• how do you say "sorry" in french ? [terminé]


    Jeudi 15 Avril 2021 à 19:07
    Weana

    Ray Edwards;

    Ses doigts s'entrelacèrent, ses paumes fermement collées l'une à l'autre, les règles de politesse bien loin alors que ses coudes étaient sur la table (dommage qu'il pose pas autre chose sur la table pour une fois). Ça faisait une éternité qu'il n'avait pas passé autant de temps dans une bibliothèque, ne supportant pas de rester trop longtemps enfermé de son plein gré. 

    La tension était moins insoutenable qu'au début de leur conversation. L'héritier Edwards ne fit pas la remarque à voix haute, ne souhaitant pas que la constatation de ce phénomène ne l'inverse. Il avait un peu l'impression de marcher sur un fil, ne sachant pas trop dans quel état d'esprit se trouvait Thérèse actuellement. Il se doutait bien que tout n'était pas gagné, mais les chances qu'elle sorte les griffes semblaient moindres maintenant. 

    Effectivement, ça lui pinçait un peu la poitrine de réaliser qu'elle le trouvait vraiment con. Sa camarade avait cet étrange pouvoir sur sa personne; c'était que des mots mais Ray commençait à comprendre pourquoi ça lui faisait si mal. Au départ, il avait détesté cette idée, c'était peut-être un peu pour ça, au fond, qu'il avait fait le mort pendant si longtemps. La colère de Thérèse lui faisait peur, la réalité de ce qu'il ressentait surement pour elle, encore un peu plus.

    Moi aussi je préférerais qu'on en arrive pas là.

    Ça lui arracha un sourire puis ses yeux se posèrent sur l'expression très sérieuse de Thérèse et son rictus un peu simplet fut maladroitement masqué par un air plus neutre, comme si Ray venait de faire une connerie à laquelle il ne fallait absolument pas rire. Son regard doré se posa donc sur ses mains posées sur la surface en bois, les coins de sa bouche peinant un peu à ne pas trahir l'étincelle de soulagement qui crépitait dans sa tête.

    — Non, je vous laisse la parole, votre honneur.

     

    Jeudi 15 Avril 2021 à 19:38
    Cafevy

    Thérèse Sherman;

    L'envie d'étriper Ray l'avait quitté. Depuis quelques temps d'ailleurs, mais elle n'avait pas jugé bon de l'en informer. Et si elle avait pensé se délecter des excuses approximatives qu'il allait lui servir, en le voyant sortir les rames et se démener pour retrouver son attention, Thérèse s'était laissée prendre au jeu. Elle avait aussi réalisé toute l'importance qu'elle avait placé dans cette simple politesse, et peut-être aussi ce courage, qu'il lui avait tant manqué.

    Si elle avait, de son côté, maitrisé à la quasi-perfection le sourire qui menaçait d'apparaitre, son ami, lui, ne s'en était pas caché. Du moins, c'était ce qu'il lui semblait. Et cet élan de fierté - à moins que ce ne soit du soulagement - lui avait fait lever les yeux au ciel. Une habitude qu'elle avait prise de sa mère, qui l'avait prise de sa mère, et qui n'exprimait pas toujours son désarroi et sa lassitude. Parce qu'au fond, il y avait rarement plus las que Thérèse. Surtout quand elle se trouvait en la compagnie de l'oiseau.

    Lasse, mais aussi peut-être un peu troublée. Juste assez pour lui mettre le doute, et se demander ce qu'il en était réellement. De son côté, comme de celui du jeune homme.

    Non, je vous laisse la parole, votre honneur.

    Encore heureux. Il ne manquait plus que Monsieur Edwards, l'accusé dans toute cette affaire, refuse le jugement. Elle n'avait alors pas perdu une seule seconde avant de prendre un air savamment réfléchi - à deux doigts de caresser la barbe qu'elle n'avait pas, comme un vieux sage qui s'apprêtait à livrer le secret de l'existence. C'était bien de cela qu'il s'agissait, de toute façon: sa réponse aurait une importance capitale dans la suite de leur relation. Et quelle relation. Si elle avait su, Thérèse n'aurait certainement rien changé. Enfin, ça, c'était vite dit. Pas le moment surtout.

    Prenant une grande respiration, elle avait rompu le silence qui s'était installé entre eux. Un silence bien moins assassin que le précédent, mais tout aussi pesant.

    T'as beau être un con Ray, pour cette fois, et uniquement cette fois (elle avait bien appuyé sur ce terme, en plongeant son regard dans celui de son interlocuteur) je veux bien te laisser une chance de te rattraper. Alors ça sera simplement du sursis avant une condamnation plus ferme.

    Des secondes chances, elle n'était pas du genre à en accorder à tour de bras alors qu'il saisisse bien sa chance et ne la laisse pas passer, surtout.




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