter à cette heure - mais maintenant qu'elle était là, ce serait malpoli d'aller se prendre une madeleine et de ne rien lui proposer.

Adélaïde:

Elle ramena l'oreiller derrière son dos, le tassa un peu et vint confortablement s'y adosser pour avoir une vue imprenable sur l'écran et le profil d'Alexandre. En y repensant, c'était une drôle de situation que de regarder Shrek dans une infirmerie avec son collège. Si un élève fraichissait le seuil de la porte Adélaïde se décomposerait littéralement ou balancerait quelque chose sur l'élève de peur de devoir s'expliquer.

Plus d'une fois l'homme sur sa chaise marqua un sourire ou une expression réfrénée de justesse. Le film semblait lui faire beaucoup d'effet ce qui n'échappa pas à la demoiselle qui se surprit même à se faire attendrir. 

Cela faisait un certain temps qu'ils suivaient les péripéties de l'homme vert quand son camarade arrêta l'action.

- Oh...oui, merci.

Tiens, elle arrivait à parler sans mâcher ses mots ou bégayer. C'était déjà un progrès énorme.

Alexandre :

Shrek allait devoir attendre, alors. Un peu contre son gré, Alexandre se leva de son siège, fourra ses mains dans ses poches - dans l'espoir de trouver une petite pièce -, et sortit de l'infirmerie pour se diriger vers la machine à...à...la machine qui vend des trucs.

Il se prit deux madeleines - et puis, dans le doute, un paquet de M&M's, et revint dans son infirmerie. Adédadile n'était pas tombée de son lit. C'était bon signe. En s'asseyant dans son fauteuil, il lui jeta une madeleine et le paquet de M&M's, mais décida de ne pas remettre le film pour l'instant.

Il avisa la professeur un moment, puis baissa les yeux sur sa madeleine pour enfin l'ouvrir. D'un ton curieux, il demanda ;

- Je...c'est peut-être pas ma place - quoique, si, je suis l'infirmier. Je peux demander comment vous vous êtes retrouvée dans cet état ?

En sueur, avec cinquante degrés de fièvre et l'esprit en bataille, Alexandre se réservait le droit de demander.