je flottais les bras en croix avec au-dessus de moi le soleil pour pénitence [fermé]

Thérèse Sherman;

De son perchoir, Thérèse pouvait admirer les plumes flamboyantes de son camarade. Elle était plutôt de ces personnes qui adoraient les chats, ou les serpents, mais pour Ray, elle pouvait bien faire une exception. Puis les créatures, elle avait toujours trouvé ça fascinant. Peut être plus autant que cette propension qu'avait le jeune homme pour l'exaspérer. Les deux se valaient désormais. A regarder les rayons du soleils les faire briller, Thérèse en aurait presque était captivée, tirée de ses pensées quand elle aperçu son visage.

— je vous conseille de ne pas trop vous y habituez, Monsieur Edwards.

Elle le voyait bien, son petit sourire, niais, et elle s'était bien rendu compte que sa réponse était franchement trop rapide pour que cette possibilité ne flottait pas déjà dans son esprit. Son esprit, d'ailleurs, était un vrai mystère pour Thérèse, parfois aussi vif qu'un éclair, parfois étrangement long à la détente. En un geste rapide et leste, elle avait essuyé sa main pleine de crème solaire sur la joue de Ray. C'était vraiment pas agréable, cette sensation de crème, au plus vite elle s'en débarrasserait, au mieux se serait.

— et voilà le travail, annonça-t-elle, toute fière.

Espiègle, Thérèse s'autorisa à laissé son index sur l'épaule de Ray une dernière fois, peut être une fois de trop avant de se relever, observant à son tour le fruit de son travail. Il avait au moins le mérite d'être plus musclé qu'elle.

— j'compte retourner à l'eau, tu préfères rester seul où tu viens?

Parce que la petite séance de crème solaire avait beau être agréable, Thérèse sentait à nouveau son frêle petit corps à la merci du soleil, menaçant à chaque nouveau rayon heurtant ses épaules de la faire fondre aussi facilement que de la neige aux premières lueurs du printemps.

Ray Edwards;

Le blond n'aimait pas forcément la sensation de la crème sur sa peau, il avait l'impression d'avoir une couche en trop, ça collait, ce n'était pas vraiment agréable. Cependant, entre ça et un vilain coup de soleil, le choix était vite fait: Ray ne tenait pas plus que ça à rôtir. Il râla un peu contact trop direct de la protection solaire sur sa joue: il était tellement bien, allongé là, qu'il préféra attendre de se remettre debout avant de finalement étaler le produit sur son visage, histoire de ne pas gâcher.

Thérèse faisait ça bien, du moins elle s'appliquait, ses mains fines parcourant son dos sans hésitation. Le blond eut même un petit frisson alors que la jeune femme laissait son doigt glisser au niveau de ses épaules. Ray mourait de chaud et le soleil n'était pas le seul responsable de ce phénomène.

Il se releva doucement et s'étira comme si il venait de taper la sieste de sa vie alors que l'intervention de Thérèse n'avait pas duré si longtemps que ça. 

— j'ai moyennement envie de cuire, répondit t-il finalement.

Son petit stratagème pour éviter de se faire mal aux pieds s'était montré bien pratique à l'aller alors il réitéra l'expérience, s'élevant juste assez pour ne pas toucher le sol, mais pas trop haut non plus. Alors qu'il était à peine à deux mètres de l'eau, il se tourna vers Thérèse qui progressait beaucoup moins vite que lui. Foutus cailloux. Il s'approcha d'elle et la souleva en passant un bras autour de sa taille. Elle n'était pas bien lourde alors en trois ou quatre coups d'ailes, ils étaient dans l'eau.

Thérèse Sherman;

Alors qu'elle se cramait gentiment sa fragile plante des pieds, elle voyait Ray battre des ailes nonchalamment, la laissant à son triste sort. Tentant de se frayer un chemin en analysant avec précision les cailloux possiblement les moins brulant, Thérèse laissa s'échapper un cri lorsqu'elle se sentit irrémédiablement attirer en l'air. Il lui fallut bien quelques secondes - le temps du trajet - pour comprendre qu'il s'agissait là du bras de Ray qui entourait sa taille pour l'amener avec lui dans l'eau.

— merci bien.

Elle commençait même à se sentir elle même pousser des ailes en apposant un rapide baiser sur la joue de Ray avant de se laisser barboter dans l'eau et s'éloigner un peu. S'enfonçant dans l'eau jusqu'aux épaules, Thérèse battait des bras pour rester à la surface, profitant de la fraicheur salvatrice.

— j'peux te poser une question ?

De sa petite escapade nocturne, Thérèse n'avait que des bribes ou des flashs très succinct. Ce qui avait le don de l'énerver, elle qui aimait avoir la main mise sur toutes les situations. Et surtout, elle se savait capable de tout et de rien, lorsqu'elle était passablement éméchée. Des situations à vouloir disparaitre de la surface de la terre. Comme par exemple se réveiller dans le lit d'inconnus. Par chance, ça n'avait pas été le cas. Du plus loin qu'elle se souvenait, elle avait appelé Ray. Et puis c'était à peu près trop.

— j'ai rien fait de,, stupide,, quand j'étais bourrée?

Ray lui aurait dit, non ? Si elle avait fait quelque chose de stupide.

ray edwards;

Le contact rapide mais bien présent des lèvres de Thérèse sur sa joue, pendant un instant, il ne put penser à rien d'autre et, alors que la louisianaise s'éloignait tranquillement comme si de rien était, Ray fut obliger de s'assoir dans l'eau, laissant juste ses yeux ambrés dépasser de la surface, cachant ses joues qui étaient aussi cramoisies que ses ailes.

Pour être tout à fait honnête, il n'avait pas l'habitude des filles comme Thérèse. Les charmantes demoiselles avec qui il passait ses nuits étaient soit pas du tout entreprenantes soit presque trop, il n'y avait pas de juste milieu. La brune semblait prendre son temps, se laisser porter. L'oiseau aimait bien sa camarade alors cet état d'esprit lui allait; lui non plus ne voulait pas précipiter les choses, il s'entendait bien avec elle, ç'aurait été bête de gâcher leur complicité en se comportant avec elle comme avec les quasi inconnues dont il passait ses nuits dans les bras.

Il hocha la tête, sortant de ses pensées trop compliqué pour son cerveau qui semblait fondre au soleil. Sa question le fit sourire: elle n'avait vraiment aucun souvenir de cette nuit là ? Quoique vu son état l'inverse aurait été étonnant. Il fit mine de réfléchir, pour la faire douter un peu. À part le fait qu'elle avait faillit se ramasser une bonne dizaine de fois, elle n'avait rien fait de vraiment compromettant.

— Non. Tu fais quel genre de trucs stupides quand t'es bourrée, toi ?

Parce que Ray, par simple curiosité, aurait bien voulu savoir à côté de quoi il était potentiellement passé.

Thérèse Sherman;

Une dizaine de secondes lui en paraissaient le triple, incapable de se refaire le film de la soirée. Certains épisodes dans la boite, avec Hershell, étaient aussi flou, et elle commençait à douter. Son esprit lui avait peut être fait oublier des moments vraiment honteux qu'elle allait regretter tout sa vie. Et au delà encore. Les questions se bousculaient et noyaient la pauvre Thérèse sous un tas d'incertitudes et d'appréhension.

Verdict, Thérèse était, à première vue, restée raisonnable. Fallait dire qu'elle avait quand même fait gaffe, à pas finir totalement torchées comme certaines fois. Depuis qu'elle était rentrée à la fac, la jeune femme avait apprit à faire un peu plus attention. Enfin, pour être tout à fait vrai, quelques frayeurs bien effrayantes avait finit de la dissuader. Et des histoires qu'on lui avait raconté aussi. Ray ne pu s'empêcher, cependant, de poser la question qui fâchait.

— moi ? pourquoi je ferais des choses stupides, je vois pas pourquoi je ferais des choses stupides, bafouilla-t-elle en tentant de répondre, trop vite.

Et puis d'abord, pourquoi voulait-il savoir. Non mais, elle avait le droit à son petit jardin secret, non ?

— peut être des petits trucs, rien de bien fou.

C'était à son tour de se laisser happer par l'eau. Elle aurait vraiment pu couler jusqu'au fond du lac, histoire de se faire oublier, en voyant les images de ses escapades défiler devant ses yeux. Au fond, Thérèse se fichait bien de ce qu'elle avait pu faire, mais l'avouer à Ray, étrangement, depuis quelques jours, ça devenait presque impossible.

— on fait tous des trucs débiles, quand on a bu, non ?

Il devait bien en avoir, lui aussi, des casseroles.

Ray Edwards,

Thérèse avait répondu vite, bien trop vite pour que ce ne soit pas suspect. Il était ÉVIDENT qu'elle avait déjà fait des conneries mémorables, après tout elle avait l'air d'être une fétarde confirmée. Et si toutes ses soirées se terminaient comme celle datant de quelques jours auparavant, elle devait en avoir des choses à raconter. Ray était curieux comme une petite fouine alors forcément il voulait en savoir plus, connaître les détails croustillants telle la commère qu'il était. Mais à sa façon de détourner l'attention sur des faits généraux, le blond comprit qu'elle n'allait pas en parler. Pas encore. Un jour, peut-être, il saurait.

— oh ouais, confirma t-il en hochant vigoureusement la tête.

Si une grande partie de ses fins de soirées n'était pas vraiment racontable pour des raisons assez évidente, il y avait des fois des nuits où Ray s'amusait normalement, comme un jeune adulte, presque comme un ado et pas comme un gars qui cherche de la compagnie. Et dans ces moments là, quasiment toujours sous l'emprise de l'alcool, l'ainé Edwards était capable de chercher loin dans son imagination pour faire et déblatérer des bêtises.

— moi par exemple j'ai tendance à chanter trop fort et à me déshabiller.

Il s'était chopé un nombre incalculable de rhumes et d'extinctions de voix à cause de ça mais avec un peu de recul, c'était assez drôle. Ray n'avait pas honte de grand chose et ces petites manies gênantes ne faisaient pas partie de la liste de l'embarras.

Thérèse Sherman;

Aurait-elle pu raconter cette fois où Madame Sherman, troisième du nom, avait du se déplacer à quatre heures du matin au commissariat pour récupérer une Thérèse complètement éclatée qui s'était laissé emporté par ses fréquentations tous plus douteuses les unes que les autres ? Si l'anecdote était marrante, et aurait sans doute bien fait rire les deux étudiants, le savon qu'on lui avait passé, et la sentence irrévocable qui avait suivit étaient encore gravés dans son esprit à lui en donner des frissons. Se taire était encore la meilleure des réponses. Par chance, Ray était assez bavard pour laisser une porte de sortit histoire de ne plus penser à ces conneries adolescentes.

— Rien que ça ?

Si la plupart de ses soirées ne s'étaient finis aussi mal - et parce qu'elle n'avait sans doute pas besoin du moindre grammes d'alcool dans son sang pour hurler sur les meilleures chansons des années 2000 comme si sa vie en dépendait. - Thérèse aurait pu être convaincu par les folies qu'on voulaient bien lui laisser entendre. Bien évidement, il n'en était rien.

— Monsieur joue dans la cour des grands!

Chassez le naturel, et il revient au galop. Avec la cavalerie.

— Impressionnant.

Au fond, Thérèse était surtout reconnaissante à sa elle bourrée du passée de ne pas avoir pris trop de stupides décisions. Même si cette sortie était déjà en soit une décision stupide au regard de son incapacité à se poser des limites claires et strictes. Parce qu'elle avait beau se la jouer, il était toujours de bon gout de l'accompagner, histoire de s'assurer que tout ira bien, pour elle, et surtout, pour les autres.

ray edwards;

Il lui en fallait peu à Ray, vraiment peu. Son égo était aussi grand qu'il était facile à alimenter. Heureusement qu'il avait des ailles sinon, rien qu'avec ses chevilles, il ne pourrait plus marcher.

Il hocha la tête, la fierté rayonnant sur son visage. Hehe, il était sûr que ça l'impressionnerait. 

— Ouais, je sais, c'est souvent la réaction que ça provoque quand je le fais.

Et hop, le petit message subliminal qui passait bien. 

— Si un jour on va en boîte ensemble j'essayerais de me retenir.

Pas qu'il soit pudique ou quoi que ce soit, non, c'était pas le genre de la maison. Mais ça pouvait être une situation embarrassante à vivre pour la jeune femme. Et puis, si un jour elle était amenée à le voir à poil, autant que ce soit dans des circonstances plus agréables et sans une once d'alcool dans le sang.

En tout cas Ray n'abandonnait pas l'idée de savoir ce dont Thérèse était capable de faire sous l'emprise de la boisson. Elle ne semblait pas vraiment vouloir en parler mais l'oiseau était convaincu qu'il serait, un jour ou l'autre, capable de la faire parler.

Thérèse Sherman;

Du bout de son pied vernis, Thérèse lança quelques gouttes d'eau au visage bien trop fier de Ray. Etait-il vraiment incapable de tout discernement face à l'ironie mordante presque évidente? Ou faisait-il parfaitement exprès de s'en accommoder de la plus agréable des façons qu'il soit pour son égo.

— tant a pas marre de te la jouer tout le temps?

Non pas que ça dérange foncièrement Thérèse, au contraire, elle avait dans sa voix un rire à moitié maitriser couplé à cette agacement plus si agaçant que ça, mais force était de constater que Ray n'était pas du genre à facilement se laisser aller, toujours là à trouver une manière de détourner la moindre parole pour se gargariser.

— te donnes pas tant de mal.

Parce que Thérèse aurait été tout bonnement incapable de lui promettre quoi que ce soit. Son extravagance naturelle aurait bien vite été dépassée par la boisson, ou tout simplement par l'ambiance de fête qui pouvait régner dans le genre de bars et de boites de nuits dans lesquelles elle avait pour habitude de trainer.

— et fais gaffe, je prends ça pour une invitation.

Pour se dégourdir un peu dans cette eau rafraichissante, Thérèse se décida a rebrousser chemin, histoire de quelques pas, pour marcher dans l'eau sans risquer une noyade ridiculement ridicule. Même si, elle n'en doutait pas, Ray serait là en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire pour rappliquer et la secourir.

Ray Edwards;

À vrai dire, si, des fois c'était épuisant, mais Ray s'y était habitué alors c'était presque un réflexe maintenant. Cependant, ça, Thérèse n'avait pas à le savoir. Il fit mine de réfléchir très sérieusement, plissant les yeux et fronçant un peu les sourcils. 

— huuum.... non.

Le fils Edwards, même si il avait un peu de mal, savait être sérieux lorsqu'il le fallait. Et là, il ne le fallait pas, ce n'était pas nécéssaire qu'il le soit. Alors il ne comptait pas l'être. Si un jour Thérèse voulait lui parler sérieusement de son égo, de son arrogance et de tout ce qui pouvait être agaçant chez lui, alors il l'écouterait et il en parlerait. Peut-être. Mais là ce n'était absolument pas le moment et il n'en avait aucune envie.

— mais c'est une invitation ! tu vas voir, je suis d'aussi bonne compagnie que Shelly. 

Il faillit ajouter "si ce n'est mieux" mais ne le fit pas. Après tout il n'était pas sûr de cette information. Il était cool Hershell.

Thérèse s'éloigna un peu et Ray en profita pour se remettre sur le dos, profitant du soleil qui tapait bien trop fort pour que ce soit vraiment raisonnable.