Je comprends vite mais il faut m'expliquer longtemps [Fermé]

Elahy rentra dans la bibliothèque. Un endroit calme et propice au travail. Elle espérait ne pas être tenté par une scène que beaucoup trouverait peu digne d'attention, et l'écrire sur son carnet. A chaque fois qu'elle devait se mettre à travailler, son carnet lui tendait les bras et son stylo sortait de sa trousse.

 Elle salua la documentaliste de la bibliothèque et alla s'assoir à une table près d'un coin, sous une fenêtre. Vraiment la place qu'elle aimait. Depuis la fenêtre, elle pouvait contempler le domaine de l'académie. Un temps s'écoula avant qu'elle ne se rende compte qu'elle papillonnait avant même d'avoir sortit ses affaires et passa son regard sur son sac. Aller Elahy. Aller.  Non pas que la jeune fille n'était pas travailleuse, mais l'idée de devoir se creuser la tête sur une notion qu'elle en comprenait décidément pas était peu enviable. Elle aurait préféré faire un exercice sur quelque chose qu'elle comprenait… Non vraiment, aller ! Elle sortit alors ses affaires et prit son crayon de couleur gris pour s'attacher ses longs cheveux gris ondulés en un chignon bas. Puis elle se pencha sur sa notion.  

Celle-ci parlait de finance, alors forcément de mathématique. Et ici, c'était tout ce qui touchait les moyennes etc... Elahy n'osait pas demander de l'aide. C'était trop bête à comprendre après tout ! on te demandait l'écart-type, alors tu le calcule ! La jeune femme savait le calculer, c'était une formule qui se répétait pour tout. Mais elle n'arrivait pas à comprendre ce que tout ça représentait. Comment savoir qu'on devait calculer cela pour en venir au résultat demandé ? Pourquoi dans cet exercice, il calcule la moyenne et pas l'écart-type. 

Trente minutes s'écoulèrent alors qu'elle essayait tant bien que mal de trouver une logique. Mais au bous d'un moment, elle craqua et laissa tomber sa tête au creux de son cahier en le refermant sur elle. 

- Heeeeerrrrr j'y arrive pas ! "cria"-t-elle au désespoir. 

Crier est un gros mot. Elle fit semblant de le crier entre ses dents, bien que cela restait audible aux personnes aux alentours. Mais pas assez fort pour recevoir une remarque de la documentaliste. 

Sémélé Vasillis,

Aujourd'hui, elle avait enfin finit son dernier livre de botanique. Cela signifiait une seule et unique chose: qu'il était temps de pousser les grandes portes de la bibliothèque pour rendre la pile de bouquin qu'elle avait empruntée. Sémélé s'étonnait toujours du nombre de document qu'il était possible pour elle d'emprunter, cinq tomes ce n'étaient pas beaucoup, mais au vu de la taille de ces derniers, elle en avait eu pour quelques jours, a recopier religieusement des conseils pour entretenir correctement certaines plantes. Elle avait même pu prendre quelques livres sur quelques sujets divers qui la touchait de près, elle et sa nature de gardienne.

Elle était passé maitresse en l'art de concocter toute sorte de mélange farfelu, dont l'efficacité était plus où moins prouvée par cette dernière. Car, la plupart du temps, personne n'était là pour tester à sa place. Pas d'amis. Toujours pas. Seulement des histoires d'amours fantasmées, ou bien réelles, toujours sans grand intérêt, mais continuellement amère. A presque 22 ans, Sémélé avait accumulée plus d'histoires sérieuses et passionnées que quiconque pourrait imaginer.

Perdue dans ses pensées, elle passa difficilement la porte de la bibliothèque, poussant avec son pied, retenant avec son coude l'immense porte qui retourna violemment rencontrer son épaule. Tant pis, elle aurait un bleu, mais en attendant, elle avait réussis à passer cet obstacle et laissa tomber la pile de livre sur le comptoir de la documentaliste qui sursauta au bruit et à la quantité de pages qui se trouvait devant elle. Des remerciements futiles, quelques sourires polis, et Sémélé s'en retourna chercher dans la bibliothèque d'autres ouvrages dont elle n'avait pas connaissance de l'existence.

Quand Sémélé se mouvait, une odeur indéniable de rose la suivait comme son ombre. C'était là une des caractéristiques de sa nature, et elle n'en était pas peu fière. Ses cheveux étaient d'une couleur sanguine, doux comme du velours, et sentaient les pétales de roses. D'un autre côté, il était difficile pour elle de trouver de quoi bien s'en occupée. Elle s'arrêta alors devant une fenêtre, près d'une élève qui semblait perdre ses moyens devant une feuille et des livres, qui étaient sans doute ce qui composait la liste de ses devoirs. Sémélé n'était pas assez proche pour savoir de quoi il s'agissait précisément, mais elle se tenait à l'affut, prête à bondir pour aider cette petite âme charmante et perdue.

Elahy n'avait pas vu cette nouvelle personne. Il y avait pas mal de va et vient entre les couloirs de livres et en travaillant au lycée, il fallait savoir se former une bulle de travail et ne pas en sortir. elle releva alors la tête, des mèches mal attachées lui barrait le visage avant qu'elle ne les rejette en arrière d'un revers de main. Elle essaya encore de se replonger, de relire. Rien à faire. Les mots défilaient devant ses yeux sans qu'elle ne comprenne le sens d'aucune des phrases et des calculs. Il n'y avait pas grand chose à faire. L'angoisse la prenait, à l'idée de se retrouver devant une feuille de DS sans rien pouvoir comprendre de toute l'heure. L'angoisse que la réaction en chaine se forme et la prenne comme un engrenage. Pas ce DS, pas plus de compréhension, des examens ratés et le travail refusé. La peur allait toujours très loin dans ses résonnements mais Elahy avait déjà vu une publication sur instagrame : pas de stylo, pas de note, pas de note, pas de cours, pas de cours, pas de savoir, pas de savoir, pas d'examen, pas d'examen, pas de bac et pas de bac, pas de métier. La jeune femme était beaucoup trop naive et gobait tout ce qu'elle voyait. Non pas qu'elle n'avait pas l'esprit critique, mais il fallait lui dire "attention" pour qu'elle prenne la soirée de réflexion. C'était usant comme comportement et plus d'une fois, elle s'était retrouvée dans des situations qu'elle avait amèrement regretté en se jurant de faire attention à ce qu'on lui disait à l'avenir. Sauf que rien ne changeait. Dans cette même optique, elle croyait encore naïvement au grand amour, à la sincérité de chacun lorsqu'on disais "je te le promets" et a la gentillesse du monde. Un monde de bisounours. Les sorties en ville seule étaient à bannir. 

Pour en revenir à son problème actuel, elle n'était évidemment plus vraiment apte à se concentrer… et releva le nez de ses feuilles. Elle croisa alors le regard de cette jeune étudiante qui l'observait galérer. Elle esquissa un sourire

- Stupide incompréhension… lui murmura t-elle 

Sémélée Vasillis,

Problématique, donc. Elle ne semblait pas comprendre ce qui se passait dans les livres qui l'entouraient. Sémélée se rappelait des fois où elle ne comprenait pas ce qu'on lui demandait de faire, et personne n'était là pour l'aider. Dans ces moments, elle regrettait amèrement de ne pas avoir une âme charitable pour l'aider dans sa requête. Elle se disait aussi souvent qu'elle ne laisserait personne s'enliser dans leur réflexion qui tournaient en rond, qui ne les mèneraient pas à grand chose, autre qu'au point de départ. Sa recherche de nouveaux livres de botaniques et médecine alternative atteindrait alors un peu, ils n'allaient surement pas s'envoler.

Sémélée s'approcha doucement de la jeune fille, juste derrière elle, et osa un regard au dessus de son épaule. Des mathématiques donc, c'est du moins ce qui lui semblait. Il faut dire qu'il y avait bon nombres de chiffres qui dansaient sur les pages des manuels. Elle sentait aussi une forte angoisse monté en elle, comme si le blocage la rendait fébrile, totalement perdue.

Besoin d'aide peut être? fit-elle, en souriant.

La jeune femme s'assit à côté d'Elahy, sur la table, à côté de la fenêtre. Certes, elle n'était pas censée s'asseoir sur cette table qui se voulait uniquement réservée aux bouquins et devoirs de tout un chacun. Mais Sémélée s'était sentit pousser des ailes. Elle balançait légèrement ses jambes avant de laisser ses pieds dans la vide.

Je suis pas vraiment calée en maths, mais si j'peux t'avancer pourquoi pas.

Sémélée était gentille, Sémélée était douce quand elle le voulait. Elle l'était toujours, tant qu'on ne venait pas l'assaillir. Il fallait simplement qu'elle soit dans de bonnes dispositions pour accorder son intérêt aux gens. En attendant une quelconque réponse, son regard erra devant le tableau que lui servait la vitre, donnant directement à voir sur les extérieurs du pensionnat assez bien entretenus. Cette vision réchauffait son coeur, comme à chaque fois qu'elle voyait un semblant de verdure.

Enfin, elle se tourna à nouveau vers l'étudiante, la regardant avec une douceur infinie que peu de gens lui connaissait. Mais il fallait dire que cette jeune fille lui inspirait une infinie tendresse. Et Dieu seul savait a quel point, derrière ses airs froids, Sémélée pouvait s'enticher très rapidement de tout un tas de personne. Bonnes ou mauvaises.

 Élahy se retourna pour regarder la nouvelle arrivante. Une âme charitable et charmante. Elle lui sourit en la découvrant. De beaux cheveux rouges et ondulés, des yeux verts (elle adorait les yeux verts !) Et un sourire rassurant et aimable. Pourquoi donc refuser une perche qui l'aidera a sortir la tête de l'eau ? C'est avec un grand soulagement qu'elle accepta 

- Je veux bien, merci beaucoup. Répondit-elle accompagnée d'un sourire sincère 

Elle déplaça alors son sac pour lui faire de la place. 

C'était tellement surprenant qu'une inconnue lui tendre la main. Ce genre d'événement était tellement rare et inattendu ! La société de maintenant se regardait le nombril a outrance, c'était désespérant. Cette nouvelle personne lui faisait chaud au cœur, a l'idée que tout le monde n'etait pas encore corrumpu par l'hypocrisie et l'égoïsme. 

- Tu t'appelles comment ? 

Sémélée Vasillis,

Elle s'en voulait, étrangement, de se montrer encore trop aimable avec les gens. Elle essayait de se persuader qu'il était mieux de se montrer froid et distant afin de se protéger. Parce que malheureusement, Sémélée tombait bien trop naïvement dans les pièges tendus par la vie. Mais son véritable caractère, bien trempé, ne se laissait jamais avoir, et aussitôt ses airs durs redevenaient ceux qu'elle avait naturellement, des traits doux, sensibles et terriblement passionné par le contact humain. Surtout quand les personnes en face d'elle était intéressante. Certes, la jeune fille face à elle n'avait rien d'un génie divin qui apprendrait la vie à Sémélée, mais elle était ce qui semblait être douceur et amitié.

Sémélée, et toi? . Elle se sentait déjà capable d'accorder sa confiance à cette dernière. Trop rapidement, comme à chaque fois. Sémélée était incorrigible. Personne n'avait réussis a calmer ces ardeurs. Et ce n'était pas la quantité de relations désastreuses qu'elle trainait derrière elle qui allait la faire changer d'avis.

Et pas besoin de me remercier, répliqua-t-elle.

Se rapprochant quelque peu de l'étudiante, elle glissa une mèche rouge derrière son oreille afin de pouvoir se pencher sur les livres de mathématiques qui étaient sur la table. Des chiffres partout. Partout. Cela faisait bien longtemps qu'elle avait troqué ces symboles pour des alphabets plus anciens. Elle ne se sentait pas vraiment d'attaque pour lui expliquer. Alors Sémélée demanda à la jeune fille ce qu'elle ne comprenait pas, et si elle pouvait lire sa leçon.

Sémélée, terminale L, désormais en licence Civilisation, qui tentait alors d'aider une jeune fille en plein tourment mathématique. On aura tout vu. Elle ne maitrisait vraiment pas ces notions, bien qu'elle est saigné jusqu'à la dernière ligne les écrits de chercheurs comme Hawkings, et espérait donc qu'en voyant les cours elle réussirait à reformuler correctement les énoncés pour accéder à son but. Celui d'aider cette charmante personne qui se tenait à côté d'elle.

Elahy la regarda s'installer de ses prunelles jaunâtre. La jeune fille n'était pas vraiment du genre à se poser dix milles questions. Elle faisait juste face à ce qui se passait autour d'elle avec simplicité. Elle avait apprit que cette manière de procédé lui facilitait la vie du quotidien. D'ailleurs, d'après ce qu'elle avait comprit, tous les philosophes, poètes et écrivains étaient malheureux, à la recherche du bonheur. Elle mourrait alors d'envie de retourner dans le passer, de leur donner une claque pour les réveiller et leur dire "arrête de penser et tu verras que ça ira mieux.". Mais en même temps, elle se rappela que sans eux, la société ne serait pas ce qu'elle est maintenant. Que les femmes n'auraient sans doute pas le droit à l'institution ni a la liberté. En outre, il en fallait, des malheureux pour faire avancer la société. Ca sera sans moi quand même. De toute manière, je n'ai pas les facultés intellectuelles. se dit-elle dans un haussement d'épaule imaginaire. 

Sémélé lui demanda sa leçon ainsi que ce qu'elle ne comprenait pas, la tirant ainsi de ses songes. Elle lui glissa alors son cahier. Correctement ordonné, chaque titre soulignés sans aucune bavure, un stylo plus métrisé. On voyait également des marques de calligraphie. Ecriture souple et soigneuse pour les sous titre, et plus médiévale pour les gros titre. Chacun ses délires… 

- Je ne comprends pas quand est ce qu'on sait qu'on doit utiliser la moyenne.. ou l'écart-type, pour la vergence. Enfin tout ça. Je n'arrive pas à voir ce que le résultat représente. Expliqua t-elle un peu honteuse. 

Elle regarda ensuite la jeune étudiante lire sa leçon. Elle avait vraiment des beaux traits au visage, et ses cheveux… Quels beaux cheveux elle avait ! Ils avaient du volume sur sa tête, de belles ondulations. Un mouvement. Elahy les enviait presque. Elle, elle trouvait ses cheveux trop long, trop raide, trop plat… Sans forme. Sans beauté. Grisâtre comme les mamies… Bon stop, concentration. 

Sémélée Vasillis,

Elle prit grand soin du cahier qu'on lui avait tendu. L'écriture était belle, fine, propre, ce qui lui donnait encore plus envie de prendre soin de ce dernier. Tout en lisant les mots écrits, elle sentait le regard d'Elahy posée sur elle. Sémélée décida de ne pas en faire cas, plus intéressée par la possibilité de l'aider que par les considérations qu'on pouvait avoir pour elle.

Que de mots compliqués, au final, pour pas grand chose. Sémélée ne comprenait vraiment pas l’intérêt de certaines personnes pour les mathématiques, bien qu'elle leur accordait une utilité quelconque dans la vie, ou du moins pour mieux la comprendre, sous un angle plus stricte qu'en simplement laissant errer son esprit. Cependant, elle s'accrocha et fit de son mieux pour appréhender la leçon. Avec un peu de jugeote, et de bon sens, elle pourrait sans dire s'en sortir comme elle pouvait. Maintenant, Sémélée regrettait d'avoir proposé son aide, trop peu sur de pouvoir réellement lui apporter cette dernière. Au final, l'étudiante aurait juste était dérangé pour pas grand chose.

Hm... Sa bouche se tordit alors qu'elle réfléchissait aux mots qu'elle pouvait utiliser afin d'aider à la compréhension. Elle chercha un crayon de papier dans le sac qu'elle avait posé à ses côtés.

Tentant tant bien que mal, Sémélée trouva de quoi reformuler le principe même de la leçon, d'une manière assez simpliste. La jeune femme n'était pas forte en mathématiques, elle avait un niveau raisonnable, un peu plus que le stricte minimum, mais les quelques livres qu'elle avait lu pouvait l'aider à comprendre sans pour autant réussir à mettre en pratique. Ses mots étaient simples, elle ne connaissait pas les termes techniques outre ceux qui étaient écrits soigneusement sur le cahier.

Sémélée espérait qu'Elahy comprendrait un peu mieux ce qu'il se passait. Elle la regardait dans les yeux, afin de voir la moindre once de compréhension, ou au contraire.

Élahy s'était reconcentrée. Elle écouta attentivement la tentative d'explication de sa nouvelle professeur. Les mots étaient plus simples, sans recherche de sciences infuse que les professeurs leur crache parfois sous le nez, sans être plus clair. Elle dit réfléchir un instant, laissant s'écouler un silence de semi-incomprehension avant d'esquisser un sourire. Elle demanda confirmation en reformulant à nouveau en une autre phrase le principe. Accepté ! La jeune fille n'en revenait pas. Ce n'était donc pas plus bête que cela ? Avant que tout ne s'efface dans sa tête, elle se permit de reprendre son cours. 

- C'est génial ! Je vais juste le noter pour ne pas oublier et comprendre plus vite la prochaine fois que je relirai mon cour. 

Elle attrapa alors son stylo et nota dans la marge ces quelques indices avant de relever le nez. 

Cette petite première partie assimilée, elle continua a lui poser ses questions pour la suite. 

- et pour ça ? Demanda t-elle en désignant la suite de la notion. 

Sémélée Vasillis,

Un léger sourire de joie et peut être aussi de fierté vint illuminer le visage de Sémélée, heureuse de pouvoir aider la jeune fille, bien que son emportement lui semblait un peu exagéré. Après tout, elle avait simplement essayé de lui expliquer ce qu'elle comprenait avec ses propres mots, mais en bonne traductrice, il fallait croire qu'elle avait un don pour faciliter la compréhension de tout un chacun avec des mots simples et forts. Elle laissa un temps à l'étudiante pour noter quelques petits penses-bêtes sur son cahier avant de se pencher sur sa requête à nouveau.

Sémélée avait un peu de mal, mais en ne baissant pas les bras, elle arrivait à comprendre relativement ce qu'on attendait des étudiants. Par contre, il ne fallait pas lui demander ce que cela signifiait vraiment. Elle remplaçait seulement des mots par d'autres, sans demander son reste. Après un petit cours donné par la professeur Vasillis, cette dernière rendit son livre à l'étudiante avec un grand sourire et la regarda.

J'espère avoir pu t'aider en tout cas, au moins t'avancer un peu. Je sais comme c'est frustrant quand on n'arrive pas à s'en sortir.

Elle parlait avec une voix douce, mais pas non plus effacer. Sémélée avait longtemps détestait cette voix qu'elle trouvait trop quelque chose qu'elle ne savait pas vraiment comment qualifier. Mais pendant un long moment, personne ne lui parlait, c'était toujours elle qui allait vers les autres, intriguée par tant de diversité. C'était toujours un peu pareil, personne ne lui adressait la parole, il n'y avait qu'elle qui s'aventurait dans le monde des autres. Jamais elle n'avait compris pourquoi, se cachant bien de révéler a tout le monde le caractère bien trempé qui se cachait derrière sa douceur. Mais il en était ainsi, du moins au pensionnat.